• Chapitre 2 • Je le déteste!

J'attrapai la clé qui se trouvait dans mon sac avant d'ouvrir la porte d'entrée de notre appartement.

Une fois le pied à l'intérieur, je pus constater qu'il faisait terriblement froid. Le chauffage avait dû péter. Cela faisait désormais quatre fois en deux mois que l'on avait demandé à le faire réparer ! Nous allions donc devoir vivre dans le froid un petit moment car je n'avais pas envie d'une dépense inutile.

Une fois la porte fermée, je fermai moi aussi les yeux, et pris petit à petit conscience de tout ce qui venait de se passer quelques heures auparavant.

Flashback

WOW... Jamais un de mes clients ne m'avait fait ressentir quelque chose comme ça ! Il n'avait pas fait comme tous les autres, qui se dépêchaient de me baiser me traitant juste comme une vide couille. Non... On pouvait voir dans ses gestes qu'il me respectait, il avait été doux. Et que dieu ça m'avait manqué... Il était lent ! Il prennait son temps, d'habitude j'avais plutôt droit à des courses contre la montre avec mes clients.

J'aimais son parfum, si j'en croyais mes narine il portait le parfum Lacoste L.12. Il n'y a rien de plus sexy qu'un homme avec un tel parfum ! Je n'arrivais pas à en déduire concrètement les fleurs utilisées pour ce parfum mais... Attendez... Je suis en train de coucher avec le plus sexy du lycée et je réfléchis au nom des arômes de son parfum ? Je vais de moins en moins bien...

A bout de souffle, il remonta à mon cou et commença a me sucer la peau tendrement. Je le repoussai, doucement, afin qu'il ne se vexe pas. Je n'aimais pas avoir des suçons dans le cou, ce n'était  pas très correcte pour moi. Je crois qu'il comprit le message.

Il m'enveloppa dans ses bras avant de me mordiller l'oreille. Qu'est ce que j'étais bien dans un tel moment... Jamais un client n'avait prit le temps de me prendre dans les bras, c'était agréable et.. Différent...

Je sentais son souffle dans mon dos, il embrassait mes épaules. J'étais terrifiée, ça me faisais peur car je n'avais jamais connu ça.

« Alors ça fait quoi de se tapper le mec le plus sexy du lycée ? P'tite pute, dit-il je pense avec un sourire au coin de la bouche vu son ton adopté.

A ces mots je me redressai de suite. Quelle conne j'étais ! Je crois qu'un instant j'avais oublié qui il était... C'était Spencer Wilden ! Certes il avait l'allure de l'homme parfait, mais il était tout aussi parfait qu'il était imbécile, malhonnête, et coureur de jupon.

Je me levais et attrapai mes vêtements sans oublier de lui balancer ses habits ainsi que ses chaussures en pleine face. Il fronça des sourcils en voyant mon attitude changer.

« J'ai dis un truc qu'il ne faut pas ? »

Non évidement que non ! Tu n'as rien dis du tout ! Mise appart que je sois une pute ? Oh merde... et puis après tout il a raison..C'est bien ce que je suis ! Il faut que je me le rentre dans le crâne...

Je stoppai tout geste et me laissai tomber sur le lit en prenant ma tête entre mes mains.

« Non... rien »

Je ne pouvais pas lui demander le respect si moi-même je ne respectais pas mon corps.

« Tu t'es déjà tappé combien de mec ?, me demanda t'il sérieusement en me fixant du regard.

-Mhh, Je dois me faire au minimum 7 mecs par semaines, sachant que je fais ce travail depuis 2 ans , je te laisse faire mon calcul.

-Tu te fiches de moi ? 7 Par semaine ? Pourquoi tu fais ça ? »

Mais qu'est  ce que ma vie pouvait bien lui faire ! Il avait une vie parfaite, pourquoi s'intéresser à la mienne ?

« Ecoute, tu es mon client, on couche ensemble, tu me payes c'est tout. Si je voulais parler je serais chez une psy, pas avec toi en ce moment, dis-je sans montrer la moindre marque d'humour.

-Tu as vraiment de la chance d'être bonne au lit parce que dès que tu commences à parler tu deviens vraiment chiante.

Il attrapa ses vêtements et les enfila d'un coup. Je voyais dans son attitude qu'il était énervé... Je m'en fichai après tout c'était juste Spencer, qu'il aille bien ou mal , qu'il ai reçu un yacht ou un rat mort à son anniversaire, ça m'importait peu.

