Olive était enfin de retour à la maison, une fois entrée, elle claqua la porte derrière elle. Son corps était lourd, ses articulations et ses muscles criaient de douleur. Cela était sûrement dû à toutes ces agitations qu'elle avait subies. Elle s'écroula dos contre la porte en arrêtant son crâne où elle ressentait une sensation douloureuse allant d'aiguë à sourde. Elle était perdue dans son monde où elle seule existait. Bien qu'elle n'y avait accordé aucune once de croyance, l'histoire de Simon continuait à résonner en elle, ainsi que leur rencontre qui restait jusque-là incohérente à ses yeux.

Mais Olive en avait marre de tout de cela, sa vie ne se résumait pas à un traumatisme, plus les secondes passaient, plus elle avait l'impression de se rapprocher d'une psychose inévitable, il ne manquait plus que les voix et les hallucinations. Elle avait donc un choix à faire et, sur le chemin du retour, elle avait bien réfléchi.

Se laisser conduire par la vie ou alors vivre celle-ci peu importe ce qui arrive. Elle avait toujours laissé les séquelles du passé, de ses précédentes expériences guidées son présent. Actuellement, il y avait un futur qu'elle devait bâtir, maintenant qu'elle se sentait libre, vivante plus que jamais, mais surtout libérée de ce poids qu'elle avait toujours eu l'impression de porter.

Malgré toutes ces douleurs autant psychologiques que physiques, Olive se leva. Elle avait besoin de vivre enfin sa vie et pour cela il fallait tout recommencer à zéro et tout oublier. Bien sûr que ce n'était pas une chose qu'on décidait sur un coup de tête ou en une nuit, mais elle ressentait en elle cette force et cette envie de le faire, d'avancer.

Elle se dirigeait vers la salle de bain et traversant toutes les pièces sur son passage, elle constata un état de propreté dont elle ne se souvenait pas non plus. C'était bien évidemment Simon qui s'était occupé de cela en débarrassant le corps de son ravisseur, mais elle l'ignorait. De toute façon ce n'était pas la première chose qui semblait étrange aujourd'hui.

Olive entrait dans le bain chaud qu'elle avait pris soin de préparer, afin de se calmer et apaiser son système nerveux. Elle mit au passage grâce à son téléphone portable, un son retransmettant le bruit la mer et des vagues dans l'optique de se détendre complètement et de faire table rase de tout ce qui s'était passé aujourd'hui. Elle effectuait en même temps divers mouvements de pieds et de bras dans cette eau chaude afin d'atténuer ces douleurs. Elle avait l'habitude de le faire auparavant quand elle était dans ce genre de situation, fatiguée et stressée par le boulot.

Quelque vingt minutes plus tard, elle quitta la baignoire après s'être enroulée dans un peignoir beige puis rejoignit sa chambre où elle se vêtit de sa chemise de nuit de couleur noire.

Elle se sentait bien maintenant, pas à la perfection, mais mieux qu'avant son bain. Ses douleurs avait presque toutes disparu, il ne lui manquait plus qu'une bonne nuit de sommeil qui lui portera conseil afin qu'elle puisse reprendre aisément sa vie. Programme de demain ? Aller voir un psy qui lui permettrait de se remettre les idées en place. Olive bu un bon verre d'eau, éteignit la lumière de sa chambre, alluma la veilleuse, s'étala sur son lit avant de plonger dans un profond sommeil.

__ Olive... Olive réveille-toi, cela fait déjà trois fois que j'interpelle. Veille et prit, car tes malheurs sont loin d'être terminés, dit une voix d'homme, suave à l'écoute.

Olive, plongée dans son profond sommeil n'avait pas perçu les deux précédentes interpellations de la voix, cette fois-ci l'ayant entendu elle répondit à moitié endormi.

__ Daniel j'ai compris, laisse-moi encore un peu dormir puis j'arrive, dit la jeune femme.

Olive poursuivit son séjour dans le monde des rêves, croyant une fois de plus que c'était son amant parti depuis longtemps qui la réveillait. Elle ne s'en doutait pas, mais cette réaction venant d'elle allait lui coûter cher.

