Chapitre 10 - L'homme de la situation (1/3)
Ils dormaient.
Paisiblement.
Enfin, c'était ce dont je voulais me persuader, mais étais-je vraiment dupe ? Un sommeil noir, voilà bien un concept qui n'avait rien d'engageant. Des peurs profondément enfouies, c'était rarement synonyme de promenade à dos de licorne avec, en arrière-plan, une myriade d'arcs-en-ciel scintillants.
Pourtant, alors que je veillais sur mes êtres aimés encore endormis, je priais, mains pressées l'une contre l'autre, pour que leur esprit ait été plus fort que la magie.
De fait, nous étions plusieurs à surveiller les victimes de cette étrange sorcière, qui nous avait pris par surprise. L'infirmerie n'abritait qu'un lit, et c'était Lyse que nous avions placée au creux des draps. Pour Chris et Shawn, Jack et moi avions récupéré mon matelas et le sien, installés à même le carrelage.
Mme Miller, l'infirmière de la Moon House, était présente en ce dimanche soir, car c'était un jour toujours chômé pour moi. Ainsi, elle avait pu m'aider à glisser Lyse dans des vêtements secs, et Jack lui avait prêté main forte pour ce qui était de Shawn et de mon frère.
Ils dormaient encore, donc, et j'attendais leur réveil avec une angoisse mêlée d'impatience, tout en me repassant en boucle ce que Frédéric m'avait appris une fois que je lui eus raconté ces terribles évènements.
L'œil était toujours ici, enfermé dans son petit coffret.
Frédéric ne l'avait finalement jamais envoyé aux Éclaireurs de la capitale, s'étant ravisé au vu de ses relations de plus en plus houleuses avec l'institution. Par chance, je n'avais pas été mise au courant, et j'avais pu énoncer un mensonge avec la parfaite bonne foi de ceux persuadés de détenir la vérité.
— Et comment fera-t-on dans trois jours ? avais-je demandé à mon chef, stressée par ce délai si court.
— Nous avons trois jours pour y réfléchir, m'avait-il répondu, sagace.
Et désormais, nous étions condamnés à attendre, Frédéric, Jack et moi, et il était déjà près de deux heures du matin. Je commençais à craindre que ce sommeil ne fût éternel.
La porte de l'infirmerie claqua contre la butée. Helena pénétra dans la pièce, immédiatement suivie de Sandy, échevelée mais indemne. Il semblerait que la nuit avait connu une meilleure issue que ne le laissait présager l'affrontement entre les deux camps de manifestants.
— Les rues sont calmes, presque tout le monde est rentré chez soi, nous informa Sandy, même si ce court rapport était surtout adressé à Frédéric.
— Ils ne se sont toujours pas réveillés ? enchaînait déjà Helena, ses sourcils bruns froncés au-dessus de ses yeux marron-vert.
En d'autres circonstances, la suite aurait pu être cocasse. Un spectateur extérieur aurait d'ailleurs pu croire à une blague, ou à une scène savamment répétée en vue d'une pièce de théâtre. En effet, Helena venait juste de terminer sa phrase que Shawn se redressait sur le matelas dans un sursaut.
Tel un rescapé d'un naufrage, le jeune homme prit une inspiration déchirante pour avaler de l'air, à tel point que je me demandais si son subconscient ne se remémorait pas la prison d'eau dans laquelle il avait été enfermé. Je me précipitai à son chevet, remisant dans un coin de ma tête ma propre peur pour mieux le rassurer :
— Tout va bien, ne t'inquiète pas. Vous êtes hors de danger. Tout va bien.
J'avais approché ma main de son épaule, pour le réconforter et me repaître moi-même de ce contact qui m'aurait prouvé un peu plus qu'il était bien vivant, mais j'avortai mon mouvement. Par gêne, crainte du rejet.
Un verre d'eau apparut dans mon champ de vision. C'était Mme Miller, qui, avec sa vaillante tranquillité, le glissa d'office entre les mains de Shawn. Il le but cul sec, comme assoiffé par une traversée du désert, avec tant de précipitation qu'à peine vidé, le verre se brisa entre ses doigts nerveux. Avec rapidité, je ramassai les débris qui chutèrent sur la couverture, répétant tout doucement :
— Tout va bien, maintenant. Tout va bien.
