Kiny

Le jeudi, Stan et moi avons présenté notre travail devant toute la classe. Ils étaient conquis, et nous avons eu un A+ bien mérité. Juste après nous, Anna et Jules sont passés, eux aussi ont joué à la perfection la mélodieuse composition de Lettres à Élise.

Depuis le weekend que nous avons passé, Anna et moi sommes devenues plus proche qu'avant, et par la même occasion, un peu de courtoisie s'est installé entre Jules et moi. J'ai décidé de mettre fin à mes caprices de Diva, à quoi ça sert hein ! Et puis, s’il dit être désolé pour ses mots blessants, je peux moi aussi le pardonner.

Comme tous les ans, l’école organise une petite excursion dans des lieux vraiment magnifiques. Cette année, elle a décidé de nous emmener pour deux semaines en voyage à Dearmstrong. C'est une ville touristique, et elle gruge d’endroits merveilleux à visiter. Seule la classe de première et celle de terminale y seront.

J'ai tellement hâte de passer ce séjour là-bas. Anna, qui y allait en congés, m'a raconté que la plage y est magnifique et que le plus grand centre commercial de la ville n'est pas loin de notre camp. En plus de ça, Alexis Zakia, alias le beau gosse de Terminale fera parti du voyage. Je me souviens qu'en seconde, il est venu dans ma classe, il s'est assis à côté de moi et il a commencé à me parler de sa vie. Bon, c'est vrai que c'était un exercice, mais le plus beau c'est le fait qu'il m'ait choisi moi et pas quelqu'un d'autre. J’en ai fait des jalouses…

— Hey Kiny, répond moi !

— Que veux-tu encore ? chuchote-je exaspérée.

— Pourquoi refuses tu de me donner la réponse aux questions 3 et 8 ?

J'en ai mare de ceux qui viennent passer leur contrôle tout en ne lisant pas. A la langue, tu deviendras la star de la salle d'examen avec des Kiny par-ci et des Kiny par-là.

— Monsieur Estaing, veuillez changer de place s'il vous plaît !

Bien fait pour toi, Dan Estaing. Un vrai pot-de-colle, une vraie pipelette, enfin il est nul quoi !

— Mais madame, c'est Kiny qui ne cesse de me demander les réponses.

Oh non, il n'a pas osé ! Ce type a non seulement le culot de me demander des réponses au contrôle de Maths, et en plus il ose faire croire au prof le plus détestable de l’école que c’est moi la fautive !

— Roland, mettez-vous à côté de Celvhino.

Pouah ! Tout ce qui m'arrive doit toujours être lié à Jules ? Pourquoi ? Bon, Leclerc m'a toujours détestée, j'appréhende vraiment la retenue de demain.

— Bien, maintenant, je veux écouter les mouches voler. Alors, silence !

N'importe quoi ! Elle a déjà vu des mouches dans cette salle de classe ?

***

Qu'est-ce que j'adore manger ! C'est vraiment une source de remise en forme !

— Kiny, rassieds toi ! Tu as déjà fait deux tours au comptoir.

— Ce n'est pas de ma faute si la meilleure cuisinière de cette école est de retour. Tu ne trouve pas que ces pattes carbonara sont super délicieuses ?

Je m’assois, et entreprends de déguster ma pomme. Moi qui voulait une nouvelle portion.

— Tu ne m’as toujours pas dit ce qui t’as pris en cours ce matin. C’est quoi cette histoire de demander les réponses à Dan Estaing, le type le plus stupide de l’école ?

Je souffle sur l'une des mèches rebelles qui s'est détachée de ma queue de cheval.

— Eh bien, ce sombre idiot n'avait aucune réponse aux questions, il m'a demandé et comme je n'ai pas voulu l'aider, quand Leclerc l’a surpris, il s’est ait passé pour la victime. Tu connais la suite.

Mon amie pouffe de rire.

— C’est bien fait pour toi. T’as passé l’examen avec le beau Celvhino.

— Il n'y a que ça qui t’intéresse hein ! Moi je ne te harcèle pas afin que tu te mettes en couple. Laisse moi respirer ma vielle !

