Chapitre 40 : C'est l'équipe, fais péter les baffles.
(Deen Burbigo - Ma bande)
Hey,
Est-ce qu'on peut appeler ça un double-update ? I dont Know.
Mais n'oubliez pas le chapitre 39 ;).
----
En arrivant sur place, mon première réflexe consiste à rejoindre Antoine pour, au final, ne pas lui lâcher les baskets de la journée. En réalité, j'évite surtout Lana... Parce qu'elle est souvent entourée de Théo ou Idriss et donc, par conséquent, d'Hakim et de sa nana.
Avec quelques gars et les collègues de La petite blonde, nous avons décidé de dîner en bord de mer avant de rejoindre les autres pour la soirée.
Eff, Doums et Ivan sont, depuis le début du repas, partis à la chasse aux maîtresses d'école. Seuls Antoine et Deen restent étonnement distants avec ces demoiselles qui semblent pourtant apprécier l'initiative (même si, selon moi, Eff s'y prend très très mal).
Deen est assis juste en face de moi et savoure, d'une fourchette assurée, son steak et ses frites. Ses yeux sont cachés sous ses lunettes de soleil mais son portable, planqué sous la table, ne passe pas inaperçu :
— A qui t'envoies tous ces textos ?
Le rappeur relève la tête subitement et commence à jouer avec ses sourcils :
— Qui te dit que j'écris des textos ?
Antoine, à qui la scène n'a pas échappé non plus, répond pour nous deux :
— T'as filmé tes plats mais t'as rien mis sur Instagram donc tu as dû envoyer ces vidéos en privé. Puis, t'as l'air franchement ailleurs.
Deen passe une main dans ses cheveux avant de se rapprocher un peu plus comme s'il allait nous raconter une histoire :
— Bon les jeunes, vous en parlez à personne. Promis ?
Flav lève les yeux au ciel. Ils sont nés la même année mais Deen se considère toujours comme le vieux singe de la bande.
— Promis. réponds-je.
— Ok... J'ai rencontré une nana et elle me plait pas mal.
Deen nous raconte alors dans les grandes lignes sa rencontre avec Marie. Il parait qu'ils rient beaucoup tous les deux et ça, c'est super important pour lui. Le garçon semble déjà accro mais il ne s'est encore rien passé entre ces deux-là. Grand-père a peur de faire n'importe quoi en se précipitant bêtement, surtout que sa réputation de dragueur invétéré n'a pas échappé à sa demoiselle. En tout cas, moi ce que je remarque, c'est qu'il préfère être seul ce soir, pas comme ses copains.
Sur le chemin du retour jusqu'à la maison, je me tiens un peu à l'écart avec Antoine, profitant de la sensation fraîche mais agréable de l'eau sur mes pieds nus.
— Elle est cool Lydia. Tu trouves pas ?
Le blond acquiesce :
— Je vois où tu veux en venir. Je n'irai pas la draguer .
— J'ai rien dit, je m'exclame sur la défensive, mais c'est la nouvelle année... Amuse-toi !
Mon ami fixe ses pieds durant quelques secondes avant d'accélérer subitement.
— Arrête. Je vois pas pourquoi je devrais m'amuser si toi tu te le fais pas. C'est trop facile sinon.
C'est alors que la maison apparait devant nous. Un petit groupe se trouve à l'extérieur, fumant des joints et buvant quelques bières. Louis fait partie de la bande et, lorsqu'il m'aperçoit, me fait signe de le rejoindre.
— T'en fais pas. Je compte bien m'éclater ce soir.
****
Je crois que je suis un peu défoncée. Je ris beaucoup trop facilement aux blagues de Moh alors qu'elles ne sont pas si drôles que ça. Louis, dont la jambe s'est retrouvée subitement collée à la mienne, tente toujours de gagner son pari en me faisant écouter quelques prods qui ne me conviennent toujours pas.
Alpha, Ken et Hakim viennent nous rejoindre. Mon corps se braque à la seconde où ce dernier s'installe sur le petit banc, juste en face de nous. Les bras croisés, il discute avec ses amis quand Lo' déclare.
— Je laisse tomber. Tu n'aimeras jamais ma musique... Mais dis moi, t'as déjà écouté le travail de Flav ?
Je réalise à ce moment là que je suis une amie indigne qui n'a jamais pris la peine d'écouter 1995...
— Pour être tout à fait honnête, non.
Un sourire satisfait se dessine sur son visage :
— On va rattraper ça.
Louis se connecte à son compte Spotify et lance une première chanson :
"Je me sens libre dans mon indépendance. Avec mon esprit de renégat.