Les épaules toujours secouées de spasmes, Shawn porta ses mains à sa tête. Sous ses mèches de jais, ses paupières se fermèrent avec force, et j'aperçus la grimace de douleur que ses lèvres exsangues formèrent dans la pénombre de son corps recroquevillé.
Et alors que je commençais à craindre quelque séquelle, sa voix rocailleuse me donna la réplique, si bas que je crus avoir mal compris :
— Non, tout ne va pas bien.
Figée, je le contemplai en silence, avec au creux des mains les morceaux de verre brisé.
— Il faut que j'appelle Gregory, reprit-il aussitôt, et il se leva si vite que je n'eus pas le temps de réagir.
À peine sur ses pieds, le jeune homme chancela et, si ce n'était pour Helena qui le rattrapa avec agilité, la gravité aurait eu raison de lui.
— Et si on y allait doucement, hein ? l'apostropha-t-elle sans pincette, lui offrant une prise de son bras solide.
Elle le fit ensuite reculer jusqu'à un fauteuil où elle l'installa sans lui demander son avis. Je luttai contre le pincement qui me serra le ventre. J'enviai l'attitude naturelle d'Helena, moi qui marchais sans cesse sur des œufs avec Shawn.
— Ton téléphone ne doit plus fonctionner, dis-je à ce dernier, me détournant pour jeter le verre brisé dans la poubelle. Pendant l'attaque, vous... disons que vous avez été un peu mouillés.
Du coin de l'œil, je vis Shawn observer, la mine sombre, leurs affaires humides qui séchaient, étendues au-dessus d'un radiateur.
— L'attaque, répéta-t-il à voix basse. Laisse-moi deviner. L'aigle appartient à une sorcière qui manie la psyché et aime un peu trop les bains de minuit ?
Je clignai des paupières.
— Comment... comment le sais-tu ?
Il renversa la tête vers l'arrière pour l'appuyer contre le mur, les traits si contractés que je devinai qu'une migraine lui vrillait les tempes.
— Oh, peut-être parce que cette femme est le bras droit d'Araña ? fit-il, non sans sarcasme.
La nouvelle nous secoua aussi bien qu'un séisme. Et nous n'avions pas encore repris contenance qu'il ajoutait, d'une voix empreinte d'amertume :
— Je suppose qu'on devrait s'estimer heureux. Elle a une âme. Elle ne peut pas savoir qui tu es.
— Mais elle va revenir, intervint Frédéric.
Sans prévenir, il avança d'un pas, se mettant en travers du chemin de Mme Miller, qui dut l'éviter d'un bond alors qu'elle amenait un cachet d'aspirine à Shawn. Le jeune homme s'arma de précautions cette fois-ci, je le vis à la façon dont il tint le verre pour avaler le médicament avant de le rendre à l'infirmière.
— Elle a donné trois jours à Alicia pour récupérer son œil, explicita Jack à l'adresse du mercenaire.
— Un œil ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? répondit-il, se frottant méchamment le visage, comme pour se forcer à rester éveillé.
— On ne sait pas vraiment, déplora Sandy. Ce n'est pas la première personne à vouloir retrouver cet œil. Victoria s'est fait enlever par une femme, il y a quelques semaines, qui le recherchait déjà dans les abords de GhostValley.
— Elle s'appelait Agathe, précisai-je. Et il s'agit d'un vrai œil, au cas où. qui était échoué au fond d'une rivière.
— Il y a des rumeurs qui courent, nous informa soudain Shawn, songeur. D'aucuns prétendent que les pouvoirs de Calyo se sont affaiblis récemment. Le fait qu'elle souhaite remettre la main sur cet œil n'est peut-être pas un hasard...
— Ainsi, notre grande méchante s'appelle Calyo, déclama Helena avec emphase, plissant les yeux de façon presque comique.
— Dommage que cet Araña ne soit pas du genre à démentir ou confirmer publiquement une rumeur, ironisa Jack, tentant vaguement de recoiffer ses cheveux ébouriffés par cette trop longue journée. On y verrait plus clair...
Je tapotai ma bouche de l'index, hésitant à faire part de mes doutes de peur de paraître stupide. Finalement, je me lançai, plongeant dans le regard bleu-gris de Shawn.
— Tu penses que l'œil a un rapport avec le fait qu'elle soit aveugle ?
