Chapitre 10

Kiny

La vie peut parfois être tellement injuste qu'on n'a plus la force de vouloir se battre. J'ai appris à mes dépens que la plupart de nos vœux ne réalisent pas au moment ou on le souhaite vraiment. Parfois, ils se réalisent bien plus tard, alors qu'on a perdu l'espoir.
La femme devant moi me sourit tendrement. J'ai rêvé de cet instant depuis tellement longtemps que j'ai l'impression que ce n'est pas réel. Mes larmes coulent abondement, tel une chute d'eau. Elle arbore la même couleur de cheveux que moi, blonde avec des racines brunes. A croire que la mort de mes parents l'a autant affecté que moi, jusqu'à vouloir changer sa couleur.

Elle me serre dans ses bras avant de commencer à pleurer à son tour. Je plonge mon visage sur sa poitrine pour essayer de me souvenir de ces moments où elle me berçait quand j'étais petite.

« Flashback

- Kiny! Kiny! Attention !! Regarde où tu marches.

Je ne prête pas attention aux avertissements qui me sont donnés. Je continue à suivre ce papillon bleu marine. Ma saison préférée c'est l'hiver, mais j'aime bien aussi l'été car ces petites bestioles sont nombreuses dans la région.

- Kiny ! Tu n'as pas tes chaussures. Regarde où tu marches s'il te plaît.

Je me retourne pour lever mes deux pouces en l'air à ma cousine aux cheveux longs tout en marchant à reculant.

- Ne t'inquiètes pas. Rien ne m'arrivera. Il ne faut pas oublier que je suis invinciii... Aïe ! Mon pied !

Le fait de ne pas avoir regardé ou je mettais les pieds, j'ai piétiné un clou et il est rouillé.

- Kiny ! s'écrie t-elle, alertée par mon cri. Ne bouge pas, j'arrive.

Elle enfile ses bottes et vient me rejoindre sur la pelouse. Je grimace de douleur et la rouille sur le clou me fait vraiment peur. J'ai déjà entendu parler de tétanos et je ne voudrais pas en être victime.

- Ma petite chérie, je t'avais pourtant demandé de faire attention. Ne t'inquiètes pas, on va soigner ça.. Vianney !

- Oui chérie !

- Apporte moi la boîte de secours s'il te plaît. Kiny a encore eu un petit accident.

Elle me serre dans ses bras pour me calmer. Je m'enivre de son parfum et mes pleurs cessent peu à peu, chaude fois que je suis dans ses bras, j'ai l'impression que rien ne peut m'arriver. »

Je la contemple, sourire aux lèvres, passant en revue tous les recoins de son visage. Elle a tellement grandi et elle est plus belle que dans mes souvenirs. Elle m'appelle à nouveau avec cette voix qui m'a bercé chaque soir pendant les vacances d'été. Ces bras qui le serrait fort et qui calmait mes pleurs, quelqu'en soit la cause.
Elle est de retour et je ne peux m'empêcher de pleurer plus fort.

- A... A... Alena...

- Oui c'est moi ma petite chérie. Je suis de retour et sache que plus rien ne nous séparera cette fois-ci.

Je renifle encore quand l'homme derrière elle prend la parole.

- Je vois que tu t'es finalement habituée à porter des chaussures !

Vianney est toujours debout devant la porte d'entrée. Je saute dans ses bras et il me fait le plus grand câlin du monde. Ça m'a tant manqué.

Quelqu'un se racle la gorge dans le salon.

- Euh... Je crois que vous devriez rentrer. Il fait un froid de canard dehors, nous dit Émilie.

- Bien sûr, s'empresse de dire Vianney tout en nous poussant à l'intérieur et en refermant la porte.

Jules

Chaque fois que je pose mes yeux sur Kiny, un sentiment de doute et d'appréhension m'envahit. Je ne sais pas pourquoi je me comporte de la sorte chaque fois qu'elle est dans les parages. Dans la salle de bain, j'ai failli atteindre les limites que je m'étais imposé. Et puis sa beauté et sa timidité ne m'aide pas non plus à garder mon sang froid. Elle se fait souvent passer pour une dure à cuire mais la tendresse qui émane d'elle m'ébranle chaque fois qu'on se retrouve tous les deux. Elle me fait penser à une fleur qui essaye de s'épanouir.

J'ai assisté à la scène des retrouvailles, je ne savais pas que le petit geste que j'aurai fait en l'invitant à la maison se transformerait en une si grande surprise. Mes parents m'ont caché que Kiny recevrait une telle visite aujourd'hui. Je suis sûr que s'ils m'en avaient parlé, je le lui aurait déjà balancé.

J'ai vu de la joie, de l'amour et de la paix en elle au moment où ils se sont retrouvés. Ma chère mère a vraiment fait quelque chose d'incroyable et quelque chose me dit que la bonne sœur n'est pas étrangère à cet événement. On retourne à notre repas, et tout se déroule merveilleusement bien. J'ai toujours aimé la période de Noël car elle a tendance à réunir les familles, même les plus déchirées.

- Nous allons faire un petit jeu, déclare ma mère après que nous ayons débarrassé. On va formé des duos et je propose que tous les couples se mettent ensemble, les jumelles ensemble aussi. Et Jules tu te mettras avec Kiny. Placez vous maintenant !

Ça m'étonne que ma mère prenne une initiative pareille. La plupart du temps, elle est calme et réservée. Elle n'a pas souvent l'habitude de se rapprocher des gens mais aujourd'hui, je me rends compte qu'elle aussi a évolué.

