Chapitre 52 : Le corps est sous pression, le coeur s'apaise dans une prière.
(James Deano - Libre comme l'air)
Bon anniversaire à la Clem (pleuresalope) ❤️.
Si vous avez un peu de temps, allez lire sa fiction sur 2zer, elle est trop cool.
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— Qu'est-ce que tu fous Kami ?
Ma vision se trouble mais je n'ai aucun mal à discerner la silhouette d'Hakim.
Il se stoppe, me fixant alors que je peine à me relever. Puis, son regard dévie rapidement vers Martin qui tient toujours sa putain de barre de fer entre les doigts.
— Hakim, ne fais rien.
C'est tout ce que j'arrive à articuler.
Je ne veux pas qu'il intervienne.
J'ai peur de ce qui pourrait lui arriver.
Mais c'est comme si je n'existais plus.
Car, durant sept mois, je pensais qu'Hakim m'offrait son regard le plus noir, celui qui n'exprimait que de la haine et du mépris.
Or, j'avais tord.
La haine, c'est ce qu'il ressent maintenant envers Martin qui est toujours debout et qui semble surpris de constater que je ne suis pas seule chez moi.
Le rappeur se jette sur mon ancien ami et le plaque rapidement au sol. La barre tombe un peu plus loin sur le carrelage.
— Je vais te buter espèce de connard. Tu la touches pas.
Les coups commencent à pleuvoir. Du sang gicle à côté d'eux.
S'il continue comme ça, il va finir par exaucer son dernier souhait : il va le tuer.
— Arrête !
Je crie de toutes mes forces mais c'est peine perdu, il ne m'entend pas.
— Hakim, je t'en supplie.
Je me relève, ma tête tourne beaucoup trop vite. Je crois que je saigne moi-aussi, peu importe.
— Tu n'es pas un tueur.
Je tombe sur mes genoux juste à côté de lui. Mes mains viennent encadrer son visage.
— Il doit être arrêté, pas toi.
Ses mouvements ralentissent mais il n'en a pas fini pour autant, il le tient toujours fermement par le col.
— S'il te plait Hakim, je t'aime. Je veux pas te perdre toi aussi.
Il détourne enfin le regard. Ses prunelles sombres plongent dans les miennes.
Puis, il grogne entre ses dents et se redresse, laissant Martin à moitié-conscient sur le sol de l'entrée.
Je me jette dans ses bras lorsque ses doigts viennent effleurer mes cheveux :
— Tu saignes, putain, souffle-t-il, il doit payer.
— Ca va, il faut appeler la police, c'est tout.
Il ne voulait pas me tuer, du moins, pas tout de suite.
— Kam, ce que tu as dit, tu...
Sa main se déplace vers ma joue.
Je souris :
— Tu ne me le feras pas dire deux fois.
Je crois qu'il sourit lui-aussi. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas le temps de vérifier.
Je ferme les yeux quelques secondes le temps que ma vue redevienne normale.
Sauf qu'en ce court espace temps , Martin a réussi à se relever.
Il se jette sur Hakim avec la barre qu'il a récupérée et le frappe beaucoup plus fort cette fois. D'abord à la tête, deux fois, puis dans les côtes.
On n'a pas vraiment le temps de réagir, il perd conscience devant moi alors qu'il reçoit un coup en plein visage.
Je me précipite et saute sur le dos de Martin pour tenter de l'éloigner du garçon.
Mais je n'ai pas assez de force.
Il me fait tomber et s'apprête à continuer son acharnement. Je me redresse et le pousse à nouveau.
— Arrête Martin, je t'en supplie.
Le garçon se retourne enfin vers moi.
Une chose est sûre, Hakim ne l'a pas manqué tout à l'heure.
Il a reçu tellement de coups au visage qu'il est désormais méconnaissable. Ses yeux sont saturés de vaisseaux sanguins, tous explosés. Son nez et ses lèvres sont en sang alors que ses joues ont déjà doublé de volume.
— Tu veux que je m'occupe de toi d'abord?
Il me balance un premier coup dans le ventre. Je tombe à genoux.
— Ma parole, tu les fais tous craquer, c'est fou.
— De quoi tu parles ? dis-je en étouffant un hurlement.
Martin ricane et me toise en croisant les bras.
— Tu fouilles dans mes affaires mais t'as pas tout trouvé on dirait.
