Chapitre 25 - Jalousie
Flavio retourna rapidement auprès de ses soldats, qui avaient besoin de sa gouverne pour organiser leur campement pour la nuit. Alya et Auxence décidèrent de s'isoler quelque peu. Tous deux ne se sentaient pas très bien, la jeune femme ne maîtrisait absolument pas les pouvoirs du mage et elle risquait d'attirer l'attention des soldats.
Ils passèrent une partie de leur après-midi ensemble, Auxence fit preuve de miracles de patience pour aider Alya à ne pas mettre le feu à chaque arbre qui passait. Elle paniquait à chaque fois qu'elle sentait ses mains chauffer et des flammèches apparaître au creux de ses paumes.
— Auxence... Il faut à tout prix que tu reprennes tes pouvoirs. Comment allons-nous faire ?
Le jeune mage lui lança un sourire compatissant. Il savait parfaitement bien les sentiments qu'Alya devaient ressentir. Il soupira. La peur. C'était la pire émotion de toutes. La peur de faire du mal aux gens qui l'entourait, la peur de perdre le contrôle de ses pouvoirs, la peur de devenir un monstre. Mais Auxence avait réussi à surmonter ces difficultés et il était prêt à aider Alya à passer outre ces moments difficiles.
Il passa son bras autour des épaules de la jeune femme et tenta de la consoler. Elle renifla et essuya une larme qui coulait sur sa joue. Son estomac était noué par la peur. Elle était littéralement terrifiée par ces pouvoirs qui ne lui appartenaient pas, qu'elle ne maîtrisait pas.
— On va bientôt arriver à la frontière avec le domaine du Comte Swan. Sur ses terres vit un homme appelé Hector. Il est considéré comme étant le doyen des mages de tout le territoire. Il est extrêmement puissant et ses connaissances dépassent largement celles de tous les autres mages. Il aura sûrement une solution à nous proposer.
— Pourquoi ne vit-il pas à Lunaris ?
Auxence prit quelques secondes de réflexion avant de répondre à Alya.
— Depuis la fin de la guerre, beaucoup de choses ont évoluées. Tous les nobles n'ont pas apprécié qu'Adams arrive au pouvoir. Ils ont vite considéré que les mesures qu'il prenait étaient insuffisante. Après la mort de Lucia et malgré son nouveau titre de roi, il s'est enterré peu à peu au fond de son château. Il a négligé de plus en plus les habitants du royaume et s'est attiré les foudres de certains nobles, dont le Comte Swan. La révolte gronde. De nombreuses personnes ont décidé de partir vivre dans le domaine de Swan. Hector en fait partie, il déteste Adams de tout son cœur.
— Pour quelle raison ?
Auxence haussa les épaules.
— Personne ne le sait. Mais malgré cette mésentente, nous allons tout de même essayer de nous adresser à lui. C'est sûrement la seule personne qui sera apte à nous aider.
Alya ne répondit rien. Elle se coucha sur le dos dans l'herbe et contempla le ciel illuminé d'une lueur orangée par le coucher de soleil. Elle se perdit dans ses sombres pensées. Elle qui pensait que tout serait plus simple une fois qu'elle serait sortie de sa tour, mais elle s'était trompée. Elle avait vécu de belles choses, des moments de joie, mais plus les jours s'écoulaient, plus la situation dans laquelle elle se trouvait devenait inextricable.
La jeune femme soupira et se redressa. Elle laissa Auxence se reposer un peu, tandis qu'elle partit rejoindre les soldats. Flavio s'approcha d'elle et l'attrapa par le bras.
— Tout va bien ?
Alya hocha la tête et dégagea son bras de la poigne du chevalier. Elle déglutit péniblement et croisa ses bras sur sa poitrine. Chacun des contacts qu'elle avait avec lui l'électrisait et la troublait. Elle respira fortement pour reprendre ses esprits et tenta d'oublier l'attirance physique qu'elle éprouvait à l'égard du jeune homme.
Alors qu'elle souhaitait rejoindre un groupe de trois soldats qui pelaient des pommes de terre, ce fut au tour de Thomas de la saisir brutalement par le bras. Alya sursauta de surprise. Le soldat la tira vers un coin sombre et lui lança un regard menaçant.
— Ne t'approche plus de lui, gronda-t-il.
Alya fronça les sourcils et le regarda, un air d'incompréhension profonde plaqué sur son visage.
« Si tu l'approches encore, je me chargerais personnellement de te faire vivre le pire moment de ta vie. »
Le visage de la jeune femme se ferma. Thomas lui parlait de Flavio. Il ne supportait plus leur proximité. Alya avait presque fini par oublier à quel point ce soldat était détestable. Elle lâcha un soupir d'énervement.
— Sinon quoi ? lui demanda-t-elle insolemment.
Le soldat ne lui répondit pas, mais Alya capta sans difficulté ses pensées.
