Chapitre 22

Trois mois plus tard…

Kiny

— Kiny, dépêche toi. Tu vas être en retard.

Sa voix résonne trop souvent dans la maison. Ma cousine ne manque jamais l’occasion de nous casser les tympans. Un jour, les voisins risquent de porter plainte contre elle si on n’y fait pas attention.

— J'arrive Lena.

Je finis de mettre mes sandales à frange noire. Ma tenue est simple et soft. Un jeans Levis de couleur bleue, un chemisier à manches courtes blanc et j'attache mes cheveux en un chignon avec effet coiffé décoiffé. Ils deviennent de plus en plus long, je dois penser à les couper un peu.

— Je vais défense ta porte si tu ne l'ouvre pas tout de suite.

Alena ne cessera jamais de m'étonner. Si j'ai parlé de ses cris incessants, il y aussi ses menaces sans queue ni tête. C'est du Alena quoi…

— Je suis là, dis-je en ouvrant la porte. Oh putain, Alena !

Elle tient une spatule en bois très dur. Elle est en position de combat, elle comptait vraiment le faire ? Je n'arrive pas à y croire. Ma cousine est vraiment tarée.

— Tu m'as fait peur ! Tu comptais vraiment défoncer ma porte ?

Elle baisse aussitôt sa spatule. Cette fille est folle, je vous assure ! Même si par moment, je suis pire qu'elle…

— Je n'allais pas essayer de casser cette porte. Non, pas du tout.

Son air coupable dit le contraire. Elle se comporte d'une comme une vraie folle ! Et bizarrement, c’est ce que j'adore chez elle. Ces trois derniers mois ont vraiment été merveilleux pour moi. J’ai effectué mes visites à l’orphelinat et j’étais heureuse de voir l’évolution des jeunes la bas. Le départ de Mirna a vraiment été bénéfique pour eux car il n'y a plus cette animosité. Il y a des récalcitrants c'est vrai, mais l’harmonie y est bien présente.

A l’école, j'ai réussi à ne plus me faire coller. Avec Jules dans notre camp — ainsi que ses amis, dont Stand fait maintenant parti —, j’arrive à faire passer les moqueries et les critiques loin derrière moi. Et puis, avoir une bande, c’est quelque chose que je n’ai jamais eu, — même si Mirna squatte souvent notre table. J'ai remarqué qu'elle s’était amélioré côté relationnel et elle traine avec deux filles sympas qui, je l’espère, changeront sa mentalité de peste.

Et puis il y a l’atmosphère à la maison. Mes cousins sont trop chouettes. Grâce à eux, je vis dans une famille merveilleuse. Les petits deviennent de plus en plus grand et j'adore mes soirées de babysitting en compagnie d'Anna et parfois, Jules et Tany viennent nous tenir compagnie. Et avec Jules,…

— Hey, Kiny. Dépêche, Anna t'attends en bas, s'exclame Vianney depuis le salon.

Ouais… il fallait que je sorte de mes pensées aussi.

— Toi, ma chère Alena, je réglerai ton compte à mon retour.

— Minute, papillon.

Au moment où je descendais mon sac, elle me rattrape et me fait un gros câlin.

— Tu vas beaucoup me manquer. Surtout, n'oublie pas de m'appeler dès que tu arrives !

— Promis ! dis-je en me dirigeant vers la porte d’entrée.

Un bruit de klaxon me rappelle que je suis à la bourre.

— Fais de gros bisous aux jumeaux de ma part, ajoute-je avant de sortir.

— Il est sept heures Kiny, dépêche toi, m'annonce mon cousin debout près du petit bosquet dans le jardin.

Je claque des bisous sur ses joues et je rejoins Anna et sa mère.

— Bonjour ma petite Kiny.

Ce surnom ne m'a pas trop manqué…

— Bonjour Madame.

— Je te l'ai déjà dit, appelle moi Christel.

— Désolé, Christel, rectifie-je en souriant.

— Bien, attachez vos ceintures, on y go !

Sa mère est trop drôle. Je ne sais pas comment elle fait pour travailler dans un cabinet d'avocats. Elle aurait dû être comédienne ou encore maîtresse de maternelle. Ce n’est pas une façon de la dénigrer, elle est trop cool pour faire partie de ces hommes et femmes en costards, avec un balais dans le postérieur.

— Si ma mère était comédienne, j'avoue qu'elle gagnerait bien sa vie.

— Je t'assure !

Nous rions toutes les trois. Et moi qui pensait que je l'offensais, même sa fille le pense.

***

— Bonjour à tous. J'espère que vous êtes prêt et que vous avez fait signé vos autorisations auprès de vos tuteurs, annonce la présidente du comité d'organisation des sorties de l'école.

Il y a une atmosphère remplie d'impatience devant l'école. Pour les vacances de Pâques, nous allons à Dearmstrong. Je suis trop heureuse de ne pas être à l'orphelinat, sinon je n’aurai pas eu l’autorisation, c'est sûr ! L’an dernier au moins, la colonie n’était pas dans une autre ville et j’ai pu y aller.

— Bien, vous allez monter dans les bus indiqués sur vos badges. Le voyage va durer six heures. Ensuite, il nous faudra une heure pour s'installer et tout le reste, conclut-elle.

Les six bus étaient alignés devant l'école. De grands bus de voyage de couleur bleu avec des motifs à fleurs blancs.

— Oui, j'oubliais, nous aurons des pauses de vingt minutes pour vous permettre de vous dégourdir les jambes, donc préparez-vous, s'il y a lieu de prendre des photos, ou d'aller vous soulager, libre à vous. Bien, nous démarrons à huit heures, allez déjà vous installer.