C'est comme si j’avais appuyé sur un interrupteur car Anna éclate de rire. J'en profite pour me rendre au comptoir, demander une autre portion. Ce n'est pas de ma faute si ces portions ne sont pas consistantes. Alors que je rejoins ma place sous le regard moqueur de mon amie, un sombre idiot se permet de plomber l’ambiance.

— Hey tout le monde ! Kiny veut prendre du poids, regardez là, sa famille adoptive ne la nourrit pas assez, elle veut finir les provisions de l'école.

Encore cet idiot de Dan Estaing. Mais sérieux, pourquoi le monde est-il peuplé d'autant de vermines ? Je ne prête pas attention à ce qu'il dit, ni aux rires des autres et je continue de déguster mes pattes.

— Apparemment, notre ex judoka a perdu sa langue. Qu'est ce que ça fait d'être relégué après tout le monde ? Tu portes des fringues déjà usées, des chaussures dépiécées et tu t'habilles comme un sac, en plus...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'il reçoit un coup de poing en plein visage.

Notre sauveur ! Il n'y a que lui pour faire ce genre de choses sans craindre les représailles.

— Mr Celvhino, demain je vous veux dans mon bureau, vous tiendrez donc compagnie à cette chère Kiny Roland. Et vous Estaing, sachez le que vous aurez un F à l’examen de ce matin. Je déteste les tricheurs. Venez, je vous emmène à l’infirmerie.

Jules hausse les épaules d'un air agacé et s'assoit à notre table. Les rires se sont estompés dès l'arrivée de Madame Leclerc. Elle ressort en tenant par le bras un pauvre type au nez rouge de sang.

— Merci, Celvhino.

— C'est un plaisir de venir en aide aux demoiselles en détresse.

Bizarrement, sa présence à notre table le fait chaud au cœur. Je peux dire qu'on a une relation à peu près normale depuis le début de cette semaine, et je dois avouer que ça me fait plaisir. J'ai trop l’impression qu’entre nous, c’est encore glissant, mais au moins on s’efforce d’arranger ça.

Il me regarde assez intensément et je le fixe à mon tour. Il m'offre un petit sourire et pioche une pomme dans le plateau d'Anna. Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Qu’est-ce qu’il peut être con parfois…

— Non mais tu te crois où, toi ! râle mon amie, alors que le brun retourne à sa table.

Un sourire niais se dessine sur mon visage. J’aime bien sa personnalité taquine, même si parfois je me demande s’il ne le fait pas pour cacher des blessures profondes.

— Ce mec est tout bonnement impossible. Il se prend pour qui au juste ? Ça ne se fait pas de se servir dans les affaires des autres. Il est chanceux que nous ne soyons plus à la maternelle, sinon je l'aurai dénoncé depuis longtemps.

J'éclate de rire face à son attitude, une vraie Diva, cette fille ! Nous finissons nos assiettes et, pour profiter de notre heure de libre avant le sport, on se met au chaud dans la bibliothèque de l’école.

— Des nouvelles de Stan ? me demande Anna, alors que je récupère mon manuel de Géographie.

Stan ? Pourquoi demande t-elle cela ?

— Euh… on a discuté hier après les cours, mais aujourd’hui on en a pas vraiment eu l’occasion. Pourquoi ?

— C’est juste une question ! déclare t-elle en haussant les épaules. En plus, il est assez beau gosse. Je voulais juste savoir !

Je la connais, et là, je suis sûre qu'elle me cache quelque chose. Est-elle amoureuse de Stan, ou d’un autre garçon ? Je n'ai peut-être aucune piste, mais je finirai par le découvrir.

Jules

Cela ne fait même pas trente minutes que je me suis installé dans le self, que les embrouilles commencent.

— Apparemment notre ex judoka a perdu sa langue...

Cet idiot de Dan a commencé depuis ce matin. Et maintenant il ne cesse de la ridiculiser devant tout le monde. Parfois je me demande ce que je serai devenu si j'avais sympathiser avec lui dès le début de l’année. Il est tellement mesquin, exaspérant, et tout ce qui va avec…

— ... En plus...

Je ne le laisse pas finir tellement il est con. Une bonne droite en pleine tranche, ça lui permettra de retrouver ses esprits. Il me fusille du regard, et il s'enfuit le nez ensanglanté, aux côtés du prof de Maths. Je me suis peut-être choppé une colle pour demain matin, mais ça en vaut la peine. Après tout ce qu’ils lui font subir dans ce lycée, la rebelle mérite un peu de repos.

