Chapitre 14
Jules
Après que tout le monde soit rentré, je me détend sous la douche avant de m'enfermer dans ma chambre.
Je ne sais pas ce qui se passe avec Kiny. Chaque fois que nous nous rapprochons, soit je me renferme soit c'est elle. J'avoue que moi-même je suis un vrai cas, quand il s'agit de relation. Depuis ma dernière relation, je ne sais plus quoi faire avec les filles. Alice est une fille très intelligente avec qui je suis sortie pendant près d'un an.
On était bien ensemble, j'avais à nouveau appris à aimer avec elle mais quand elle m'a trompé avec mon ex meilleur ami, je n'ai plus eu la même vision des relations. Jusqu’à aujourd’hui, je me suis toujours comporté comme un connard avec les filles, Kiny semble être la seule pour qui je fais réellement des efforts mais malheureusement, cette fille est trop complexe pour moi.
Tout à l’heure, j'ai vraiment eu peur de ne la voir dans aucune pièce de la maison, ça m'a rappelé un des pire souvenirs de ma vie. Et son indifférence face à l’inquiétude de tout le monde m'a profondément blessé. Se rend t-elle compte de la chance qu’elle a ? Parfois, elle se retrouve tellement dans son monde qu'elle est capable d'oublier ce qui l'entoure. De plus, elle sait vraiment comment m’énerver.
Allongé sur mon lit en pleine réflexion, je suis coupé par la sonnerie de mon téléphone. Le numéro affiché est inconnu. Bizarre…
— Qui cela peut bien être ? En plus il est déjà vingt-deux heures, me suis-je demandé à haute voix.
Je décide de reprendre, mais la sonnerie coupe. Peut-être que ce n'est pas si important que ça. Je suis d'accord avec ma conscience. Mais au moment où je veux me replonger dans mes précédentes réflexions, le téléphone sonne à nouveau.
Toujours le même numéro.
« - Allô !
- Jules... Jules c'est bien toi?
- C'est bien moi mais, mais qui êtes vous au juste ?
C'est une voix de fille, elle m'est assez familière, mais je ne sais toujours pas qui c'est.
- Jules... Au...au secours, c'est T...Tany.
Mon cœur loupe un battement. Je ne sais plus quoi penser. Tany, comment est-ce possible ?
- Tany, Tany c'est bien toi ? Où es-tu ? Dit le moi.
- Jules je...je suis à la gare de Minh...Minhtown. Il...il est à... à ma rech...recherche, viens vi...vite. S’il te plaît…
- Ne t'inquiètes pas, on vient te prendre ».
Je me dépêche de mettre un jeans et un sweat à capuche. Je cours jusqu'à la chambre des parents. Je la martèle de coup, paniqué.
— Hey, Jules qu'est ce qu'il y a ?
Ma mère a moitié endormie vient m'ouvrir la porte, talonnée par mon père.
— Fiston, tu as encore fait un cauchemar ?
Cela me prouve à quel point ses derniers mois ont été éprouvants pour moi. Cauchemars sur cauchemars, quelle vie de rêve !
— Papa, maman habillez vous rapidement et rejoignez moi à la gare. C'est Tany, elle y est.
Ma mère perd aussitôt ses couleurs, elle devait s'effondrer si papa ne l’avait pas retenue.
— Plus de temps à perdre, j'y vais en moto, rejoignez moi rapidement.
Je ne les laisse pas le temps de répondre que je dévale les escaliers et que j'enfourche mon casque. Le soir, il y a beaucoup de monde à Minhtown mais aujourd'hui, comme si la chance était avec moi, les routes sont libres, il n'y a pas vraiment de véhicules ni de piétons. Je file jusqu'à la gare et en moins de quinze minutes, j'y arrive. Je cherche partout de mes yeux, la moindre trace de Tany. Beaucoup de gens sont descendus et certains sont même déjà partis. Mais où est-elle bon sang ?
