Chapitre 11 : A la piscine avec mes gars, c'est ça l'bonheur de vivre.
(Nekfeu - U.B)
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— Wesh les gars, vous allez me le payer !
Idriss est, déjà, sur le dos de Ken. Il tente de le maintenir quelques secondes sous l'eau mais le garçon ne se laisse pas faire pour autant.
Quant à Lana, elle rit énormément tout en les implorant d'arrêter leurs enfantillages. On reconnait la maitresse d'école qui tente de séparer ses élèves lors d'une bagarre sans intérêt.
Moi, je bouille à l'intérieur.
Hakim me scrute toujours. Je peux lire une certaine satisfaction sur son visage. Il se régale de me voir dans un état proche de la crise de nerf.
Et bien que je meurs d'envie de rejoindre Idriss et de l'aider à noyer le grand Nekfeu une bonne fois pour toute, je décide, plutôt, de retrouver la terre ferme.
C'est quand je sors de l'eau que tout le monde semble, enfin, réalisé que je suis toujours habillée.
Ma combinaison me colle au corps. J'ôte rapidement mes talons et les balance dans la pelouse avant de me placer face à Doums, qui rit toujours à chaudes larmes.
— Elle est où la salle de bain ?
Le rappeur m'indique la direction à prendre. Il essaye de garder son sérieux mais c'est peine perdue. Je lève les yeux au ciel et me précipite vers la maison.
Dans le reflet de la baie vitrée, j'aperçois Lana qui trottine derrière moi.
— Eh ! Faites gaffes au carrelage les meufs ! s'exclame Doums qui semble, soudainement, s'inquiéter pour l'état de sa maison.
Lana se stoppe et saisit une serviette dans son sac.
Pour ma part, il peut aller se faire foutre.
Je me précipite à l'intérieur et laisse des traces de pas sur le sol de la cuisine, puis du salon et enfin sur les marches d'escaliers menants à l'étage.
De toute façon, je n'ai pas de serviette et encore moins de vêtements de rechange.
Cette vérité me frappe quand je m'examine dans le miroir de la salle de bain.
Je fouille dans les placards, toujours à la recherche d'un sèche-cheveux mais, comme je pouvais m'y attendre, il n'y en a pas ici.
Je me saisis d'une serviette Winnie L'ourson, devant appartenir à un enfant en bas âge et tente d'essorer mes cheveux tout emmêlés.
Je sursaute quand quelqu'un frappe à la forte :
— Kami ? C'est Lana. Ca va ?
Je fixe toujours mon reflet dans le miroir. L'Inde me manque tellement.
— Je sais que c'est toi. T'es pas obligée de te présenter à chaque fois.
La petite blonde prend ma réponse comme une invitation à entrer et me sourit timidement.
— Je suis désolée... souffle-t-elle.
C'est pas sa faute. Pourtant, c'est plus fort que moi quand je lui réponds :
— Sans blague ? T'es censée me donner des infos sur Jass, mais non, tu m'emmènes à une putain de soirée avec des gens que je connais pas et tu retardes notre échange en allant t'envoyer en l'air avec ton mec qui aurait bien besoin d'aller chez le coiffeur !
La mine de Lana se décompose :
— Je me suis pas envoyée en l'air ! Qui t'a dit ça ?
Je ne lui réponds pas. Elle prend une grande inspiration avant de s'exprimer d'une voix sereine :
— Je vais te chercher un maillot de bain, tu ne peux pas rester dans ces vêtements.
J'ai descendu son mec et elle arrive encore à être gentille avec moi. Je crois qu'elle tient beaucoup trop à mon affaire que pour défendre Idriss ce soir.
Putain, je vais presque culpabiliser maintenant.
— Non Lana, pas de maillot. Tout sauf ça... J'ai besoin d'un vêtement long, quelque chose qui m'arrive au moins à mi-cuisses.
Je peux lire dans ses yeux qu'elle ne me comprend pas.
Et c'est normal. Il fait super chaud, les possibilités sont limitées, je ne suis pas complexée par mon poids et j'ai de longues jambes... Pourtant, je refuse toujours de me déshabiller.
Lana s'apprête à me questionner. Je ferme les yeux et lui fais signe de partir.
Je ne parlerai pas, à personne.
Une fois seule, j'attache mes cheveux au-dessus de ma tête avec un élastique et tente d'effacer avec énergie le maquillage ayant coulé le long de mes joues.
C'est alors que quelqu'un entre dans la pièce sans frapper. Je pense qu'il doit s'agir de Lana, mais une ombre bien plus grande se dessine près de la porte.
Evidemment.
Je me retourne rapidement pour qu'il ne puisse pas regarder ma nuque. Je détache mes cheveux sous le regard méfiant du garçon.
— Si c'est pour encore te foutre de ma gueule, tu peux partir merci.
