Chapitre 1 - Après l'enfer (2/2)
Shawn pénétra dans ma maison avec précaution. Ses chaussures ne faisaient aucun bruit sur le carrelage de l'entrée ; il aurait tout aussi bien pu être un fantôme. J'aurais voulu le toucher pour m'assurer que je ne rêvais pas. Je me contentai de verrouiller la porte d'entrée derrière nous.
Le jeune homme esquissa quelques pas, jeta un coup d'œil dans la cuisine à sa droite puis dans le salon sur la gauche. Là, son attention fut attirée par le sapin qui se dressait fièrement dans son coin, soigneusement décoré par ma mère et ma sœur. Il m'interrogea du regard.
⸺ C'est pour Noël, l'informai-je d'une voix à peine audible. C'est une fête chrétienne au départ, tu sais, la religion que mon peuple a tenté de répandre en Espéritie quand il est arrivé pendant les Grandes migrations.
La religion monothéiste n'avait cependant pas fait le poids face aux dieux belliqueux qui recueillaient la foi des Espéritiens. Seules des divinités guerrières étaient à même de s'opposer aux princes et princesses des ténèbres vénérés par les créatures de l'ombre.
⸺ Bref, abrégeai-je en remuant maladroitement. C'est une tradition que nous avons en décembre, une fête familiale. On raconte aux enfants qu'un gros monsieur barbu, le Père Noël, descend dans la cheminée et leur apporte des cadeaux s'ils ont été sages. Ce n'est pas vrai, hein, mais les enfants l'adorent. Tiens, c'est lui.
J'attrapai une figurine du Père Noël que ma mère avait accolée à la télévision, l'exhibait comme un petit trophée. Je me décomposai quelque peu à l'entente de sa réponse :
⸺ Si j'ai bien compris, commença-t-il, sourcils froncés, vous célébrez chaque année un gros type dont l'existence a été inventée de toutes pièces ?
Vexée comme un pou, je ripostai :
⸺ Et alors ? Vous, les Espéritiens, avez plein de divinités, toutes plus loufoques les unes que les autres, dont vous n'avez aucune preuve qu'elles existent.
⸺ Tu dis que nous n'avons aucune preuve, mais tu as invoqué l'une de ces divinités il n'y a pas si longtemps, et tu as obtenu gain de cause, pas vrai ?
Je me figeai, resserrai ma prise nerveuse sur le petit Père Noël qui menaçait de se briser en deux. Il faisait référence à Jiva, la déesse de la vie, celle qui avait répondu à ma prière et lui avait offert ce fragment de mon âme.
Je reposai la figurine sur le meuble télé et me dérobai, le feu aux joues :
⸺ Ma chambre est là-haut.
Il me suivit docilement, et nous gravîmes, sans échanger un mot, les escaliers qui menaient à l'étage. Ce faisant, je me demandai si nous réussirions jamais à nous comprendre.
Je poussai le battant et le laissai pénétrer dans ma chambre, mon intimité, le lieu de mes rêves et de mes secrets. J'observai ses réactions avec une pointe d'appréhension.
Depuis que j'avais invité Michael sur un coup de tête, je m'étais débarrassée des posters de ma préadolescence que je n'assumais plus. Adieu donc, Justin Bieber. Salutation à toi, Uma Thurman. Je n'avais jamais vu Pulp Fiction mais j'avais toujours trouvé que l'affiche du film en jetait.
Mais j'avais gardé des peluches, ma vitrine de photos, et je n'avais jamais réalisé à quel point mes étagères ployaient sous une accumulation de maquillage et de bijoux en tout genre. Sans se presser, le regard de Shawn parcourut tout cela, tous ces petits détails de ma vie qui en disaient long sur moi. Il se focalisa finalement sur le lit. Un lit une place, large certes, mais qui pouvait à grand-peine nous contenir tous les deux. Il arqua un sourcil, et je m'empressai de préciser, embarrassée :
⸺ C'est un lit gigogne.
Je m'accroupis dans la foulée et sortis le tiroir du bas qui dévoila une deuxième place. Combien de nuits Lyse avait-elle passées à dormir sur ce petit matelas ? Et dire qu'aujourd'hui, c'était Shawn qui allait y prendre place...