Il n'y a plus personne à la gare. Je cherche, recherche et je recherche à nouveau de tous les côtés mais toujours rien. Mon cœur bat à présent très rapidement. J'ai peur pour elle. Depuis deux ans maintenant. Je ne sais pas quoi faire. Je m'effondre là sur le bitume sale. Je repense à elle. À Tany, mon adorée.
«Flashback
Je sors rapidement de la chambre, habillé d'un t-shirt et d'un pantalon. C’est assez basique comme style mais c'est ce que je préfère, le basique.
— Enfin. J'ai failli m'impatienter. Je ne peux pas admettre que toi un homme puisse autant prendre son temps dans la salle de bain.
Elle me toise avec une moue boudeuse, ses cheveux châtains attachés en que de cheval haute ne cessent de s'agiter à ses moindres mouvements.
— Eh bien, miss-je-suis-la-plus-rapide, épargne moi tes serments. Je n'en ai rien à faire.
Elle éclate de rire. Cette fille est toujours souriante, et parfois, quand elle est passionnée, ses yeux noisettes brillent de mille feux. Une femme presque, cette femme qui ne cesse de me mettre dans tous mes états. Elle me connait mieux que moi-même. Après tout ce temps passé, on est toujours ensemble, toujours aussi soudé.
— Mon chou, je te parle voyant.
— Désolé Ten.
— Oh mais Celvhino, arrête de m'appeler Ten. Je déteste ce surnom.
— C'est mon amour que tu rejettes en refusant ce surnom, je réplique d'un ton charmeur.
— Épargne moi ce supplice de charme, s'il te plaît Juju.
Je me renfrogne quant à ce surnom ridicule. Papa ou maman m'appellent souvent de la sorte. Tany sait à quel point ça m'exaspère mais elle ne s’empêche jamais de m’appeler ainsi.
— Bon, on peut s'en aller, ils nous attendent, dis-je peu enjoué.
Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. C'est dans ce genre de situations que cette phrase prend tout son sens.
...
Après un trajet d'au moins une heure, nous arrivons enfin.
— Hey les gars, s'écrit Tany.
Personne ne répond. Elle me regarde et je l'indique d'entrer dans la maison.
— Mais où sont-ils passés ? Je croyais qu'on passerait la soirée ensemble.
Tany devenue subitement triste s’assoit sur le canapé du salon. On est chez Sam, et aujourd'hui on devait passer un moment entre potes, mais il n'y a personne. Je reçois un message de Demi, une amie à Tany qui me dit de monter au grenier.
— Ten, on pourrait monter voir au grenier.
— Ouais pourquoi pas !
Avec le peu de volonté qui lui reste, nous montons. Devant la porte elle me regarde dubitative.
— Et si nos amis se cachaient là pour nous faire une farce ? Tu sais très bien que je déteste les farces, elles me font chier.
— Ne sois pas si lâche, peut-être qu'ils ne sont même pas encore rentrés. Entrons maintenant.
Elle acquiesce, puis ouvre la porte. Il fait tout noir, je sais qu'elle flipper à mort. Elle est peut-être plus grande que moi mais parfois sa lâcheté me fait rire.
— Surprise !
La lumière s'allume aussitôt, et là, tous nos amis réunis sont déguisés et portent des chapeaux de fête. Tany qui était suspicieuse avant d'entrer, est toute heureuse maintenant. Une vraie bipolaire.
— Merci beaucoup à tous.
Nous passons le reste de la soirée à boire, danser jouer et à minuit, nous lui chantons un joyeux anniversaire.
— Les gars, c'est le meilleur anniversaire que je n'ai jamais vécu de ma vie.
— Après tout, ajoute Sam, c'est pas tous les jours qu'on a dix-huit ans hein.
Nous terminons la soirée sur une touche de gaieté. Et c'est au retour que tout se gâte. N'étant pas assez sobre pour conduire, et ne voulant pas rester dormir ici, afin de passer du temps ensemble, Tany et moi décidons de marcher jusqu'à l'arrêt de bus.