Les lèvres pincées, Hakim me balance un t-shirt à la figure.
Je l'attrape à la voler et constate qu'il s'agit d'une fringue de la collection "Seine Zoo Record", semblable au pull noir que portait Lana lors de la soirée chez Théo.
— C'est Lana qui t'envoie ?
Il hausse les épaules.
— Elle me rendait ouf à courir partout à la recherche d'un truc assez long pour toi.
J'ai l'impression qu'il a encore quelque chose à me dire mais il se contente du silence.
Je sais qu'il me croit folle, il m'a vu péter un câble quand j'ai refusé de me déshabiller devant lui.
Mais au moins, ce garçon ne pose pas de question. Il se contente simplement des faits.
— C'est à qui ce t-shirt ?
— Je préférais quand tu savais pas parler français et que tu la fermais.
Hakim me balance, ensuite, une jupe noire et moulante :
— C'est à Lana. Tu lui rendras plus tard. ajoute-t-il en claquant la porte derrière lui.
Je me change rapidement, brosse mes cheveux et observe mon reflet une dernière fois.
La jupe est assez courte mais elle cache, en partie, le dessus de ma cuisse alors je m'en contenterai.
Je m'apprête à descendre les escaliers quand j'aperçois Hakim avec une très belle nana. Il est appuyé contre la rambarde. Quant à la brune, elle a pris possession sur la première marche. Elle cherche à le dépasser, comme si c'était une façon pour elle de le dominer.
Je ne suis pas curieuse mais ils semblent en pleine conversation et je n'ai pas envie de les interrompre en passant devant eux. C'est pourquoi je m'arrête quelques instants.
— Tu veux passer à la maison après la soirée ? demande le rappeur sûr de lui.
— Sérieusement Mekra ? Tu n'essayes même pas de mettre les formes ?
A quoi bon mettre les formes ? Il veut juste s'envoyer en l'air si tu n'as pas encore compris ma pauvre fille.
— Rox... Je vais pas te dire des bullshits. Tu viens ou pas ?
La brune est très jolie. Elle est grande, sportive et porte un bikini rouge mettant en évidence son bronzage naturel. Son regard est perçant et ses cheveux lisses lui tombent sur les épaules. Ses traits sont assez fins alors des tâches de rousseur se dessinent sur ses pommettes. Quant à son maquillage, il est presque inexistant si on ne tient pas en compte ses sourcils dessinés à l'extrême.
C'est un bon partie, je le comprends.
— Tant que tu ne feras pas d'effort, c'est hors de question.
Puis, elle tourne les talons, laissant Hakim dépité.
Le garçon grogne et je dois dire que c'est à mon tour d'être satisfaite du spectacle.
Le Karma ne me laisse jamais tomber.
Je descends les marches tout en l'applaudissant
Sa mâchoire se serre lorsqu'il m'aperçoit :
— Tu veux quoi ?
— Rien. J'admirais juste tes talents de drague. C'est vrai que tu les fais toutes tomber, tu n'avais pas tord.
J'ai touché son égo. Ses poings se referment et il commence à s'éloigner vers la sortie.
— Si tu veux un conseil, n'hésite pas à demander. Je suis là pour ça.
— Ta gueule.
Je pourrais l'emmerder avec ça toute la nuit.
Mais alors que nous allions rejoindre les autres à l'extérieur, Lana entre dans la maison, suivie de près par Ken, Théo et Idriss.
Je dévisage le premier. Après tout, il est responsable de mon état.
— Ah tu as trouvé des vêtements. C'est ma jupe ça non ? s'exclame soudainement Lana.
Attends, il m'a donné ses affaires sans lui avoir demandé la permission ?
— Je... Enfin...
La jeune femme balaye la pièce d'un geste de la main :
— C'est rien, j'en ai pas besoin. J'allais justement t'apporter une robe. J'ai pris plusieurs vêtements dans mon sac. , dit-elle en pointant la petite tunique à bretelles qu'elle porte désormais, Sha vient de m'envoyer les informations par mail, tu viens ?
Elle est excitée comme une puce.
Nous nous dirigeons vers la chambre de Doums, à croire que nos discussions prendront toujours place dans la chambre d'un rappeur.
C'est alors qe j'ai un geste de recul.
Hakim nous a suivi.
Les autres membres du groupe semblent aussi surpris que moi.
— Heu, Haks... T'as changé d'avis ? T'as une maladie grave ou quelque chose dans ce genre là ? tente Théo en s'approchant de son ami, comme pour vérifier qu'il s'agissait de la bonne personne.
— Nan. Je surveille vos conneries, c'est tout.
Le visage de Lana s'illumine soudainement :
— J'adore cette soirée piscine, c'est la meilleure idée que Doums n'ait jamais eue.
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