7° PHASE
Il était seulement fou de croire en l'amour,
Fou devant tant de beaux discours.
Mais pourtant à ce jour,
Autour de son cœur que des vautours.
De faux princes juste là pour lui faire la cour,
la folie pour seul recourt.
Unknown mind's
A peine sorti de la chambre, Khalti me demande de la suivre.
C'est le visage complètement caché que je la suit jusqu'à sa chambre.
Je ne sais pas ce qu'elle aimerait me dire mais je suis là pour l'écouter même si lui répondre va paraître assez compliqué...
Elle referme la porte derrière elle puis se tourne vers moi.
Elle me détaille, elle détaille ce qu'elle peut voir.
Elle: Wouldi pourquoi tu parles pas ?
Mon cerveau le prend comme un reproche.
Automatiquement je baisse la tête encore plus qu'elle ne l'était déjà.
Je me sens honteux. Je ne sais de quoi mais ne pas la satisfaire me fait comme un pincement au cœur, ou a ce que peut ressembler à mon cœur.
Elle: Je sais qui tu es.
Que veut-elle dire par là ?
M'aurais-t-elle percé à jour ? Malgré mon attention mon identité à peut être été découverte...
Si elle sait qui je suis alors Ruqaya aussi ?
Une seule affirmation a pourtant réveillé des millions de questions.
Des milliers d'incertitudes.
Mais une seule grande peur. Si grande qu'elle m'engloutie vivant.
Des perles d'eau salée glisse sur ses joues encore fermes.
La tête basse, je me sens mal. Mal d'éveiller de la tristesse chez cette femme pourtant si joyeuse.
Aucunes larmes ne glisses sur les miennes, et pourtant j'en ressens le besoin.
Je n'arrive pas à éprouver ouvertement des émotions, seulement mon tapis de prière me le permet, et pourtant j'aimerais le faire.
Elle me peine.
De ses mains elle essaye de prendre mon visage mais je me recul gentiment.
Je ne supporte pas non plus le contact physique, je me sens comme agressé.
Agressé de quoi ? Elle aimerait juste te toucher...
Face à mon refus ses larmes coulent de plus belle.
Je ne vois qu'une seule solution pour calmer cette femme auquel je tiens tant.
Moi: Pardon...
D'un coup, ses larmes cessent et elle me regarde attentivement.
Ses yeux ronds me fixent mais je ne me sens pas mal... C'est étrange !
Je remonte progressivement la tête vers elle et retire la casquette qui me servait de barrière contre le monde extérieur.
J'ai peur. Je ne veux pas que son regard d'autre fois change en voyant ce que je suis devenu maintenant.
Je suis surpris. Son regard n'a pas exprimé le dégoût auquel je pensais affronter mais de la compassion. De la compréhension aussi sûrement...
Elle: Comment ?
Moi: Là-bas.
Elle: Wouldi je suis désolée...
Moi: Ne le soit pas.
Elle retente un rapprochement mais je lui fais comprendre que ce ne sera pas possible. Je ne peux imaginer quelqu'un me toucher. Je suis traumatisé, il faut du temps pour soigner des blessures de guerres, de batailles.
Elle me regarde, me détaille comme si elle découvrait mon visage pour la première fois. C'est la première fois...
Moi: Ne lui dit rien s'il-te plaît.
Elle: Elle serait très heureuse de savoir qui tu es.
Moi: C'est mieux qu'elle ne le sache pas crois moi !
Elle hoche doucement la tête. Elle n'a pas l'air de comprendre mon choix mais elle doit me faire confiance. Je lui ai fait confiance en lui révélant mon identité, en lui ayant montré mon visage et fait écouter ma voix, maintenant c'est son tour de se fier à moi !
Je ne suis pas près. Je n'ai pas d'excuses valables mais avoir son regard peiné sur moi, je ne le supporterais pas. Je me souviendrais de ses yeux exprimant l'amour et voir maintenant de la pitié ne me plairais pas. Je ne suis pas près.
...: LE DESSERT EST PRÈS !
