Chapitre 16
Kiny
— Hey, Kiny !
Allongée sur mon lit, avec mes écouteurs, je ne m’étais pas rendue compte qu'Alena était dans ma chambre. Ça fait déjà trois jours que je suis ici et j’avoue que j’ai un peu le cafard.
— Tu vas bien ma jolie, me demande t-elle ? T'as mal dormi ?
Je m’assois en tailleur sur le lit pour être un peu à l'aise.
— Oui je vais bien, et non je n'ai pas mal dormi. C'est juste que j'ai l’impression qu'il me manque quelque chose. Normalement, à cette heure-ci je devrais aider les petits à faire des bonhommes de neige en attendant le petit déjeuner, mais là, j’imagine qu'ils le font avec les autres.
Alena s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras. C'est une grave erreur car les larmes que je retenais depuis tout ce temps trouve un moyen de s’échapper. Ses câlins m'avaient tellement manqué.
— Tu n’as pas à me le cacher si ça va pas, tu sais ? Je comprends parfaitement que tu te sentes dépaysée, tu as quand même vécu pendant six ans la bas. Je suppose qu'il y a des gosses que tu as connu depuis qu’ils sont tous petits et avec qui tu as tissé des liens très fort.. C'est tout à fait normal que tu demandes ce qu’ils font sans toi.
Elle n’aurait pas su bien dire. Certains des enfants comme Fanta, n'arrivent pas souvent à s’exprimer et moi j’avais ma petite technique. En ce moment je ne sais pas trop comment ça se passe.
— Tu sais, après le petit déjeuner on peut y aller hein !
Cette phrase ne pouvait pas mieux être accueillie. J'ai carrément sauté du lit là, sérieux !
— Oh oui ! Allons vite déjeuner.
Elle m'emboite les pas alors que je cours dans les escaliers. Déjà que j'ai le poignet qui me fait encore mal, je n’imagine pas ce que ça ferait si je tombais.
Deux heures plus tard, nous voilà sur le chemin de l’orphelinat. Vianney ne pouvait pas nous accompagner à cause du boulot, Alena a donc demander à Jules de nous accompagner, comme si j'en avais besoin.
Dès que le portail s'ouvre, j'ai des larmes aux yeux. Revoir cet endroit après trois jours le fait l’effet d'une gifle. Pourtant, devant, les enfants s’amusent, ils courent dans tous les sens et d'autres se jettent même des boules de neige. Cependant, j'ai l’impression qu’ils ont déjà tourné la page.
La diva fait son retour alors ?
Désolé, mais j'aurai vraiment aimé qu'ils le sautent dessus comme à mon retour de l’école. Sauf que là, la plupart ne me calculent même pas. Quel choc !
— Ma jolie, me dit la sœur Miller que je n’avais pas vu arriver. Comment vas-tu ? Tu me manques tellement.
À présent, j'ai une vraie raison de verser des larmes. Cette femme si forte et si douce à la fois me manque tellement.
— Oh ma Sœur, je suis ravie de vous revoir. Vous me manquiez tellement.
On discute un peu et je me déplace, laissant Alena discuter avec la sœur Miller. Je déambule dans ce lieu qui m'a vu grandir pour devenir ce que je suis. En plus, je me suis beaucoup bagarrée ici avec Mirna.
Je remarque que l’atmosphère est différente de celle que j’ai laissé. Elle est plus douce, plus conviviale aussi. C’était une très bonne chose que Mirna aussi quitte l’orphelinat. J’étais la seule à la tenir tête, je n'aurai pas aimé qu’elle s'en prenne à d’autres en mon absence. Quand j’arrive dans mon ancienne bulle, je me fais interpeller.
— Kiny ! Kiny, attends !
Il me veux quoi encore, celui-là.
— Que fais-tu ici ?
— Je n’avais pas trop envie de voir ces gamins dans la neige ni d’écouter les conversations des gens, alors, je me suis dit, pourquoi pas te suivre.
— Et donc ? dis-je, légèrement agacée.
Il ne me répond pas et ça commence réellement à m’énerver.