Obligés de le faire dans la discipline, nous marchons tous jusqu'à notre bus. Anna, Jules et moi sommes dans le même bus, ainsi que Sandra, amie d'enfance d'Anna et Kenzo son petit ami, sans oublier Stan, Milo et Ken. Et comme par hasard, les places du fond nous sont réservées. Les sièges sont habillés de la même couleur que l'extérieur. Je choisis le siège près de la fenêtre.

— C'était une très bonne idée de payer au même moment, s'exclame Sandra.

— Il faut dire merci à Kiny, c'est à elle que revient l'idée, clarifie Jules.

— Eh bien, désolée, je ne savais pas que Kiny avait des idées pareilles, balance Sandra d'un temps désinvolte.

— La judoka n'est pas dépourvue de cerveau, alors ! ajoute Kenzo.

Son ton est moqueur et sarcastique. J'oubliais que tout le monde ne m'avait pas encore intégré entant que personne normale. Devant moi, ils font les gentils, ils me disent des choses belles et dans mon dos ils ne cessent de me narguer. D'autres par contre n'ont pas changé leur vision à mon égard. J'en ai mare de toujours être vue comme une paria.

Assisse à côté d'Anna, nous discutions de la beauté du paysage. Le bémol c'est que les sièges sont de trois places des deux côtés du bus. Ce qui signifie qu'elle est entre Sandra et moi. Devant et derrière, les garçons sont en pleine discussion. Ce qui fait que chaque fois que je discute avec Anna, Sandra l'emprunte pour un instant, comme elle le dit si bien et cet instant devient de longues minutes, voir même des heures. Les voir rire ensemble m'a quelque peu serré le cœur. Elles discutaient gaiement et elles avaient l'air complice. Après tout, elle se connaissent depuis le jeune âge. J'en suis un peu jalouse mais qui suis-je pour en parler ?

***

Deux heures plus tard, le bus s'est arrêté pour une pause de vingt minutes.

— Surtout, n'allez pas loin, on se retrouve ici dans vingt minutes.

Elle n'arrête pas de se répéter, cette dame. Kenzo récupère sa copine.

Ouf ! Ça va nous faire des vacances. Cette pipelette parle trop ! Elle m'a fait me sentir rejetée pendant ces deux heures, je la préfère loin de nous.

— Hey ma belle !

Anna s'approche de moi, un sourire vainqueur sur les lèvres.

— Humm... qu'est-ce qui te rends aussi heureuse ?

Elle joue des sourcils, ce qui m'intrigue de plus belle.

— Devine !

Je réfléchis un instant, que peut elle bien avoir comme nouvelle à m'annoncer.

— Bon, puisque tu ne trouves pas, je vais te le dire. Nous avons obtenu la permission d'aller visiter le musée de la ville.

— Celui dont tu parlais avec Sandra dans le bus ?

Mon ton est assez froid je l'avoue, mais après tout, je n'y peux rien. Pour dire vrai, cette fille m'exaspère au plus haut point.

— Exactement. Une seconde, pourquoi ton sourire a fait place à une grimace ?

Cette fille est trop intelligente !

— Il n'y a rien. Je suis juste un peu fatiguée. Deux heures à écouter une pie verte, ça fatigue.

— Je te connais très bien, Kiny. Super bien même au point de savoir que tu ne me dis pas la vérité. Je te connais, tu aimes bien cacher ce que tu ressens devant les autres.

Elle n'a sûrement pas compris l'allusion avec la pie verte ! Cependant, je n’ajoute rien et mon amie ne le prend pas bien.

— Je t'assure, Kiny, je ne comprends pas pourquoi tu ne veux rien me dire. Je suis ton amie, tu devrais me le dire si tu ne vas pas bien. Sache le, j'en ai mare de te courir après pour essayer de te sortir de ton cocon. Tu changes d'humeur quand ça te chante, tu oublies qu'il y a des gens autour de toi. Souviens toi, au début Jules s'intéressait à toi mais tu as fait ce qu'il fallait pour qu'il s'éloigne de toi. Tu l'as relégué au poste de simple ami alors que tu as des sentiments pour lui. Et moi, Kiny, à moi tu ne me donnes même pas l'occasion de t'aider quand tu ne vas pas bien. Je suis ton amie, je ne devrais pas te soutenir que dans les bons moments, tes peines, tes pleurs, je dois t'aider à les surmonter mais tu ne m'en donne pas l'occasion...

Touché…

— C'est l'heure de retourner dans les bus, dépêchez-vous, déclare l'organisatrice en nous appelant à l'aide d'un mégaphone.

Elle ne pouvait pas attendre encore quelques minutes. Je vous préviens, je vais trucider cette dame à la voix criarde !

— Je préfère te laisser seule, peut-être auras-tu le temps d'y réfléchir.

Anna s'en va, me laissant là avec ce flot de parole dans la tête. J’ai plutôt honte de mon comportement… En montant dans le bus, je remarque que ma place a été donnée à Kenzo. Je parie que cette Sandra est la cause de la dispute avec Anna, et là elle essaye de m'éloigner d'elle.

Mais je ne devrais pas me voiler la face. Je suis la seule coupable de ce qui s'est passé… Tout est contre moi, ce voyage risque d'être très très long.

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Salut à tous. J'espère que vous allez bien !

Moi je vais super bien et je pète la forme. Alors j'ai concocté un nouveau chapitre pour vous. J'espère qu'il vous plaira 😉😉😉.

Bonne lecture 🤗🤗🤗

Stéphanie 🖤

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