10

Le voir venir au magasin m'avait chamboulé, je ne m'étais pas attendue à ce qu'il vienne me demander une raison. Je pensais qu'en ne lui répondant pas il comprendrait et passerait à autre chose, mais entendre sa voix dans mon dos m'avait fait sursauter et des frissons m'avait parcourus le corps en reconnaissant sa voix. Sa réaction par contre m'avait déçu même si le fait qu'il réagisse comme ça était bon signe puisqu'il en chercherait plus à me contacter mais j'aurais pensé qu'il voudrait plus de détails.

Je l'avais suivis jusqu'à la sortie pour lui parler plus longuement quand je le vis décrocher son téléphone, je l'observais un instant le voyant sourire puis rire et décida de repartir en rayon, ça ne servait à rien de lui parler d'avantage puisque cela ne l'affectait visiblement pas.

Cela faisait deux semaines que je lui avais envoyé mon dernier message pour tout cesser. Comme promis il n'avait pas tenté de me contacter et je ne l'avais pas revu au magasin. J'avais mis Laura au courant qui avait eu l'air déçu aussi, elle espérait chaque jour qu'il m'envoie un message qui me fasse changer d'avis mais après une semaine sans rien elle arrêta de me demander chaque matin si j'avais reçu quelque chose.

Louis avait fait quelques efforts pendant une semaine puis était redevenu le même, j'avais pourtant fait des efforts de mon côté aussi, tentant de m'énerver beaucoup moins, ne lui reprochant plus rien... Mais une semaine était apparemment suffisant pour lui et on avait recommencé à se disputer la deuxième semaine.

Tout était à peu près normal jusqu'au vendredi soir ou il avait à nouveau invité Steve chez nous. Ce dernier avait ramené des pizzas pour le dîner et avait évidemment omis d'en prendre une végétarienne pour moi.

La soirée était horrible pour moi comme chaque fois que le demi cerveau venait ici. En les voyant mangé je repensais à Calvin qui m'avait dit ne pas manger de viande devant moi par respect, ça ne traverserait même pas l'esprit de ces deux-la.

La dispute avait commencé peu avant vingt trois heures. Tout était partit du sujet de l'argent et de ma découverte que Louis me mentait sur ses dépenses. J'avais découvert grâce au demi cerveau que mon fiancé avait plus de huit cent euros de dettes dû à des achats complètement stupide comme des jeux vidéos et ses sorties au bar avec ses amis ou apparemment il finissait souvent par payer.

- Tu veux qu'on se marie avec quel argent si tu dépenses comme ça ? lui reprochais-je.

- Oh ça va nos parents paient plus de la moitié !

- Ce n'est pas une raison Louis ! Il nous reste l'autre moitié à payer et on veut s'acheter une maison !

- Pourquoi tu veux te faire chier dans une maison mec ? intervint Steve. T'es bien mieux ici crois-moi.

- Ouais je sais, approuva Louis.

- Pardon ?! demandais-je ahurie. C'est toi qui l'a voulu je te rappelle !

- J'ai changé d'avis, on a pas besoin d'un grand espace bébé.

- M'appelle pas bébé ça m'énerve ! Tu sais quoi je vais dormir chez Laura. Passez une excellente soirée.

À ces mots je me dirigeais vers notre chambre afin de me préparer un sac pour avoir de quoi passer la nuit ailleurs et prendre mes affaires pour bosser le lendemain. Louis tenta de venir me parler et me convaincre de rester mais je ne l'écoutais pas.

Je pris mon téléphone puis mon sac avant de claquer le porte d'entrée et de me diriger vers ma voiture sous les rires de Steve. Je tentais aussitôt d'appeler Laura qui ne répondit pas, je tombais directement sur sa messagerie signe que son téléphone était déjà éteint et qu'elle dormait.

Je ne voulais pas aller chez mes parents, j'aurais dû leur expliquer ce qu'il c'était passé et je n'en avais pas envie et je ne voulais pas non plus les réveiller car j'étais persuadée qu'ils dormaient déjà eux aussi. Je passais alors en revue le répertoire de mon téléphone presque vide me demandant qui je pouvais appelé jusqu'à tombé sur son nom. Ce n'était probablement pas une bonne idée, il ne voulait surement plus entendre parler de moi mais à ce moment la mes choix étaient limités et je ne voulais pas revenir à l'appartement. Steve serait bien trop heureux de faire une remarque.