- Bien, dans chaque groupe, il y aura un mime et celui-ci doit faire en sorte que son partenaire trouve la réponse exacte à travers des gestes. Voici la boîte avec tous les petits mots à mimer.

Je me place avec ma partenaire pendant que ma mère se met à côté de mon oncle. Après avoir lu le petit mot il se met à mimer quelque chose d'incompréhensible et ma pauvre mère de bat pour trouver ce que c'est. Malheureusement, le temps est écoulé et c'est au prochain duo de passer.
Les jumelles passent et elles gagnent deux points, le couple de mon oncle perd et la cousine de Kiny gagne aussi deux points. C'est donc à nous, et pour cette première manche, c'est à moi de mimer. Quand je récupère le petit papier, je réprime un fou rire. Je dois mimer le mot escalier, trop facile !

Je me mets en face de tout le monde et je commence ma démonstration. Je fais semblant de grimper et la petite blondinette trouve du premier coup. Bien, au moins j'ai une bonne partenaire.

Nous jouons ainsi pendant au moins une heure quand la cousine de miss rebelle prend congé auprès de nous. Au moins, on aura passé un bon moment et je n'ai plus de dette envers la blondinette.

- Encore merci de l'avoir permis de rencontrer ma cousine chez vous, dit-elle en embrassant ma mère.

- Mais de rien, ma jolie demoiselle. Cette fille est une perle rare et savoir que pour son anniversaire, elle a eu plus que du matériel me comble également de joie.

- Merci pour tout, s'exclame la concernée, vraiment heureuse.

- Pas de quoi ! D'ailleurs, il faudrait que tu passes me voir souvent !

Elle accepte, toute contente et récupère un sac qu'elle n'avait pas à son arrivée. Cependant, lorsque nous sortons, la blonde glisse sur le sol couvert de neige, il me semble que sa cheville a craqué et elle perd connaissance. N'ayant pas été assez rapide pour la rattraper, je la récupère pour l'installer rapidement sur le canapé.

- Kiny ! Kiny réveille toi s'il te plaît. Je t'ai retrouvé je ne veux pas te perdre.

Alena essaye de la réveiller tout en pleurant. Mon père appelle les secours, et ma mère emmène les enfants en haut. Moi je n'arrive simplement plus à bouger, je suis comme paralysé par ce qui vient de se passer. Elle était heureuse il n'y même pas un quart d'heure et maintenant elle ne se réveille pas, tout est passé si vite. Une larme coule sur ma joue, cette scène ne m'est pas si inconnue que ça.

Ça PE fait penser à cet accident que j'ai eu à cause de mon cousin. Et à partir de cet accident, j'ai réellement pris conscience que la vie n'est pas un acquis. A tout moment, les choses peuvent être chamboulées. Pourtant elle n'a fait que glisser, mais personne ne sait ce qu'il y aura comme conséquence.

Quand les secours sont arrivés, Kiny ne se réveillait toujours pas, elle a donc été transportée à l'hôpital. La joie qui régnait il y a une heure a totalement disparu. Le repas a été suspendu et chacun est rentré se reposer. Le silence lourd de la maison m'a tellement paumé que j'ai décidé de me rendre l'hôpital.

***

L'hôpital fait parti des endroits où je mets rarement les pieds. Le souvenir de la dernière fois est encore si proche que je ressens des nausées. J'ai bien failli perdre une jambe et s'il n'y avait pas cette ceinture de sécurité, peut-être que j'aurai perdu la vie. Brrr... rien qu'à y penser, j'en ai des frissons.

- Bonjour Madame, dis-je quand j'arrive à l'accueil.

- Bonjour jeune homme. Que puis-je pour vous ? me demande t-elle en souriant.

- Je recherche Kiny Roland.

- Ah je vois. Chambre 612, au 5e étage à droite.

Je la remercie avant de prendre l'ascenseur.

Alena se tient tout juste à côté du lit.

- Euh... Elle va bien ?

Elle relève la tête et quand elle me voit, en me sourit faiblement.

- Oui, elle va bien. Les médecins ont dit que c'est dû à cause du stress qu'elle s'est évanouie. Malheureusement, elle a le poignet cassé, mais en deux semaines ça ira mieux. Apparemment, elle est très stressée en ce moment, et le trop plein d'émotion l'a beaucoup fatigué. Elle va se réveiller bientôt.

- D'accord. Vous êtes fatiguée. Vous pouvez allez vous reposer, je prends la relève.

- Merci, je vais marcher un peu. D'ailleurs, tu peux me tutoyer hein ! Je ne suis pas si vielle que ça ! me dit-elle avant de sortir.

Je m'assieds au bord du lit et j'observe Kiny. Vu d'aussi près, elle est vraiment très belle. Même si sa peau blanche lui donne l'air d'un vampire. Ses cheveux blonds forment un halo autour de sa tête. Quand elle dort, elle semble si paisible que je m'endors à mon tour.

Une secousse me réveille et quand je regarde mon téléphone, il est 17h. J'ai dormi au moins une heure, c'est rare. En me relevant, je remarque deux yeux verts qui me scrutent. Bon, à nous deux, miss rebelle...

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Cc ça va par ici ??

Moi je vais bien, et je vous apporte un nouveau chapitre, je n'ai pas trop touché à celui-ci et il est un peu court 😉.

J'espère qu'il vous plaira quand même 🤗🤗🤗.

Bonne lecture.


Stéphanie 🖤

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