Je ne m'habituais pas au fait de le voir ici, lui que j'avais poursuivi pendant des semaines. Déjà, la pièce embaumait son parfum et me rendait toute chose. Et quand il ôta son manteau puis son pull pour rester en t-shirt, que j'aperçus brièvement la peau lisse de son dos et les muscles qui roulaient dessous, je battis en retraite.
⸺ Je... je vais aller te chercher une couverture, bafouillai-je.
Je trouvai refuge dans le couloir, le cœur battant à tout rompre. Cependant que je récupérais un gros plaid dans le placard, je m'intimai au calme. Je m'accordai une seconde pour reprendre mes esprits avant de rebrousser chemin. Là, je manquai de lâcher la couverture.
Shawn regardait, contrarié, la photo que j'avais dérobée chez ses grands-parents et qui les représentait, sa mère et lui, assis sur une balancelle. Elle était la preuve par excellence des intrusions que je m'étais permises dans sa vie privée.
Je lui pris la photo des mains, le visage cramoisi :
⸺ Tu as fouillé dans mes affaires ?
J'avais glissé le cliché dans l'exemplaire des Hauts de Hurlevent que Lyse m'avait prêté des milliers d'années auparavant. J'avais bataillé pour en lire quinze pages mais, presque chaque soir avant de m'endormir, je l'ouvrais pour contempler cette photographie d'un temps révolu qui me prenait chaque fois aux tripes.
Je pressai le cliché contre ma poitrine comme j'aurais aimé enlacer le petit garçon qui avait perdu sa mère et traversé tant d'épreuves. Il se tenait devant moi aujourd'hui, il n'était plus un enfant mais un homme, et il me considérait d'un air sévère qui me fit me recroqueviller sur moi-même.
⸺ Tu plaisantes, j'espère ? Si tu as cette photo, c'est parce que tu as toi-même mis ton nez dans ce qui ne te regardait pas.
Bien qu'il fût calme, j'eus envie de reculer face au reproche. Je résistai, ancrant mes jambes dans la moquette, raide comme un bâton.
⸺ J'ai fait ce que j'avais à faire, affirmai-je, avec une pointe de mauvaise foi.
Il soutint mon regard, et je m'obligeai à ne pas flancher, malgré les rougeurs qui me chauffaient les pommettes et le cou. Finalement, il s'écarta avec un rire ahuri. Il enleva ses chaussures et se laissa tomber sur le matelas. Je murmurai, penaude :
⸺ Tu veux la récupérer ?
⸺ Non, marmonna-t-il. Tu peux la garder, je m'en moque.
Je me fis toute petite et m'empressai de remettre la photo à sa place avant qu'il ne change d'avis. Ensuite, je lui donnai le plaid. Je remarquai alors le bref coup d'œil qu'il jeta vers la droite. Son expression s'assombrit l'espace d'un instant. Mon regard suivit la même direction. Je découvris Truffy, le petit loup en peluche offert par Michael, mon ex petit-ami, qui tenait compagnie aux quelques livres qui se battaient en duel dans ma bibliothèque.
⸺ Tu me raconteras un jour quel grief tu as contre cette peluche ? lâchai-je sans pouvoir me retenir.
⸺ Et si on se couchait ? éluda-t-il d'un ton laconique.
Le percevait-il, que cette petite phrase innocente m'avait mise dans tous mes états ? À croire qu'il le faisait exprès.
Tentant de ne pas me figurer des choses qu'il n'avait insinuées qu'inconsciemment, je me glissai sous ma couette. Je le vis qui passait un bras sous sa tête. Il avait l'air ailleurs, aussi n'osai-je reprendre la parole. Je gigotai pour trouver une position confortable et priai ce bon vieux Morphée de passer me voir, et vite. Difficile, cependant, de me détendre alors que Shawn était allongé à un mètre de moi.
⸺ Et la lumière ?
La question, pourtant anodine, emballa mon cœur. Brusquement glacée, je ne parvins à esquisser le moindre mouvement, si bien que Shawn se redressa à demi, suffisamment pour m'interroger du regard. La tête enfoncée dans l'oreiller, les bras enlaçant mon corps pour l'empêcher de se disloquer, je le fixai en retour. Je ne sus ce qu'il lut sur mon visage, mais il avait compris. Compris cette peur panique qui m'étreignait à la simple idée de me retrouver dans le noir, comme là-bas.
