4° PHASE


Il n'aimait pas que par vous je souffrisse.
Il est mort et j'ai prié sur son tombeau ;
Mais je doute fort qu'il approuve et bénisse
La chose actuelle et trouve cela beau.




Ruqaya mind's

Je le trouve quand même un peu culloté cet homme. Il se poste devant ma porte mais je ne pose aucune question, il m'espionne toute la journée et je ne dis rien et au moment où je lui demande son prénom je ne récolte qu'un sublime mépris.
Il ne manque pas d'air !

Il commence à sérieusement me faire peur. Il me fait peur autant qu'il m'intrigue. J'aimerais bien voir à quoi il ressemble ce mystérieux jeune homme.

Quelques minutes à penser à lui m'ont supprimer quelques minutes de larmes. Je lui en remercie.

Posée sur le banc, j'attends que le soleil soit à son apogée.
Je me souviens que nous regardions souvent ensemble le levé de soleil. Il m'appelait et chacun de notre côté, chacun chez sois nous regardions pourtant ensemble une nouvelle journée commencer.

Aujourd'hui je suis seule pour le faire, seule pour apprécier ce spectacle. Seule tout simplement.

Les larmes ne tardent pas à venir et je ne les empêchent pas.
D'un côté je trouve la tristesse apaisante. C'est la seule émotion que je côtoie en ce moment alors j'ai sympathiser...

Que fait-il la haut ? Me regarde-t-il ? Est-il fière ?

Je ne pense pas qu'il le soit...
Je passe mes journées à pleurer son départ, c'est la seule chose que je sais faire.

Il me manque tellement. Parfois je souhaites ne jamais l'avoir connu pour m'éviter ce chagrin mais la raison me revient.
Si je ne l'aurais pas connu, je n'aurais pas connue non plus l'amour, la joie, le sentiment d'être aimée...

Il m'a appris à aimer la vie, à aimer tous simplement !
Je n'étais qu'une jeune fille plongée à longueur de journée dans mes bouquins, et il m'a rendue femme.

Mais je suis redevenue une jeune fille à présent. Je n'ai plus goût à rien, seul son souvenir maintient ma respiration. Je rêve de pouvoir le toucher à nouveau, lui parler, lui sourire... Il est trop tard pour ça.

Les larmes brouillent ma vue mais je le vois très bien.
Il est seul, tout comme moi, et s'appuie seulement sur ce mur tout en regardant le soleil.

Un instant j'ai cru apercevoir son visage mais en voyant que je l'observais, il a vite rabatu sa capuche. Ce que je vais dire va peut être paraître étrange mais je le revois en lui. Il est tellement différent de l'homme que j'aime mais à la fois similaire ...

Il me fait de la peine. Je dois lui en faire aussi alors.
Pourquoi ne pas se morfondre ensemble ? La compagnie d'une personne ressentant la même chose peut être bénéfique non ?

Je lui fais donc signe de s'approcher.
Au départ il a l'air d'étudier ma proposition et même de paniquer, mais il finit par me rejoindre.

Il garde la tête baissée et fuit mon regard mais ce n'est pas très grave. Je ne veux juste plus le laisser seule.

Moi: C'est beau non ?

Il ne fait qu'hocher la tête. Sa voix restera donc inconnue pour moi, autant que son apparence.

Les minutes paraissent des heures mais pour une fois elles ne sont pas pesantes.
Je sens son regard sur moi mais il ne me dérange pas. Pourquoi j'apprécie tellement sa présence ?

Pour une fois depuis son départ je me sens mieux que seule. Son silence ne m'angoisse pas bien au contraire, il me rassure, m'apaise.

Les larmes cessent de couler mais mes joues restent mouillées.
Il est silencieux mais généreux.
Il me tend un mouchoir et je le saisi, mais lorsque le mouchoir se retrouve dans mes mains, les siennes touchent les miennes.
Je ne réagis pas mais lui si. Il sursaute et n'ose même plus regarder en face de lui. Alors ce toucher l'a affecté à ce point ? Ce n'était qu'un frôlement...

Moi: Désolée
Lui: [...]

Il ne me répond pas, ne me regarde pas, il fuit tout contact.

Il m'intrigue vraiment ! Qui est cet être si prude ? Qui est cet être qui depuis six mois arrête mes pleures ? Qui est l'inconnu ?

Au bout de quelques minutes de malaise, il sort son téléphone et tape quelque chose dessus. Sans que je m'y attende il me le pose sur mes genoux. Pour éviter tout contact je suppose...

J'ose un regard vers lui puis saisis l'objet en question. Il y était inscrit un message.

T'excuse pas, je suis juste un peu perturbé

Je ris donc face à sa réflexion. C'est vrai qu'il n'est pas normal mais c'est ce qui fait son charme.

Moi: T'es marrant toi !

Je lui repose soigneusement le téléphone sur le banc entre nous pour ne pas le brusquer. Il le saisit aussi tôt et retape autre chose.

Je suis honnête

Moi: T'es pas fou si c'est ça que tu insinues. T'es juste différent et c'est pas un défaut...

Il ne me répond pas mais j'entends sa respiration s'accélérer. Je commence à réellement l'apprécier.
Ne me demandez pas pourquoi je ne sais pas moi même.

Il est extrêmement étrange mais il arrive à me faire oublier mon chagrin alors pourquoi m'éloigner ? Pourquoi avoir peur ?

Le soleil est à présent bien haut dans le ciel et le monde commence à sortir. Il est temps pour moi de rentrer.

Moi: Viens manger ce soir à la maison. Si t'a rien à faire...

Il ne répond pas, ne réagit pas. Je le saurais donc ce soir.
Je me lève et lui fait signe de la main.

En rentrant chez moi j'annonce à ma mère la venue d'un invité ce soir.
Elle n'a aucunement caché son entousiasme !

Cela fait si longtemps que je refuse la venue d'invités à la maison que lui annoncer de la visite l'a rendue heureuse pour moi.
Elle se faisait énormément de soucis face à ma solitude donc lui redonner le sourire si simplement me rends heureuse aussi.
Malheureusement mon bonheur fut de courte durée puisque son souvenir me revient de plein fouet. Est-il en colère que j'invite un homme manger ? Je ne sais pas mais je pense que ce changement ne me ferait pas de mal.

Il me manque mais le pleurer chaque jour me pèse. Un peu de compagnie pour me faire oublier ne peut être mal... Que ce soit un homme ou une femme ça m'importe peu.

L'inconnu dîne ce soir à mes côtés.
Que me réservera cette soirée ?

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