Chapitre 1 - Après l'enfer (1/2)

Le souffle fébrile qui s'échappait d'entre mes lèvres était le seul bruit qui perturbait le silence de ma chambre.

Entortillée dans les draps moites qui s'accrochaient à mes jambes, je tentais en vain de calmer la respiration sifflante qui soulevait ma poitrine, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Mon pouls battait follement à mes tempes. Mon corps, lourd, s'enfonçait dans le matelas comme un cadavre, mais mon esprit, lui, se débattait tel un animal pris au piège.

La lueur de ma lampe de chevet, même atténuée par l'abat-jour, me vrillait le crâne. Les couleurs de ma chambre plongée dans la pénombre avaient une clarté presque douloureuse, et j'avais du mal à discerner les formes des meubles. La pièce tournait, tournait, tournait sans s'arrêter, tandis qu'un poids insoutenable compressait ma cage thoracique, menaçait de m'étouffer.

Je savais très bien ce qui m'arrivait. Je faisais une crise de panique.

Je me passai la main sur le front pour essuyer la sueur qui y perlait. La bouche sèche, je fournis un effort surhumain pour me redresser dans mon lit. Je m'adossai au mur, avalai une goulée d'air.

Tu es en vie, me répétai-je comme un mantra. Tu es en vie, et tu es chez toi. Tu es en vie, et...

J'avais beau le savoir, je craignais de fermer les yeux pour ne plus jamais les rouvrir. Pire, je craignais de fermer les yeux et de les rouvrir sur l'obscurité froide et humide de ma prison, de sentir à nouveau le béton rugueux sous mon dos dénudé et l'étau des menottes qui s'enfonçaient dans mes poignets et chevilles.

J'étais terrorisée à l'idée d'entendre à nouveau les rires des vampires qui me scrutaient dans le noir, à l'affût du moindre de mes mouvements paniqués pour s'en gausser. J'avais envie de vomir mes tripes chaque fois que je repensais à la douleur fulgurante, insoutenable, qui m'avait transpercé la poitrine.

Retenant un cri d'angoisse, j'écartai la couette de mon corps pour me lever. Mes jambes faillirent ne pas me soutenir, mais je m'obligeai à rester debout, à marcher pour que circule mon sang et cessent les fourmillements qui me parcouraient tout le corps, le faisaient trembloter.

Je baissai les yeux vers mon haut de pyjama. Une tête de licorne à la crinière arc-en-ciel en occupait le centre, avec une inscription en fils brillants qui disait : Life is a dream.

Les nuances criardes me firent plisser les yeux, mais je les écarquillai presque aussitôt : un liquide rouge et poisseux se répandait peu à peu sur le tissu blanc aux motifs étoilés.

Je fermai les paupières avec force pour ne plus voir cette image cauchemardesque.

C'est dans ta tête. Tout est dans ta tête.

Quand je battis des cils, il n'y avait plus que la licorne, dépouillée de sa couronne écarlate et qui me renvoyait un regard niais.

Le sang avait disparu.

J'ôtai tout de même le haut qui me collait à la peau. L'air froid de la pièce courut sur mon buste nu et transpirant, et un frisson me traversa. J'enfilai à la hâte un t-shirt que Chris avait gagné dans un bar, qui figurait une chope de bière avec un sourire débile et des boucles blanches en guise de mousse. Je tombai alors sur mon reflet dans le miroir.

Je peinai à reconnaître les yeux hagards qui faisaient face. Un teint blême, des lèvres décolorées et des orbites marquées par des cernes bleuâtres.

J'avais une tête de morte.

C'était ce que j'aurais dû être.

— Vous croyez vraiment que c'est cette loque, l'Adalid ? Elle fait que chialer depuis tout à l'heure.

— C'est ce qu'a dit Jaden, alors on va le croire, même s'il a pas toujours la lumière à tous les étages...

— Vous savez qu'il y a un moyen de vérifier ? On peut la planter et voir si elle survit.

