- Je suis dans la merde pas vrai ? demandais-je à Laura après lui avoir raconté mon weekend.

- Un mec super canon, gentil et adorable t'avoue avoir des sentiments pour toi, ces sentiments sont sans aucun doute réciproque de ta part et vous êtes fait pour vous entendre alors non je ne vois pas où est la merde dans l'histoire. Enfin si, il y en a bien une et c'est toi et ton entêtement à rester avec Louis ! me réprimanda-t-elle.

- Je suis pas venue pour me faire engueuler, expliquais-je.

- Oh que si, tu sais exactement que tu es venue pour ça ou bien tu ne serais pas là à l'heure qu'il est, tu serais chez toi à y repenser seule et en jouant la parfaite petite fiancée.

Je grognais pour simple réponse et elle sourit car elle savait parfaitement qu'elle avait raison.

- Il m'a dit lui-même dès le début qu'il ne voulait pas d'une relation sérieuse et qu'il n'avait pas le temps pour ça. Qu'il ait des sentiments ne changera pas forcément ça alors je ne vais pas laisser Louis pour me retrouver seule.

- C'est ça alors ton problème ! s'exclama-t-elle. Tu as peur de te retrouver seule ! Ça n'a rien à voir avec le fait d'être redevable envers Louis, tu penses ne pas t'en sortir seule.

Je baissais la tête regardant mes pieds et n'osant pas répondre, Laura avait finalement visé juste sur ce que je n'avais jamais osé lui avouer avant.

- Lilas, commença-t-elle d'un ton compatissant, tu ne seras jamais heureuse si tu penses que tu ne peux être bien qu'avec un homme dans ta vie. Même si tu laissais Louis juste pour être avec Calvin ça ne se finirait pas bien non plus. Tu peux être heureuse en étant seule, j'espère que tu le comprendras...

Comme prévu je ne revis pas Calvin de la semaine mais comme promis il m'appela chaque midi. Les derniers jours de la semaine il m'avoua avant chaque fin d'appel que je lui manquais mais je n'osais pas lui dire que lui aussi, plus qu'il n'aurait dû. On avait prévu de se revoir le mardi, je devais le rejoindre à sa voiture pour déjeuner avec lui, j'avais hâte de le revoir mais j'appréhendais également.

Les mots de Laura tournaient en boucle dans ma tête, elle avait peut être raison et ça me faisait peur car peu importe la décision que je prendrais à la fin selon elle cela ne marcherait pas et cela m'effrayais. Elle avait raison quand elle disait que j'avais peur de me retrouver sans homme dans ma vie, avant Louis je pensais ne jamais m'en sortir et quand il m'avait aidé je m'étais persuadée que mon bonheur n'était possible que grâce à un homme près de moi, j'avais refusé de le quitter quand les sentiments s'étaient peu à peu effacés pour ne pas me retrouver seule et ayant peur de ne jamais retrouver un autre homme. Et maintenant qu'un autre homme était entré dans ma vie je refusais toujours de quitter Louis car j'étais persuadée que Calvin ne cherchait pas à s'engager dans une relation, même s'il m'avait avoué ses sentiments il n'avait rien dit à propos de s'engager et je savais que cela me retenait.

Et en pensant comme cela je me rendis compte que mon amie avait plus que raison, je reposais mon bonheur sur les hommes et ce n'était pas bon...

Le samedi suivant mon weekend avec Calvin, Louis avait de nouveau invité Steve à passer du temps chez nous. Malheureusement pour moi ce dernier arriva avant que mon fiancé ne revienne de course qu'il était partit faire pour leur soirée. Je lui ouvris la prote déjà frustré d'avance de la soirée qui m'attendait.

- Louis n'est pas encore la, annonçais-je sans le saluer.

- Bonjour à toi aussi aimable femme ! C'est pas grave j'attendrais, dit-il en entrant et en allant s'installer sur le canapé.

- Fais comme chez toi je t'en prie, grognais-je. Tu veux quelque chose à boire ? demandais-je tout de même.

- Pourquoi tu me proposes ? Tu vas cracher dedans si je dis oui c'est ça ? m'interrogea-t-il suspicieux.

- Ça s'appelle de la politesse abruti, mais si tu n'en veux pas tu peux te la foutre dans...

- OK ! cria-t-il pour m'interrompre. C'est bon j'ai compris, politesse. Alors oui si tu ne craches pas dedans ou ne tentes pas de m'empoissonner je veux bien une bière.

J'allais lui chercher et lui tendis avant de m'installer sur le canapé à mon tour le plus loin possible de lui. Le silence s'imposa de lui-même. Steve et moi nous étions jamais réellement retrouver seul auparavant, on savait tout les deux qu'on ne s'appréciait pas et ne pas nous voir en tête à tête nous convenait parfaitement.

- Bon sang, je sais vraiment pas ce qu'il te trouve, s'exclama-t-il tout un coup.

- Pardon ?!

- T'es d'un ennuie mortelle !

- T'as pas pensé que je ne voulais peut-être simplement pas te parler ?

- Tu dois être aussi chiante avec lui, j'en suis sur, t'as de la chance d'être bonne.

- Connard, répondis-je calmement.