— Que veux-tu encore ?
Ça me gêne un peu qu'il soit dans cette pièce avec moi. Et puis il se comporte tout le temps comme un gamin, je ne vois pas pourquoi il ne s'est pas mis à jouer avec de la neige comme l'autre fois.
— Je regarde cette déco mixte que tu avais décidé d’infliger à cette pièce.
Le comble, il se moque de moi, de mes sentiments et maintenant il se moque de mes goûts. Si j’étais hors de l’orphelinat, je l'aurai fait regretter, mes cours de judo ne sont pas inutiles hein !
— Bien, quand tu auras terminé, tu peux t'en aller.
— Bien, dit-il.
— Bien.
Quand j'ai pris mes affaires, j’ai laissé les posters sur les murs, ainsi que quelques babioles. Je m’étais dit que je repasserai peut-être un jour. Vu que Jules ne veut pas sortir, je le lève pour quitter la pièce.
— Celvhino, laisse moi passer.
— Et si je n'en ai pas envie, que feras-tu ?
— Je n'ai pas le temps de jouer avec toi.
Je me décale et quelqu'un frappe à la porte.
— Entrez !
Mon cœur bondit de joie quand je vois apparaître Danielle. Depuis la dernière fois, on a pas pu se revoir.
— Oh ma petite Kiny. J'ai appris que t’étais ici et je suis venue te faire un coucou. Je suis heureuse pour toi, j'ai vu Alena dehors, dit-elle en m’embrassant
On commence à discuter et, se sentant de trop, le brun décide de quitter la pièce. Au moins, je n’aurai plus à le supporter.
Jules
Parfois, je me demande pourquoi je cours après elle. Déjà que nos relations ont mal débuté à cause de notre première discussion qui s’est terminé en bagarre, je ne suis pas sûr que les choses entre nous s'arrangeront avec le temps. Je fais signe à la cousine de Kiny que je dois m’en aller car j'ai des courses à faire. Elle m'aide à sortir ma moto que j’avais rangé dans son coffre et elle me souhaite une bonne journée.
À croire que les bonnes manières ne sont pas de famille !
Un peu plus tôt, j’ai demandé à Ken, un collègue de classe de m’accompagner faire les boutiques. Je ne suis pas une gonzesse, c’est juste que je n'ai plus de fringues sortables et puisqu’il connait la ville, il peut me montrer les bons coins. En plus, il était ravi de m’accompagner.
***
Après avoir sillonné les boutiques, je ramène mes courses à la maison — j'ai eu du mal avec ma moto, heureusement que Ken avait sa voiture, une Corolla bleu nuit. Tany ne sort pas depuis qu'elle est rentrée et avec Ken, on lui propose de faite un tour.
— Désolé les garçons, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je dois encore trouver une bonne université pour y postuler, je ne veux pas finir vieille fille et sotte hein !
Ma sœur n'a pas toute sa tête parce que les phrases qu’elle me sort tout le temps n'ont aucun sens. Mais bon, la famille, on ne peut pas la changer. Cet idiot de Ken l’a trouvé drôle et depuis cinq minutes, au lieu d’être fixé sur la route, il ne cesse de me parler d'elle.
— T’as une sœur vraiment canon, mec ! T’aurais du me l’a présenter plus tôt.
Un vrai con…
— Ce soir c’est le réveillon, me dit-il quand on prend place dans le café Tojo, ça te dirait de nous rejoindre ? Mes frères vont organiser un petit truc et j’ai le droit d'inviter des potes.
Sa question me prend cours. Depuis que je suis ici, je n’ai pas participé à une soirée, en plus, il n’y avait personne pour m’inviter. Ken a trois frères plus âgés que lui et deux sœurs moins âgées. J'imagine même pas s’ils invitent tous des potes.
— Euh… Ok. Je préviens mes parents.
Je me lève à l’instant où le serveur nous rapporte des chocolats chauds. Le numéro de mon père ne passe pas, j’appelle donc celui de maman.
« - Allô mon ange ?
- Je t'ai déjà dit de ne plus m’appeler comme ça, maman. Je ne suis plus gamin !
