Chapitre 44 : Avant que tout se resserre, chaque jour est un secret.
(S-Crew - Labo)
Bon les gars,
Avec le gros bug de Wattpad (qui a failli me causer une crise cardiaque), il est possible que vous n'ayez pas lu le chapitre 43.
Or, il est trèèès important pour la suite.
Voilà, je vous laisse avec ce petit nouveau (en espérant qu'il se publie correctement lol).
Et bonnes vacances à ceux qui le sont (comme moi)...
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De Ken : "Ton discours est vraiment bon ! Faudra que tu me dises comment t'as fait pour trouver de l'inspi, j'en ai bien besoin #kengalère #lalbumestcensésortiravantjuin."
Avec l'approbation du boss, je me sens plus légère.
Enfin, juste un peu.
De un, parce que je n'adresse plus la parole à mon père depuis une semaine.
Et de deux, parce que j'attends toujours l'appel d'Hakim.
Je me déteste, je ressemble presque à une adolescente qui fixe son portable toutes les dix minutes et il y a pas plus primaire comme comportement.
Pourtant, ce que j'ai ressenti quand il m'a embrassé...Je ne sais même pas comment le définir. C'était différent, puissant. Mon coeur a failli explosé à la seconde où ses mains sont venues encadrer mon visage...
Cette nuit-là, il m'a envoyé un message une fois chez lui : "J'espère que ça va avec Pita frites."
J'ai ri avant de lui répondre que l'ambiance était tendue mais que ça m'était complètement égale. Toutefois, j'ai évité de préciser que si j'étais de si bonne humeur c'était parce que j'avais encore le goût de ses lèvres sur les miennes...
Après ça, il s'est contenté d'un petit "Ok, à toute." auquel je n'ai pas répondu.
C'est vrai, j'allais pas envoyer un smiley, si ?
Et le pire dans tout ça, c'est que je ne sais pas où en est sa relation avec Roxanne. Et puis, qu'est-ce que j'attends de lui exactement ?
Tant de questions auxquelles je n'ai pas le temps de répondre.
Parce que je suis une adulte et que des choses bien plus importantes m'attendent dans la vie réelle ...
Je soupire en quittant le bureau des avocats. Le procès approche à grands pas alors on me donne les derniers détails en ce qui concerne mon témoignage.
On est nul part et les semaines défilent beaucoup trop vite...J'ai presque perdu espoir. Alors, à défaut d'avoir trouvé le véritable coupable, j'aimerais avoir un impact positif pour Sofyan et pour la mémoire de mon Jassim.
Ma grand-mère m'attend à l'extérieur. Elle me serre dans ses bras et nous commençons à marcher jusqu'à la maison, l'avantage de ne pas habiter si loin que ça de ce lieu maudit.
Depuis que je suis gosse, je discute avec elle en hindi. Alors, maintenant c'est comme si, dans ma tête, elle parlait français :
— Ma chérie, j'aimerais te proposer quelque chose.
J'attends qu'elle continue, les bras croisés, fixant mes pieds et, de temps à autre, devant moi ( histoire de ne pas foncer dans tous les passants que je rencontre).
— Je t'ai trouvé un job... en Inde.
Cette nouvelle fait battre mon coeur un peu plus vite. Depuis mon retour en France, je prie pour qu'elle m'annonce ce genre de nouvelle. Et pourtant, je ne suis plus très sûre de vouloir fuir.
Le choc ressentit doit se lire sur mon visage car ma grand-mère continue :
— C'est un job d'infirmière pour le BHMRC. Tu as le temps de prendre ta décision ! Je sais que tu as un petit copain maintenant...
— Quoi ?, je m'exclame soudainement en réalisant ce qui vient de sortir de sa bouche, Non non, c'est juste... inattendu.
L'hôpital privé spécialisé dans la recherche. Ce n'est pas rien.
Daadee s'arrête quelques secondes puis place un main réconfortante sur mon épaule :
— Je pense que tu as besoin de t'éloigner de ton père. Je sais qu'il peut être excessif mais son père était lui-même très traditionnel. Il veut ton bien-être et pour lui, tu ne peux être heureuse qu'avec de la discipline et de l'encadrement.
Je le sais tout ça. C'est pour ça que, contrairement à Hakim, je ne peux pas être aussi catégorique le concernant.
— J'aimerais qu'il accepte mes choix et... D'ailleurs, Hakim, il ne voulait pas être méchant, juste me défendre...Je crois.
Elle m'offre alors un regard compatissant, celui qui veut dire " moi je sais, toi non" :
— Oui, il voulait te protéger. Je l'ai vu, sa posture ne trompait pas.