Soudainement, elle se fit expulser de son lit et alla heurter le sol, on dirait qu'elle s'était faite frapper telle une balle de baseball. Elle arrêta à nouveau sa tête suite à un mal subite lui provoquant une douleur insoutenable.

Ce mal était atroce, il était ressenti d'un seul côté de la tête, sur ces yeux et sur ses tempes. Son cerveau avait l'air de battre, son œil devint rouge et coulait, ses paupières se fermait, on dirait qu'elle avait reçu un violent coup. L'intensité de la douleur était si forte qu'elle poussa un grand cri de douleur proportionnellement à ce qu'elle ressentait. Prise de vertige, elle se mit peu à peu à convulser.

Elle entendit un bruit de pas dans sa chambre, elle leva un instant la tête pour apercevoir sûrement le brigand qui s'était introduit chez elle. Sous l'effet de la faible intensité de sa veilleuse, Olive l'ombre d'un vieillard qui s'appuyait sur sa canne pour ne pas tomber. Elle hurla encore plus fort de peur face à ce qu'elle venait de voir, trouvant même la force afin de se réfugier dos contre le mur juste derrière elle. Tout son corps tremblait, son cœur était à un fil de lâcher, elle était envahie par la chair de poule.

__ Peux-tu me dire ce qui t'arrive jeune fille ? Les pouvoirs divins et l'incarnation ne sont pas réel, ils n'existent que dans les romans. Laisse-moi donc te montrer que ta vie est un récit dans lequel tu es l'héroïne, déclara la voix.

Olive prit instinctivement son téléphone portable déposé sur le chevet de son lit juste à côté d'elle et essaya de contacter Simon, mais sans succès. Ce dernier était complètement injoignable. Sur les murs de sa chambre commencèrent à jaillir du sang, la température de la pièce augmentait comme lors de la canicule, ce sang qui rejoignit le sol ruisselait jusqu'à elle, la plongeant dans un état horrifié. Croyant que c'était un cauchemar, elle se saisit du verre qui était également déposé sur son chevet et se le brisa sur la tête. Elle se rendit rapidement compte qu'elle ne dormait pas lorsqu'elle se mit à saigner.

__ Tu vois ? Tu ne rêves pas, c'est bien réel.

__ Qu'est-ce qui se passe ? S'il te plaît arrête, je n'en peux plus ! S'écria Olive d'une voix brisée. Je ferais tout ce que tu veux.

__ Nous n'en avons pas besoin, tu n'as qu'à accepter qui tu es réellement, rétorqua la voix. Néanmoins, nous acceptons une de tes requêtes, tu ne supportes pas de voir tout cela, qu'il en soit ainsi alors ne vois plus.

Tout devint subitement noir pour Olive, manifestant le souhait de ne plus voir ces horreurs, la vue lui avait été retirée.

__ Que m'arrive-t-il ? Qui es-tu et que me veux-tu à la fin putain ! Lâcha-t-elle. J'en ai marre laisse-moi vivre ma vie en paix ! Toi, mon subconscient, si tu es l'origine de tout ça, c'est moi qui te commande alors lâche moi je te l'ordonne !

__ Tu es vraiment pitoyable, dit la voix. Tu veux savoir qui nous sommes ? Alors permet que nous puissions nous révéler à toi.

Les particules de lumière pénétrait à nouveau dans les yeux d'Olive, sa vue lui revenait petit à petit. Lorsque ses yeux s'ouvrirent grandement, elle aperçut un grand homme avec de très grandes ailes et des cheveux telle une femme dressé devant elle.