- Blablabla. Je t’écoute, t'as un soucis ?
Ma mère est l’une des rares personnes à passer du coq à l’âne.
- Euh non maman. Il y a juste une fête pour le réveillon chez Ken, j'aimerai bien y aller si ça ne te pose pas problème.
Seul un lourd silence me répond. C’est vrai que la dernière fois que j'ai participé à un réveillon hors de chez moi, j'ai failli mourir car j’étais ivre. Mais bon, on apprend de ses erreurs.
- T’es sûr que tu veux y aller ? Mon ange, je ne veux plus de drame. En plus, Tany est rentrée à la maison, elle sera triste.
Connaissant ma mère, j'ai demandé à Tany si ça ne la dérangeait pas et elle était d’accord. D’ailleurs, je l’écoute à l'autre bout de fil, asseyant de convaincre maman.
- C'est bon tu peux y aller. Mais je préfère que tu rentres demain matin, pas au milieu de la nuit. Je vais prévenir ton père.
- Merci maman. »
Parfois, ça a du bon d’avoir des frères. Ils savent te couvrir, même sils te tapent parfois sur les nerfs, mais après c'est fun. Tany de retour, me voilà de nouveau soutenu.
Après avoir informé Ken de ma présence au réveillon, nous finissons nos boissons ensuite, on fait un tour a la maison afin que je récupère quelques affaires, et enfin, on se rend chez lui. Avec autant d’enfants, je comprends pourquoi les parents de Ken on construit une aussi grande baraque. Rien que l’entrée de la maison’ fait planer. Et moi je suis fan des belles maisons, surtout s’il j'ai une grande famille. C’est un concept que j'ai appris de mes parents.
— Hey, Tim, il y a Ariol et Ramono qui sont arrivés !
A peine que j'ai mis pied dans le salon que je me fais railler par le frère aîné de Ken. Je l'ai déjà vu une fois au skate par cet je ne comprends pas pourquoi depuis ce jour, il m’appelle Ariol. Est-ce que je ressemble à un dessin animé ? Suis-je un petit âne bleu avec de longues oreilles ?
— Face de chacal, arrêté de m’appeler comme ça ! s’écrie Ken avant d’envoyer l'un des petits coussins sur la face de son frère.
Bon, s'il y a une chose que j'ai appris avec cette famille, c’est que les insultes font office de compliments. Sauf que je n'en veux pas de ce Ariol moi !
***
Depuis que je suis dans cette ville, Ken est le seul chez qui je me suis rendu. Et j’avoue que j’apprécie assez sa famille. Elle est peut-être différente de la mienne vis-à-vis du nombre, mais il y a cette même connexion entre les enfants et les parents. Grâce à ça, j’arrive à me sentir à l'aise ici. Monsieur et Madame Pakson ont déserté la maison depuis une demi heure car les jeunes qui ont été invités se ramènent petit à petit. Ce qui m’étonne le plus dans cette soirée c'est le fait qu'il n'y a pas d’alcool. Coïncidence ou pas, j'en sais rien !
Apparemment, à cause d'un problème que leur père a subi récemment, ils ont tous arrêté de prendre de l’alcool. Ce soir, il y a du jus de cidre ainsi qu’une tonne de canette de jus. Je sais que certains ramèneront une bouteille d’alcool mais d’après ce que m’a dit Ken, ils savent que s'ils deviennent saouls où qu’ils cassent quelque chose, monsieur Pakson se fera une joie de les trainer devant la cour de justice des mineurs.
Il y a aussi quelques plats fait maisons, des sucreries ramenées par les filles pour elles et leurs amies et le plus étonnant c’est qu'il y a de la salade. J'avoue que je n'ai jamais participé à ce genre de soirée. Et je suis en quelque sorte serin parce que sans alcool ni drogue, je ne me retrouverai pas dans une situation catastrophique.
Vive le nouvel an !
=====================
Salut ! Salut ! Comment ça va par ici ? Eh bien, de mon côté ça pète la forme.
Bonne lecture 🤗🤗🤗
Stéphanie 🖤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top