En entendant sa voix je remet vite ma casquette sur la tête et attends que Khalti ai repris ses esprits. Elle hoche la tête et passe devant moi.
{...}
La suite de la soirée s'est merveilleusement bien passé. Mon visage caché et la voix éteinte ont été un petit obstacle mais malgré cela j'ai été à l'aise. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas eu cette sensation de normalité... Six mois.
A ses côtés je ne peux être qu'heureux. Je ne le montre pas, je n'y arrive pas, mais je le suis.
Le temps file comme ce cinquième verre d'eau que je viens de prendre.
Ne pas parler assèche assez ma gorge mais c'est un choix, je l'assume. Puis la voir se lever à chaque fois pour moi, pour me ramener de l'eau fraîche alors qu'une bouteille est sur la table ne me déplaît pas. Elle ne sait pas qui je suis mais m'apprécie, et moi je l'aime.
Elle est maligne ! Depuis cinq minutes au moins elle simule avoir fait tomber quelque chose juste pour apercevoir ne serait-ce qu'une seule parcelle de mon visage, je ne lui en laisse pas l'occasion. Elle m'amuse mais je ne le montre toujours pas. Je l'aime mais je ne lui fait pas savoir. Inconnu jusqu'au bout me direz-vous ? Je joue seulement bien mon rôle...
Et si seulement c'était un rôle.
Le temps est venu de me retirer, de retourner chez moi aux côtés de ma Yemma, de m'éteindre jusque demain matin.
Je me lève et donne un signe de tête à sa mère. Elle me sourit de toutes ses dents et me remercie d'être passé. Si elle savait... C'est moi qui devrait la remercier, sans elles je serais chez moi plongé dans mes songes, dans mes souvenirs. Ce soir au lieu de penser, j'ai vécu !
Je m'avance vers la porte d'entrée sans grand enthousiasme. Elle le remarque puisque son magnifique rire se fait entendre dans le hall. Si seulement le temps se serait mis en pause juste pour me donner l'occasion de relever la tête et de la voire sourire, faire ce que je n'arrive à faire.
Elle: Merci d'être venu, on a été contentes de te recevoir.
Je tape quelques mots sur mon téléphone, le fond de ma pensée, et le lui tends.
« Je suis content d'être passé, j'ai bien fait d'avoir pensé à toi»
Par un élan de courage je relève doucement la tête et la vois sourire devant le message que je lui ai adressée. Content d'être le seul à pouvoir lui procurer une telle joie. Je la rabaisse immédiatement lorsqu'elle s'apprête à me le rendre.
Elle: J'ai beaucoup pensé à toi aussi...
Une conversation oral/ sms s'est alors suivi.
«Et pourquoi ça ?»
Elle: Tu m'intrigues !
« Je t'intrigue tellement que je t'obsède ?»
Elle: Je peux te demander la même chose.
«Tu m'obsèdes»
Elle en est restée bouche béante. Si elle savait que le mot "obsédé" est si faible face à ce que je ressens pour elle. Elle aurait pu prendre peur mais elle en avait pas l'air le moins du monde, elle était ravie !
Elle: Je vais t'inscrire mon numéro de téléphone.
Oh... Je ne suis plus dans la meilleure des situations !
Son numéro je l'ai déjà oui, sous le nom de "ma femme" d'ailleurs.
Je ne veux pas qu'elle le voit, je ne veux qu'aucun doutes ne surgissent dans sa tête, que cette soirée ne se termine pas sur un fiasco.
Je lui retire le téléphone des mains avant qu'elle n'accède au répertoire et m'en vais sans me retourner.
Je sais qu'elle n'a pas compris mon soudain état, froid comme de la glace.
Je ne veux pas qu'elle m'en veuille.
Sur la route du retour, je laisse une pensée là-bas, un message plus particulièrement.
Sur le chemin du retour, j'envoie à ma femme à quel point j'ai apprécié cette soirée en sa compagnie.
Sur ma route, je lui dis des choses simples mais très significatives pour moi.
«C'était sympa»
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