— C'est ton cerveau atrophié qui t'a donné cette idée de merde ?

— L'Adalid est censé être immortel, ducon...

— Moi, je pense que c'est pas une si mauvaise idée. On la bute et on voit. Si elle crève pas, au moins, on sera sûrs de pas se faire tomber dessus par Araña pour erreur sur la marchandise.

— Faut se magner et le faire avant que Jaden revienne, alors. Quelqu'un a récupéré sa dague ? J'ai toujours rêvé de planter une de ces garces avec son arme.

— Elle l'avait pas sur elle.

— Dommage. On fera avec les moyens du bord alors. Attention, poupée, ça va faire un peu mal.

Je rouvris les yeux sur ma chambre.

Le décor familier aurait dû me rassurer, mais non. Et si j'étais morte la nuit dernière et que tout cela n'était qu'un rêve ? Alors qu'il était si tard, que tout le monde dormait à poings fermés, la réalité perdait de sa substance.

Qui me disait que mon corps ne pourrissait pas déjà dans le sous-sol de ce sanatorium maudit ? Qui me disait que j'étais bien en sécurité désormais ?

Je me jetai sur la porte de ma chambre. Il était trois heures du matin, et le ronflement paisible de mon père se réverbérait dans le couloir.

D'une démarche chaotique, j'allai jusqu'à la chambre de Chris. La main tout contre le bois, je m'apprêtai à toquer, mais interrompis mon geste. J'avais eu tant de mal à justifier mon absence de la veille. J'avais par-dessus tout voulu lui épargner des inquiétudes à mon égard. Souhaitais-je vraiment réduire mes efforts à néant pour une crise passagère ?

Mon poing, toujours suspendu dans l'air, se mit à tressauter. Je fixai la peinture blanche et priai pour que mon frère entende ma détresse silencieuse. Pour qu'il vienne me réconforter.

Qu'il me prouve que j'étais vivante.

Toutefois, les secondes s'écoulèrent, égrenées par le tintement lointain de l'horloge de la cuisine, et rien ne se produisit. Alors, je me ravisai et m'écartai rapidement de sa chambre. À la place, je filai à la salle de bains où je m'enfermai à double tour. Je levai le levier du robinet et bus goulument l'eau fraîche qui s'écoula pour m'éclaircir les idées. Puis, je me débarbouillai le visage pour effacer toute trace de mon angoisse.

Il fallait que je sois forte. Je savais que je devais résister, tout faire pour ne pas me laisser aller à la peur, au risque de ne plus pouvoir m'extraire des sables mouvants qui ne demandaient qu'à m'avaler toute crue.

J'agrippai le rebord de l'évier et regardai à nouveau mon reflet.

— Tu es sauvée, chuchotai-je, et ma voix éraillée parut sortir d'outre-tombe. Il t'a sauvée.

Mon cœur rata un battement à cette pensée, et je n'arrivais pas encore à y croire. Frédéric avait beau me l'avoir dit à mon réveil à la Moon House, je n'osais pas y croire.

C'était Shawn qui m'avait sauvée de cet enfer.

Je quittai la salle de bains et éteignis la lumière au dernier moment avant de m'élancer dans le couloir. Je fuyais l'obscurité comme si elle pouvait m'engloutir et me faire retourner là-bas. Je n'avais jamais eu peur du noir mais, ce soir-là, éteindre ma lampe de chevet était au-dessus de mes forces.

Arrivée dans ma chambre, je refermai la porte derrière moi et me sentis de nouveau prisonnière d'un cachot. Je me saisis sur un coup de tête de ma brosse et entrepris de défaire les nœuds qui s'étaient formés pendant que je me débattais avec ma couette. Je tâchais de ne penser à rien. Ni aux vampires qui étaient apparus devant moi dans la rue et m'avaient assommée, ni à l'effroyable endroit où ils m'avaient tenue captive pendant des heures, ni au jeune homme qui était revenu sur sa parole et avait traversé le pays pour venir à mon secours.

