Jules

Quand je suis rentré lundi soir, je ne voulais parler à personne. Depuis quelques temps, je n'arrive plus à être moi-même avec une fille. Si je ne lui sort pas des bêtises, je la repousse et je sais que ça fait mal. Mais que puis-je faire? Ça fait près d'un an que je me défoule sur les autres. J'ai arrêté de m'attacher aux gens car la séparation peut faire très mal.

Bref, aujourd'hui, mes parents sont allés faire quelques courses pour Noël. Après tout, demain je ne fête pas seulement Noël, c'est aussi my birthday ! Wouuuuh !!!

Parfois j'ai l’impression de faire face à un gamin !

Cependant, depuis lundi, chaque fois que je pense à mon anniversaire, c'est l'image de Kiny que je vois. Son sourire ou encore son regard. Je ne cesse de penser qu'elle ne fêtera pas avec sa famille. Elle sera entourée, je le sais mais est ce qu'elle sera heureuse comme moi je le suis ? Ken qui est dans cette école depuis le cours élémentaire, m'a tout raconté sur ce que la petite rebelle a enduré. Je sais ce que ça fait de vivre en étant repoussé par les autres.

J’ai conscience que je ne peux pas contrôler leur méchanceté, si on compte l’idiot qui l'a agressé. Mais j’aimerais bien l'aider, après tout elle a sacrifié son temps pour m'aider à m’adapter .

Soudain une idée me vient, je récupère mon téléphone puis je composé son numéro. Elle répond à la deuxième sonnerie.

Elle- Allô!! Que veux tu ?

Pouah!! Elle est d'humeur agressive là.

Moi- C'est pas interdit de t'appeler à ce que je sache !

Elle- Sérieux tu m'appelles pour me dire que c'est pas interdit de m'appeler ?

Moi- Pour une fois que quelqu'un t'appelle ! Tu devrais t’estimer heureuse, ne penses-tu pas ?

Sérieux je ne sais pas ce qui m'a pris de lui dire. Moi qui veux l’aider, je me réussi encore à me comporter comme le roi des cons envers elle. Il faut toujours que je raconte des conneries.

Elle- Écoute moi bien Celvhino, de un, j'étais bien jusqu'à ce que tu m'appelles pour me distraire en me racontant des conneries. De deux, je n'ai pas besoin de ta pitié, merci de les garder pour des chiens dans ton genre. Et de trois, tant que c'est pas pour me parler de notre projet, NE M'ÉCRIS PLUS NI NE M'APPELLE PLUS. Arrête de me déranger pendant que je vends. ESPÈCE D'ENFANT DE POT CASSÉ.

Bip.. bip..

Elle a raccroché ! Encore une fois, je l’ai énervée. Mais qu'est-ce qui m'a pris de lui parler de cette manière ? Elle a carrément crié sur moi ! Je ne veux pas qu'elle pense que j'ai pitié d'elle. Loin de là, je veux juste me comporter comme un ami.

Exact, en la rabaissant comme du n’importe quoi ? Espèce d'idiot !

Il faut que je trouve un moyen de me faire pardonner... Elle a parlé de vente ? Et puis c'est vrai qu'il y avait du bruit autour d'elle. C'est sûr qu'elle se trouve au marché de Noël. Mes parents y sont donc ça tombe bien. Je prends mon casque, j'enfourche ma moto puis je fonce droit au cœur du centre ville. Il faut au moins trente minutes pour y aller en quittant de chez moi, mais en moto c'est plus rapide.

***

Elle est là ! Mais aujourd'hui elle vend seule. C’est une bonne chose, au moins je ne me ferai pas crier dessus devant les petites qui l’accompagnaient. Je suis super content quand je la vois  vendre quelque chose à mes parents. La chance me sourit finalement.

—  Ajoutez-y deux cupcakes au chocolat s'il vous plaît, lui demande ma mère.

Humm, mes préférés en plus.

— Tenez ! Un troisième cupcake gratuit, ça c'est pour votre enfant. Souhaitez le un joyeux anniversaire et un joyeux Noël de ma part.

Elle le dit avec tellement de joie. Si seulement elle savait…

— Eh mais Jules tu fais quoi ici ? me demande mon père.