Il sourcilla, incertain.
— Je ne l'ai jamais rencontrée, mais d'après ce que je sais, Calyo n'est pas aveugle. Je suppose donc que la réponse à ta question, c'est oui.
Étions-nous très avancés pour autant ? Un mystérieux œil vivant, une sorcière prête à tout pour le reprendre, et la menace d'Araña qui se rapprochait encore... Je me dis, avec un soupir de découragement qui me fit m'adosser contre le mur, qu'il y avait des journées comme ça où il valait mieux rester sous la couette.
Et, à côté de nous, Lyse et Chris qui dormaient toujours...
— Si seulement nous pouvions retrouver cette Agathe, soupira brusquement Frédéric.
Un bruit de papier froissé attira mon attention. Avec quelque chose qui s'apparentait à de l'indignation, je constatai que Frédéric dépliait sans ménagement le dessin préparé à notre intention par Vicky. L'avait-il gardé ainsi, négligemment relégué dans la poche de sa veste ?
J'en étais encore à me scandaliser de son manque de soin lorsque Mme Miller, qui passait dans le dos de mon chef, émit un long « Oooh » qui nous fit tous redresser la tête.
— Mais, c'est Mme Psara ! C'est fou comme ce portrait est ressemblant.
Sandy, la première, réussit à surmonter sa stupeur pour articuler :
— Vous la connaissez ?
— Oui, enfin... je ne sais pas, fit-elle machine arrière, gênée par tous ces regards pressants posés sur elle. Ce portrait ressemble en tout cas à s'y méprendre à la guide du musée des Beaux-Arts de HillVille. Ma fille, qui adore la peinture, m'y traîne une à deux fois par mois...
— C'est le destin qui a parlé ! s'extasia Helena, qui alla même jusqu'à taper dans ses mains. Pour sûr, c'est elle !
— Une visite au musée s'impose, acquiesça Jack. C'est notre seule piste, il faut vérifier.
— J'ai dit que c'était elle, insista Helena avec un regard de défi. Les Éclaireurs sont parfois longs à la dét...
— Est-ce que quelqu'un peut me prêter un téléphone ? la coupa Shawn, qui se tenait la tête d'une main lasse.
Nul doute que la voix trop enjouée de l'exubérante Chasseuse ne l'aidait pas à vaincre sa migraine.
— Tu peux prendre le mien, lui offrit Sandy, tendant déjà l'appareil.
— Tu comptes tout de même appeler Gregory ? m'enquis-je, mon regard oscillant entre le jeune homme et le bout de mes pieds, que j'avais croisés au niveau des chevilles.
— Plus que jamais, rétorqua-t-il, laconique, composant de tête le numéro de mon nouveau maître en sorcellerie.
Et il se leva pesamment pour se réfugier dans le couloir, dans l'espoir d'y trouver là un peu d'intimité.
Manque de bol pour lui, le corridor faisait une parfaite caisse de résonnance, et nous nous étions tous tus, d'un accord tacite et un peu honteux, pour épier la conversation.
— Greg, c'est moi. ... Oui, merci, j'avais cru comprendre qu'il était tard. Je ne t'appelle pas de gaieté de... Quoi ? Ah, non, c'est le téléphone d'une collègue d'Alicia. ... Oui, Sandy, c'est ça.
Oh non, pas ça.
J'avais beau ne pas le voir, je me figurais parfaitement le sourire doucereusement insolent que devait afficher Gregory en comprenant qu'il avait gratos obtenu le numéro de la Première Chasseuse.
Shawn lui narra en termes très brefs l'attaque inopinée de la sorcière. Soudain, il baissa d'un ton, presque pudiquement :
— Tu crois pouvoir faire quelque chose contre ce sommeil ? Le frère d'Alicia et son amie sont toujours endormis, et j'ai peur que leur esprit... Entendu.
Shawn s'inquiétait. Pour Lyse et Chris. Ce simple fait me revigora comme un bon whisky – que je n'avais jamais goûté, donc je ne pouvais que me l'imaginer. Certes, nous étions incapables de discuter sans nous envoyer mille reproches au visage, mais mon sort, et celui de mes proches, lui importaient. À cet instant, c'était tout ce qui comptait.
— J'ai aussi besoin de toi pour Calyo, enchaînait déjà Shawn.