« Sinon sois assuré que le gamin va passer par la fenêtre. »
La jeune femme se jeta sur Thomas. Elle le plaqua violemment contre un mur et bloqua son avant-bras contre le cou du soldat. Elle appuya fortement et observa son visage devenir violet.
— Si tu touches à un seul cheveu de Colin, je te jure que tu vas le payer de ta vie.
Elle le lâcha et s'éloigna d'un pas rapide. Elle fulminait. Elle qui pensait que Thomas appréciait le petit garçon, elle s'était visiblement plus que trompée. Elle entendit le soldat reprendre sa respiration et tousser.
« Qu'il crève ce petit con d'Ali ! » pensa-t-il.
Alya soupira. Visiblement, Thomas n'avait pas que de bonnes intentions à son égard. Il avait de la chance qu'elle ait réussi à se contrôler et qu'elle ne l'ait pas transformé en saucisse carbonisée.
Elle retourna voir les autres soldats et prit son repas, un air renfrogné et peu avenant plaqué sur son visage. Ses lèvres étaient légèrement retroussées dans une attitude boudeuse et ses bras croisés sur sa poitrine donnaient l'illusion d'une personne tendue. De l'autre côté du feu, elle voyait Flavio qui l'observait. Ses yeux noirs comme un puits ne la quittait pas une seule seconde. Il détaillait chacun de ses mouvements, chacune de ses attitudes. Alya essayait de ne pas trop le regarder pour ne pas réussir à lire dans ses pensées. Elle ne voulait pas s'introduire dans sa tête, elle ne voulait pas savoir ce qu'il pensait d'elle.
Elle s'apercevait à présent des difficultés de la situation d'Auxence. Les pensées des gens devaient passer leur temps à l'assaillir, à l'agresser presque. Alya porta une main à sa tête et ferma les yeux. Elle ne supportait plus d'entendre toutes ces voix qui résonnaient dans son crâne, qui ne la laissaient jamais en paix.
La jeune femme se leva et partit. Elle voulait à tout prix se coucher, ne plus être harcelée par ce bruit constant. Elle s'allongea sur le sol et se blottit en boule dans les herbes. Comme toujours, elle avait laissé sa cape à Colin et, secrètement, elle espérait que Flavio vienne lui prêter la sienne. Elle adorait sentir son odeur pendant la nuit, se blottir au chaud sous l'épais tissu et se sentir en sécurité aux côtés du chevalier.
A chaque fois qu'elle croisait son regard, Alya avait le sentiment que des dizaines de papillons déployaient leurs ailes dans son ventre. Elle tentait d'ignorer cette impression le plus possible, mais elle ne pouvait pas ignorer que la présence de Flavio ne la laissait pas indifférente.
Elle essayait à tout prix de ne pas succomber à la tentation évidente qu'il représentait. Elle avait peur. Peur de ce sentiment qu'elle ne connaissait pas. Peur de faire confiance à un homme. Peur d'aimer. Car dans sa vie, Alya avait bien vu tous les ravages que l'amour pouvaient faire. Suite à la mort de sa mère, son père a noyé son chagrin dans l'alcool et est devenu un personnage infect et violent. Si l'amour fait si mal, alors Alya préférait ne jamais tomber amoureuse de qui que ce soit.
Elle ferma les yeux et se laissa doucement bercer par le bruit d'un ruisseau qui courait non loin de leur campement. Au moment où elle s'assoupissait, elle eut le désagréable sentiment que quelqu'un l'observait. Elle se retourna et vit que Flavio la fixait avec un regard intense.
« Je ne comprends pas comment elle peut avoir autant de charme et d'aura, elle me fascine. »
Alya se sentit rougir et détourna les yeux après avoir capté les pensées du chevalier.
Sans dire un mot, il s'installa aux côtés de la jeune femme et recouvra son corps frêle avec sa cape. Il se coucha sur le sol et l'attrapa par les épaules. Il l'attira vers lui et la serra fort dans ses bras.
— Flavio... murmura-t-elle.
— Hum ?
Alya sentit son poil se hérisser en entendant le son de sa voix. Son souffle était contre son visage, ses bras autour de sa taille.
— Qu'est-ce qui se passe entre nous ?
Elle entendit Flavio rire dans le creux de son oreille mais il n'eut pas le temps de répondre.
— Ali ! hurla Thomas, visiblement furieux. Je t'avais dit de ne plus l'approcher !
***
BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM ME REVOILAAAAAAAAAAAAAAAA
Alors ce chapitre ? Vous en pensez quoi ?
Vous remarquerez que j'ai (courageusement) réussi à rattraper mon retard sur les réponses à vos commentaires !! (oui j'en suis fière hehehe)
Votre avis sur Thomas ?
Sur la relation Flavio / Alya ?
Sur le mage Hector ?
J'attends vos hypothèses et théories avec impatience !!
Gros bisouuuuuuuuuuuuuuuuus <3
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