Chapitre 54

J'émerge doucement de mon sommeil, les souvenirs d'hier soir déjà en tête, et je souris. Un bras s'enroule autour de moi, j'ai le dos collé contre le torse de Caleb. Celui-ci vient embrasser mon épaule nue, et je ne cesse de sourire.

_ J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais, souffle t-il à mon oreille.

Je roule sur le dos pour pouvoir admirer le visage du Particulier. Un magnifique sourire orne ses lèvres rosées, quelques boucles de ses cheveux noirs tombent sur son front, ses yeux vairons sont ancrés dans les miens. Je ne l'avais jamais vu aussi clair, sans tourments ni colère. Il semble si paisible à cet instant précis, juste heureux... il est magnifique. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau. La beauté, les gens pensent souvent au caractère physique, certes, ça compte, mais il y a tellement plus. La personne en elle même, ce qu'elle est, ce qu'elle est capable d'accomplir... et être quelqu'un de bien fait selon moi partie des critères de beauté. Caleb est quelqu'un de beau, il est à mes yeux absolument magnifique.
Je glisse ma main sur sa joue et la caresse doucement, le Particulier se penche un peu plus vers moi.
Nos lèvres se touchent mais quelqu'un entre dans la tente.

Caleb relève la tête en grognant, tandis que je resserre ma prise sur la couverture autour de mon corps, Caleb ne bouge pas, cachant mon corps à celui qui vient de rentrer.

_ Je vois qu'on s'est amusé ici ! lance Thomas taquin.

Mon visage est sûrement rouge écarlate. C'est horriblement gênant.

_ Qu'est-ce que tu veux ? grogne Caleb.

Il tourne la tête vers celui-ci. Je peux entendre mon ami ricaner doucement.

_ Préparez-vous, Mark vous attend.

Il quitte la tente, un long soupir s'échappe de mes lèvres. Je me redresse pour me retrouver assise, forçant le Particulier a faire la même chose pour finir par se lever. Il enfile rapidement ses vêtements avant de me donner les miens.
Debout et enfin vêtue, je regarde Caleb et la seule chose que je vois, c'est lui se faisant prendre par les soldats de Cort. Comme la dernière fois.

_ Promets moi que tu ne feras rien de stupide.

Le Particulier se redresse et se tourne vers moi, les sourcils froncés, il affiche une expression confuse sur le visage.

_ La dernière fois, ils ont réussi à t'enlever, je ne veux pas que ça se reproduise... qui sait ce qu'ils pourraient faire la prochaine fois...

Son regard s'adoucit. Il avance lentement vers moi, et glisse sa main sur ma nuque.

_ Je te le promets, Ad'.

Il pose ses lèvres sur mon front.

_ Je veux que tu me fasses cette même promesse.

Ses lèvres quittent mon front pour pouvoir me regarder dans les yeux.

_ Promis.

***

Mark avait tout prévu, évidemment Caleb avait été informé de la mission, sans qu'il puisse m'en parler tout de suite.
Nous avons deux véhicules du Cort, servant à transporter les prisonniers, deux infiltrés pour chauffeurs, ils connaissent donc bien la prison dans laquelle nous allons. Caleb m'a dit qu'ils se sont mis d'accord avec plusieurs refuges pour qu'ils attaquent chacun une prison le même jour. Ils veulent marquer le coup.

Je suis maintenant équipée d'un uniforme de garde, ainsi que Liam, mon frère et Maélis. Ils ont jugé bon de nous donner ce rôle étant donné nos passés communs avec le Cort...
Caleb, Thomas, Caroline, Sam et Elliot sont eux équipés de vêtements de prisonniers, une combinaison grise, menottes aux poignets, ils embarquent trois dans les mini bus. Je monte à mon tour et m'installe sur un siège à l'avant du bus vite suivie de mon jumeau, tandis que mon meilleur ami va s'asseoir au fond avec Maélis.