Son blouson, gorgé de l'odeur de sa peau, était suspendu au dossier de ma chaise.

J'essayais de ne penser à rien, mais mes ondes avaient autre chose en tête. Je prenais de longues inspirations pour garder la tête froide, et elles venaient crépiter au niveau de ma poitrine. De petites explosions, des bulles de champagnes qui pétillent de joie. Comme s'il ne m'avait pas quittée, sans même que je le voie, après m'avoir ramenée à la Moon House. Comme s'il était , près de moi.

Je cessai mon brossage compulsif et fronçai les sourcils, perplexe, à l'écoute de ma magie qui ronronnait tel un félin apaisé. C'était impossible, et pourtant...

Je me rapprochai avec hésitation de la fenêtre. D'abord, mes yeux ne distinguèrent pas grand-chose, à part les quelques voitures garées en créneau le long du trottoir et les lampadaires qui projetaient des ronds de lumière sur le goudron. Puis, il me sembla apercevoir des volutes blanches, qui serpentaient par intermittence dans la pénombre. Enfin, je discernai une silhouette, qui se fondait dans les ténèbres. Une silhouette que j'aurais reconnue entre mille.

Quelque chose remua tout au fond de moi quand Shawn s'avança suffisamment pour se retrouver sous le halo d'un réverbère. Son visage était levé vers moi. Il porta sa cigarette à ses lèvres et en tira une longue bouffée, qu'il laissa s'échapper dans un ruban de fumée.

Je frôlai la vitre de mes doigts. Une rue nous séparait, mais le regard grave qu'il posait sur moi me fit frissonner. Je crus que mon esprit me jouait encore un tour, alors je papillonnai des paupières à plusieurs reprises.

Il ne disparut pas.

Il resta là, sur le trottoir, et c'était comme s'il avait répondu à mon appel à l'aide. Sans réfléchir, je fis volte-face et me précipitai au rez-de-chaussée.

Dans le salon plongé dans l'obscurité, le sapin qui déployait ses branches richement garnies côtoyait le petit village de Noël installé à son pied.

À mi-chemin entre ma chambre et l'entrée, mon esprit embrumé par la fatigue et l'agitation me rappela tout de même que je portais un pantalon de pyjama couvert d'étoiles multicolores, ce qui me freina dans ma course. J'examinai d'un œil critique les dessins bariolés et la pinte de bière, puis avisai la porte d'entrée où j'apercevais déjà une ombre à travers le verre opaque. Tant pis.

Je me pressai de récupérer une clé dans la coupelle en nacre posée sur le meuble de l'entrée et, les mains tremblantes, je déverrouillai la porte. Quand je l'ouvris enfin, mon souffle se coinça dans ma gorge.

Shawn se tenait sur le seuil. Il avait les mains enfoncées dans les poches de son pantalon noir, ses mèches de jais étaient un peu décoiffés, à croire que ses doigts avaient trop fourragé dedans, mais ses yeux bleu-gris, lorsqu'il les riva aux miens, ne contenaient aucune hésitation.

Ils étaient presque défiants, à vrai dire, à tel point que je me sentis intimidée de me tenir ainsi devant lui, vulnérable dans mon pyjama de gamine. Après tout ce qu'il m'avait dit, jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse venir me trouver, de surcroît chez moi. Comme pour Sandy lorsqu'elle m'avait rendu visite une dizaine de jours auparavant, je me sentais déboussolée de le voir là, sur mon palier. Lui qui appartenait à un autre monde.

— Comment as-tu su où me trouver ?

J'avais chuchoté, de crainte de réveiller la maisonnée. Il se redressa un peu et me détailla furtivement. Mon visage me chauffa ; il s'était attardé plus que nécessaire sur la chope aux traits humains, dont le sourire grotesque détonait avec la tension ambiante.

— Sandy, dit-il enfin en chuchotant lui aussi. C'est elle qui m'a expliqué.

— Oh.

