PARTIE 2.2


"Chacun de mes actes est une destruction."

-ARLAND.

{ JAYCEN }

-Tu t'es remis à fumer ? Me questionne la voix pleine de reproches d'Emma.

-Oui, répondis-je en tirant à nouveau sur ma cigarette.

C'est tellement mal. A tous les niveaux.

J'irais en enfer pour ne serait-ce que de m'imaginer l'embrasser.

Bon sang, mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez elle ?

J'en ai attrapé des pervers touchant des filles de son âge. Ils avaient la trentaine, des vrais hommes à mettre en cage. J'eus envie de vomir à l'idée de m'imaginer être traité, et vu comme un de ces pervers.

Je venais de me brûler les doigts, ayant fini ma cigarette depuis un bon moment. Emma me regardait suspicieusement. Je choisis de l'ignorer, en retournant auprès de David pour le féliciter une énième fois. Il était vraiment élégant dans son costume, et j'étais fier d'être celui qui le lui avait conseillé.

-On va bientôt passer à table, m'informa-t-il en cherchant sa nouvelle femme des yeux.

Je lui fis un signe de tête pour le laisser en montant à l'étage, et accélérer le pas lorsque je vis Amélia vêtue de sa magnifique robe rose pâle se diriger vers moi.

Avait-elle choisi cette robe avec ce décolleté dans le seul but de m'attirer ?

-Attends ! S'écria-t-elle pour me stopper.

Je pris une grande inspiration sans pour autant me retourner, mais son deuxième appel me contrait de la regarder droit dans les yeux.

-Oncle Jay.

Quand elle utilisait cette intonation et cette phrase, j'aurais juré qu'elle m'avait demandé de la prendre sur place. Je ravalais ma salive, en me concentrant sur la conversation qu'elle désirait avoir.

Je pensais à ces moments où je ne devais afficher aucune expression lors de mes procès.

Heureusement que j'étais fortement doué pour cela.

Mais à la minute où je la vis s'avancer, dans cette robe aussi courte et les yeux aussi brillants, je perdis mes moyens.

-Ne t'approche pas, ordonnais-je fiévreusement, ce que j'ai vu était...

Je ne savais pas comment lui dire. Ce que j'avais vu était tellement malsain, et pourtant ce n'était pas de sa faute.

Amelia n'avait jamais eu de petits copains, et se voyant grandir elle s'est sûrement focalisée sur moi, qui ai toujours été là pour elle. Parce que je la protégeais, et que je la considérais comme une partie de ma famille.

Je savais que mes paroles allaient lui faire du mal. Mais je ne pouvais pas laisser ça se produire. Je ne pouvais pas la laisser continuer ainsi.

Mais j'avais besoin de comprendre.

-C'était indécent.

La froideur de mon regard l'avait empêché de s'avancer. Elle essayait de parler, mais un son indicible sortit de sa bouche.

-Je t'en supplie, dis-moi qu'il s'agissait d'un autre Jaycen.

Je priais pour m'être trompé. Elle pourrait m'avouer que c'était son nouveau petit ami, et tout reprendrait son cours normal.

-Tu...Tu as tout entendu ?

Je fermais péniblement les yeux.

Je t'en supplie, ne me rappelle pas ça.

-Réponds-moi, Lia.

Je ne voulais pas avoir pitié, pas à cet instant.

J'étais comme son oncle, je tenais le rôle de son père lorsqu'il était absent.

-Bien sûr que c'est un autre Jaycen. Tu ne pourrais jamais penser à moi ainsi, je secouais la tête, incapable de me faire à cette idée, hors de question.

Je savais pertinemment que j'espérais que ce soit le cas, et que cette scène ne serait pas arrivée s'il s'agissait d'un autre Jaycen.

-Jaycen, je ne...

Je la fis taire en levant ma main.

Cela suffisait.

-Tu vas m'écouter attentivement, Lia. Nous allons tous les deux oublier ce qu'il s'est passé, d'accord ? Quoi que tu ressentes, cela doit prendre fin. J'ai peut-être fait ou dis quelque chose que tu aurais mal interprété. Je m'en excuse, Amelia.

Elle fronçait les sourcils en tentant de s'avancer à nouveau.

-Non, ce n'est pas...

-Ce n'est pas la première fois que tu faisais cela, j'imagine.

Et j'eus la nausée en l'imaginant se toucher en prononçant mon nom.

Devais-je le dire à David ?

Pour empêcher que tout ne dégénère. C'était peut-être la meilleure chose à faire.