Je m'assois à la table des demoiselles en détresse. Miss rebelle me remercie, et j’avoue que si elle n’était pas aussi réticente envers moi, je l’aurai embrassé. Elle est tellement belle aujourd’hui. Parfois, je me demande si elle est au courant de sa magnifique beauté, peut-être aurait-elle plus de confiance en elle. Moi j'ai lis du temps à savoir que je pouvais apporter autre chose que de la misère aux autres.

Un flot de sentiments me submerge et je ne veux surtout pas que quelqu’un s’en aperçoive. Que puis-je faire pour les embêter ? Humm... Oui je sais ! Je pioche dans l'assiette d'Anna, cela ne fait que les énerver, bien joué !

— Non, mais tu te crois où, toi ! s'exclame ma victime …

Je les offre mon plus beau sourire et je retourne vers mes amis, sans prendre la peine d’écouter la suite de sa phrase. Cette fille est sympa mais parfois, elle parle trop.

— Si cette meuf te plaît, dis le lui !

Milo ne cesse de m'importuner avec ses bêtises. Ça fait déjà un moment qu’il me demande se lui déclarer ma flamme, et puis quoi encore… Il rassemble ses dreadlocks en une queue de cheval basse avant de faire un clin d’œil à Ken.

— Non, mais sérieux ! Tu veux que la judoka brise son petit cœur avec des prises de combats ? déclare le blond en cognant son point à celui de Milo.

— Je suis là, arrêtez de vous foutre de ma gueule. Quelle bande d’ingrats vous êtes !

Ils éclatent de rire. Sérieux, je ne traine qu'avec des dégénérés. Qu'ai-je dit de si drôle ? Nous finissons de manger avant de rejoindre la salle de sport, encore appelé gymnase dans cette école. C'est un endroit trop bien équipé pour faire travailler son corps. Dommage qu'on ne vienne ici qu'une fois par mois.

— On a au moins une de temps à tuer avant que le cours ne commence, ça vous dit une partie de basket-ball ?

C’est vrai qu’après avoir manger, on ne devrait pas le faire, mais la proposition de Ken est assez cool. Ainsi, on se change rapidement avant de rejoindre le terrain. Au moins, on sera déjà échauffé.

***

— Bien, vous allez constituer des équipes mixtes. Nous allons faire un petit jeu, annonce Monsieur Lee Roy.

Cela fait déjà quelques minutes que nous avons fini de jouer au basket, et je me suis fait laminer par Ken, Milo arbitrait. Je suis toujours aussi étonné de revoir le prof de sport. Je ne sais pas comment ce monsieur a transformé son corps en seulement quatre ans. Il me prenait à mon ancienne école et il ne ressemblait pas du tout à un catcheur comme aujourd'hui.

Je suis à la traine car tout le monde est à la recherche d'un coéquipier, et moi je ne sais toujours pas qui prendre.

— Euh... Salut Jules !

Je me retourne et aperçoit Mirna. Elle porte un leggings blanc ainsi qu'une brassière bleue et des baskets blanches. Heureusement qu’il fait assez chaud dans cette pièce car certaines filles, dont Natacha et ses potes sont en mini shorts de sport.

— Tient, ça fait longtemps ! Comment vas-tu ?

— Je vais bien, merci. Et toi ?

— Moi, ça va super.

— Ça te dirait qu'on fasse équipe ? demande t-elle alors que les équipes continuent de se former.

Oh, et bien j'ai trouvé mon binôme !

— Oui, bien sûr ! Plaçons nous rapidement.

Au centre de la salle, quatre mots sont inscrits sur une pancarte : endurance, ténacité, esprit d'équipe et tolérance.

— Soyez très attentifs. Nous allons faire des tests sur ces quatre points. Aujourd'hui c'est plus de la théorie que de la pratique. Ce sont donc vos cerveaux qui vont faire du sport aujourd'hui.

Un vrai blagueur, ce monsieur !

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Salut ! Salut ! Salut !

Comment ça va ici ? Et les études ?

Je suis heureuse de vous retrouver pour un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira 😉.

Bonne lecture 🤗🤗🤗

Stéphanie 🖤