2° PHASE
De gaieté en gaieté
J'ai contre fait ma joie
De tristesse en tristesse
J'ai camouflé ma peine
De saison en saison
J'ai galvaudé le temps
De raison en raison
J'ai nié l'évident
De silence en silence
J'ai parlé sans rien dire
De méfiance en méfiance
J'ai douté sans finir
De rancoeur en rancoeur
J'ai brisé l'essentiel
De pensée en pensée
J'ai flétri sans appel
De reproche en reproche
J'ai pétrifié les jours
Et puis de proche en proche
J'ai détruit tout amour...
De pleurs en espérances
J'ai conjuré le sort
De regrets en souffrances
J'ai torturé mon corps
Las...
De nuage en nuage
J'ai construit ma maison
Et d'un seul coup d'orage...
Ruqaya mind's
Je ris au éclats mais personne ne se doute de quelque chose.
Personne ne sait que derrière ce sourire se cache une énorme tristesse.
Que derrière ces yeux rieurs se cachaient il y a quelques heures des larmes.
Que derrière ces multiples sorties se cache une horrible solitude...
Je l'aimais tellement, j'aurais vendue ma vie au Sheitan si il le fallait pour le sauver.
Il m'a laissé. Il m'a laissé alors que nous avions tant de projets, tant de choses à accomplir ensemble.
Il est parti au sens littéral comme au sens figuré.
Je l'aime mais je lui en veux tellement !
Je lui en veux de m'avoir laissée seule aux yeux du monde.
D'être parti sans s'être retourné.
De m'avoir laissé annoncé sa mort aux gens.
Je n'ai plus aucun contact avec lui ni avec ce qui peut me le rappeler.
Sa mère qui pourtant entretenait avec moi une bonne relation, m'esquive.
Elle me regarde avec tant de peine, tant de désarroi dans le regard que je ne peux lui en vouloir.
J'ai perdu mon futur mais elle a perdue sa vie...
Nous avions tant de projets, un avenir prometteur.
Mais sans lui je n'imagine plus rien, tout me paraît fade.
J'en pleure tous les soirs, je pleure sa disparition.
Depuis maintenant six mois je ne suis plus moi même.
Je ne l'étais déjà plus avant mais je vivais avec l'assurance de sa vie sur terre.
À présent que me reste-t-il ?
Des souvenirs, rien que des souvenirs.
Quel être sur terre peut seulement vivre avec des souvenirs ?
En tous cas pas moi.
Je m'y efforce mais c'est tellement dur !
Je ne fais que croiser des couples heureux, des parents heureux, une vie heureuse.
Dans cette cité pourtant si triste en apparence, elle abrite du bonheur.
Il n'y a que moi qui va parfaitement avec les murs.
Des murs maussades pour un être maussade...
Mes amies se sont fait beaucoup de soucis pour moi mais je ne fait apparaître que de la joie sur mon visage.
Alors au fil du temps elles en ont fini par déduire que j'allais beaucoup mieux.
Preuve qu'elle ne me connaisse pas si bien...
Il n'y a que ma mère, ma pauvre Yemma qui ne cesse de s'occuper de moi, de me réconforter la nuit alors que ses yeux sont fatigués.
Mon père nous as quitté quelques temps avant sa disparition.
D'une crise cardiaque Allah Y Rahmo...
J'en ai pleuré, j'en pleure toujours. J'aurais aimé qu'il soit là pour me réconforter.
Ma mère me comprend donc.
Nous sommes toutes les deux délaissées par les hommes que l'on aime et que l'on aimaient.
Pourquoi nous ?
Allah fait certes bien les choses mais sa décision me chagrine...
Deux hommes auxquels je tenais tellement, partis tous deux au même moment.
Deux pertes en même temps.
Dur à guérir.
Tous ça, je le cache derrière un simple sourire.
Un sourire qui pourtant en dit long.
Forcé, comme la joie que j'éprouve en ce moment.
Leur péripéties m'auraient pourtant fait rire mais maintenant je n'en ressens plus le besoin, plus l'envie.
J'ai perdue tellement...
Personne ne peut m'apaiser à part mon tapis de prière.
Je pris de me les ramener mais rien ne se passe. Sa décision est définitive.
Elles sont là avec moi mais j'aurais tellement aimé être seule.
Depuis son départ je m'assois seule sur un banc attendant sa revenue ou alors ma disparition.
Je me sens seule mais elles sont avec moi.
Depuis son départ je me sens seule mais je ressens comme une présence qui elle aussi se sent seule.
Je tourne la tête et le voit.
Cet homme qui est tous les jours vêtu d'un sweat à capuche, même en période de chaleur.
Mon endroit à moi c'est ce banc et le siens ce mur.
Deux êtres abandonnés. On a tout pour s'entendre mais l'envie ne m'en prend pas.
Je n'ai jamais vue son visage, ne serait-ce l'apercevoir.
Penser à autre chose qu'à lui me fait culpabiliser alors je tourne vivement la tête et me remet dans mon rôle d'hypocrite heureuse.
Bienvenue dans ma vie, mon nom est Ruqaya.
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