34.
[Démarrez la vidéo qu'à la prochaine partie]
Installée prêt de Jason dans la voiture, je me sens enfin à ma place. Sa présence réchauffe mon âme et c'est carrément flippant. On gardait nos distances, émotionnellement, pourtant, depuis que je l'ai rencontré, je ne me sens bien qu'à ses côtés. Le voir arriver chez moi a totalement inhibé mes sens, tellement que je n'ai pas remarqué ses vêtements.
Jason, d'habitude en jean et t-shirt, porte un pantalon de costume noir et une chemise blanche entrouverte au col. Le tissu dessine délicatement ses muscles tout en laissant entrevoir des marques sombres à l'endroit de ses tatouages. C'est une tenue très sobre, pourtant, jamais aucune chemise ne m'a autant poussé à la luxure. Lorsque j'observe ses mains danser sur le volant et ses muscles se bander sous sa chemise, je sais qu'il faut absolument que je contrôle ma respiration avant de faire sauter tous ses boutons involontairement.
— Tu vas finir par me dire où nous allons ? parvins-je difficilement à articuler en recommençant à fixer la route.
— Non.
Simple, clair, précis, et efficace...
La situation est intimidante. Je ne sais pas où nous allons, encore moins ce que nous y allons faire, ni pourquoi il s'est mis sur son trente et un... Tellement de questions sans réponse ; une nuit avec Jason en somme.
Après avoir roulé une vingtaine de minutes, Jason s'arrête près d'un manoir qui semble dans un piteux état.
— Si tu voulais me tuer, on aurait pu retourner à la clairière...
Trop tôt. Ce mauvais timing est confirmé par les muscles crispés de mon "ravisseur", quoique j'ai accepté de le suivre.
— Ok... mea culpa, dis-je en levant les mains en signe de reddition.
Le fait est que cet endroit est carrément glauque. Nous sortons de la voiture et je ne sais pas vraiment quoi en penser. Cet endroit n'est vraiment pas engageant. Je tente de faire bonne figure et de le suivre, mais je reste néanmoins en retrait. Devant la porte, il s'arrête et me montre un objet entre ses doigts que je n'avais pas encore vu. Il s'agit d'un masque vénitien noir en dentelle et aux détails impressionnant. Il noue les lacets du masque derrière ma tête sans que je comprenne ce qu'il se passe avant de revêtir un masque à son tour. Un demi-masque opaque noir qui semble orné de motifs en relief assortis aux miens.
Ce masque fait ressortir la couleur de ses yeux et la carrure de sa mâchoire. Ce masque a été fait pour lui, il n'y aucun doute à avoir. Puis il m'attrape la main et me dit :
— Prête ?
Prête à quoi ? Je ne sais pas... Mais avec lui ...
— Prête à tout.
Je bloque ma respiration et ferme les yeux tandis qu'il ouvre les portes et m'entraine à l'intérieur.
[Vidéo On]
Je m'attendais à me retrouver dans un endroit glauque et froid. C'est tout le contraire. Une musique entêtante et lascive résonne entre les murs recouverts de draperies blanche, noire ou rouge. Il y a trop de choses à voir et je me perds dans les sensations que je ressens ici.
Tout crie à la luxure. La décoration chaude des murs, les lumières qui s'agitent au grès de la musique et cette mélodie sensuelle qui devrait être la bande originale de tous les moments intimes que je passe avec Jason.
Des hommes et des femmes déambulent dans tous les sens. Certains habillés en costumes et robes de soirées, d'autres plus légèrement sans chemise ou même en sous-vêtements. J'aperçois une fille en string et soutien-gorge avec une cape à capuche. Le petit chaperon rouge des temps modernes...
Le point commun de toutes ces personnes est qu'ils portent tous un masque. Au-delà des gens qui dansent, j'aperçois un bar où des serveurs très chics servent des boissons les plus colorées les unes que les autres.
— Où sommes-nous ?
— Bienvenue au Neuvième cercle du Paradis, princesse.
— C'est un nom étrange.
— Et un lieu qui l'est encore plus, me sussure-t-il à l'oreille.
Je détache un instant mes yeux de mon amant pour me déplacer dans cet endroit électrique.
Aux quatre coins de cette grande pièce principale se trouvent des danseurs dénudés sur des podiums. Deux femmes et deux hommes en petites tenues virevoltent autour de barres de pole dance. Je vois des personnes autour de moi regarder vers le plafond, je les imite en voyant des danseurs acrobatiques dans des rubans et cerceaux suspendus. Leurs danses sont envoutantes, tout comme ce lieu. Rien ne semble normal en cet endroit. Le neuvième cercle du Paradis... Ce nom résonne dans ma tête. Très dantesque.
Soudain, je comprend pourquoi cet endroit me semble si irréel. J'entreprends de vérifier ma théorie au moment où les danseuses confirment mes doutes en déployant de magnifiques ailes blanches pour l'une et noires pour l'autre. J'ai le souffle coupé tandis que les auras rouge et bleues de l'assemblée se mettent à danser devant moi.
