Les quatre absents

Bien le bonsoir chers lecteurs ! Je vous présente ce nouveau chapitre qui va démontrer la tarée-attitude de M. Gākin !

Je ne vous en dis pas plus, je vous donne juste quelques infos concernant le chapitre précédent pour vous remettre à jour :

Ilyana est parvenue à sortir M. Gākin de sa cachette, un ami d'enfance de M. Cutefem, pour en faire le nouvel entraîneur de la Royal Academy.

Malheureusement, l'idée ne plaît pas à tout le monde dans l'équipe et quatre joueurs décident de sécher les entraînements.

On apprend également que Suwa a démissionné de l'équipe de basket suite à une défaite de trop.

Enfin bref, revenons-en à M. Gākin : son but ultime de l'année est de remporter une compétition qui intéresse soudainement pas mal d'équipes dans le Japon : la YHFC, ou plus exactement Young Hopeful Footballers Competition !

Bien sûr pour cela, il faut de nouveaux joueurs.

Je vous souhaite une bonne lecture et à tout à l'heure en bas de la partie !

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Les entraînements d'Ari Gākin étaient vraiment difficiles et désinvoltes. Jusqu'ici ils n'avaient joué sur le terrain de la Royal Academy qu'une seule fois. Le reste du temps, ils le passaient à courir dans les rues avec un ballon chacun au pied qu'ils devaient s'échanger toutes les vingt secondes. N'étant pas toujours coordonnés les uns aux autres, il était déjà arrivé qu'un ballon atterrissait sur la tête d'un coéquipier ou même disparaissait on-ne-savait-trop-où.

Une fois l'entraînement terminé, Ilyana essayait à chaque fois de trouver de nouveaux joueurs. Peu de personnes semblaient intéressées par sa proposition, voire l'ignoraient. Elle en avait marre de tourner en rond. En plus, certains joueurs de l'équipe ne venaient plus du tout à l'entraînement. Alors avec Ari Gākin, ils avaient décidé de réagir un peu violemment. Bien sûr, l'idée n'était pas de les tabasser pour les forcer à s'exercer mais plutôt de les mettre au pied du mur.

La brune craignait de les perdre en agissant de cette manière mais tant pis, ils devaient faire quelque chose pour régler ce problème.

Ainsi, elle s'était approchée des joueurs qui manquaient volontairement les entraînements : Peter, Ben, Gus et Daniel. En bref, les plus pénibles à convaincre. La première étape était de les rassembler dans la cour, avec l'intention de leur donner une simple information, très logique quand vous ne vous rendiez pas à l'entraînement :

- Le nouvel entraîneur M. Gākin veut vous voir dans son bureau durant la récréation de ce matin. C'est la porte à droite de l'infirmerie dans le gymnase.
- Comme si on allait s'y rendre... ricana Daniel, faisant rire les autres au passage.
- Faites ce que vous voulez mais en tout cas, moi, j'ai fait ma part du travail ! dit Ilyana en haussant les épaules.

Elle tourna les talons puis s'en alla en cours de géographie. Les quatre garçons trouvaient la réaction d'Ilyana trop étrange. Elle ne leur avait pas sorti mille raisons de rencontrer l'entraîneur comme à son habitude. Cette fois, elle ne les forçait en rien.

- On fait quoi du coup ? demanda Ben en suivant du regard la joueuse qui entrait dans l'établissement.
- Bah... marmonna Gus sans trouver de réponse adéquate.
- On n'y va pas, trancha Peter. Je ne sais pas quel est son plan, mais ce n'est même pas la peine d'y penser. Son coach, qu'il aille se faire voir.
- Mais si c'est important... rétorqua Ben avant d'être interrompu par Peter.
- Tu connais Ilyana, elle a encore prévu un coup fourré. Je n'irai pas m'entraîner tant qu'elle n'arrêtera pas ses conneries.

Peter avait beau tenir ce discours, il était quand même très curieux de connaître celui de l'entraîneur. Il était sûr et certain que ces deux-là, M. Gākin et Ilyana, cherchaient à les ramener sur le terrain. Or, Peter, se croyant bien plus intelligent qu'eux, décida une chose : il les ferait attendre encore quelques semaines, histoire de bien les agacer. On ne prenait pas les décisions à sa place, point barre. Non, les actes d'Ilyana ne lui avait pas plu. Changer d'entraîneur et chercher de nouveaux joueurs fut son idée à elle, pas la sienne. Alors, elle en pâtirait encore un petit moment.