Il me balança en retour dans la gueule les 4000 dollards cash ( Qui trainait avec autant de billets dans les poches ?) puis s'en alla en claquant la porte.

Retour au présent.

Je ne devais pas me mentir, ça m'avait fait beaucoup de bien de me sentir en confiance dans les bras d'un homme, même si ça n'avait duré que quelques petites minutes. J'affichai un sourire, je devais passer pour une idiote... mais cela faisait trois ans que je n'en avait pas montré un. Je voulais qu'on me laisse sourire deux secondes, même si je n'avais aucune raison pour. Je voulais pouvoir rire, me libérer de cette boule de honte qui ne cessait de m'emprisonner. Je voulais enfin pouvoir respirer.

J'étirai mes bras au dessus de ma tête et respirai un bon coup.

Cependant ma bonne humeur tomba d'un seul coup.

« BAM » Je venais de recevoir une belle claque.

« Oh tu m'écoutes quand je te parles ? »

Ah oui.. mon père... Il devait être 2 heures du matin, il n'était toujours pas couché ? Il empestait toujours l'alcool et ne semblait pas avoir dessaoulé.

« Pardon j'étais dans mes pensées ..

-Alors tu t'ai fais combien ?

-4200.

Il émit un cri de surprise. C'est vrai que je revenais rarement avec autant d'argent en une seule soirée.

-En plus de ça j'ai pour fille une pute de Luxe...

Je fermais les yeux et grimaçai. Je détestais quand mon père me parlait de cette façon. Ca me faisait grincer des dents et ses mots me touchaient au plus profond de mon âme. Mais comme d'habitude je ne dis rien.

-C'est quel riche qui t'as donné tout ça ?

J'hésitais un moment avant de lui donner la réponse mais voyant qu'il était tout sauf dans son état normal et qu'il serrait son poing je m'abstins de jouer à la petite rebelle.

-Sp..Spencer Wilden.

-Tu es folle ? Tu t'aies tappé ce mec ?! Donne moi ce fric Hayden !

Il me poussa contra la porte. Je ne m'y attendais tellement pas que ma tête se cogna en arrière.

-Non ! Je ne te donnerais pas cet argent. J'irais le placer pour rembourser nos dettes ! Et il ne répétera rien je te le promets.

-Les riches comme eux, n'en n'ont rien à foutre de boy. On est des moins que rien ! Ils s'en fichent de foutre notre vie en l'air.

Je n'eus pas le temps de réfléchir. Il avait une bouteille dans la main, il était hors de question que je reste dans sa ligne de tir. Je voyais la colère dans ses yeux.

J'ouvris la porte d'entrée pour sortir de cet appartement de merde. Je la fermais à clé. J'entendais des cri puissants ainsi que des morceaux de verre se casser. Heureusement que ma sœur avait le sommeil lourd.

Je savais qu'il ne me suivrait pas. Il était bien trop faible pour. Je dévalai les escaliers à toute vitesse et m'assis dans le hall d'entrée près des boites aux lettres. Il faisait froid. Je gelais sur place. Je devais faire aussi pitié qu'un enfant orphelin dans la rue. Ah non.. Eux au moins ils avaient encore de la dignité. Moi je l'avais perdu depuis deux ans en rentrant dans ce monde de la prostitution.

Je me forçai à fermer les yeux pour trouver le sommeil. Il était hors de question que je ressemble à Zombie Land Le Retour 2, le lendemain.

J'entendis des bruits de pas dans le hall ce qui me fit sursauter. J'aperçut la lumière de l'extérieur qui caressait les murs de l'entrée.

Le matin était déjà arrivé et j'avais  terriblement mal dormis.

Je regardai ma montre. Quoi ? Il était déjà 7h30 ? Mes cours commençaient a 8h et j'avais 10 minutes de trajet et de plus je devait absolument aller à la banque avant les cours. Je n'allais tout de même pas y aller dans de tels habits ?

Je remontai dans mon appartement et aperçus mon père sur le canapé affalé, la bouche grande ouverte. Je préférais le voir comme ça : endormit et assagit, qu'éveillé et souffrant de l'intérieur.

Après avoir pris une douche et m'être  refait une beauté pour paraitre « normale », je me dirigeai vers l'extérieur avec ma petite sœur.

Putain j'avais vraiment mal géré le coup, elle serait en retard à cause de moi.

Il était déjà 8h10 quand je la déposais devant son école. Bien entendu cette stupide école exigeait que lorsque l'élève soit en retard, l'accompagnateur rentre pour signer un stupide billet de retard. Comme si je n'avait que ça à faire moi !

