-Chapitre 3- REECRITURE

-Anniversaire, incendie et wanted-

Je cours.

Le ciel au dessus de moi laisse défiler ses nuages en accéléré, sans un souffle de vent.. Un ciel violet sombre... Des nuages écarlates... Je cours à perdre haleine... Sous mes pieds, l'herbe me colle aux semelles...
La coline ondule comme une mer verte liquide... Au loin, au sommet, un éclat de lumière vrille le ciel, emplissant l'espace et...


-Aiiiiiieuh! Grommellais-je en me débattant dans mes couvertures.

J'étais tombé au sol de ma chambre, au pied de mon lit.

-C'est pas vrai... Marmonnais-je en me frottant l'arrière de la tête. Encore?

La lumière du soleil de septembre envahissait la pièce, laissant voir un ciel froid et dégagé, par la fenêtre.
Je m'étirais, baillant et jetant un coup d'œil au radio réveil.

7:57

-Ahhhhhh! M'exclamais-je, sidéré. Nononononononon!

J'étais en retard!
Regardant de tout les côtés, je m'habillais d'un jean et d'un t-shirt sombre, chopant mes affaires de cours et mon portable.

Quand je déboulais dans le salon, ma mère était déjà partie à son travail.
Je mis mes chaussures en quatrième vitesse, enfilait mon manteau et jaillit dans la rue.

-Eh ben mon gars. Ça, c'est faire la grasse mat'. Fit Thomas, assit sur le muret d'en face. Salut! Bon anniversaire!

-Salut! Dis-je fébrilement en verrouillant la porte. On est très en retard?

-Yep! S'exclama mon ami, tout content, en se levant du muret, empoignant ses affaires. Grouille grouille grouille!

On arrivait devant le lycée, un arrondissement plus loin, essoufflés, pantelant, penchés en deux, les mains sur les genoux.

-Eh beh, ça... C'était une course. Souffla Thomas, essuyant la sueur sur son front.

-Dé-désolé. M'excusais-je. C'est... ma faute... Je...

Un léger mouvement entra dans mon champ de vision et je relevais la tête, jettant un coup d'œil sur le portail en fer du lycée.

-Eh, Thomas... Dis-je en lui donnant un petit coup d'épaule. Regarde ça!

C'était le papillon d'hier soir.
Posé sur un barreau de fer, il ouvrait et fermait ses ailes d'un rose vif, liserées de violet.
Il était vraiment énorme!

-Eh, c'est pas celui d'hier? Demanda Thomas en se redressant. Qu'est-ce qu'il fait là?

Le papillon décolla, faisant scintiller ses grandes ailes et ignorant mon ami, vint mollement sur moi, se posant sur mon torse.

-Mais qu'est-ce qu'il fabrique? Marmonna mon ami alors que l'insecte déroulait sa trompe en spirale, caressant la peau de mon cou.

-Allez, va t-en maintenant... Dis-je en agitant la main pour faire partir de papillon.

Mais il resta solidement accroché avant de finalement décoller, voletant paresseusement vers le ciel.

-Ben on dirait qu'il t'aime bien. Fit Thomas en regardant sa montre. Et il est 8:17...

-Génial... Soupirais-je. Je ne veux pas être collé le jour de mon anniversaire...

-Mais ne t'inquiète pas. S'exclaffa Thomas tandis qu'on se dirigeait vers le hall du lycée. Les prof seront cool justement à cause de ça.

-Baka...

On entrait dans le bureau d'accueil, la secrétaire relevant la tête, blasée.

-Allons bon... Grogna t-elle. Streamer et Canapé... Si ce n'est pas une surprise ça...

-Je vous ai déjà dit, madame Paprass, mon nom de famille c'est Sofà... Grommela mon ami.

-Pareil en espagnole. Dit aigrement Paprass. Tenez, vos billets de retard.

-Ce ne sera pas la peine, pioon! S'exclama une voix enjouée, derrière nous.

On se retourna d'un bloc, surpris.

-C'est pas vrai! S'exclama Thomas en tendant le doigt vers l'intruse. Mais qu'es-ce que tu fiches ici?

Charlotte se tenait devant nous, prenant la pose, les doigts en V avec un sourire éclatant.

-Yo! Fit-elle avec un clin d'œil. Comment ça va, pioon?

Aujourd'hui, elle était vêtue à nouveau bizarrement.
Un t-shirt blanc à manches longues avec un cœur rose tout mignon cousu sur le côté gauche. Ses cheveux blonds étaient coiffés en deux longues couettes adorable retenue par des élastiques en forme de cœurs.
Avec son pantalon bleu délavé couvert de graffiti, ses baskets blanches et sa pose de dessin animé, c'était limite si on ne voyait pas un arrière fond de petites étoiles brillantes!

-Et vous êtes? Demanda Paprass, nullement admirative du spectacle.

-Charlotte Donovan, pioon! Se présenta t-elle, levant le pouce. Je suis la cousine de Thomas Canapé!

-Hein? S'exclama mon ami, bouche bée. Mais certainement p-...

-Le pauvre garçon, pioon. Fit Charlotte en prenant une mine désolée, essuyant une larme imaginaire au coin de son oeil. Il ne se sentait pas bien, ce matin, délirant complètement, pioon. Il ne me reconnais même plus, moi, sa cousine préférée! Bouhouhou...

À côté de moi, mon ami grinçait des dents tandis que madame Paprass regardait Charlotte, stoïque.

-Alors? Fit mine de renifler Charlotte, toute tristounette. Vous allez compatir au malheur de mon pauvre cousin Canapé? Pioon...

-Ça fera trois billets de retard... Lâcha la secrétaire sans nous regarder.