Je n'ai pas le temps de lui demander davantage d'explication.
Car au même instant, mon téléphone vibre dans mon sac. Je le cherche avec entrain et peste, inconsciemment, contre tout mon bordel.
Une fois dans les mains, je découvre que c'est... Lana qui tente de me joindre.
— Allo... je soupire.
— Waw, t'attendais l'appel de quelqu'un d'autre ?
Bien joué Kami, comme d'habitude.
— Non non ! je suis désolée. Comment tu vas ?
Je n'ai plus croisé la jeune femme depuis la nouvelle année. Je me sens un peu honteuse en repensant à tout ce qu'elle a pu faire pour moi.
— Ca va mieux. Je voulais savoir si tu comptais venir à l'anniversaire de Sneaz... ce soir. Le débile a fait ses invitations aujourd'hui et il n'avait pas ton numéro.
— Oui !
En vrai, rester seule me rend dingue et soumise à mes pensées. Et Antoine me manque. Il sera surement là, j'ai besoin de lui parler.
La petite blonde siffle :
— T'as l'air super motivée, c'est cool. Je t'envoie les différentes informations par message. A tout à l'heure !
Je la salue et raccroche, reportant mon entière attention sur la femme la plus importante à mes yeux.
****
— Tu vas où comme ça ?, m'implore Danna, Je m'ennuie ! Laisse-moi venir avec toi.
Depuis qu'elle est maman, ma grande soeur ne cesse de me supplier de l'emmener avec moi en soirée. Salil s'occupe presque tout le temps du bébé, comme si Danna était en pleine crise existentielle et qu'elle n'était même capable de réfléchir un temps soit peu à ce qu'elle a toujours désiré par le passé.
— C'est hors de question. Tu n'as qu'à demandé aux jumelles et à Jimmy et Elsa de sortir avec toi.
Pour moi, ils sont toujours d'un ennuie mortel mais Danna avait l'air toujours les apprécier cet été.
Je m'apprête à passer la porte quand elle s'écrie :
— Tu m'as jamais présentée Nekfeu !
J'opte pour l'ignorance face à ce comportement enfantin.
Mais, en réalité, j'aurais du me poser plus de questions.
****
Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour trouver la rue indiquée par Lana un peu plus tôt dans la journée.
Arrivée devant le portail, Doums me répond à l'Interphone. Je me contente de dire qui je suis et le garçon m'ouvre dans la seconde en ajoutant :
— Je te prépare un spliff ma belle.
Ca, c'est une très bonne nouvelle.
Je me précipite à l'intérieur et rejoins la bande avec qui je passe mes meilleures soirées. Hugz m'offre un sourire en coin avant de replonger dans ses pensées, le regard tourné vers son gobelet en plastique. Deen a ramené une nana. Je suppose qu'il s'agit de Marie. Ils discutent tous les deux et le marseillais est déjà en train de joué de son numéro de charme à coups d'anecdotes et de regards séducteurs. Doums, Eff et Ivan, quant à eux, rient alors que le premier me tend mon dû.
— Merci, tu gères grave.
— Tu peux le dire que je suis le meilleur.
Je jette un regard autour de moi à la recherche d'Antoine mais il est introuvable. Lana est près de la cuisine, plongée dans une discussion qui semble très sérieuse avec Théo alors je n'ose pas les déranger pour l'instant.
Je m'apprête à tirer une taffe quand quelqu'un arrive derrière moi et me pique mon précieux cadeau.
— Mais ça va pas la tête ?
J'ai à peine le temps de remarquer que le joint retourne dans les mains de son propriétaire initial avant d'être tirée, moi-même, à l'autre bout de la maison. Je me retrouve alors plaquée contre le mur de ce qui semble être une salle de bain.
— Je veux pas que tu sentes cette merde.
Hakim a déposé ses mains sur mes hanches. Il a toujours un regard très sérieux lorsqu'il m'examine de la tête aux pieds.
— Pourquoi ?
— Parce que je préfère faire ça...
Le rappeur dépose un rapide baiser sur la commissure de mes lèvres.
— Ou ça....
Un deuxième, un rien plus long. Mon ventre se tord mais je ne bouge toujours pas, faisant mine d'être toujours en colère après lui pour ce qu'il vient de faire en entrant dans le salon.
— Quand t'as pas fumé avant.
Le garçon m'offre un sourire un peu moqueur. Ca me rappelle celui qu'il avait quand je suis tombée dans la piscine chez Doums ou quand il m'a obligée à porter cette horrible combinaison de panda.
Tous ces événements me semblent si lointain désormais...