Après avoir déposé la petite et l'argent à la banque, je regardai ma montre. 8h40 !

Ca ne servait à rien de me presser.. J'étais déjà en retard, alors dix minutes de plus ne changerait rien.

Lorsque je pénétrai dans l'établissement, j'eut comme un haut de cœur comme à chaque fois que j'y mettais le pied. J'avais peur de ce que l'on pouvait me faire chaque jour. Alors que je me dirigeais vers le cours prochain car soyons d'accord , il valait mieux sécher les 5 dernières minutes du cours précédent que d'y assister et subir les foudres du professeur, je me cognai contre quelqu'un.

-Tu peux pas faire attention, sérieusement ? Tu peux plus te passer de moi hein ? Tu aimes qu'on se fasse du rentre dedans ?

Je reconnus de suite la voix de Spencer. De toutes les manières seul un imbécile comme lui pouvait prononcer de telles paroles. J'étais une mine dégoutée. Il avait de nouveau son sourire enjôleur. Il avait déjà dut oublier son petit saute d'humeur d'hier.

-Tu m'as juré que tu ne le dirais à personne.

-Je ne l'ai dit à personne. Mais j'y pensais... c'est pas un peu illégal ?

Il ouvrit sa bouche pour laisser paraitre son magnifique sourire.

-Pourquoi tu t'intéresses tant à mon travail ? dis-je sur la défensive.

-C'est juste que je ne comprends pas pourquoi tu fais tout ça.

-T'es qu'un gosse de riche alors s'il te plait laisse moi tranquille ! Tu ne peux pas comprendre.

Je le toisai du regard, mais au moment ou je voulu continuer mon chemin je me sentis retenir par mon poignet.

-Tu ne me parles pas comme ça, me menaça t-il.

- C'est justement ça le problème ! Tu n'es pas habitué à ce qu'on te tienne tête, tu as tout ce que tu veux. Dis le moi en face que tu t'en fou pas de la vie des autres tant que ta petite vie va bien.

Je le vis me regarder. Il écarquilla les yeux puis balbutiât. J'en étais sûre, ce mec n'est vraiment qu'un con, même pas il se défend. Tous les hommes marié avec qui j'ai déjà couché valent mieux que lui.

-Ouais, et je m'en bat les couilles de ta vie si c'est ce que tu veux entendre. J'essayais juste de faire la conversation tellement tu me faisais pitié.

Je voyais dans son regard qu'il n'était pas si sincère que ça dans sa phrase. J'étais bien trop énervé par ses phrases pour lui chercher un quelconque point positif. Il me poussa en arrière avant de continuer son chemin. Salopard !

« Salop » Criais-je alors qu'il s'éloignait.

A ce moment la sonnerie retentit et je m'en allai en cours.

Je déteste ma vie.

Je me déteste.

Je déteste ma mère

Mais je déteste surtout Spencer.

Finalement la journée n'avait pas été si dure que cela. Pour la première fois je n'avais subis aucune humiliation de Spencer ou encore des filles qu'il avait à ses pieds. J'étais encore une fois restée seule, observant mes « ancienne amies » avec leurs nouvelles amies. Stasi ( de son vrai nom Anastasiya mais stasi c'est beaucoup plus simple ) et Elodie avait été de formidables amies. Si elle ne font plus parti de ma vie à ce jour c'est uniquement de ma faute.

Elles avaient été présente pour moi lors de la disparition de ma mère, mais plus les jours passaient et plus je déversais la colère que j'avais envers ma mère qui était parti et envers mon père qui me forçait à me faire payer pour mon corps contre elles. Elles m'avaient tout simplement un beau jour dit d'aller me faire soigner et avaient coupé les plombs.

Qu'ai-je fais au monde pour mériter tout cela ?

J'étais une fille de 15 ans, issus d'une famille modeste et qui avait tout l'amour de mes parents. Je leurs obéissaient, mes notes étaient leurs fierté, j'étais agréable à vivre.

Alors pourquoi moi ? Deux ans que je souffre mais que je dois faire comme si tout allait bien ! Je joues à la fois le rôle du fantasme des hommes, celui de la mère appliquée, et celui d'une femme qui subis les foudre de son mari( Mon père).

J'ai 17 ans , mais ma vie ressemble à celle d'une ménagère de 40 ans. Cependant si je me retrouve seule c'est uniquement de ma faute. Spencer a essayé d'être gentil... mais je l'ai repoussé... Putain ! Il faut que j'aille m'excuser.

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