J'appuyais donc sur le bouton d'appel et colla le téléphone à mon oreille puis raccrocha dès le premier bip. Et si lui aussi dormait ? Ou bien si il m'ignorait ?

J'allais ressortir de ma voiture quand les vibrations de mon téléphone se firent ressentir et que mon cœur se mit à battre incontrôlablement quand je vis son prénom s'afficher.

- Allô ? répondis-je doucement ne croyant toujours pas qu'il me rappelait.

- Lilas-Rose ça va ?

- Oui... enfin je... oui, bégayais-je.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il semblant s'inquiéter.

- Rien, je... j'ai nulle part où dormir, avouais-je alors.

- Tu es où ?

- Dans ma voiture.

- Je t'envoie mon adresse par message, viens ici d'accord ?

- D'accord, répondis-je avant de raccrocher.

Je reçu son message moins d'une minute après et rentra l'adresse dans le GPS de mon téléphone.

Je frappais à la porte de sa maison vingt minutes plus tard. Il m'ouvrit seulement vêtu d'un boxer.

- Je... je suis désolée, hésitais-je, je ne sais pas pourquoi je t'ai appelé.

- Hé ça va ne t'inquiètes pas, aller rentre, m'incita-t-il en se décalant pour me laisser passer.

- J'aurais dû aller à l'hôtel, répondis-je sans rentrer, je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé. Je... je vais y aller, je suis désolée.

Je me retournais prête à m'enfuir mais sa main agrippa la mienne et ses doigts s'entrelacèrent aux miens. Il me tira gentiment à l'intérieur et ferma la porte derrière moi avant de me diriger vers son salon et de me faire asseoir sur son canapé.

- Tu veux quelque chose à boire ? proposa-t-il.

Je refusais d'un signe de tête et il s'assit près de moi.

- Je te dérange, constatais-je en voyant sur sa table basse un ordinateur portable ouvert et allumé et des dossiers éparpillés un peu partout.

- Je m'avance c'est tout. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu n'avais nulle part où dormir ?

J'hésitais à tout lui raconter, il ne voulait sûrement pas entendre mes histoires de couple après que je l'ai repoussé pour donner une nouvelle chance à Louis mais il insista pour que je lui explique alors je vida mon sac. Du début de notre histoire jusqu'à cette soirée, je lui racontais tout excepté l'état émotionnel dans lequel j'étais au moment de notre rencontre et il m'écouta sans me montrer une seule fois qu'il s'ennuyait ou bien qu'il s'en fichait. Pouvoir parler me fit un bien fou et je le remerciais de m'avoir écouter.

- Mon offre est toujours valable, me dit-il après quelques minutes, changes toi les idées et pense à toi pour une fois Lilas-Rose, oublies ce qui est bien ou mal et fais ce que tu veux.

Je ne répondis pas et il profita de mon silence pour approcher son visage du mien. Ses lèvres hésitèrent près des miennes quelques secondes et ses yeux fixèrent les miens, je les fermais lui faisant comprendre que j'en avais envie et ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes. Son baiser se fit doux et délicat, il ne voulait visiblement pas me brusquer et je me lançais la première pour approfondir notre baiser, ma langue caressa sa lèvre inférieur et il commença à faire de même avant qu'elles ne se rencontrent finalement. Ses mains se posèrent derrière ma nuque et sur mon dos me caressant de ses pouces. Je fis de même en posant les miennes sur son torse nu puis fini par briser notre étreinte la première.

- Je... je ne veux pas...

- Je sais, m'interrompit-il en déposant un dernier baiser sur mes lèvres. Tu veux dormir dans la chambre d'amis ?

- S'il te plait oui, acquiesçais-je.

Il m'invita alors à le suivre et me fitvisiter sa maison avant de me montrer la chambre où je passerais la nuit. Je le remerciais à nouveau avant qu'il ne me laisse seule en me souhaitant bonne nuit.