Nous détenons tous les quatre la même posture, preuve de nos antécédents dans l'armée, la même manière de tenir son arme, là tête haute. On ne se débarrasse pas aussi vite de ces habitudes.

Le bus démarre.

Mes yeux se tournent vers les Particuliers derrière moi, ils ont tous sur la bouche un dispositif sophistiqué, attaché avec une clés à l'arrière de la tête, les empêchant de parler et qui recouvre la moitié du visage. En théorie, les menottes qu'ils ont autour des poignets les affaiblissent, envoient un sorte de sédatif. Évidemment là ce n'est pas le cas.
Mes yeux croisent ceux de mon Particulier et un léger sourire s'étire sur mes lèvres pour le rassurer. Il n'a pas besoin de parler pour que je sache ce qu'il pense, il est inquiet.

_ Bon il se passe quoi entre toi et Caleb ?

Mon frère s'est penché vers moi, un sourire au coin des lèvres, évidemment mes yeux se posent sur lui. Il le sait, pourquoi il pose la question ? Du moins je suis persuadée qu'il le sait déjà. Il veut me me mettre mal à l'aise, l'idiot.
Mon regard devient sévère pour lui faire comprendre de la fermer, il pouffe.

_ Quoi ? C'est une simple question.

Il jette un coup d'œil à Caleb, le faisant aussi tourner les yeux, il nous regarde déjà, et je suis persuadée qu'il sourit derrière son masque. Il a tout entendu, comme les autres ont dû entendre.

Et merde.

Mon frère rigole un peu plus fort en me voyant rougir. Mais quel crétin !

_ Tu la fermes, dis-je le plus durement possible.

Il ricane encore, je le frappe alors, il lève les mains en l'air.

_ C'est bon j'arrête ! Rit-il.

Le silence retombe une fois mon jumeau calmé. La route défile sous nos yeux, plus personne ne parle. Je peux sentir leur inquiétude jusqu'ici, ce n'est pas rien d'attaquer une prison, mais c'est pas tellement ça qui est inquiétant, nous sommes préparés. Non ce qui fait peur c'est ce qui va se passer après.
Personnellement, je suis terrifiée, je ne peux pas m'empêcher de penser lorsque je regarde une des personnes présentes ici, me dire que si ça trouve demain elle ne sera plus là, et que ça ne serait pas arriver si j'avais fermé ma gueule.

J'avale difficilement ma salive, mon coeur s'affole et se serre sous toute cette pression.

_ Tu pense que ça en vaut la peine ? Demandé-je, peux assurée.

Mes paroles traduisent ma remise en question, toute mon inquiétude.
Lucas pose ses yeux sur moi, les sourcils froncés.

_ De quoi parles-tu ?
_ De tout ça, pas seulement ce que nous faisons là maintenant, mais aussi tout ce que nous avons fait jusque là.

Mon frère me regarde, d'abord silencieux, il cherche ses mots.

_ Tu regrettes ?

Je tourne vivement la tête vers lui.

_ Non, dis-je catégorique.
_ Mais ?
_ Mais, soupiré-je, je ne veux pas voir d'autres personnes mourir...

Lucas attrape doucement ma main et la serre, un sourire bienveillant aux lèvres.

_ C'est le risque à prendre pour notre liberté. Les choses ne pouvaient pas rester ainsi indéfiniment, beaucoup de gens meurent avec ce système, le Gouvernement ordonne des exécutions qui n'ont pas de sens. Tu crois que c'est mieux comme ça ?

Je secoue la tête.

_ Il y aura des morts, c'est comme ça dans une guerre, mais au final vaut mieux ça que ne rien faire du tout, ça serait pire. Et si je dois mourir, je veux le faire en me battant pour ce que je veux plutôt que d'attendre que ça arrive.

Je lui souris doucement en guise de remerciement.