Il appréciait la jeune fille, là n'était pas le problème. Cependant, il tenait à lui rappeler qu'elle était entrée dans l'équipe bien après lui et qu'elle ne pouvait pas se permettre de chambouler leur petit confort.

Non, il n'irait pas à la rencontre de ce M. Gākin. D'ailleurs, que valait-il comme entraîneur ? Pour des joueurs comme eux, il leur fallait un coach de renom. Il ne savait même pas à quoi il ressemblait. C'était d'une idiotie déconcertante que d'aller à la rencontre d'un homme pour lui demander d'être coach, sans même savoir de quoi il était capable.

Oui M. Gākin était un ancien joueur professionnel donc il était assez étrange que les jeunes footballeurs ne le connaissaient pas. En réalité, il n'avait été appelé qu'une fois sur le terrain lors d'un match important, avait fait l'idiot et était retourné sur le banc. A l'époque il s'en moquait d'avoir eu un comportement aussi puéril, maintenant il regrettait un peu. Heureusement, il passait vite à autre chose mais comptait bien récupérer le titre glorifiant de "winner" qu'il n'avait vu que de loin. Certes, lors des compétitions, son équipe l'emportait à chaque fois mais se sentir vraiment victorieux, après s'être rendu sur le terrain et avoir marqué des buts, ça c'était LA victoire. Selon lui.

M. Cutefem, à l'époque, n'avait cessé de lui répéter : "Mais tu t'es beaucoup entraîné, tu as toujours été avec nous, toi aussi tu mérites ces victoires !". Il avait raison, il avait un niveau professionnel mais apparemment, pas assez mis en évidence pour l'entraîneur. C'était aussi pour cette raison qu'Ari Gākin s'était tourné vers d'autres voies professionnelles.

Enfin bref, M. Gākin était bien plus en capacité d'enseigner le football à des collégiens que de rentrer sur le terrain et actuellement, c'était le principal.

Revenons-en à l'entretien des quatre joueurs avec l'entraîneur. Ou plus exactement de trois collégiens. Peter était bel et bien décidé à boycotter tout ce qui concernait le football.

Gus et Ben, accompagnés de Daniel, se tenaient devant la table qui servait de bureau à M. Gākin. L'homme, complètement débraillé, les fixait avec une lueur d'amusement dans le regard. Il ne pouvait guère cacher ce petit plaisir qu'il éprouvait à angoisser les autres. Au moins, cela les remettait en place.

- Je pense que vous savez pourquoi vous êtes ici, commença l'adulte en s'adossant confortablement contre le dossier de sa chaise.

Silence. Aucun des adolescents n'osaient ouvrir la bouche.

- Merde, le seul capable de parler est bien évidemment absent, soupira M. Gākin en croisant les bras derrière sa tête, tout en se balançant sur son siège. Bon si je puis me permettre, je vais traduire votre silence avec une voix totalement stupide qui devrait vous correspondre parfaitement.

Il inspira, la bouche grande ouverte, puis se débarrassa d'un flot de parole plutôt véridique, avec une voix aigüe et des yeux qui louchaient à moitié :

- Oui on n'est pas content, parce que la seule joueuse fille de notre équipe a décidé de prendre les responsabilités et de se débrouiller toute seule pour ramener des gens dans l'équipe. Comme on est des gros bébés, on s'est dit : "Vouiiii on va sécher les entraînements parce que PAS CONTENTS et fuck si ça plaît pas aux autres". 

Il pencha sa tête sur le côté, donnant l'air de s'interroger :

- C'est bien comme ça qu'on dit chez vous, n'est-ce pas ?

Puis il reprit de plus belle, sur ses jambes, en faisant les cent pas dans la pièce :

- Alors on suppose être venu ici parce que M. Gākin, le super entraîneur dont on ne reconnaîtra jamais les qualités EXCEPTIONNELLES de meneur, a choisi LA sentence qui correspond le mieux à notre gaminerie innée.