Enivrée par cette vision, je reste bouche bée un moment avant d'être ramenée à la réalité par Jason dans mon dos qui enroule ses bras autour de moi.
— Je croyais que c'était en enfer qu'il y avait des cercles ? lui demandé-je à voix basse.
— C'est ce que Dante a dit, mais ici, il y a des deux, du paradis et des enfers, c'est un peu un clin d'oeil à nos deux mondes.
Je hoche la tête en continuant de balayer les lieux du regard. Je décide d'avancer vers les autres pièces en adoptant, sans le prévoir, le rythme sensuel de la musique ensorcelante.
La main de Jason se plaque sur mon ventre et m'attire pour coller mon dos à son torse solide et chaud.
— Je ne suis pas sûr que tu sois prête pour la suite de la visite, princesse, chaque chose en son temps.
La curiosité s'empare de moi. J'ai envie de savoir et je redoute à la fois ce qui m'attends derrière les différentes ouvertures.
Il s'empare de ma main et me dirige vers les gens qui dansent avant de me retourner une nouvelle fois brutalement pour se plaquer dans mon dos. Il entreprend ensuite de me faire onduler à sa suite au rythme de la musique.
Je danse ainsi, dans l'endroit le plus luxurieux qu'il m'ait été de rencontrer, avec l'homme le plus attirant que je connaisse.
Il retire délicatement les cheveux de mon épaule gauche qu'il dénude tout en l'embrassant. Sa peau frôle mon cou et me fait frissonner tandis qu'il remonte progressivement jusqu'au lobe de mon oreille tout en continuant d'onduler ses hanches contre mes fesses. Les picotements caractéristiques de son contact m'enivrent de plus belle et je continue de frotter à mon corps au sien. Je me retourne pour lui faire face et le regarder dans les yeux. Les jeux de lumière de cet endroit le mettent encore plus en valeur.
Je peux apercevoir une goutte de sueur rouler sur sa gorge alors tout en fixant son regard, j'utilise mon énergie pour faire sauter un bouton de sa chemise. Je le dénude d'un cran , ce qui laisse entrevoir son tatouage. Il ne semble pas surpris et un petit rictus plein d'envie s'affiche sur son beau visage. Je me colle à lui, oubliant les gens autour, oubliant l'endroit où nous sommes. La musique guide mes hanches tandis que mes pensées m'amènent enrouler mes bras autour de sa nuque et à plaquer ma bouche contre la sienne.
À l'instar du reste de mon corps, ma langue danse contre la sienne, attisant un peu plus l'ardeur dans mes veines. Ses mains caressent mon dos sans omettre de frôler mes fesses. Il empoigne mes cheveux et ma nuque pour raffermir sa prise sur moi. Mais je ne me sens pas contrainte mais plus désirable que jamais. Le temps est suspendu.
Nous interrompons notre baiser pour reprendre notre respiration, mais continuons notre danse qui semble à mi-chemin entre le sensuel et le sexuel. Mon regard navigue entre lui et les danseurs et danseuses très doués qui me captivent par leur talent et leur beauté. Lorsqu'ils déploient leurs ailes, j'ai envie de me blottir dedans. Je repense à la fois où Jason a caressé mes plumes. Ce contact était tellement intime que j'en frissonne encore. Mais je ne peux pas révéler qui je suis alors elles doivent rester à l'intérieur de moi pour l'instant.
Je me sens plus audacieuse et je veux découvrir le reste de l'établissement. Je me hisse sur la pointe des pieds pour me rapprocher de l'oreille de Jason pour lui murmurer :
— Et maintenant, je suis prête ?
Un sourire ravageur se plante sur son magnifique visage. La plupart des masques ont pour but de cacher le visage de la personne qui le porte. Comment diable fait-il pour gagner encore plus de charme. Je repense à ces semaines passées ensemble. Je n'arrive plus à détacher mes yeux de lui. Je crois qu'il m'a répondu, mais je n'entends pas, je n'entends plus.
Les larmes me montent aux yeux sans que je comprenne l'émotion qui s'est emparée de moi. Mon dieu, je ne veux pas le perdre. Certaines personnes passent toute une vie sans trouver leur âme sœur et ça semble terrible, pourtant ce n'est pas aussi terrible que de la rencontrer et de ne pas être sûre de la revoir un jour. Et c'est ce que je crains, c'est pour ça que je le tiens à distance. Mais je ne veux plus. Je veux qu'il soit à moi. Je veux être à lui. Et si mon "pour toujours" n'est constitué que de quelques semaines, je veux les passer blottie dans ses bras.
— Tu m'écoutes ?
Non.
— Eden, qu'est-ce qu'il se passe ?
Il a dit mon prénom, pas princesse. Je reprends conscience des traits de son visage. Il semble inquiet. Je balaye les larmes qui ont coulé sur mes joues. Nous sommes tout deux plantés, stoïques, au milieu de la piste. Je veux lui dire tout ce que je ressens, mais je n'ose pas. Je ne sais plus. Il passe sa main sur mon visage qu'il caresse délicatement du bout des doigts pour attirer mon attention. Alors je suis prête, ça y est.