Là, je suis grillé, je ne peux même plus me cacher pour les épier. Ma mère se retourne, pendant que Kiny se décale pour mieux voir et là, elle écarquille ses yeux.

— C'est lui mon fils ! ajoute ma mère, ne comprenant sûrement pas ce qui se passe.

L’expression de Kiny est tellement hilarante qu’elle me fait éclater de rire.

— Un peu de respect voyons, me dit mon père.

— Ce… ce sont tes parents ? demande t-elle, choquée, elle écarquille toujours ses yeux.

— Euh... oui. Pourquoi ? dis-je, sourire en coin.

— Ils m'ont dit que leur fils est adorable et qu'il sait parler aux gens. Toi tu es tout le contraire !

— Ah bon ! Ils t'ont dit ça ?

— Quoi vous vous connaissez ? demande mon père.

— Oui ! C'est la fille avec qui je travaillais ce lundi.

— Mais tu nous a dit qu'elle était insolente, brutale et irrespectueuse. On est là depuis au moins dix minutes, cette fille est vraiment très bien. C'est la plus polie que j'ai rencontré de ma vie.

Et voilà, il fallait seulement que ma mère m'enfonce devant elle. Déjà qu'elle ne voulait plus me parler, là elle ne voudra même plus me voir en peinture.

— Au fait, me dit maman. Tu fais quoi ici ?

Ah c'est vrai. C'est quoi mon but ici déjà ? Ah oui, l'anniversaire de Miss rebelle.

— Je suis venu inviter Kiny au repas de demain.

— Hein!!!

Les trois se sont presque étouffés dans leur cri. Mais qu'est-ce qui les prend ? On a l’impression qu’ils sont des robots connectés au même poste centrale. Espérons juste que les aliènes ne les ai pas transformé en cobail.

— Je voulais m'excuser auprès d'elle. Quoi de mieux qu'une réconciliation autour du repas de Noël.

— Oui, c'est vrai ma fille. Ça te dirait de venir à la maison demain ? On fêtera par la même occasion l'anniversaire de ce grand idiot.

Ma mère appuie ces mots en me pinçant l’oreille. Ça fait super mal…

— Je m'excuse madame, déclare la blonde. Puisque j’habite dans un orphelinat, et que demain c'est mon anniversaire, je ne devrais pas le célébrer ailleurs.

— Oh je vois. Si seulement c’était possible que tu passes manger chez nous et que tu rejoignais l’orphelinat ce soir. Mais bon, je suis ravie de t’avoir rencontré.

Ma mère est d'une grande aide sur le coup. Elle fait une tête de chien battu qui fini d’achever la blonde

Désolé Kiny, mais tu ne peux pas te défiler.

— Je vais demander à la sœur Miller. Mais vous devez l'appeler pour qu'elle donne sa réponse.

— Bien sûr ma fille. Passe moi son numéro.

Je les laisse papoter, pendant que j'aide papa à rentrer les courses dans la voiture. Finalement la bonne sœur est d'accord.

— Je passe te prendre à neuf heures, Kiny.

Je jubile rien qu'en voyant sin expression ! J’ai vraiment eu la meilleure idée du siècle.

Kiny

Quand je suis retournée dans le dortoir, j'ai eu du mal à me rendormir. Pourquoi s'est t-il arrêté ? Je suis censée le détester à cause de son comportement, il est d'un je-m'en-foutisme exaspérant. Mais bon, chaque fois que je passe du temps avec lui, j'ai l'impression qu'il n'est pas ce qu'il laisse entrevoir. C'est ça en fait qui m'attire chez lui.

Voilà que Mr Arrogant t'attire maintenant. Ma fille reprend toi !

Ses changements d'humeur m'exaspèrent vraiment. Tantôt il est doux tantôt distant. Il doit être lunatique ce mec. Je me demande s'il a déjà eu une copine dans sa vie.

Bref le réveillon de Noël c'est ce soir, et comme chaque année, je vais vendre des petits gâteaux au marché de Noël. Depuis hier, il neige. Les petites ne seront pas là parce qu'elles ont attrapé froid. Heureusement que Lanta me rejoindra directement au marché, j'enfile mon manteau et mes bottes fourrées. Je ne veux pas tomber malade à mon tour, demain c'est mon anniversaire et pour une fois depuis des lustres, j'ai hâte de fêter Noël.

