PARTIE 3.4


https://youtu.be/c_yengUrkaU




{ Amelia }


La chaleur de la pièce empoisonnait ma peau et je ne pouvais que brûler au contact des mains de Jaycen. Il m'embrassa à nouveau, mais cette fois plus ardemment, plus sensuellement, comme s'il avait peur de me faire disparaître si son contact se faisait trop léger. Je répondais instinctivement à son baiser, déplaçant mes mains dans ses cheveux et l'attirant avec moi tout en m'allongeant. Je sentis son torse se comprimer sous ma poitrine, et je sentis dans ses yeux une pointe d'hésitation.

A cet instant, je ne voulais pas savoir si c'était bien ou mal. Je le voulais lui. Seulement lui, l'espace d'une nuit.

Avec plus de férocité, j'entrepris de l'arracher de ses pensées en plaquant mes lèvres contre les siennes. Il laissa échapper un petit son de surprise que je ne pouvais trouver qu'adorable.

Puis tout se mit à prendre un autre tournant. Je me surpris à déboutonner sa chemise, retirer sa ceinture de pantalon, tout en déposant des baisers le long de sa mâchoire. Je sentis quelque chose de dur contre ma cuisse, et rougis en découvrant la nature de cet évènement.

Il me sourit simplement, en dégrafant d'une seule main mon soutien-gorge. Je me sentais nue, mais je savais que c'était Jaycen. Je savais que c'était lui et uniquement lui à qui je voulais donner cette vue.

Il se mordit la lèvre d'impatience, et je griffais malencontreusement son dos en remontant. Il grimaça, et je compris que je venais de frotter son membre inconsciemment.

-Je suis...désolée, marmonnais-je en cachant mes yeux.

Je n'arrivais pas à croire que j'avais fait ça. Il me dévisagea un moment, comme pensif. Tout le désir qui s'était accumulé entre nous venait d'exploser. Je n'arrivais plus à respirer correctement.

Nous ne pouvions plus nous contenir, comme des animaux sauvages qui se jetaient sur leurs proies.

Il s'apprêta à m'embrasser de nouveau, mais comme une piqûre douloureuse, je grimaçais. Il fronça les sourcils en se redressant. Je me retrouvais sur ses jambes tandis qu'il remettait mes cheveux derrière mes épaules.

Je pris la parole avant qu'il ne dise quoi que ce soit qui pourrait me faire changer d'avis.

-Je ne peux pas. Tu vas te marier...

Il sembla se raviser à son tour, comme si le monde venait de s'écrouler et que la réalité le frappait de plein fouet.

Je savais qu'à cet instant, il venait de se rappeler toutes les conséquences que notre relation pouvait engendrer.

-Amélia, je...

-On ne peut pas faire ça, coupais-je fermement.

Je ne peux pas lui offrir ma virginité ainsi. Je ne pouvais pas lui dire non plus. C'était trop douloureux. J'étais tout de même persuadée qu'il savait que je n'avais jamais connu de garçon avec qui j'étais allée plus loin...

Je n'avais jamais connu de garçon parce que je n'en trouvais pas l'intérêt.

Personne ne pouvait jamais remplacer Jaycen, ni même l'égaliser.

Jaycen m'attrapa par la taille pour me descendre du canapé. Je fus surprise de l'aisance qu'il mit à faire ce geste sans la moindre difficulté. Il enfila silencieusement sa chemise sans prendre la peine de la boutonner.

Je me rhabillais à mon tour, un peu honteuse de cette situation.

Je me rassis sur le canapé, mes crampes d'estomac me rappelant la triste réalité.

-Est-ce que l'on peut regarder des dessins animés ?

Il hocha la tête en m'affichant ce parfait sourire qu'il réservait à ses vrais clients ou proches amis, et j'en fus satisfaite.

Il ne souriait jamais ainsi à Emma.

Je choisis un dessin animé au hasard, et j'entrepris de me faire un thé dans sa cuisine. Il s'absenta dans sa chambre un moment et me rejoins après mon troisième épisode de Bob l'éponge.

-Cela n'a aucun sens, commentait-il en levant les mains, signe d'exaspération.

Je lui lançais un regard mauvais.

-C'est le principe même d'un dessin animé, Monsieur Hudson.

-Et bien Valentyne, permets-moi de te dire que tu perds ton temps.

-Permission non accordée, dis-je en roulant des yeux.

Il me fixa un moment. Je me sentis rougir mais resta figée devant le dessin animé.

-Tu es insupportable quand tu roules des yeux, remarqua-t-il simplement.

-Tu es insupportable quand tu joues les grincheux, répondis-je sur le même ton.

Puis je me retournais pour le regarder dans les yeux. Je me suis surprise à être un peu perturbée par la beauté de son regard,puis je me rappelais que je le voyais tous les jours et que je devais finir par m'y faire.

-Dis-moi, qu'est-ce que tu peux bien regarder quand tu es tout seul chez toi ?

-A la télé ?