Mes mains viennent rejoindre sa nuque et, quelques secondes plus tard, je me glisse sur la pointe des pieds pour atteindre, à mon tour, ses lèvres. Je lui ôte, à la même occasion, sa casquette dont la visière m'empêche de profiter pleinement de ce moment.
C'est à ce moment là que je réalise à quel point il m'a manqué, bien plus que je ne l'aurais envisagé.
Mais ça me ramène à un autre point...
— Dure semaine ?
Je ne suis pas ce genre de nana qui va lui dire texto : Mec, j'attends toujours ton putain d'appel.
— Ouais, on a charbonné comme des oufs et j'avais un truc à régler aussi.
— Un truc à ....
Il me coupe dans mon élan en déposant quelques baisers le long de mon cou avant de remonter vers ma bouche qu'il embrasse avec envie.
C'est officiel, Hakim Akrour me rend dingue.
Et alors que son étreinte se raffermit, trois légers coups à la porte nous rappellent que nous ne sommes pas seuls dans cet appartement :
— Kami, je sais que t'es là. Faut que tu viennes vite.
Le rappeur peste en silence contre sa belle-soeur.
Qu'est-ce qu'il peut y avoir de si urgent ce soir ?
— Ta soeur est là.
Une bombe lâchée. Hakim comprend également où est l'urgence. Il s'écarte et me laisse sortir la première, pour ne pas éveiller les soupçons.
— Comment est-elle rentrée ? je demande.
— Je crois qu'elle a dit qu'elle venait pour l'annif de Sneazz alors Doums ne s'est pas posé plus de questions.
Nous prenons la direction du salon où ma très chère Danna remplit déjà son verre de l'étrange cocktail réalisé avec soin par l'hôte de la soirée.
— Je rêve ou tu m'as suivi ?
Je ne lui laisse pas le temps de réagir et l'empoigne, l'obligeant ainsi à me regarder.
— Tu m'as pas vraiment laissé le choix !
Est-ce un rêve ou ma soeur est-elle réellement atteinte d'un baby blues ?
Je pense avoir été brutale dans mon geste car la majorité des invités ont cessé de parler. Mohammed et Alpha se sont rapprochés ainsi que Deen et toute sa bande. Lana est toujours à ma droite, prête à bondir si je lui demande de le faire. Idriss et Théo nous observent de loin.
— Ca fait des mois que tu sors avec un rappeur et tu refuses toujours de me présenter Nekfeu. ajoute-elle d'une voix criarde.
Voilà pourquoi je voulais absolument qu'elle reste loin de ce groupe. Il faut qu'elle se taise.
Je tente de la faire bouger vers la sortie mais Danna a, étonnement, plus de force que moi.
— Je t'avais dit qu'elle sortait avec Flav. pense murmurer Eff.
— N'importe quoi. Elle aurait pas parler de lui en terme de rappeur, ça fait des années qu'il fout plus rien à ce niveau là. lui répond Ivan comme si c'était une évidence même.
Ma soeur me repousse soudainement et se tient droite comme un "I". C'est quand Ken vient se positionner à ma gauche que je comprend ce soudain changement dans sa posture :
— Nekfeu. C'est un honneur. s'exclame-t-elle en rougissant.
S'il y a bien quelque chose que le grec déteste, c'est ce genre de comportement vis-à-vis de sa célébrité.
Il se contente de passer une main dans sa tignasse folle tout en lui souriant maladroitement.
Danna s'approche un peu plus, ses yeux sont remplis d'étoiles :
— Je t'écoutais il y a quelques années. T'imagines, Hakim passe certaines soirées avec nous à la maison depuis des mois et ils ont toujours refusé de me présenter à toi ces deux-là.
Que quelqu'un la fasse taire putain.
Quand elle termine sa phrase, c'est un peu comme si je n'étais plus capable de réfléchir avec efficacité. Les gars ont l'air soit surpris soit étrangement joyeux. Seuls les membres du Crew-S semblent comprendre ce qui se passe réellement.
Et je ne sais pas quoi faire de ça. Peut-être, puis-je insinuer qu'elle a abusé des bonnes choses ce soir et que tout ça n'est qu'un pauvre malentendu ? Pour ensuite la balancer dans un Uber avant de l'attacher aux barreaux de son propre lit pour qu'elle ne puisse plus venir m'emmerder ici ?
Oui, c'est la bonne solution.
C'est alors qu'une voix que je souhaitais ne plus jamais entendre résonne, tout à coup, derrière ma soeur :
— Hakim, avec elle ? N'importe quoi, il sort avec moi depuis des semaines.
Le visage de Danna se décompose.
Pour ma part, c'est comme si je recevais un coup en plein coeur.
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