-Quoiiiiii? S'exclama Charlotte. Mais je ne suis même pas élève ici!

-Nan mais t'as vraiment cru que ton histoire bidon allait marcher? S'exclaffa Thomas. Tu t'es cru où? Dans un roman?

-C'est bizarre, pioon... D'habitude ça marche... Réfléchissait la jeune fille.

-Bienvenue dans la vraie vie. Dis-je en rigolant.

Alors que je tendis la main pour prendre mon ticket de retard, la fenêtre du bureau s'ouvrit violemment, la vitre éclatant en milles éclats.

Madame Paprass hurla, se protégeant le visage de ses bras alors que le verre brisé explosait un peu partout.
Charlotte nous renversa, Thomas et moi, nous plaquant au sol, relevant la tête, regardant de tout les côtés, alerte.

Un vent violent s'engouffra dans le bureau, renversant les lampes, faisant voler les papiers et vaciller le mobilier.
Dehors, le ciel s'assombrissait de seconde en seconde, de lourds nuages sombres se regroupant au dessus du lycée.

Des cris affolés résonnaient dans l'établissement, accompagnés par les bruits assourdissant d'autres fenêtres qui éclataient.

-Bon sang, mais il se passe quoi? M'exclamais-je pour me faire entendre au dessus du sifflement insidieux du vent qui tourbillonnait furieusement autour de nous.

-Restez à terre tout les deux! Nous ordonna Charlotte, soudain sérieuse. Ne bougez pas!

Elle se releva, tanguant au milieu des rafales qui se déversaient dans la petite pièce et tira Paprass, inconsciente, derrière une étagère à terre.

-Allez, venez! Cria t-elle en revenant vers nous, me tirant par le bras, me forçant à me mettre debout. Il faut sortir d'ici!

Elle fit un pas sur le côté quand le porte-manteau faillit s'abattre sur elle, poussé par une bourrasque.

-Grouillez vous!

Debout, balloté par les rafales, il était difficile de sortir du bureau dévasté.

Quand on y parvint, les couloirs étaient remplis d'élèves terrorisés qui courraient vers le hall, de professeurs qui tentaient vainement de ramener le calme.
Partout, des cris, des pleurs et des débris fusaient, poussés par le vent.

-Regarde moi ça... Me souffla Thomas, pointant le ciel, au dessus de la cour.

Les nuages tourbillonnaient, créant un entonnoir menaçant, un phénomène destructeur.

-Une tornade... Lâcha Charlotte d'une voix blanche.

Baissant les yeux, je vis le tourbillon s'avancer vers un bâtiment proche.
Un bâtiment dont les cheminées fumaient.

-Thomas... Soufflais-je. Ça ne serait pas...

Et la chaufferie explosa.
De hautes flammes s'élevèrent vers le ciel, agitées et s'étendirent rapidement, la fumée épaisse entrant dans le lycée par les fenêtres brisées.
Les cris furent bientôt remplacés par des quintes de toux.

-C'est pas vrai... Souffla Charlotte. Non...

Un éclat de rire résonna soudain, porté par le vent, couvrant le maelstrom et la panique.

-Ça fait légèrement cliché... Marmonna Thomas, les yeux fixés sur quelque chose.

Une silhouette s'avançait calmement dans la cour, ne semblant pas affectée par les éléments en furie.

C'était indubitablement un garçon.
Il était légèrement plus petit que moi et ses cheveux étaient plus blond. Ils ondulaient sur ses épaules comme des vaguelettes. Mais c'était son accoutrement qui retint mon attention.
Ce mec était élégant, certes, mais... Il portait une veste de smoking violette! Une chemise blanche à large col! Et une cravate rose! Il avait aussi des gants blanc aux mains, un pantalon en tissu noir et des souliers cirés!

-Ce mec... On dirait un chef d'orchestre. Lachais-je, interdit.

L'individu leva la main et soudain, ce fut comme si l'air se matérialisait en une onde, fusant sur le hall.
Des hurlements de terreur s'élevèrent.
La puissance de l'impact avait retourné le sol et creusé le mur du hall.

L'inconnu éclata à nouveau de rire et soudain, baissa les bras, stoppant tout.

Le vent cessa de mugir, la tornade se dissipa dans l'air et les flammes de la chaufferie baissèrent en intensité.

Dans le silence qui venait de s'établir, plus personne ne bougeait, tout le monde avait les yeux rivés sur l'inconnu.
Celui-ci s'approcha.

J'avais comme l'impression que cela lui faisait très plaisir que tout les regards soient braqués sur lui, alors qu'il gloussait tout seul. J'eu même la pensée que, malgré tout ce qu'il venait de se produire, il avait plutôt la classe.
(Sauf ses habits. Tout, sauf ses habits.)

Jusqu'au moment où il ouvrit la bouche.

-Ô petits êtres insignifiaaaants! Clama t-il, comme si il était sur scène. Je me nooooomme Papillon Butterfly! Je recherche actiiiiivement quelqu'un! Sans doute que de petites immoooondices tel que vous peuvent m'aider. Un certain... Euh...

Il se tu, réfléchissant un instant.

-Rahhhh c'est pas vrai. Reprit-il d'une voix normale. Je l'avais pourtant mémorisé! Humm, un instant!

Il fouilla dans ses poches, sous le regard ahuri du lycée.

-Ah oui, voilà! S'exclama t-il en sortant un morceau de papier de sa poche, qu'il déplia. Ah ça m'agace... J'avais fait une superbe entrée... Bref. Jack St-Str-... J'arrive même pas à le lire, ce blaireau de Maxime... Jack Streaming? Ah non. Jack Streamer!

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