Il reprit sa voix normale en posant les poings sur les hanches :

- Et vous avez raisons les gars. Comprenez, je ne vous connais pas et vous ne me donnez pas envie de vous connaître. Alors je ne vois pas l'intérêt pour vous de rester dans l'équipe. Les autres joueurs étaient aussi mécontents de me rencontrer mais ils ont fait un effort. Pas vous donc goodbye ! ¡ Adiós ! Arrivederci ! Auf wiedersehen ! Do svidaniya !

Devant les visages hébétés et choqués des trois joueurs, l'entraîneur leur simplifia la compréhension de ces derniers mots :

- En vous disant au revoir, je vous invite à démissionner de l'équipe. C'est monté jusqu'au cerveau ou pas ?
- Mais on... marmonna Daniel en fronçant les sourcils. On fait partie de l'équipe depuis notre première année de collège !
- Vous faisiez partie de l'ancienne équipe les gars, le contredit l'entraîneur. Depuis que je suis arrivé, j'aspire à en créer une nouvelle. Bien sûr, à vous de voir si vous souhaitez nous rejoindre mais bon, ça serait juste une perte de temps. Voici les feuilles, il suffit de les remplir.

Il leur tendit des fiches de démission que les joueurs devaient compléter obligatoirement, pour quitter l'équipe de football.

- Jamais je ne remplirai ce torchon, s'énerva Daniel en balayant de la main les copies qui flottèrent dans l'air et tombèrent au sol.
- Je ne veux pas... dit clairement Ben en fixant ses pieds.

Gus ne parlait pas, mais il n'en pensait pas moins. M. Gākin haussa alors le ton :

- Dans ce cas, à partir de maintenant vous allez vous bouger le popotin. Vous avez une opportunité de rêve. Vous n'avez pas besoin de passer des tests d'entrée, pas comme vos futurs coéquipiers encore inconnus à ce jour. Vous représentez tous, que vous jouiez ou non, la Royal Academy aux yeux du monde qui vous entoure. Alors je vous préviens une fois, pas deux. Je ne veux plus de ce genre d'attitude ici. Si je vous dis de faire un truc, vous le faites. Me suis-je bien fait comprendre ?

Les garçons hochèrent la tête.

- Bien maintenant, sautez vingt fois à pieds joints.
- Hein ? firent les collégiens sans en croire leurs oreilles.

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Ilyana marchait lentement vers la maison de sa mère en se demandant comment l'entretien s'était déroulé pour les quatre footballeurs. Il commençait à faire nuit et l'entraînement de la journée avait été annulé. M. Gākin n'avait pas voulu s'expliquer pour le moment, mais apparemment cela annonçait une bonne nouvelle.

Puisqu'il n'y avait pas eu d'entraînement, elle n'avait pas eu l'occasion de voir ses coéquipiers.

En tout cas, elle était contente. David, Joe, Herman et les autres, s'étaient habitués aux entraînements de M. Gākin et rechignaient moins en sa présence. On pouvait même dire que les tensions s'étaient apaisées. David et Derek avaient même proposé leur aide pour rechercher de nouveaux joueurs. On pouvait clairement dire que les choses s'arrangeaient.

D'ailleurs, Derek marchait à ses côtés. Ils vivaient dans la même rue alors ils faisaient souvent le chemin ensemble depuis leur arrêt de bus commun. Toujours très silencieux, Derek était une machine à observation. Il remarquait tous les faits et gestes des gens, ainsi il parvenait à s'adapter aux situations plutôt facilement. Pas aussi bien que Jude et ses lunettes, mais le petit Derek savait se montrer efficace sur un terrain. Il lui rappelait une amie de Wild Heart qui était également très discrète. Même extrêmement discrète.

- Bon bah à demain ! le salua la brune en souriant.

Elle courut vers sa maison, le visage rosit par le vent frais qui tapait contre ses joues. Elle avait l'impression que tout pouvait s'arranger, que son souhait de redonner un équilibre à la Royal allait s'exaucer et que tous les problèmes de l'équipe pouvaient disparaître en un claquement de doigt.

Malheureusement, il ne fallait pas trop compter sur la bonne foi de Peter.

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Nouveau chapitre terminé !

Je ne sais pas vous, mais moi j'aime beaucoup M. Gākin ! Un peu bizarre mais sympathique !

Comme il est tard, je vous laisse et vous souhaite une bonne nuit !

A plus !

Biz !

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