Leurs rires. Leurs yeux de chat chargés de cruauté. Cette sensation d'être sans défense, sans personne, sans espoir. Cette conviction profonde qu'ils allaient me tuer.
Vas-y, chiale, y aura personne pour venir te chercher.
La gorge encombrée de sanglots retenus, je fis non de la tête. Non, pas la lumière.
Longuement, Shawn me considéra, ses belles lèvres charnues pincées. Et sans prévenir, il escalada mon lit. L'instant d'après, son corps chevauchait le mien, le temps pour lui d'appuyer sur l'interrupteur.
Et la nuit nous enveloppa.
La peur électrisa mes membres, et je me précipitai pour rallumer ma lampe de chevet. Ses doigts qui se refermèrent sur mon poignet m'en empêchèrent.
Il me rallongea sur le matelas, et ma force, bien que surhumaine, ne m'était d'aucun secours face à la sienne, herculéenne. Un cri, déjà, se préparait dans ma gorge, mais sa voix rauque s'éleva.
⸺ Tu ne peux pas laisser la peur l'emporter. Ni les laisser gagner.
Je me statufiai. Il avait relâché son emprise et s'était éloigné, ne me touchait déjà plus, comme si mon contact le rebutait. Sa silhouette se découpait, obscure, dans le carré plus clair de ma fenêtre. Je ne distinguais pas ses traits mais, si son corps me fuyait, ses mots me racontaient une autre histoire. Il avait laissé tomber ce ton un peu revêche, aussi râpeux que du papier de verre. Sa prononciation s'était faite plus douce, sa voix avait pris des accents persuasifs, et c'était comme si la pénombre était venue à bout des barrages qui se dressaient entre nous.
⸺ Si tu ne surmontes pas ton angoisse dès maintenant, elle te dévorera, et tu ne pourras plus jamais t'en défaire.
⸺ Comme pour une chute de cheval ? marmottai-je.
⸺ Comme pour une chute de cheval, confirma-t-il simplement.
Je laissai passer un silence, entortillant nerveusement une mèche de cheveux autour de mon index. Sous ma couette, ma jambe droite battait la mesure de mon anxiété.
⸺ Et si je n'y arrive pas ?
Je crus l'entendre rire tout bas.
⸺ Je ne me fais aucun souci. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi obstiné que toi. La peur elle-même n'a qu'à bien se tenir.
Je reniflai, incertaine.
⸺ C'est un compliment ?
⸺ En quelque sorte.
Même s'il ne pouvait pas le voir, je cachai mon sourire, encore un peu bancal, dans la taie de mon oreiller.
La respiration de Shawn, mesurée, enflait comme un vent paisible. Ma magie ondulait au rythme de son cœur, et cette mélodie apaisante me ramollit peu à peu, rendant mes paupières lourdes. Sa voix un peu enrouée me rappela du demi-sommeil un peu comateux dans lequel je sombrais.
⸺ Ma mère est morte dans un incendie.
Mes pensées brouillonnes à cause de l'épuisement, je parlai sans réfléchir :
⸺ Je sais.
Ces deux mots, et tout ce qu'ils supposaient, reçurent l'accueil qu'ils méritaient.
⸺ Ah oui, maugréa-t-il, j'avais oublié que tu t'étais amusée à déterrer mon passé.
Me sentant prise en faute, je me rapetissai dans la pénombre.
⸺ Cela n'avait rien d'un jeu, crois-moi, me défendis-je.
Un malaise tomba sur la chambre, lourd comme un air de canicule, de sorte que je n'osai plus amortir un geste. Je crus qu'il ne desserrerait jamais les lèvres, aussi retins-je un soupir de soulagement en l'entendant reprendre :
⸺ Ma mère me passait souvent ce dessin animé, Le destin extraordinaire d'un petit loup ordinaire. Je me suis souvent demandé pourquoi. Plus tard, j'ai appris que c'était l'un de ses préférés. Avec le recul, je crois que ma mère voulait me montrer que ce n'étaient pas les liens du sang qui faisaient un père. Elle voulait me dire que mon père, ce n'était pas ce type qui nous avait abandonnés, mais celui qui me protégerait, me guiderait, m'inculquerait les valeurs qui me permettraient de me construire en tant qu'homme. Peut-être espérait-elle refaire sa vie. Elle n'en a pas eu la chance.
