Chapitre 13
Nous sommes revenus le soir pour le dîner. J'aperçois rapidement Maélis et Thomas assis à une table, je prends mon plateau et je vais rapidement les rejoindre. Je peux voir le reste du groupe sur une autre table plus loin. Nous nous sommes divisés petit à petit, nous nous sommes vite rendus compte que nous n'avions rien en commun. Ils sont si fermés d'esprit. Je pose mon plateau, sur la table à côté de Maélis. Elle m'offre un grand sourire, Thomas me salut de la main.
_ Alors comment s'est passé ta surveillance ? me demande Thomas.
Je soupire une nouvelle fois. Le souvenir de Robert dans cette prison me revient à l'esprit. C'est horrible et injuste.
_ J'aurais préféré n'y être jamais allée.
Il hoche la tête alors que Maélis me sourit avec compassion. Je sais que je peux être honnête avec eux mais delà à leur dire que je suis totalement contre tout ça, je ne sais pas. Je n'ai pas assez confiance, comment je pourrais ? Dans un monde comme le nôtre c'est difficile d'accorder notre confiance, c'est bien dommage mais c'est comme ça. Je suis obligée de rester méfiante. Ils sont tout de même mes seuls amis ici.
_ Je trouve quand même leurs méthodes assez...barbares, nous confie Maélis. Les enfermer comme ça, c'est horrible, même si ça part peut-être d'une bonne attention, je pense qu'ils devraient mieux les traiter...
_ Je suis d'accord, mais on ne peut, rien faire, ce n'est pas nous qui avons le pouvoir de changer les choses, poursuit Thomas.
Ils ont toujours été comme ça. Maélis est une fille gentille , sûrement la plus gentille que je connaisse mais ça ne l'empêche pas de dire ce qu'elle pense quand elle en ressent le besoin. Thomas est juste et rationnel, il sait ce qui est bien ou mal. Il n'a pas tout à fait tord, nous ne pouvons rien faire. Le Gouvernement est beaucoup plus fort que nous.
Le repas se poursuit calmement. Je remarque que Maélis joue avec un collier autour de son cou, le pendentif est une magnifique pierre verte.
_ Il est joli ton collier, lui dis-je en souriant.
Elle sourit de toute ses dents et tourne son regard vers moi. Elle a ce genre de sourire qui peux vous rendre de bonne humeur. Vous avez beau avoir passé une mauvaise journée, quand on voit un sourire de la sorte on ne peut que y répondre. Je sourit à mon tour.
_ Merci beaucoup. Ma famille s'est cotisée pour pouvoir me l'offrir pour mon anniversaire. Sûrement la plus belle chose que j'ai eu... Je fais partie d'une des cellules les plus défavorisées, c'est dur pour nous de dépenser notre argent... dit-elle d'un air mélancolique.
Après la guerre, le principe de base est resté le même. Plus tu as des compétences, plus tu travail, plus tu es payé. Et parfois même aujourd'hui cela reste injuste pour certain. Dans chaque cellule nous avons trois types de quartier, pour les trois types de classes sociales. un pour les plus aisés, ensuite pour la classe moyenne, et les plus défavorisés sont généralement un peu plus éloignés des deux autres quartiers. Appelé respectivement, quartier un, quartier deux et quartier trois. J'étais dans le quartier un quand mes parents étaient vivants, ils étaient très respectés et travaillaient pour le Gouvernement. Pourtant ils ne tenait pas leurs propos, ils avaient d'autres avis. Quand nous nous sommes retrouvés avec Alice, nous sommes passés dans le quartier deux. Je n'ai jamais vu de grandes différences, cela m'importait peu. Mes parents ne se vantaient pas de leurs argent, c'étaient des gens bien. Ils nous ont éduqués pour qu'on soit comme ça. J'ai été élevée dans une maison protectrice et aimante. Je me souviens encore de notre chaleureuse maison, et la grande cheminée dans le salon. Une douce musique résonnait souvent à l'intérieur. Mes parents nous aimaient, et tous les deux s'aimaient aussi. Je n'ai jamais vu deux personnes s'aimer aussi fort que mes parents, je le voyais dans leurs yeux. Nous étions heureux. Tous ça semble si loin, ça me manque tellement. Mes parents me manquent, mes frères aussi. Ce ne sont plus que des souvenirs.
_Tu as des frères et sœurs ? me demande Maélis, me sortant de mes pensées.
_ Un frère jumeau et un petit frère, dis-je en souriant.
_ Et tes parents ? Demande Thomas, intervenant dans la conversation.
_ Ils sont morts il y a quatre ans, expliqué-je.
Mes deux amis se taisent soudainement, un air gêné sur le visage.