Il était donc retourné à la Moon House et avait parlé à mon amie. La nouvelle me fit un drôle d'effet, et une flopée de questions me vinrent sur le bout de la langue. Je ressentis un bête espoir que je fis rapidement taire. Je n'oubliais pas ce qu'il nous avait dit à ThunderVille : le sort qui m'attendait n'était pas son problème. Mon cœur, pour autant, n'en faisait qu'à sa tête. Il continuait de bondir en sa présence. Ma magie, elle, mimait les battements tranquilles de son palpitant. Je la ressentais dans toute ma chair.

S'il m'avait sauvée, s'il était là, c'était que je comptais un tant soit peu, non ?

Je me raclai la gorge et murmurai, un peu maladroitement :

— Merci... d'être venu à mon secours.

À ma grande surprise, il émit un long rire rauque. Il se détourna de moi, mais j'eus le temps de voir l'amertume qui avait assombri ses prunelles. La tête penchée sur le côté, les lèvres plissées en un sourire ironique, il se décida à me répondre :

— Je suis arrivé trop tard, et tu le sais.

J'eus brusquement froid. Je ne sus si c'était à cause de l'air glacial du dehors qui venait caresser mes chevilles ou à cause de la déception, de la culpabilité, qui perçaient dans sa voix.

Je n'osais imaginer l'état dans lequel j'étais quand il m'avait retrouvée. J'ignorais également ce qu'il était advenu des vampires qui m'avaient kidnappée, même si la lueur vengeresse qui enflammait encore ses iris argentés me laissait deviner qu'ils avaient eu leur compte.

Ma main serra plus fort encore la poignée de la porte, à laquelle je m'agrippais toujours.

— Si tu étais vraiment arrivé trop tard, je crois que je ne me tiendrais pas devant toi aujourd'hui, le contredis-je.

Une bourrasque de vent souffla soudain sur nous. Elle fouetta mes joues rosies, fit voleter mes cheveux détachés. Elle m'apporta également des notes de son parfum suave, un peu mentholé, que je ne pus m'empêcher d'inspirer. Je remarquai qu'il était rasé de frais.

Un tremblement fébrile parcourut ma colonne vertébrale, qui n'était pas seulement dû à la fatigue et aux températures hivernales. Mon frisson n'échappa pas à Shawn, qui me conseilla du bout des lèvres :

— Tu devrais rentrer et aller dormir.

Et quand il fit mine de repartir, une peur soudaine et irrésistible me tordit les entrailles. Une boule douloureuse se forma dans ma gorge à la simple idée de me retrouver à nouveau seule avec mes angoisses. Mais, surtout, je ne voulais pas qu'il s'en aille.

— Tu ne dors pas, toi, me dépêchai-je de le retenir.

La réflexion le fit sourciller.

— Non... On va dire que le sommeil et moi ne sommes pas en très bons termes en ce moment.

Ce qu'il m'avait dit sur les morts qui venaient le hanter la nuit me revint en mémoire, et je considérai sans mot dire les poches bleutées sous ses yeux. J'imaginais sans peine les cauchemars qui devaient peupler ses nuits et le tenir éveillé. Ce fut plus fort que moi, je m'en sentis coupable.

Son corps était toujours de biais, comme s'il n'attendait qu'un mot de ma part pour prendre congé, et la panique repointa le bout de son nez. Il me fallut toute ma volonté pour ne pas saisir de mes doigts tremblants la manche de son manteau et le supplier de rester avec moi. Je l'entendais encore me dire qu'il me détestait, chaque syllabe martelée avec soin.

Je me mordis la lèvre inférieure et me forçai à respirer longuement pour faire refluer les sanglots d'angoisse qui me montaient dans la gorge. J'ouvris la bouche, mais les mots eurent du mal à franchir la barrière de mes lèvres.

— Je... je revois leurs visages chaque fois que je ferme les yeux.