La masse sombre de sa silhouette se redressa. Il s'assit, coinça son dos contre le mur. Je devinai son regard égaré dans le vide. Je gardai le silence de peur d'interrompre cette confidence, qui ne tenait qu'à un fil fragile.
⸺ Moi, je voyais autre chose dans cette histoire. Je voyais l'enfant que j'étais triompher du mal qui nous guettait, tapi à l'extérieur, au point de m'être persuadé que la mort ne viendrait jamais pour nous.
Je commençais à voir où il voulait en venir, et un nœud me tordit la gorge.
⸺ Tu me demandes quel grief j'ai contre cette peluche. Je lui reproche d'avoir menti. Ma mère m'a été enlevée, ma grand-mère après elle, et l'enfant que j'étais n'a rien pu faire. Le pire, tu sais, c'est que les monstres de ma vie n'ont ni crocs, ni cornes. Ils ont le même visage que le mien, ce sont mes semblables que je déteste. Ce sont eux, mes créatures des ténèbres, et aujourd'hui, c'est avec eux que je dois réapprendre à vivre.
Il n'avait pas dit « par ta faute », mais ces trois mots se cachaient dans la saveur âcre de son ton. J'encaissai sans broncher, je savais qu'il avait raison. Pour autant, je ne perdais pas de vue ce qui m'avait poussée, des mois auparavant, à lui donner un fragment de mon âme.
⸺ On m'a dit que ton pouvoir s'était éveillé.
Cette transition abrupte m'arracha un sursaut, et je m'appuyai sur mon coude pour me pencher vers lui dans la pénombre.
⸺ C'est Sandy qui te l'a dit ? m'enrouai-je.
⸺ Non, me détrompa-t-il. C'est Moldagg, un sorcier de l'Ordre de Támara.
L'Ordre de Támara. Une confrérie de sorciers redoutables, corrompus par l'argent et la soif de pouvoir. Un groupe auquel appartenait Gregory Drezen, dit Gregory la Main blanche, qui aurait apparemment aidé Shawn à me retrouver. Étant donné la haine viscérale que me vouait ce mage complètement givré, je peinais à le croire.
⸺ Comment l'a-t-il su ? m'inquiétai-je.
⸺ C'est lui qui a concocté la potion qui a permis à tes ravisseurs de résister au soleil.
⸺ Attends, l'arrêtai-je, croyant à un malentendu. Ce Moldagg vous a aidés à me retrouver ?
⸺ Oui.
⸺ Mais il a aussi aidé les vampires à me kidnapper.
⸺ Oui, fut de nouveau sa réponse laconique.
⸺ Ça n'a aucun sens ! m'emportai-je, avec l'impression qu'il lui manquait une case, à moins qu'elle ne fasse défaut chez moi.
⸺ Ne te préoccupe pas de ça, se contenta-t-il de me répondre après un instant d'hésitation.
Une intonation dans sa voix grave, un quelque chose qui durcissait un peu son accent du nord de l'Espéritie, me donnèrent à penser qu'il n'était pas totalement transparent. Mon flair était formel : il y avait anguille sous roche. Je commençais néanmoins à connaître Shawn : il ne se laisserait pas tirer les vers du nez.
⸺ C'est ça, grommelai-je donc avec une moue boudeuse.
Bien entendu, il ne la vit pas, alors je retombai lourdement sur le matelas pour bien lui faire savoir que je n'étais pas dupe de ses cachotteries.
À nouveau, sa question suivante me prit de court, plus encore la curiosité mal contenue qui éraillait sa voix :
⸺ Comment c'était ?
Il l'avait prononcée du bout des lèvres. Même ainsi, je perçus dans l'accroc de son murmure le vestige de la fascination que l'ancien lui avait éprouvée pour la légende des ténèbres que j'étais censée incarner. À moins qu'il ne la ressentît encore ? C'était mal, malsain même, mais cette idée me plaisait. Si c'était vrai, alors, je ne l'indifférais pas autant que son attitude taciturne me donnait à penser.
⸺ C'était... terrifiant.
Je me rencognai dans le matelas, dans une vaine tentative pour échapper aux réminiscences qui affleurèrent à ma mémoire. Les supplications déchirantes des créatures. L'odeur de leur chair consumée par mes flammes.