Elle n'eut pas le temps de crier que son cœur lâcha. L'homme ailé disparu, puis subitement la porte de sa chambre se fit défoncer. Sûrement à cause des multiples cris d'Olive, les voisins avaient été alertés et avaient contacté les forces de sécurité qui étaient rapidement arrivées sur les lieux. Il retrouvait Olive assise là, à même le sol, dos contre le mur et inerte, les yeux écarquillés et la boucle grandement ouverte. Pris de panique, les services de santé furent contacté et vinrent déclarer qu'elle avait rendu l'âme. Sa dépouille se fit emporter dans une morgue où cette dernière disparue. Deux enquêtes qui n'étaient pas prêtes à aboutir furent ouvertes, l'une pour découvrir ce qui s'était passé dans le domicile d'Olive et l'autre pour savoir où était passé son corps.

__ Tu peux ouvrir les yeux Olive ! Déclara Simon.

Cette dernière exécuta l'action de son interlocuteur et se retrouva à nouveau dans cette case qu'elle avait quitté il y avait à peine quelques heures.

__ Content que tu sois de retour auprès de moi !
Néanmoins, je ne m'attendais pas que ce soit aussi rapidement, cela veut dire que le temps presse alors, dit-il.

Olive resta inerte sans donner un élément de réponse à Simon, son cœur ne battait toujours pas elle était comme une coquille vide.

__ Mademoiselle m'écoutes au moins ? Lâcha Simon. Il était là comme face à un cadavre, aucune expression ne se dessinait sur le visage d'Olive, elle n'avait même pas l'air de respirer. Simon resta perplexe un instant puis s'exclama.

__ Ah ! J'allais oublier !

Ce dernier se leva et dessina une croix à l'aide de son pouce sur le front d'Olive. Cette action fit sursauter cette dernière qui retrouva tout ces sens ainsi que ses fonctions vitales.

__ Hein ! Où suis-je ? S'exclama-t-elle à son tour.

Elle ne tarda pas à se rendre compte qu'elle était à nouveau en présence de cette personne dont elle venait juste de se séparer il y avait quelques heures.

__ Qu'est-ce que tu m'as fait Simon ? Cria-t-elle.

__ Moi ? Rien du tout ma chère, tu t'es attirée les foudres toutes seules. La seule chose que j'ai faite, c'est échouer de te convaincre, ce qui a engendré ce que tu as vécu. Mais c'est bien toi qui as refusé de croire non ? Déclara-t-il

__ Tu penses que c'est en jouant avec ma tête, en me faisant halluciner que je te suivrais bêtement ? Tu peux toujours rêver ! Gronda-t-elle en se levant brusquement.

__ Je suis vraiment choqué tu sais ? Au-delà de ton apparence fébrile et peureuse après tout ce que tu as vécu tu penses encore halluciner ? S'indigna Simon. Je pense avoir une part de responsabilité, car je n'ai pas pris le temps de t'expliquer terre à terre dès le début certaines choses. Alors permet moi de le faire.

__ Je ne veux pas écouter tes histoires, d'ailleurs ne compte pas sur moi pour rester une minute de plus ici, dit-elle. La porte est grandement ouverte, mais cette fois-ci n'essaye plus de me contacter si tu as un problème de ce genre ! Gronda-t-il.

Simon en avait un peu marre d'essayer de convaincre cette femme qu'il jugeait borner. Bien que ce fût sa mission, il n'était pas du genre très patient et détestait plus que tout au monde, les personnes qui s'enfermaient dans leur bulle et choisissaient ce qu'elles devraient croire ou non. Olive fut inquiétée un instant de ne plus pouvoir compter sur lui. Il était bien vrai qu'elle avait ses plans en tête, mais rien ne lui rassurait qu'elle trouverait solution. Elle en déduisit qu'il vaudrait mieux se séparer de Simon dans de bonnes conditions.

__ Je t'écoute, mais fait vite, murmura pleine de désinvolture.

__ Cesse de jouer les rebelles avec moi et installe-toi bien, car ça va être long. Je ne compte pas laisser un détail s'échapper, affirma-t-il avant de commencer à conter son histoire.

Tout commença quelques années, après la création de l'humanité !