— C'est vrai quoi ! Je ne me doutais pas que vous organisiez une fête pour moi. Je croyais juste qu'on passerait la soirée devant des bières et des pizzas. Comme l’année passée.
— Tu croyais vraiment que je te laisserai fêter tes dix-huit ans aussi nullement ? Si les parents ont accepté qu'on y aille, c'est parce qu’ils savaient !
— Tu sais Jules, je ne sais pas ce que je serai si tu n'étais pas là. Tu es ma bouée de secours, mon clown, ma marionnette mais aussi le plus beau cadeau que je pouvais avoir.
On discute encore longtemps, et là, un type tatoué nous barre le passage.
— Filez moi tout ce que vous avez, sinon vous ne survivrez pas.
Tany paniquée, s'agrippe à moi me demande de ne rien faire. On n'a presque rien sur nous en plus, et on est assez éméchés par l’alcool. Comment se défendre ?
— Eh bien, ta copine est plus courageuse que toi mon petit gars.
Je veux riposter mais la poigne de Tany est très forte. Le mec s'avance vers moi, je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe que mon corps vacille sous le coup que j'ai reçu.
Allongé là par terre, j'ai l'impression que tout mon corps brûle de colère, je veux me relever mais il me frappe à nouveau. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je ne vois plus bien à cause du sang qui a coulé sur mes yeux. Mon nez me fait atrocement mal, j'ai l’impression qu'il est brisé.
— Jules, Jules, réveille toi s'il te plaît. Ne me laisse pas seule.
Sa voix me parait lointaine. Je n'ai pas encore l’âge de boire autant, je n'ai même pas dix-huit ans.
— Eh bien ma jolie, ton petit ami n'a pas su te défendre. À défaut de n'avoir rien reçu, je te prends comme un gage. Dit adieu à cette chose sinon je vous tue.
— Au revoir Jules, surtout ne t'inquiètes pas pour moi. Je reviendrai. Surtout, comporte toi comme le digne frère que j’ai. Prends soin de la famille pour loi, je t’aime.
Soudain, il y a du vide autour de moi. Je sens, à partir de là que je ne la reverrai jamais ».
— Jules, je suis là.
Je me retourne et mes yeux croisent ceux noisettes de Tany. Elle est toujours aussi belle, mieux même. La dernière fois qu'on s'est vu elle avait dix-huit ans. Aujourd'hui elle en a vingt. Je me relève difficilement, elle cours dans mes bras et nous tombons tous les deux.
— Tu m'as manqué, dit-elle en hoquetant.
Son visage baigné de larmes m'émeut et je la serre encore plus. Les parents arrivent peu après que Tany soit venue vers moi. Quand maman est proche de nous, son visage ne ressemble pas à celui que j'ai vu tout à l'heure. Même quand Kiny a disparue, elle était assez joviale.
— Ta...Tany... C'est... c'est bien toi.
Elle se relève et s'approche de ma mère qui s'est arrêtée à quelques pas.
— Oui, je suis là. Ne t'inquiètes plus maman.
Les deux femmes s'étreignent comme si leurs vies en dépendaient. Cette image est tellement triste qu'une larme coule sur ma joue.
— Ma petite chérie, j'ai eu si peur.
Mon père se rapproche d'elles et à son tour il les enlace. Je m'approche aussi, et nous tombons les uns sur les autres. On s'assoit là sur le bitume et on éclate de rire.
Après un moment, nous rentrons à la maison. Je mets ma moto dans le coffre, et je m’assois avec Tany à l'arrière, et nous discutons comme il y a deux ans. Rien que la sentir à nouveau prêt de moi suffit à panser les quelques blessures de mon cœur.
Ma famille est à nouveau au complet, mon père, ma mère, ma sœur et moi.
Mon bonheur est à moitié au complet maintenant...
(-_-)(-_-)(-_-)(-_-)(-_-)(-_-)
Salut salut. J'espère que vous allez bien, voilà un nouveau chapitre qui j'espère vous plaira 😉 😉😉.
Bonne lecture 🤗🤗🤗
Stéphanie ❤
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