Soit il ne se doutait pas des six paires d'oreilles dirigées vers lui comme des satellites espions, soit il avait pris le parti de faire comme si nous ne le guettions pas de toute notre curiosité depuis la pièce d'à côté.
— Tu crois que tu pourrais faire quelque chose pour régler le problème ? ... Non, je ne suis pas en train d'insulter tes capacités, tu te fous de moi ? ... Greg, j'ai comme une gueule de bois atroce qui m'empêche de réfléchir, alors je me passerais bien de tes... Attends, quoi ?
Ces deux derniers mots, prononcés avec une forme d'ahurissement, eurent pour effet d'opacifier un peu plus le silence qui nous enveloppait. Nous avions cessé de respirer dans l'attente de la réponse de cet imprévisible sorcier, ô combien capricieux.
— Rassure-moi, reprit Shawn avec lenteur, c'est une blague ?
Répartie lointaine de Gregory, dont je perçus les accents joyeux. Quoi qu'il pût dire, il avait l'air de s'amuser comme un petit fou malgré l'heure tardive.
— D'accord, je vais le faire, capitula Shawn avec réticence.
Moi qui le pensais incapable de céder face à quelqu'un, je découvrais que Gregory avait trouvé le moyen de le mener par le bout du nez.
— Je vais le faire, poursuivait Shawn tout en revenant à pas mesurés dans l'infirmerie, mais je tiens à te dire que tu es ridicule. ... Je sais, mais je préférais te prévenir quand même.
Sous nos yeux ébahis, Shawn rendit son téléphone à Sandy, à qui il expliqua dans un soupir désabusé :
— Il veut que ce soit toi qui le lui demandes.
Stupéfaction dans la pièce.
Shawn et Sandy se fixèrent d'interminables secondes, avant que le regard de mon amie ne se porte sur son portable, qu'elle considéra d'un air écœuré, comme si l'appareil pouvait lui refiler la syphilis.
Bon, je faisais une projection. Aucun dégoût dans l'air. L'expression de Sandy n'était que pure incompréhension.
— Quoi ? Pourquoi moi ? balbutia-t-elle.
— Je préfère ne pas savoir, marmonna Shawn, lui tendant le téléphone avec une insistance impossible à ignorer.
— Il n'en est pas question ! bondit Jack, s'interposant entre Sandy et le sorcier ou, en tout cas, son représentant électronique.
Gregory, à l'autre bout de la ligne, ne pipait mot pour une fois. Je n'étais pas dupe de son silence. Il devait se délecter de l'effet qu'il venait de provoquer.
Aux rougeurs qui lui dévoraient le cou et les joues, je compris que Sandy n'appréciait que peu l'image que Jack et elle étaient présentement en train de renvoyer au reste de l'assistance. Elle ne devait pas non plus être au goût de la belle, la soudaine possessivité de Jack, inquiet de cette marque d'intérêt de la part du mage – certes du côté sombre de la force, mais réputé dans tout le pays pour sa puissance.
Mauvais move, Jack, pensai-je avec dépit.
Sans surprise, son élan de protection déplacé eut l'effet inverse de celui escompté : fusillant Jack de son sublime regard topaze, Sandy arracha le téléphone des mains de Shawn et le colla à son oreille d'un geste qui avait tout de la revendication :
— Allô ?
Elle était si remontée qu'elle en avait oublié sa timidité. Cependant, la voix enjôleuse de Gregory, trop heureux d'avoir obtenu gain de cause, la ramena bien vite à l'épineuse réalité :
— Je ne pensais pas que tu accepterais de me parler aussi rapidement. Tu m'en vois ravi.
Quand bien même le téléphone n'était pas sur haut-parleur, le son était si fort que nous pouvions parfaitement suivre la conversation. Sandy s'en rendait-elle compte ? Non. Elle était trop occupée à écraser Jack de son regard pour le dissuader de se mêler de cette affaire.
— Je suis prête à tout pour aider Alicia, répondit-elle alors, sans réfléchir au choix de ses mots.
Le rire profond, presque roucoulant, de Gregory ne me dit rien qui vaille.
— À tout, vraiment ? Ça tombe bien, j'ai déjà quelques idées en tête...
À ce moment-là, Sandy parut pleinement réaliser dans quel engrenage elle avait mis le doigt. Ses yeux limpides dévièrent vers ses spectateurs bien trop attentifs. Alors, seulement, elle comprit que nous ne perdions pas une miette de la conversation.