_ Tu ne vas pas mourir.
_ Aucun risque ! Avec toi pour couvrir mes arrières ça risque pas d'arriver de si tôt !

Il me fait un clin d'œil et je ris doucement. Je serra sa main dans la mienne, il a raison, il faut vraiment que j'arrête de me remettre en question par rapport à ça.
C'est ce qu'il faut faire.

_ On arrive, prévient le chauffeur.

Mes yeux se posent sur la route face à moi. Un mur nous fait déjà face, nous empêchant de voir la prison, le système de sécurité et informatisé, il y a tout de même des gardes sur les tours, mais pas à l'entrée. C'est pas pour autant qu'il faut croire que ce système est négligeable, au contraire, il faut y faire très attention.

Le bus s'arrête, le chauffeur montre sa carte à la caméra, un bruit sonore, la porte de métal s'ouvre en coulissant. Je tourne ma tête vers Thomas, mon ami me fait signe de la tête pour me dire que c'est bon. Le Particulier use de ses pouvoirs pour que nous soyons méconnaissables.
Je regarde mon frère et prends une grande inspiration, on se lève.

Nous descendons du bus, accueillis par le directeur de la prison et quelques gardes. Bien habillé, ses cheveux blancs et sa moustache témoignent de son âge avancé. Lucas et moi savons quoi faire.

_ Enfin vous voilà ! Gronde le directeur.
_ Nous avons quelques difficultés en route, rien de bien grave, tous les prisonnier sont là, lui assuré-je.
_ Bien.

La gardes montent dans le bus pour faire sortir les Particuliers, ils leur agrippent violemment les bras et les font sortir pour ensuite les mettre en rangs dehors.
Lucas et moi sommes de chaque côté des portes du bus, du coin de l'œil je vois le deuxième bus se vider aussi, Mark y descend en tant que prisonnier. Caleb sort à son tour, ses yeux vairons croisent les miens.

_ Venez avec moi, je veux que vous m'en disiez un peu plus sur les problèmes rencontrés en chemin, me dit le directeur.

Celui-ci commence à marcher vers les rangs des Particuliers, face au bâtiment. Je lui emboîte le pas, c'était pas prévu, ça. Du coin de l'œil je vois Lucas nous suivre. Le directeur s'arrête brusquement, regardant Lucas d'un air supérieur.

_ Est-ce je vous ai demandé de nous suivre ? Dit-il autoritaire.

Mon cœur cogne plus fort, il semble que je vais devoir improviser. Je jette un œil aux Particuliers, certains regardent déjà la scène, dont Caleb.

_ Vous restez ici, aidez donc à la vérification des identités des prisonniers.

Il serre la mâchoire et me fait signe de le suivre. Sans aucun autre coup d'œil, c'est ce que je fais. Nous entrons dans le bâtiment, là où je suppose sont les bureaux. Le couloir est long et silencieux, Mark m'a montré une carte du bâtiment, si je m'en souviens bien le centre de contrôle est pas loin, au fond du couloir.

Le directeur s'arrête et ouvre une porte, il passe avant moi. Parfait.

Avant qu'il est le temps de se retourner je ferme la porte et lui assène un coup derrière la tête. Il s'écroule.
Une bonne chose de faite. Je lui prends son badge.
Je sors vite du bureau et tout en paraissant là plus naturelle possible, je traverse le couloir. Je passe le badge sur le détecteur, une lumière verte s'allume et la porte s'ouvre.

Sans entrer à l'intérieur, je prends une grenade, la dégoupille et la lance dans la salle. De la fumée blanche en sort, j'entends déjà tout le monde tousser, rapidement je me cache derrière la porte, ils ne tardent pas à tous sortir, tous désorientés, je remonte mon tee-shirt jusqu'à mon nez en guise de masque et entre rapidement.

Sans regarder s'il y a encore du monde, je me précipite sur les ordinateurs. Mes yeux me piquent, ma gorge me démange. Heureusement que je sais comment faire, en quelques clics, toutes les cellules s'ouvrent.