⸺ Tu avais parlé d'un ange de la destruction, mais ce qui vit en moi n'a rien d'un ange. C'est une bête qui parasite mon corps. Une bête qui n'a aucune pitié et qui ne souhaite qu'assouvir un désir de vengeance.
Un froid pénétrant s'empara de moi, me glaça les entrailles.
⸺ Et malgré ça, repris-je d'une voix vacillante, malgré l'aversion que j'éprouve pour cette bête en moi, je...
Je luttai contre les larmes qui perlèrent aux coins de mes yeux, enfonçai mes ongles dans mes paumes à men faire mal.
⸺ J'ai prié pour qu'elle sorte. J'ai prié pour qu'elle prenne possession de mon corps et réduise ces vampires en un tas de cendres fumantes.
Ma voix vibrait de cette rage vindicative qui me consumait de l'intérieur et me faisait voir le monde en rouge sang quand je repensais à mes kidnappeurs.
⸺ Mais elle n'est pas sortie, repartis-je avec un rire empreint d'amertume. Pourquoi ? À cause de ce maudit cristal ? L'Adalid ne devrait-il pas être plus fort qu'un banal artefact magique ?
Shawn m'avait contemplée sans mot dire cependant que je parlais. Il pivota la tête vers la fenêtre et, dans la faible clarté, je parvins à distinguer ses iris, qui paraissaient translucides tant ils étaient clairs.
⸺ Les cristaux de quartz permettent de rompre la symbiose naturelle qui existe entre une personne et son pouvoir. C'est ce décalage artificiel qui empêche les sorciers d'utiliser leur magie : ils ne sont plus sur la même fréquence. C'est probablement à cause de ce déphasage que tu n'as pas pu laisser libre cours à cet autre toi que tu appelles « la bête ». Quant à la question de savoir si tu ne devrais pas être immunisée...
Il marqua une pause, le temps pour lui de se frotter la nuque, ravalant un soupir.
⸺ Il est possible que ton pouvoir ne soit pas à son apogée. Que tu n'en aies eu qu'un aperçu, ce qui expliquerait cette faille.
Je méditais ses paroles, sans parvenir à déterminer si elles me rassuraient ou m'effrayaient un peu plus. Pouvait-il y avoir plus terrible encore que ce brasier infernal ? Cette pensée me donnait la sensation d'être au bord d'un précipice.
⸺ Essaie de dormir, m'enjoignit Shawn, me détournant de ce vertige qui me gagnait.
⸺ Et toi ?
Il se remit dans sa position initiale, bras plié sous la tête sur l'oreiller.
⸺ Je vais faire de même.
Je ne bataillai plus et fermai les paupières, baignée par son parfum et étreinte par les battements apaisants de son cœur. En quelques minutes, le sommeil m'emporta.
Plus tard dans la nuit, je me réveillai en sursaut, l'esprit grevé par des bribes de souvenirs et de douleurs. La peau parcourue de désagréables picotis, je me retournai vivement, emmêlant mes jambes dans ma couette. Et là, mon regard tomba sur lui.
Il était toujours là, Shawn. Il s'était assoupi, une main posée sur son ventre, et la simple vue de son torse qui se soulevait et de son visage détendu dans l'abandon me rasséréna. Il était toujours là, celui qui m'avait sauvée, et mon petit cœur se gonfla d'un bonheur fugace. Rassurée, je reposai ma tête sur l'oreiller, et le sommeil me rattrapa sans que je m'en rende compte.
***
Coucou! ❤️ Suite et fin du premier chapitre. J'espère qu'il vous aura plu.
En le relisant, j'ai remarqué qu'il y avait quelques détails nouveaux par rapport à la version Wattpad du tome 1 et qui correspondent à ma version relue pour les ME. Il y a notamment l'histoire du dessin animé, même si cette scène entre Alicia et Shawn était déjà prévue dans ma tête avant que je ne me lance sur la plate-forme, je me suis emmêlé les pinceaux sur l'histoire de Truffy dans le premier livre 😆 C'est malin, ça! Il faudrait que j'aille corriger ce couac à l'occasion.
Je vous souhaite avec un peu d'avance de passer de très bonnes fêtes de Noël avec vos proches❤️ Mangez bien, amusez-vous, et je vous souhaite peu de disputes de famille 🤣
Bisous, et on se retrouve samedi prochain pour la suite! 😘😘
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