Dans un élan de gêne, elle nous présenta son dos, chuchotant dans l'appareil :
— Si c'est bien ce que je crois, je suis désolée, mais c'est inutile.
— Ouf ! Un revirement de dernière minute, s'amusa Gregory, pas vexé pour un sou. Tant mieux. J'aime quand on ne me simplifie pas la tâche.
— Non, vraiment, insista Sandy tout bas, qui risqua un coup d'œil derrière son épaule, le feu aux joues, pour surveiller la réaction de Jack. Tu perdrais ton temps, je ne suis pas intéressée.
— Tu connais l'adage : il ne faut pas dire que l'on n'aime pas quelque chose avant d'y avoir goûté.
Impossible de se méprendre sur le sens de cette phrase. De toute façon, le ton franchement provocant qu'avait employé Gregory dévoilait tout de ses intentions. Cette fois-ci, Sandy avait effectué un vif demi-tour vers nous, le visage si rouge qu'elle avait tout, désormais, de la pêche bien mûre prête à être cueillie.
Au même moment, Jack avait avalé les quelques mètres qui le séparaient d'elle pour lui soustraire le téléphone et raccrocher dans la foulée. Après un instant de flottement, Sandy entra en éruption, façon Eyjafjallajökull.
— Mais qu'est-ce qui te prend ? s'écria-t-elle.
D'une main véloce, elle récupéra le téléphone de la discorde.
— Tu voulais que je reste les bras croisés pendant que ce débauché te proférait des obscénités ? vrilla Jack en retour, qui avait clairement oublié que son chef et plusieurs de ses collègues se tenaient juste derrière lui.
— Tu crois que je ne sais pas gérer ce genre de gars ? Je n'ai pas besoin que tu viennes à ma rescousse, ni que tu me défendes comme un chien de garde !
— Je... tu...
Au bord de l'apoplexie, ne sachant plus sur quel pied danser, Jack annonça alors d'une voix qu'il espérait assurée mais qui sonnait plutôt désespérée :
— C'est surtout de son aide qu'on n'a pas besoin ! On va faire sans lui, persista-t-il, à l'intention de Shawn cette fois-ci, qui haussa les sourcils avec éloquence.
— Ce n'est pas à toi de prendre cette décision, rugit la Première Chasseuse, au summum de la fureur. Je le rappelle.
Jack en resta pantois, et la façon dont Sandy quitta la pièce, sans plus lui accorder un regard, finit d'envoyer son moral dans ses chaussettes.
Un silence malaisé s'ensuivit, pendant lequel personne n'osa se regarder. Complètement désemparé, Jack finit par se retourner contre Shawn, qu'il devait considérer comme le responsable de ce retournement de situation :
— Tu ne vas pas me dire que tu ne pouvais pas le convaincre de nous aider sans passer par tout ce cirque ?
Jack se trompait d'ennemi, et Shawn devait penser la même chose car il se contenta d'un haussement d'épaules blasé, ne daignant même pas lui faire l'honneur d'une prise de bec.
L'attente fut longue, et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer mille scénarios rocambolesques, accompagnés de dialogues plus désespérants les uns que les autres. Après tout, c'était de Gregory la Main blanche qu'il était question.
Sandy s'absenta une poignée de minutes, qui durent paraître à Jack une éternité. Je sus avant tout le monde qu'elle était de retour, car les ondes piquantes de Gregory vinrent à la rencontre des miennes.
Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir, se rapprochèrent peu à peu.
Jack se redressa, carra les épaules, se prépara à la confrontation.
Enfin, le battant pivota sur ses gonds, laissant apparaître, dans toute sa magnifique arrogance, Gregory la Main blanche.
***
Aïe aïe aïe, la concurrence arrive pour Jack, qui ne l'avait pas vue venir 😂
Je suis toujours en train d'écrire ce chapitre, qui est très long et regorge de détails plus ou moins importants que j'essaie de ne pas oublier en chemin 🙈 Je pense le publier en trois parties, mais je verrai bien la semaine prochaine où j'en suis.
En tout cas, j'espère que ça vous aura plus ! Je vous souhaite un bon weekend avec un peu d'avance ❤️ bisous! 😘
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