- Hé tu pourrais quand même apprécier le compliment ! C'est bien grâce à ça que Louis et avec toi alors assumes.

- Comment-ça ? demandais-je confuse à présent.

- Bah ouais, tu es peut-être ennuyante mais je dois avouer que tu es bonne et tout le monde le sais et Louis le premier. Il ne serait jamais avec toi en premier lieu si tu ne ressemblais pas à ça, me dit-il en me montrant de haut en bas d'un signe de main.

- Quand Louis m'a rencontré pour la première fois je ne ressemblais absolument pas à ça, lui rappelais-je.

- Tu vas me dire que tu n'es pas au courant de l'histoire des photos, jubila-t-il avec un énorme sourire.

Je ne comprenais plus du tout de quoi il parlait et à quels photos il faisait référence mais il se fit un plaisir de tout m'expliquer.

Avant que je ne sombre complètement dans la dépression et que j'arrête de sortir totalement de chez moi j'avais été amie avec une fille qui rêvait de devenir photographe. Après plusieurs supplication de sa part j'avais accepté pour une après-midi de jouer la modèle, j'avais été maquillé et coiffé d'une manière dont je n'avais pas l'habitude et avais posé pour elle pendant quelques heures. Ce n'était évidemment rien de compromettant, j'étais habillée et n'avais jamais rien fait de vulgaire mais j'avais avoué que le résultat finale était vraiment beau, ce n'étais pas la vraie moi mais je m'étais trouvée plutôt belle. Steve m'avoua que cette amie connaissait Louis et qu'il avait vu son travail donc mes photos. C'était à partir de ce moment la qu'il avait voulu me connaitre mais qu'il n'avait pas osé me pensant hors de sa ligue. Puis je m'étais renfermée et avais cessé progressivement contact avec tout mes amis et c'est quelques mois plus tard que Louis avait commencé à me contacter par le biais d'internet et que l'on avait commencé à faire connaissance.

- Il est toujours avec toi parce qu'il sait que tout nos potes sont jaloux et qu'il ne trouvera pas plus belle que toi.

- Tu racontes vraiment n'importe quoi.

- Pourquoi je mentirais ? demanda-t-il d'un air sérieux qui me fit douter.

- Parce que tu es fou amoureux de Louis et que tu le veux pour toi seul, expliquais-je n'y croyant pas un instant mais ne sachant pas quoi dire d'autre.

Il rit et n'ajouta rien pendant un moment avant de finalement m'avouer.

- Ça ne va pas entre vous deux mais vous, vous obstinez l'un comme l'autre à rester ensemble, je vous comprend vraiment pas.

- Comment tu peux savoir que ça ne va pas ? demandais-je mais Louis rentra au même moment et il ne me répondit pas.

Je me levais du canapé frustré de ne pas en savoir plus. Si Steve disait vraiment la vérité alors je ne savais plus quoi faire. Louis n'était peut-être pas bien lui non plus et on fonçait droit dans le mur.

Je revis Calvin le mardi pour déjeuner, je n'avais pas encore eu le temps de parler avec Louis et je retardais la discussion autant que possible car je n'étais pas prête à entendre la vérité quel qu'elle soit. Le déjeuner se transforma très vite en séance d'embrassade et de caresses, la vérité était que je ne pouvais plus me passer de Calvin, c'était mauvais je le savais mais je ne voulais plus y renoncer. J'avais envie de savoir ce que cela ferait d'être avec lui sans avoir à me cacher, sans me sentir coupable et d'être officiellement ensemble mais je ne lui avouais pas et je repartis travailler en oubliant ce que je voulais vraiment.

J'eus finalement une conversation avec Louis quelques jours plus tard. Je lui avouais ce que Steve m'avait raconté sur notre rencontre pas vraiment basé sur le hasard et il ne dénia pas ce qui me surpris. Si j'avais su que demi cerveau dirait un jour la vérité je ne l'aurais jamais cru. Et pourtant Louis était assis avec moi mes mains dans les siennes et m'expliqua la même chose que son ami avait fait une semaine plus tôt.

- Je te promet que je ne savais pas dans quel état tu étais, m'expliqua-t-il, j'ai mis autant de temps à venir te parler parce que je pensais vraiment que tu pourrais jamais t'intéresser à quelqu'un comme moi. Je suis resté pour toi pas pour ta beauté, j'avais vraiment envie de t'aider à aller mieux.

- Je le sais mais maintenant qu'est-ce qu'il se passe entre nous ?

- Comment ça ? demanda-t-il.

- Steve m'a dit que ça n'allait pas.

- Il ne raconte que des conneries. On va bien bébé, répondit-il sans en douter, tout les couples ont des disputes. Je suis heureux avec toi ok ?

J'acquiesçais sans en demander plus, j'étais déçue qu'il ne me demande pas à moi ce que j'en pensais, si moi-même j'étais heureuse et si tout allait bien de mon côté. Il c'était peut-être inquiété pour moi il y a quatre ans mais il ne voyait visiblement plus l'intérêt de continuer maintenant. Je savais que je n'étais pas non plus innocente dans l'histoire, je ne lui disais pas de moi-même comment je me sentais et j'étais celle qui le trompait après tout alors je continuerais comme je l'avais fait jusqu'à présent.