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La fête battait son plein. Ils étaient de retour ici. Sous les différentes lumières colorées. Aux côtés de ces autres jeunes en état d'ébriété. C'était toujours pareil. Les mêmes musiques, les mêmes alcools, les mêmes mouvements, les mêmes personnes. Et ils étaient à nouveau là, appuyés sur le balcon de l'appartement d'où provenait toute cette agitation. La légère brise faisait dériver la fumée que recrachait le plus petit vers l'autre garçon. Elle rendait ce dernier un peu étourdit parce que c'était certain que ce n'était pas que du tabac. Ils regardaient le ciel. C'était un peu cliché mais il y a dans le ciel ce réconfort, cet apaisement que l'on recherche tous.
Ils étaient entre le désordre humain et le calme du ciel. Ils étaient l'accalmie. Et c'est dans cette bulle d'entre-deux que l'un d'eux trouva la force de parler.
- Je m'appelle Harry. Dit-il sans bouger son regard de cet infini sombre.
Mais il ne reçu aucune réponse. Le garçon n'avait même pas tourné le regard vers lui. C'était à se demander s'il avait compris que c'est à lui qu'il s'adressait. Harry se retrouvait un peu étourdit face à ce manque de réaction mais il ne voulait pas en rester là.
- Je ne regrette pas la dernière fois. Continua-t-il. J'imagine que toi non plus si on se retrouve à nouveau ici, sur ce balcon, toi et moi. Il tourna la tête vers le fumeur, admirant son profil. Je ne regrette pas parce que pour la première fois j'ai sentit à quel point je suis vulnérable au temps, à quel point nous sommes éphémère. J'ai l'impression d'avoir ressentit la Terre entière, d'avoir touché l'immensité de l'univers. Et pourtant, en même temps, je n'ai pas les mots pour l'exprimer. Parce que c'était juste... c'était juste ce qui devait se passer. Et je trouve qu'il n'y a aucun mot qui pourrait décrire ça. Il n'y a rien qui correspond à ce que c'était.
Le regard d'Harry était toujours posé sur le garçon. Il était un peu plus petit que lui, ses cheveux bruns bouclaient légèrement due à la sueur, et son regard brillait. Harry savait qu'il l'avait écouté, parce qu'un sourire presque imperceptible flottait désormais sur ses lèvres.
- Parce que parfois, seul le silence est assez puissant pour exprimer les choses, dit le plus petit en parlant pour la première fois.
Puis, l'inconnu disparu à nouveau dans la foule après avoir jeté son mégot dans sa canette de bière vide qu'il laissa derrière lui, avec Harry. Harry, lui, resta sur le balcon encore un peu, profitant de la fraîcheur de la nuit. Il ne savait toujours pas son prénom, mais il connaissait par cœur le mouvement de son corps sur les battements réguliers de la musique. Sa tête qui bascule en arrière d'extase, le balancement de ses hanches, le déplacement de ses pieds. Il pouvait ressentir à nouveau la taille fine du garçon entre ses mains. Et il ressentit en lui comme si c'était leur place, là où elles devaient se trouver jusqu'à la fin des temps.
Il était beau dans cette foule déchaînée. Il s'en détachait totalement comme si, parmi toutes ces âmes libres de s'exprimer, il était attaché à cet endroit. Il reproduisait toujours les mêmes mouvements. Toujours pareil. Toujours. Cette routine faisait perdre la tête à Harry. La même situation, à chaque fois. Comme une nuit qui meurt au levé de soleil, et qui renaît chaque soir de la même manière. Comme si les choses étaient inchangeable. Comme si le hasard n'existait pas. Comme s'ils étaient obligés de se retrouver là, tout le temps. De la même façon. Toujours.
Il y avait quelque chose de rassurant dans cette routine. Le monde pouvait s'effondrer petit à petit mais cette habitude de sortir toute la nuit pour s'oublier ne changerait pas. Ce n'était plus seulement l'envie de sortir s'amuser, c'était devenu un besoin, un antidote. Ils avaient réussis à transformer les ombres terrifiantes de la nuit en de jolies illusions d'allégresses. Mais ces mirages n'étaient pas vraiment destinés aux autres, ils en avaient que faire des autres. A ces moments là, il n'y avait plus qu'eux et il arrivait parfois que leur propre égoïsme les étouffent. Mais ils en avaient besoin. Ils avaient besoin d'avoir cette sensation, bien que fausse et malsaine, de plénitude.
Harry avait rejoint l'intérieur de l'appartement et ses hanches se retrouvaient à nouveau collées à celle de son préféré. Ses yeux n'existaient plus que pour lui. L'inconnu se retourna et s'éleva sur la pointe de ses pieds en rapprochant ses lèvres des oreilles d'Harry. Le coeur de se dernier s'accéléra. Ce n'était pas l'alcool. Ce n'était pas les fumées de drogues qu'il avait inspirées à ses dépends. Ce n'était pas non plus le rythme de la musique qui augmentait. C'était ses lèvres, véritablement.
- Mon nom est Niall.
Puis il s'est éloigné. Encore. Harry ne savait plus trop quoi en penser. Veut-il fuir ? L'invite-t-il à le suivre ? Est-il inaccessible ? Ou alors est-il juste comme ça, à laisser des petits bouts de lui de façon mystérieuse sans jamais se donner entièrement ?
Harry avait vécu un nombre incalculable de soirées. Il se demandait même quand avait réellement commencé son attirance envers ce genre de fêtes, celles où il ne connait personne et y retourne sans cesse en ne connaissant toujours personne. Ce n'était pas comme une soirée entre copains ni même comme sortir en boîte. C'était cette ambiance particulière de convivialité et de familiarité avec de parfaits inconnus. Il en avait l'habitude, chaque fois qu'il pouvait se retrouver à l'une de ces réunions, il y allait. C'était devenu une réelle banalité. Jusqu'à ce qu'il croise le regard de ce garçon. Niall. C'est comme ça qu'il a compris que même les situations les plus banales peuvent connaître une tournure totalement extraordinaire s'il y a une personne qui a la capacité de changer la donne.
Harry ferma les yeux. Il le reverra à nouveau il le savait. Il décida de rentrer chez lui, même si la fête battait encore son plein. Un sourire flottait sur ses lèvres alors qui traversait la pièce bondée de gens suant sous les lumières tamisées. Il ouvrit la porte afin de définitivement quitter les lieux pour cette nuit en lançant un dernier regard dans la foule. Il se revoyait collé à l'inconnu. Collé à Niall. Là-bas, au milieu de tous, sans que personne ne les regardent. Il ferma les yeux quelques secondes à nouveau et referma rapidement la porte derrière lui. Cette pièce renfermait tous les doux secrets des soirées comme celle-ci et il était hors de question pour lui de les laisser s'évaporer dans le monde terne qui réside là où il se trouvait désormais.
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Bonsoir ! La régularité n'est visiblement toujours pas mon fort, mais voici une petite suite à cette histoire. J'espère très fort que cette mise en place de l'histoire plait aux quelques lecteurs et si c'est le cas je pense vraiment continuer à l'écrire !
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