Rappant des rimes dingues dès l'enfance.
Nique vos équipes de relégables."
— C'est moi ça ! annonce fièrement Mohamed en prenant une nouvelle gorgée de son soda sans sucre.
Je dois dire que c'est plutôt agréable à écouter, surtout le couplet de Ken, à la fois puissant et idéal pour terminer la chanson sur une note parfaite.
— Ca, c'est cool. Même la prod'.
En prononçant ces mots, je pensais le narguer. Mais son sourire s'agrandit davantage et Alpha se lève précipitamment pour lui taper dans la main :
— Je t'avais dit qu'il fallait se la jouer ainsi ! Elle s'y connait pas en rap.
Que suis-je censée comprendre ?
— T'as perdu ma belle, ajoute Louis, c'est moi les prods de 1995. Désolé.
Pourquoi ne suis-je pas fichue d'écouter Antoine quand il me raconte ses histoires de groupe ?
Le garçon se rapproche un peu plus près de mon cou quand il murmure :
— Je sais pas encore ce que je vais faire de toi.
Je suis prête à lui répondre quand Roxanne fait son grand retour, une bière dans chaque main. Elle en tend une à Hakim avant de s'installer sur ses genoux. Elle lui murmure quelque chose à l'oreille et les doigts du rappeur viennent se perdre dans son dos, sous son t-shirt.
L'alcool c'est mauvais pour les sentiments. Parce que ça fait longtemps que je n'ai pas eu aussi mal. Les voir se tripoter est une chose, mais voir Hakim faire des allers et retours avec ses ongles le long de sa colonne vertébrale, me donne envie de gerber.
Le rappeur a toujours ses yeux rivés droit devant lui. Je sais que nous sommes dans son champ de vision. Alors, je me sens obligée de m'approcher à mon tour du beatmaker pour lui murmurer à l'oreille :
— Si tu veux, on peut aller dans une chambre.
Je jurais que le garçon rougit à cet instant alors qu'Hakim fronce les sourcils, comme s'il essayait d'entendre ce que j'avais à dire à son ami. Comme unique réponse, Louis se lève et me tend sa main que j'empoigne lorsque nous prenons la direction de la maison.
En passant par le salon, mon regard croise celui d'Antoine, désapprobateur, peut-être même déçu. Mais je lui fais comprendre qu'il ne doit rien dire, pas maintenant.
Je suis Kamilah Singh. Et cette Kamilah couche souvent avec des personnes juste pour le plaisir, elle ne revoit jamais deux fois la même personne et cette situation lui convient parfaitement depuis des années.
Pourquoi changer ce que je suis ?
Nous montons les marches quatre à quatre. Mon coeur bat à tout rompre et mon ventre se tord.
Une fois dans la chambre, Louis ferme la porte derrière lui. Je m'appuie contre le mur alors que ses mains viennent agripper ma taille.
Son visage est maintenant si près du mien que son souffle glisse sur ma peau.
Entre autre temps, je lui aurais déjà sauté au cou. Mais quelque chose m'en empêche... Je ne suis plus sûre de rien.
— Tu veux que je t'embrasse ?
Oui. Evidemment que oui.
— Je...
Mes yeux se ferment alors que les larmes commencent à couler le long de mes joues.
Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas m'arriver à moi.
Mon corps réagit pourtant à sa poigne, il veut que je me laisse aller...
Moi aussi, je le veux.
— Je suis désolée, je peux pas...
Voilà les mots qui sortent de ma bouche, à l'opposé de ce que je me répète inlassablement.
Louis recule instantanément. Son visage n'exprime plus que de l'incompréhension et moi je suis morte de honte.
Je m'empresse de quitter cette maison dont la chaleur m'étouffe subitement. En repassant par le salon, j'empoigne une bouteille de Martini blanc qui traine sur la table et prends la direction de la plage.
— Wesh Kami, il est où Lo ? me questionne Ken.
Mais je ne m'arrête pas. Je commence à courir vers la mer. J'ôte mes chaussures et tombe à genoux. L'eau me chatouille les jambes alors que je tente de ne penser à rien d'autre qu'à cette sensation glacée contre mon épiderme.
Ne penser à rien d'autre qu'au bruit des vagues.
Ne penser à rien d'autre qu'à ce moment de calme et de solitude.
Ne penser à rien d'autre qu'Ha....
Putain.
J'ingurgite une grande quantité de Martini tout en me redressant.
Et alors que je m'apprête à avancer, alors que mes épaules ne demandent qu'à rejoindre, elles-aussi, les eaux, une voix résonne dans l'obscurité de ce 31 décembre :
— Kami, arrête ça.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top