-Pourquoi moi, Lia ? Tu es une belle fille, ne me dis pas que tu n'as jamais trouvé d'intérêt à un garçon de ton âge ?

Non.

Elle était bien trop innocente pour s'intéresser aux garçons de son âge, qui n'avaient qu'une envie: la baiser.

Enfin, lui faire l'amour.

Elle me fit "non" de la tête, et je soupirais d'exaspération.

-Depuis combien de temps tu...ressens cette, je ne sais même pas comment l'appeler, cette attraction ?

Mes mots se mélangeaient, et je transpirais de plus en plus au fil de cette discussion.

-Quatre ans...

Je manquais de m'étouffer.

-Quatre ans putain, répétais-je.

Cela faisait donc quatre ans qu'elle ne me voyait pas comme quelqu'un de sa famille, mais comme un homme. Un homme qu'elle désirait, dont elle voulait plus que de l'attention.

Tous ces moments où je l'ai porté dans mes bras, où je l'ai bordé dans son lit, je la voyais comme une enfant tandis qu'elle se tripotait en fantasmant sur moi.

Pourquoi ne l'ai-je jamais remarqué ?

-Je suis le meilleur ami de ton père, déclarais-je pour me le rappeler, jamais je ne pourrais imaginer te toucher de cette... façon. Tu réalises à quel point c'est mal ? Je ne peux pas. Je ne peux pas.

Je m'efforçais de tenir sur mes jambes tout ce temps, mais je devais arrêter cette conversation. J'avais besoin de fumer, alors je n'attendis pas et descendis l'escalier sans la regarder.

En gagnant la terrasse à l'étage, je tombais nez à nez avec David. Mon cœur battait tellement fort dans ma poitrine, et j'étais prêt à tout lui raconter.

Il me tendit une cigarette et je la pris instantanément.

-Tu n'as pas trouvé les toasts simplement dégueulasse ?

Je ne pus m'empêcher de rire.

Ils étaient immondes.

-Disons que ça ressemble fortement à la soupe de ma mère.

David eut un petit rictus.

-La pire soupe que je n'ai jamais goûté, je suis désolé Jay.

-Pas grave, tant que tu ne dis pas ça devant elle.

Il jeta sa cigarette depuis le balcon.

-Ce château est vraiment trop grand, je ne connais même pas la moitié de nos invités.

-Tu te maries avec une star, me moquais-je.

-Dis, tu as vu Amélia ? Je m'inquiète, elle n'est pas descendue pour le repas.

Je jetai ma cigarette à mon tour.

-Elle a vraiment grandi, et je trouve cela vraiment bien qu'elle soit contente pour mon mariage. Amelia a toujours été très compréhensive et mature pour son âge, et accepter la situation me l'a bien prouvé.

Il attendait une réaction de ma part, alors je confirmais ses propos en hochant la tête.

-Tu as vu comment les petits adolescents la regardaient ? Bon dieu, que j'en suis fier de ma fille. Elle est vraiment jolie.

Je l'imaginais sourire, d'un naturel à couper le souffle, et je ne pus m'empêcher d'être de son avis.

-Tu as une fille vraiment magnifique.

-Je sais bien, répondit-il fièrement. Mais tu ne trouves pas cela bizarre qu'à son âge, elle n'ai pas trouvé de copain ? Non pas que ça ne me dérange pas, parce que je ne suis pas prêt pour les présentations.

-A propos...

David me regardait avec cet air si inquiet, et en voyant à quel point ce jour devait être merveilleux pour lui, je choisis de ne rien lui dire.

Il ne devait pas le savoir.

Pas maintenant.

Pas de cette manière.

-Oui ? M'incita-t-il à continuer.

-Non, rien. C'est juste que...peut-être que tu ne connais pas sa vie amoureuse.

-Mais elle me le dirait, si elle couche avec un homme, non ?

-Et bien...Tu es son père, mais elle peut te cacher certaines choses.

Il parut contrarié.

-Je ne sais pas. C'est encore ma petite fille, et je l'ai toujours trouvé très sage et avisée envers les garçons. J'aime la savoir aussi pure.

Je me concentrais sur le paysage pour ne pas avoir à nouveau cette image sexuelle me hanter.

Pure.

-Je l'ai vu partir en courant tout à l'heure.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Me demande-t-il en haussant les sourcils.

-Je... ne voulais pas t'inquiéter.

-Tu sais pourquoi elle est partie ?

-Non, répondis-je, je n'en ai aucune idée.

Ce fus le premier mensonge que je lui sortis en treize ans d'amitié.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top