— Je veux être ton âme sœur.
Il sourit doucement en me répondant :
— Tu l'es déjà, princesse.
— Oui, mais cette fois, je suis prête à l'accepter.
Comprenant que je lui ouvre réellement mon cœur en lui avouant mes sentiments, son regard se réchauffe et mon cœur bat à tout rompre. Il s'empare de ma bouche en me serrant contre lui et m'embrasse passionnément.
Nous avons déjà eu ce genre de baiser, pour autant, cette fois, c'est différent ; nous ne nous embrassons pas qu'avec la bouche mais avec toute notre âme.
Son étreinte est chaude, emplie de désir et d'affection. Je me perds dans ses bras, dans ses caresses, dans sa poigne ferme qui se resserre autour de ma nuque pour montrer combien je lui appartiens. Plus rien n'existe autour de nous. C'est un baiser qui veut dire tellement de choses. Un "bienvenue dans ma vie", un "mon dieu que je ne te perde jamais" et un "j'espère passer l'éternité dans tes bras".
Il interrompt notre baiser et m'entraîne à sa suite.
— Tu voulais voir la suite, allons-y.
J'appréhende un peu, mais je suis prête à le suivre. À partir de maintenant, je le suivrai toujours.
Appuyer contre l'encadrement d'une des portes, le spectacle qui s'offre à moi est pour le moins inattendu.
Un immense lit à baldaquin avec des rideaux rouges se situe au centre de la pièce. Les draps sont désordonnés et ça ne semble pas être en cours d'amélioration puisque je ne saurai dire combien de corps sont en train de se mouvoir à l'intérieur de ce lit. Quatre ou bien cinq personnes s'offrent en spectacle dans un rythme sensuel et endiablé, dans une pièce sans porte, à la vue de tous.
Je suis un peu ébahie, ça fait un peu maison close cette histoire. Jason guette mes réactions. S'il s'attend à ce que je m'envoie en l'air devant tout le monde, il va être déçu, ça ne fait pas parti de mon top 10 des choses à faire avant de mourir. Il faudrait vraiment que je le rédige ce top 10 au passage, ça pourrait m'être utile. Objectif numéro 1 : trouver l'amour de ma vie : check. Objectif numéro 2 : rester habillée en public.
Je me déplace vers une autre ouverture et me trouve quasiment face à la même pièce, mais cette fois le décor est blanc et doré. Si toutes les salles sont des chambres, ce n'est pas très imaginatif au final. Passée la première surprise, je m'attendais à plus de diversité. Ben oui, Den, après avoir été choquée, commence à imaginer les lieux parfaits du club échangiste.
Une troisième chambre semble un peu différente puisque je n'aperçois pas de lit, mais des banquettes tout autour d'une barre de pole dance occupée par la plus belle femme que j'ai jamais vue. Je n'ai jamais été réellement attirée par les femmes, mais celle-ci est magnifique. En sous-vêtement rouge et ailes noir corbeau, ses hanches ondulent répercutant ce mouvement sur sa poitrine ferme mais volumineuse. Je suis happée par ce spectacle, jamais encore je n'avais autant eu envie de toucher une femme.
— Tu ne peux pas changer de bord après m'avoir accepté comme âme sœur, ça ferait trop mal, plaisante mon amant.
Je ne prends pas la peine de lui répondre, trop perturbée par mes sentiments ambivalents pour cette magnifique créature.
— Dis-moi que c'est une sorcière ou n'importe quoi qui justifierait que j'ai quasiment plus envie d'elle que de toi.
Ma vision périphérique suffit à voir le choc sur le visage de Jason tandis que je détaille le corps de la sirène devant moi. Des tatouages noirs sur le flanc mettent sa peau mate en valeur tandis que la courbe descendant de son dos jusqu'à ses fesses m'envoute.
— J'en n'ai aucune idée, mais je ne compte pas te laisser dans cette pièce assez longtemps pour voir qui gagnera entre elle et moi.
Waouh, première fois qu'il ne semble pas sûr de lui.
Il me porte dans ses bras, quittant la pièce pour me plaquer contre le mur de la pièce principale. Il m'embrasse avec fougue, envoyant son énergie toucher mon âme. C'est tellement bon. J'oublie instantanément cette jolie femme et embrasse mon amant... amoureux, à mon tour.
— Si tu le permets, nous allons rentrer, j'ai envie de profiter du reste de la nuit en tête-à-tête.
Puis après ces déclarations pleines de promesses, il quitte Le neuvième cercle du Paradis en m'entraînant par la main.
La nuit ne fait que commencer...
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Salut tout le monde !
J'ai essayé d'amener l'ambiance que j'imaginais avec une musique que j'aime beaucoup pour vous plonger un peu plus dedans, j'espère que c'est réussi !
J'espère une nouvelle fois que tout ça vous plait et je vous dit à bientôt pour la suite !
Bisous, bisous !
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