Charles·Charlotte Baudelaire
J'ai pas pu résister quand j'ai appris que ma séquence sur la poésie portait sur le thème de la passante :
A un·e passant·e
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Long·ue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Un·e homme·femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant, le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé·e comme un·e extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimé·e, ô toi qui le savais !
Charles·Charlotte Baudelaire
Les Passant·e·s
Je veux dédier ce poème
A tou·te·s les femme·homme·s qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A ce·u·lle·x·s qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A cellui qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la·au compagn·on·e de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul·e, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A ce·u·lle·x·s qui sont déjà pris·es
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
on songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De tou·te·s ces be·au·lle·x·s passant·e·s
Que l'on n'a pas su retenir
Antoine·tte Pol
Je pointe quand même du doigt tous ces mâles privilégiés qui se permettent de regarder les femmes dans la rue et en font, sans scrupule, un thème poétique.
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