J'hochais la tête.

-Je ne regarde pas souvent la télé, mais je dirais...des téléfilms ou des séries.

-D'accord. Mais quelles séries ?

-Suits.

-Celle où les hommes ne portent que des costards ?

-Oui, rigola-t-il, celle-là.

-Mais c'est ennuyeux.

-Non, tu devrais regarder. Tu ne dirais pas ça.

Je soufflais.

-Interdit de souffler, ajoutait-il en se levant, je vais te montrer ce que vaut cette série. Si elle ne te plaît pas, tu as le droit de regarder Bob l'éponge toute l'après-midi.

Je me réjouis de cette idée et ressentis cette joie de petite fille, cette fille au regard plein de défis.

-Marché conclu, Monsieur Hud'.

Il sourit et prépara un DVD que je devinais être sa fameuse série fétiche. Il parut satisfait quand l'épisode commença, et je me perdis dans l'épisode en un rien de temps.

L'histoire mettait en scène des avocats, mais j'avoue ne pas m'intéresser grandement à l'histoire mais plutôt aux personnages, d'une beauté à couper le souffle...

L'épisode était déjà terminé, et l'intrigue finale ne pouvait se finir ainsi. Ma curiosité l'avait emporté.

Jaycen ne dit rien, il attendit simplement que je dise quelque chose, toujours avec ce sourire sur le coin des lèvres.

Puis je craquais :

-D'accord. Très bien ! Je veux bien regarder la suite s'il te plait...

-Tu es un être admirable, Amélia.

-Merci, je sais bien, répondis-je en riant.

Nous passâmes l'après-midi à regarder des épisodes de Suits, sans s'inquiéter, sans se torturer l'esprit, juste à visionner la télévision qui au fur et à mesure des épisodes, nous transportait simplement hors de la vie et du temps.

C'était si facile d'être avec lui, et il m'accordait son temps alors que j'étais persuadée qu'il avait bien des choses à faire dans sa vie professionnelle bien remplie.

Mais il était là, avec moi. Et rien au monde ne pouvait me rendre d'autant plus joyeuse qu'en cet instant.


{ Jaycen }


-Alors, tu as trouvé ton costume ?

Son ton m'irritait déjà, quelle manière infernale de faire irruption dans les pensées de quelqu'un.

-Oui, répondis-je simplement.

-Tu y es allé tout seul ?

-Non. Amélia m'a accompagné.

-Evidemment, ajouta-t-elle sèchement.

Je choisis de ne pas lui répondre et continuer à inspecter mes dossiers. J'étais déjà en retard de trois, je ne pouvais me permettre de perdre du temps à tergiverser pour un foutu costume.

-Si tu veux bien m'excuser, dis-je le plus poliment qui soit.

Emma s'apprêta à quitter mon bureau, mais ses talons m'indiquait qu'elle en avait décidé autrement.

-Tu crois qu'elle est aussi sage qu'elle le prétend ?

-De quoi tu parles, Emma ? Répondis-je instinctivement.

Elle ne pouvait pas parler de quelqu'un d'autre.

-Tu penses qu'elle t'aime ? Elle veut juste l'interdit, se sentir importante comme toutes les autres adolescentes de son âge. Tu crois que ton âge ne fait pas la différence ? Elle veut juste apprendre avec toi parce que tu as plus d'expérience. Tu ne seras bientôt plus rien pour elle.

-Va-t'en, Emma.

-Je veux juste que tu sois au courant d'une simple chose: Lorsqu'elle aura trouvé un petit ami de son âge, tu seras sur le banc de touche.

-Occupe-toi de tes propres affaires, veux-tu ? Je ne veux pas savoir ce que tu penses de tout cela, je me contrefous de ton avis parce que je n'ai aucune affinité avec toi. Tu ne m'intéresses pas.

Tu ne m'intéresses plus.

-Et tu crois qu'elle, elle s'intéresse à toi ? Je viens de la voir sortir d'un restaurant avec un magnifique brun. Dans quelques jours, elle sera au pieux avec lui.

Je ne répondis rien du tout. Il fallait vraiment que je finisse ces dossiers. Je fermais les yeux pour me contenir et lui demander une énième fois de me laisser travailler.

-Alors, quelle douleur tu peux ressentir mon beau Jaycen ?

-C'est mieux de sentir la douleur que ne rien ressentir du tout, répondis-je amèrement.

Elle sortit de mon bureau, visiblement contrariée. Je me laissais aller contre le dossier de la chaise, en imaginant Amélia et ce garçon... Even. Cela ne pouvait être que lui.

Je tentais de la chasser de mes pensées, mais elle était là, à l'embrasser, rigolant comme s'il était son...

Sans pouvoir m'en empêcher, le coup parti et mes dossiers tombèrent au sol en une volée. Ils se dispersèrent sur le sol comme de la pluie. Je m'apprêtais à les ramasser après m'être calmé, mais un son suspendit mon geste.

J'entendis le rire d'Emma me percer les oreilles.

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