Il s'abaisse et se positionne accroupi pour être à ma hauteur :
— Ma pauvre petite Kami. Si t'es toujours en vie, c'est parce que Jassim et Sofyan ont souhaité que tu le sois.
Je ne comprends pas grand chose à ce qu'il raconte. Cela doit se lire sur mon visage car il m'explique :
— Je suppose que tu as le droit de savoir. Ca se passait très mal pour l'hôpital, on allait devoir le fermer. Mon père se serait retrouvé sans boulot et nous aussi. J'ai eu cette idée de faire explosé une partie du bâtiment pour qu'on touche l'assurance, pour qu'on reçoive des dons mais aussi pour attirer du monde jusqu'à nous.
Martin marque une courte pause pour cracher du sang qui devait être, jusque-là, coincé au fond de sa gorge.
— J'ai demandé aux deux frères de m'aider. Ils étaient contre au début sauf que leur famille avait besoin d'argent. Alors, ils ont rapidement changé d'avis. On avait besoin de John aussi sauf que ce connard a refusé. A partir de ce moment là, le plan a été...ajusté. On pouvait pas le laisser en paix alors qu'il aurait pu nous dénoncer à n'importe quel moment.
C'est pourquoi ils ont décidé de le tuer durant l'explosion...
— Evidemment, Jass et Sofyan ne voulaient pas qu'on le touche. Mais je leur ai fait comprendre qu'ils n'avaient pas vraiment le choix sauf s'ils voulaient que tu sois tuée en même temps que ce pauvre geek. John devait être le seul à mourir mais Sky a déboulé de nul part. Elle ne devait pas être en pause à ce moment là. C'est la vie qui a décidé de son destin.
Un rire étranglé vient se perdre au fond de sa gorge.
— Ces deux-là, Ils auraient fait n'importe quoi pour toi. La preuve, Sofyan ne m'avait jamais accusé jusqu'à présent parce qu'il savait que ça se retournerait contre toi s'il le faisait. Ils étaient tous les deux fous amoureux et t'as jamais rien remarqué, c'est triste.
Martin s'avance soudainement et me tire par les cheveux, m'obligeant ainsi à me redresser.
Je me mords la joue pour éviter de hurler, je ne veux pas lui donner cette satisfaction à nouveau, pas maintenant.
J'ai envie de lui sauter à la gorge mais mon corps est comme anesthésié.
Hakim a besoin de moi, il a besoin de soins...
Et moi, je suis incapable de bouger. Je suis soumise à cet homme qui était autrefois un ami.
— Sauf que t'es qu'une petite pute qui a été lui dire de le faire. Il m'a appelé pour me dire que tout était fini ! Tu vas donc trinquer Kami. C'est de ta faute. Pas la mienne !
Il place la barre au-dessus de sa tête, prêt à me frapper à nouveau, plus fort.
Il ne va pas me manquer.
Pourtant, je ne le regarde pas, je ne ferme pas les yeux non plus.
Je fixe Hakim, qui semble endormi à ma droite.
— Adieu Kami.
Je m'apprête à recevoir le coup de grâce.
Faites qu'il ne touche pas à Hakim.
Je rejoindrai bientôt les autres dans un autre monde.
Je suis prête.
....
Sauf que rien ne vient.
J'entends juste un bruit sourd.
Je sursaute quand le corps de Martin tombe presque sur moi. J'ai à peine le temps de reculer d'un pas.
Lana et Idriss se sont jetés sur lui.
Il hurle alors que le rappeur est assis sur son dos, bloquant chacun de ses mouvement avec l'aide de son poids.
Lana tient, comme elle peut, ses jambes qui s'agitent et s'exclame soudainement :
— Oh mon dieu Kami, tu vas bien ? On était inquiet de ne pas voir Haks revenir alors on est venu jeter un coup d'oeil...
— Hakim...
Dire son nom à voix haute agit sur moi comme une décharge.
Je sors de ma torpeur et me précipite jusqu'à sa position.
Il est toujours inconscient.
Il respire mais son saignement à la tête est incontrôlable.
Je me saisis rapidement de tout ce que je trouve, tout ce qui pourrait aider à stopper l'hémorragie.
Mais le sang ne cesse de couler, il y en a beaucoup trop.
— Je t'en supplie, tiens bon.
Puis tout va très vite.
Mes gestes, l'appel passé aux ambulances.
On m'emmène loin de lui.
Et on refuse de répondre à mes questions.
Le vide.
Je m'endors soudainement.
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