Aujourd'hui je suis seule, je finis donc de monter la table avant d'y déposer mes pâtisseries. Je les ai faites moi même. Il y a des muffins, des cupcakes, des petits fours, des cakes et aussi de la tarte. Cette année, on nous a donné la responsabilité de décorer la salle du réfectoire. Nous y passons souvent le réveillon et parfois on apporte tout plein de cadeau aux petits. Je dois donc faire  mieux que l’année dernière.

Toujours cet esprit de compétition ?

En réalité, je dois ramener plus de fond que Mirna et sa bande. J'ai toujours aimé la voir se ratatiner le soir du réveillon parce que mon nom est toujours sur la liste des vainqueurs et cette année je compte la dépasser de très loin.

Au moment où Lanta se présente, je l’explique ce que la vente de gâteaux représente et on se bat à tout vendre. Elle est toute mignonne avec son bonnet rose et sa doudoune blanche. Les clients me seront servis sur un plateau d’argent.

La vente avec elle est super agréable, on rit, on danse, on improvise même des petites scènes très chouettes, ce qui a le don d'attirer les clients. Ça me fait du bien de discuter avec elle et de passer Noël ensemble. Je reçois un appel d'Anna et je lui demande de vendre le temps de répondre.

Anna m'apprend qu’elle va passer Noël à Dearmstrong, avec son oncle et sa tante. Leur fille est aussi jeune que nous, elle s’appelle Kathy. Elle me raconte qu'elle est arrivée il y a quelques heures et qu'elle rentrera juste après Noël.

Avec ce qui nous est arrivé, je pense bien que ça lui fera du bien de changer d'air. Au moins, sa cousine saura la distraire. Quand je retourne auprès de Lanta, je reçois un deuxième qui a le don de me mettre en colère.

Jules n'est qu’un idiot exaspérant et imbu de lui. Son comportement de macho ne m’impressionne pas plus que ça et parfois je me demande pourquoi mon cœur s'emballe quand il est là !

***

Le stock que j'ai ramené est presque à la fin quand mon amie décide de rentrer. Danielle risque de s’inquiéter puisque des fous furieux comme Riff traine dans la nature. Quand j'ai expliqué ce qui s'est passé dans le café à  Lanta, elle était triste d’apprendre que des gens aussi mauvais puissent vivre en liberté.

Un couple arrive vers moi, m'achetant le reste des pâtisseries qui me restaient. Ils sont très gentils et je leur offre l'une d’entre elle en guise de cadeau pour leur petit garçon qui est miraculeusement né le même jour que moi. Rien qu'en les écoutant parler, je ressens l'amour qu’il porte pour leur fils. Celui-ci est très chanceux d’avoir des parents aussi adorables.

Mon sourire se fane quand j’aperçois l'objet de les tourments de diriger vers nous. Lui ainsi que le couple devant moi sont étonnés de se revoir. C’est au moment où il les appelle que je le rends compte que ce sont ses parents.

Berk, c’est lui le fils si chanceux ?

Je n'arrive pas à croire que des gens aussi adorables aient pour fils un je-m'en-foutiste comme Jules. Et puis son histoire de réconciliation autour d'un bon repas de Noël ne me tente pas plus que ça. Sans oublier la sœur Miller, comment peut-elle me laisser partir comme ça ? Depuis quand elle est contre moi ? Pourtant je ne lui cache rien, elle sait à quel point ce type me désespère.

Je les vois s'éloigner avec le carton de pâtisseries. Ils m'ont carrément tout acheté. C'est génial ! Ça m'a permis de vendre plus que l'an dernier. Ce qui reste je ramène à l'association. Les petits adorent mes desserts !

Il est quinze heures passé quand je prend mes affaires pour rentrer me reposer. Ce soir il y a messe et demain matin je dois me rendre chez les Celvhino. Je range tout avant de prendre le bus. Pour ne pas m'ennuyer je lance ma playlist entraînante qui débute avec In your name d'Ada.

Je réalise à peine ce qui s'est passé.

Dans quoi je me suis encore fourrée ?

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Cc par ici. Ça va ?

Alors voilà la suite, j'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne journée à vous.

Stéphanie 🖤