J'ai réussi. Les Particuliers sortent, et l'alarme retentit.

Soudain, une personne derrière moi m'empoigne et me fait valser dans la pièce. Je tombe lourdement sur le sol, un cri de douleur s'échappe de mes lèvres, tout mon corps est retombé sur mon bras.
Je ferme durement les paupières pour empêcher les larmes de couler.

_ Toi !

Le garde s'avance rapidement vers moi, il est sur le point de me frapper à nouveau, il lève le poing, mais on lui tire dessus.

Je tousse fortement et vois Liam courir jusqu'à moi.

_ Tu n'as rien ?

Je secoue la tête, impossible de parler, ma toux est trop forte.

Il me soulève et me sort rapidement d'ici.

Dehors, des cris de joie se font entendre, des exclamations, des rires, certains défoulent leur colère refoulée sur les véhicules, ils cassent les vitres, brûlent ce qu'ils trouvent.

_ On est libres ! Hurle à pleins poumons un Particulier.

Un sourire s'étend sur les lèvres.

_ Adelia !

Lucas court vers moi et me prend dans ses bras. Je serre son étreinte.

_ Ça va ?

Il se décroche de moi et m'examine, je ne fais que hocher la tête. Mes yeux ne peuvent pas se décrocher de ce que je vois.

L'espoir.

Ils sont émus, joyeux, à cet instant ils semblent tous réanimés par une petite étincelle d'espoir qu'ils avaient autrefois perdu, comme s'ils passaient d'un monde sans couleurs à un monde multicolore. C'est magnifique.
Je prends une grande inspiration, les larmes aux yeux, moi-même profondément émue.

J'en avais besoin.

Dans la foule, mes yeux se posent sur Caleb, il a un sourire étendu sur les lèvres, toutes ses dents sont visibles. Il est si beau...

Je l'aime.

Alors je m'en fous, je me fous de ce que peuvent dire les autres ,qu'ils soient d'accord ou pas, je m'avance vers l'homme que j'aime à travers la foule joyeuse.
Caleb posent ses yeux sur moi, et en me voyant ainsi m'avancer vers lui, le Particulier commencent de grandes enjambées vers moi.
Je me retrouve rapidement dans ses bras.

Mes bras enroulés autour de son cou, les siens autour de ma taille, son visage se réfugie dans mon cou, je peux sentir son sourire contre ma peau. Mon cœur bat tellement vite, un sourire s'étire sur mes lèvres au point de m'en faire mal aux joues.
Caleb se détache doucement de moi, les bruits des exclamations deviennent soudainement des bruit de fond, plus rien n'existe à ce moment là. Seulement lui. Lui et moi.

Le Particulier pose ses grandes mains sur les joues, encadrant mon visage. Le sien se rapproche du mien, et finalement c'est moi qui réduis rapidement cette distance et je pose mes lèvres sur les siennes.
La langue de Caleb rencontre la mienne, le Particulier m'offre un baiser à la fois tendre et passionné. Mes yeux se ferment je me laisse complètement aller à ce moment de tendresse, mon cœur est fébrile, ma peau frissonne. Il me fait perdre la tête.

Caleb sépare ses lèvres des miennes, j'ouvre les yeux et rencontre directement les siens, il sourit tendrement.
Mes joues chauffent.

_ Qu'est-ce qu'il y a ? Demandé-je, gênée.

Ses pouces caressent mes joues, il ne répond pas. Puis, il sourit encore plus, et son visage s'illumine, faisant éclater en moi un million d'émotions.

_ Je t'aime, Adelia.

——————————————————-

Après autant de temps d'absence me revoilà ! Je m'excuse pour mon retard et sans vous mentir j'étais juste en manque d'inspiration, mais vous inquiétez pas c'est reparti, j'écris actuellement la suite ! ❤️
J'espère que ce chapitre vous plaira !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top