Et c'était vrai. Je revoyais les pupilles de chat railleuses qui m'avaient confrontée juste avant que le coup assené avec force dans mon dos ne me fasse perdre connaissance. Leur haine avait été palpable, autant que le plaisir qu'ils avaient pris à me molester lorsque j'étais incapable de me défendre. Le cristal de quartz qui m'empêchait de les réduire en cendres avait été la seule source de lumière dans ce trou à rats nauséabond, éclat cruel qui se moquait de moi et de mon désespoir.

Enchaînée au mur comme un vulgaire animal, j'avais su qu'ils me tueraient. Et la seule question que je m'étais posée était : pourquoi la bête ne s'éveillait-elle pas ?

Je ne savais dire quelle avait été la pire torture, entre l'attente terrifiante de ce coup de grâce, et la lame qu'ils avaient lentement enfoncée dans mon cœur.

Je déglutis péniblement et le regardai sous mes cils, anxieuse, redoutant par-dessus tout une indifférence qui aurait fini de m'envoyer au fond du trou. Mais je vis sa pomme d'Adam remuer, sa mâchoire se contracter, et je sus que lui aussi se remémorait cette nuit-là.

— Je les ai tous tués, me souffla-t-il. Ils ne reviendront pas.

— Je sais, mais les souvenirs, eux, ne partiront pas.

Je caressai l'emplacement de mon cœur. À mon réveil n'avaient subsisté que les traces de sang sur le tissu déchiré de mon t-shirt.

⸺ Non, ils ne partiront pas, me confirma-t-il tristement, mais ils s'atténueront, jusqu'au jour où ils ne seront plus que les réminiscences d'un terrible cauchemar.

⸺ C'est le cas, pour toi ? l'interrogeai-je tout bas.

Ses lèvres esquissèrent un sourire douloureux.

⸺ Pas encore.

Il n'ajouta rien, et je devinai que ses pensées se perdaient dans ses propres démons intérieurs. Je ne dis rien, moi non plus, trop occupée que j'étais à compter les secondes qui me séparaient de son départ.

Et il arriva, ce départ, bien trop vite à mon goût. Shawn m'adressa un signe de la tête, un regard qui déjà me fuyait, et il tourna les talons. Je tins cinq secondes, le temps pour lui de retraverser la rue en direction du bois endormi. Alors qu'il montait sur le trottoir d'en face, le mot échappa à mon contrôle, résonna dans la nuit paisible, aussi clair que le son d'une cloche.

⸺ Reste !

Une seule syllabe, mais qui trahissait tout, la terreur qui me tétanisait, l'envie qui me brûlait de le garder auprès de moi, la crainte de le voir disparaître à jamais.

⸺ Reste, répétai-je tandis qu'il pivotait vers moi. S'il te plait. Juste pour cette nuit.

Ses yeux d'argent se plantèrent dans les miens, et je cessai de respirer, suspendue à ses lèvres, dans l'attente de cette réponse que je désirais tant.

Il hésita, regarda la forêt puis moi, me mit – sciemment ou non – à la torture, et répondit finalement :

⸺ Juste pour cette nuit.

Il y avait, dans son ton rauque, une gravité dont la cause m'échappait. Je ne cherchai pas à comprendre, seul le résultat m'importait : il avait dit oui.

Je n'y crus vraiment que lorsqu'il rebroussa chemin et se retrouva de nouveau face à moi. Visage levé vers le sien, je me rendis compte que je le dévorais des yeux au moment où il suréleva un sourcil. Alors, seulement, je pensai à m'écarter.

***

Et c'est parti pour le tome 3!!! Je suis super contente de le partager avec vous 🤩

Comme vous le pouvez le constater, ça démarre mieux que le tome 2: Shawn est là 🥳 pour le plus grand plaisir d'Alicia! Enfin...  tout n'est pas encore gagné entre eux 😅 et la pauvre ne vit pas sa meilleure vie ☹️

Suite et fin du chapitre la semaine prochaine. Bon début de vacances pour les concernés! Moi ce sera lundi soir finalement 😭 Bisous 😘

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