- Attends ! le rappelais-je avant qu'il ne disparaisse dans sa chambre.

- Oui ? demanda-t-il en se retournant.

J'avançais dans le couloir jusqu'à me retrouver face à lui. J'hésitais un instant avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Ses mains se posèrent sur mes hanches tandis que les miennes restaient posé sur ses avant bras.

- On peut... enfin on pourrait peut-être discuté un peu tout les deux... dans un lit. Je n'ai pas envie d'être seule, avouais-je.

- Viens là, dit-il alors en souriant et en m'attrapant par la main.

Il me tira jusqu'à sa chambre sans me lâcher un seul instant jusqu'à ce qu'il défasse les draps pour que l'on puisse s'installer.

- Tu dors comme ça ? demanda Calvin quand j'allais me coucher habillé.

- J'ai laissé mon sac dans ma voiture, expliquais-je.

Il chercha alors dans ses tiroirs un tee-shirt qu'il me tendit en souriant toujours autant.

- Quoi ? l'interrogeais-je en attrapant le vêtement.

- Je me demande juste si tu vas te changer devant moi ou bien au moins laisser la porte de la salle de bain entre ouverte. On serait quitte au moins, plaisanta-t-il.

Je sentis aussitôt mes joues brûler de honte, je savais qu'il m'avait vu l'observer ce jour la mais je ne pensais pas qu'il aurait l'audace de m'en reparler.

- Tu l'avais fait exprès ?

- La première fois non, avoua-t-il, après par contre oui, sourit-il, mais tu ne regardais plus, finit-il déçu.

- J'avais honte ! Et c'est toujours le cas, précisais-je en baissant la tête.

- Je pensais que ce que tu avais vu ne te plaisait pas, plaisanta-t-il tout en passant son index sous mon menton pour me relever le visage vers lui.

- Comme-ci une femme n'allait pas apprécier ça ! m'exclamais-je en désignant son corps toujours torse nu d'une main ce qui le fit rire.

Ses mains descendirent ensuite le long de mes côtes jusqu'à arriver à l'ourlet de mon haut et de le remonter lentement.

- Et moi, commença-t-il, j'ai le droit de voir si ton corps me plait ? Même si je connais déjà la réponse.

-Tu risques d'être déçu.

- Pourquoi ça ?

- Je ne suis pas parfaite, j'ai des petits...

Il m'interrompit en m'embrassant plus sauvagement cette fois-ci. Me débarrassa de mon haut sans un mot et reprit son baiser. Ses doigts tracèrent chaque centimètres de ma peau ce qui me fit frissonner. Une de ses mains se fraya un chemin jusqu'à l'attache de mon soutien gorge et le défit. Il fit glisser les bretelles le long de mes bras pour enfin m'en débarrasser puis rompit son baiser et baissa les yeux sur ma poitrine dénudé ce qui me fit aussitôt croiser les bras devant.

Il récupéra le tee-shirt qu'il m'avait passé plus tôt et m'aida à l'enfiler sans un mot.

- Ne me dit plus jamais que tu n'es pas parfaite parce que je ne te croirais pas, dit-il avant de m'embrasser sur le front ce qui me fit sourire.

Je me débarrassais ensuite de mon pantalon et me coucha tandis que Calvin faisait de même.

On commença à discuter une fois tout les deux installés. Il me parla un peu plus de sa vie, de sa carrière, de sa dernière relation sérieuse qui remontait à deux ans et de son meilleur ami, papa de sa filleule.

Il était plus d'une heure et demi quand on se décida finalement à dormir. Ni l'un ni l'autre n'avions vu le temps passé. Je n'avais pas vécu cela avec Louis depuis tellement longtemps, pour lui rester éveillé au lit ne signifiait qu'une chose.

- A quel heure tu commences demain ? demanda Calvin quand je sombrais dans le sommeil.

- Neuf heure, je partirais vers huit heure et quart.

- Je partirais en même temps, j'ai mis mon réveil.

- Hum hum, répondis-je alors que le sommeil m'emportait.

Je sentis ses lèvres contre ma tempe avant de complètement m'endormir.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top