Chapitre 2 : Dans le noir je vois blanc
La scientifique aux cheveux noirs s'avançait à pas vifs dans les couloirs de son laboratoire. Encore une crise... Encore. Elle détestait ça. Mais elle n'avait pas vraiment le choix, elle devait apprendre à vivre avec cette fichue épilepsie.
Elle se passa la main dans la nuque jusqu'à son épaule. La douleur du choc allait persister encore un moment.
Ses subordonnés s'écartaient sur son passage pour lui laisser la place, devinant la fureur sur ses traits.
Cette saleté de machine, encore en construction...
Elle ne savait même pas ce qu'elle avait provoquée. Elle l'avait allumée, certes, mais des ondes s'en étaient elles échappées?
Elle rentra dans une des salles, dont la porte était identique aux autres, en passant simplement sa main sur le boîtier électronique qui lisait les cartes.
"YURI! appela-t-elle.
La fille aux cheveux violets sombres, assise devant un établi encombré, se releva en sursautant, faisant tomber un carnet qu'elle s'empressa de ramasser.
- As tu réussit à récupérer les données? interrogea la scientifique.
- O-oui, mais je ne suis pas sûre que... enfin... Le résultat me paraît surprenant, répondit elle d'une voix claire.
- J'ai vu bien plus surprenant dans toute ma vie que toi dans celle que tu vivra. Continue!
- Même si je vous dit que les ondes libérées ont comme qui dirait "zombifiées" des oreillers dans une partie de la région?
Il y eu comme un blanc, seulement coupé par le ronronnement d'un ordinateur.
- Soit, repris finalement Vales, j'avoue ne pas m'être attendue à... Ça. Et dans les faits ça donne quoi?
- Des oreillers en train de marcher en ville pour faire jenesaisquoi aux habitants.
Un léger rire se fit entendre à l'extérieur de la pièce. Vales poussa un soupir avant de reprendre la parole.
- Nyx, je pensait t'avoir clairement demandé au moins 8 fois ces deux dernières semaines de ne pas écouter aux portes.
- Oui, répondit la voix masculine de l'autre côté, mais la curiosité est un de mes nombreux défauts. Avec le gout du sang, mes quelques soucis de visée.. on ne se rend pas assez compte du recul sur un bazooka. Et puis ça pèse son petit poids ce truc. J'irais bien bouffer moi... Oh ta gueule putain on est pas là pour ça!!! 我不爱你的语...
Il lâcha un nouveau rire en entendant le soupir désespéré de sa cheffe... rire qui devient bientôt absolument maléfique avant qu'il ne commence à s'étouffer et ne se mette à tousser. Toussotement qu'il accompagna en se cognant la tête contre le mur couleur de marbre.
- Breeeffff, Yuri, tu penses pouvoir réussir à désactiver cette machine? interrogea la scientifique.
- Bien sûr Boss!
- Parfait.
Elle sortit de la pièce et jeta un œil à la silhouette en noir, aussi noire qu'un thé noir. Ou qu'un plat de moules-frites sans frites. La personne la dépassait d'une tête. Elle s'apprêtait à répartir, mais celle l'interpella, en se frottant la tête.
- Au fait, boss... J'ai vu quelqu'un aujourd'hui en ville. Un de tes vieux amis. Il s'est fait attaquer par les oreillers puis par un autre mercenaire, et c'est actuellement la panique là bas. N'est ce pas l'occasion que tu attendais depuis tout ce temps?
La jeune femme se figea, silencieuse, et plongée dans ses pensées. Puis elle se tourna pour lui faire face, affichant un léger sourire, comme elle le faisait souvent.
- Indiana X... C'est vrai que c'est une occasion à ne pas louper. Que proposes tu, Nyx?
- Je propose que l'on y aille maintenant. Il n'est pas près à y faire face. On aura l'avantage... Et même bien plus.
- J'approuve. Prépare toi, je vais chercher Lynox. On part dans une heure. Et j'aurais enfin sa peau..."
Elle se retourna, l'air déjà de meilleure humeur, et sortit une seringue de son sac. Elle la leva devant ses yeux, jouant avec les reflets de lumière sur le plastique, puis retroussant sa manche, injecta le liquide incolore dans ses veines. L'humaine comme l'objet tombèrent au sol, tandis qu'un cri de douleur emplissait le couloir.
Vales réussit finalement à calmer ses tremblement au bout d'une bonne minute, en sueur, et poussa un soupir de soulagement en sentant ses muscles se détendre. L'homme l'observait toujours, sans avoir fait le moindre mouvement pour aider sa supérieur.
"Pire qu'une drogue ce truc, grogna la scientifique.
- Alors arrête de t'injecter cette... chose! En quoi ça t'es utile de t'infliger ça déjà?
- Théoriquement, à mieux supporter la douleur de mes crises... ou au moins à m'y habituer par le biais d'une souffrance encore pire.
- T'as une logique chelou. Je déteste les écolos.
- Pardon?
- Non, rien, laisse tomber. 'Faudrait suivre l'actualité d'Unys pour ça, mais ce n'est pas le sujet de cette histoire.
- Je t'ai déjà dit que tu étais vraiment très étrange parfois?
- Oui.
- Super, j'avais peur d'avoir gardé ça pour moi. Dans une heure."
La brune fit volte-face et reparti dans les couloirs, tandis que le jeune homme chantonnait une chanson de guerre irlandaise pour une raison que lui même ignorait.
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