_ Désolé, font-ils d'un ton hésitant.
Je leurs souris pour leur faire comprendre que tous va bien. En réalité, la mort de mes parents reste un mystère, on n'a jamais su ce qui s'était réellement passé, on ne le sera probablement jamais. J'ai eu beaucoup de mal à l'accepter, j'étais tellement mal, tout comme mes frères. Je me suis longtemps torturé l'esprit avec des questions sans réponse. Mais plus le temps passe et plus tout ceci n'est devenu qu'un simple mauvais souvenir, qui reste parfois encore douloureux aujourd'hui.
_ C'est toujours compliqué la famille, je pense, fait Thomas, avant de se confier. Ma mère nous a abandonnés, mon père et moi. Le plus étonnant c'est que mon père à continué à prendre sa défense... J'ai jamais compris pourquoi, elle est partie du jour au lendemain. C'est comme si elle n'avait jamais été là...
Chacun de nous s'est plus ou moins livré ce soir. Tous les trois avons vécu des choses différentes, traversé de moment très difficiles. Et finalement, nous nous sommes trouvés ici. C'est un peu comme si nous étions tous les trois, ensemble seuls contre le monde.
***
_ Dépêche toi Maélis ! Ils sont tous dehors, lancé-je rapidement.
Le lendemain matin, nous sommes en retard. Maélis et moi courons dans le dortoir pour pouvoir en sortir. Arrivées devant la cafétéria, vide évidemment nous trouvons tous de même Thomas. Quand il nous voit arriver vers lui, il se redresse.
_ Mais qu'est-ce que vous faites ? Vous avez vu l'heure ? Nous réprimande Thomas.
_ Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandé-je, la respiration légèrement saccadée.
_ Je vous attendais.
_ Tu crois que c'est mieux ? Parce que maintenant au lieu d'être deux idiotes en retard nous sommes trois idiots en retard, répond Maélis, les sourcils froncés.
_ On verra ça plus tard, nous devons y aller, les coupé-je.
Nous courons tous les trois à l'extérieur. Nous voyons les différents groupes déjà formés avec leurs supérieurs. On aperçoit rapidement notre groupe, et à en juger par la tête de Mr. Clark, on est mal barré. Une fois à leur hauteur, nous nous arrêtons, un peu essoufflés. Le Sergent s'avance vers nous et nous lance un regard inquisiteur, les mains liées dans son dos. Je le sens mal.
_ Je peux savoir pourquoi tous les trois vous vous permettez de vous pointez à une heure si tardive ? peste-il sévèrement.
Mieux vaut ne pas le contrarier. Je vois Maélis se morde nerveusement la lèvre baisant les yeux, tandis que Thomas semble s'en ficher complètement.
_ On s'est pas réveillé, Sergent, expliqué-je la tête haute.
Mr. Clark ricane, annonçant la couleur de ce qui va suivre.
_ Vous ne verriez pas d'inconvénient à se que je vous sanctionne ? finit-il par lâcher froidement. J'en étais sûr ! Tous les trois, vous passerez votre journée à nettoyer la cafétéria et la cuisine, après avoir fait cinq fois le tour de la base en courant. Il n'y a pas d'affection aujourd'hui. Et ça commence maintenant, Mr. Patterson vous surveille.
Il nous fait un vif geste de la main pour nous faire comprendre de commencer à courir. Nous partons alors tous les trois. La base est tellement grande, ça va être horrible je déteste ça. Nous soupirons tous les trois une fois éloignés de Mr. Clark. Je regarde les groupes partir. J'aurais aimé partir en Patrouille, j'aurais aimé le revoir. Caleb. Mais ça ne sera pas pour aujourd'hui.
_ Il va finir par nous tuer, moi je vous le dis, se plaint Maélis.
_ C'est fort possible, rétorqué-je.
_ En plus il nous colle Mr. Patterson sur le dos, ça c'est vraiment le pire, ajoute Thomas.
Mr. Patterson est un des plus anciens garde ici. Il est très craint. Il est grand, a des épaules carré, et une barbe blanche assortie à ses cheveux. Il peut facilement faire peur. Il nous suit actuellement en petite voiture.
_ Je crois qu'on est maudit, dis finalement Thomas.
_ Au moins on est trois, ça pourrait être pire, ajouté-je.
_ Le trio maudit, soupire Maélis en souriant.
Pour la première fois depuis longtemps, je me sens joyeuse. Heureuse d'être avec des personnes comme Maélis et Thomas. Et pendant un instant nous avons tous les trois tout oublier. Le Cort et le Gouvernement semblent bien loin. Nous sommes juste trois amis. Mais évidemment, les bonnes choses ne durent jamais éternellement.
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