Chapitre 95


Après avoir quitté l'hôpital, Bryce et Claude prirent la direction de l'école du Soleil en marchant tranquillement, main dans la main.

– J'suis claqué. Souffla Bryce au bout d'un moment.

Claude ne répondit pas mais le regarda, inquiet.

Bryce capta bien vite le regard de son amoureux et le rassura d'un sourire.

– T'en fait pas Claude ça va. Je dit simplement que je ne ferai pas ça toutes les semaines.

– Tu me le dis si ça va pas hein ?

– Bien sûr. Répondit l'argenté en serrant le rouge dans ses bras.

Après leur étreinte, les deux garçons reprirent leur chemin.

– Tu crois que ça peut prendre longtemps le transfert entre deux établissements ? Demanda Claude après quelques minutes de silence.

– Aucune idée. Il faut d'abord en parler avec Lina, même si je pense qu'elle n'y verra aucuns inconvénients. Et après faut nous désinscrire de Fukui et nous inscrire à Raimon. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre mais j'espère que d'ici un mois ou deux on sera de nouveau ici. Répondit Bryce, les yeux levés vers les étoiles.

– J'espère aussi. Je sais pas pour toi mais avoir passé ces deux jours avec lui m'a fait regretté de pas être revenu plus tôt.

– Oui, à moi aussi. Mais quand j'y réfléchit, je me dit que maintenant était le bon moment.

– Comment ça ?

– Eh bien, juste après l'Académie Alius, nous ne pouvions pas le rejoindre tout de suite et ensuite, nous avons presque tout de suite été recruté pour participer au tournoi international. Et après ça, tu sais très bien pourquoi je ne voulais pas le revoir. Au moins, pendant toute cette année, j'ai appris à accepter ma maladie et à vivre avec et maintenant, je me sens plus prêt pour continuer avec. Au moins, maintenant je sais à peu près à quoi m'en tenir et c'est plus aussi incertain qu'au début.

– Je vois ce que tu veux dire, en effet. Fit Claude.

Tous les deux continuèrent à marcher en silence pendant une dizaine de minutes avant que Bryce ne se stoppe, agrippant son t-shirt au niveau de son cœur en grimaçant.

– Bryce ! Ça va ? S'exclama Claude en l'attrapant par les épaules.

– Ça ... ça va, c'est juste une douleur passagère. Souffla Bryce, le visage tout de même tordu par la douleur.

Inquiet, mais gardant son calme, Claude aida son copain à s'asseoir par terre et le cala bien contre lui. Doucement, il attrapa le poignet de l'argenté et compta silencieusement. Rapidement, il arriva à la conclusion que le rythme cardiaque de son copain était régulier, bien que trop rapide. Il soupira de soulagement et serra un peu plus Bryce contre lui.

– Essaie de respirer doucement, ça va passer mon amour. Lui dit-il doucement en lui caressant les cheveux.

Bryce ne répondit pas mais se calma peu à peu, la douleur diminuant au fil des minutes qui passaient.

Après environ 10 minutes, il avait enfin retrouvé un rythme cardiaque normal et n'avait presque plus mal, si ce n'est une espèce de douleur sourde qui lui rappelait ce qui venait de se passer. Il soupira donc en laissant tomber sa tête contre l'épaule de Claude.

– Ça va mieux ? Lui demanda doucement ce dernier.

– Oui, merci mon chéri.

– C'est rien mon amour. Tu sais bien que je serai toujours là pour toi.

– J'ai beau dire tout ce que je veux, c'est toujours aussi chiant de ne rien pouvoir faire et de faire des mini-crises comme ça sans raisons. Soupira l'argenté.

– Je t'arrête tout de suite, ce n'est pas sans raison ce soir.

– Et tu peux m'expliquer ce que j'ai fait ?

– Il est très précisément 2h36 du matin et ça fait deux jours que tu n'arrêtes pas, tu sais bien que c'est suffisant.

– Oui, je le sais... Soupira une nouvelle fois Bryce.

Ils attendirent encore quelques minutes avant que Bryce ne bouge un peu.

– Bon, c'est pas que ce trottoir ne soit pas confortable mais je pense qu'un lit le serai plus. Fit-il en se relevant, Claude à sa suite.

Mais à peine fut-il debout que Bryce vacilla un peu, ayant la tête qui tourne.

– Ça va ? Demanda doucement Claude.

– Le contre-coup. Souffla simplement l'argenté.

Claude ne répondit pas mais fit basculer Bryce de manière à le porter en princesse, comme plus tôt dans la journée.

– Claude- Commença l'attaquant de glace.

– C'est non négociable. Le coupa le rouge. T'es crevé, tu viens de faire une mini crise et t'as la tête qui tourne alors tu dis rien et tu me laisse te porter. La seule chose que t'as le droit de dire c'est si ça ne vas pas.

– Merci chéri. Souffla donc le blanc en laissant reposer sa tête contre le torse de l'autre adolescent.

– C'est normal mon renard.

Ils ne dirent ensuite plus rien et finirent le trajet jusqu'à l'école du Soleil en silence.

Arrivé devant le portail, Bryce se redressa.

– Tu restes-là toi. Contra Claude en raffermissant sa prise.

– C'est bon Claude on est arrivé. Et je te jure que j'ai plus mal à la tête. Promit le blanc.

– Hmm. Fit le rouge avant de poser son amoureux à terre, gardant tout de même sa main dans la sienne.

Tous les deux rentrèrent ensuite dans le parc de l'orphelinat en se dirigeant vers le bâtiment principal.

Ils ouvrirent la porte le plus silencieusement possible et retirèrent leur chaussure avant de prendre la direction des escaliers, évitant les endroits qui grinçaient.

– Enfin, 10 minutes de plus et je venais vous chercher. Fit une voix dans leur dos, les faisant sursauter.

Les deux ados firent volte-face et se retrouvèrent face à Xavier, moitié endormi.

– Xavier, qu'est ce que tu fais encore debout à cette heure-ci ? Demanda Bryce en chuchotant en se rapprochant de lui.

– Vous avez pas le monopole de l'inquiétude et je voulais attendre que vous rentriez avant d'aller me coucher.

– J'espère que Jordan a été plus raisonnable que toi.

– Il voulait attendre avec moi mais je ne lui ai pas laissé le choix et il dort comme un bienheureux depuis un bon moment.

– Tu aurais dut faire pareil. Souffla Bryce en passant une main dans les cheveux du plus jeune.

Pour toute réponse, Xavier haussa les épaules.

– Au fait ça va Bryce ?

– Oui pourquoi ?

– J'ai vu que Claude te portait quand vous êtes arrivé.

– Ah, ne t'en fait pas, je suis juste fatigué. Sourit Bryce.

– Tu sais que je ne suis plus un enfant. J'ai 15 ans Bryce, tu n'es pas obligé de me mentir tout le temps et tu peux me le dire si tu as fait une crise. Fit le roux aux yeux verts.

Bryce fut un instant surpris mais se repris bien vite.

– Je n'ai pas besoin de te le dire pour que tu le sache à ce que je vois.

– C'est pas une raison. Marmonna le plus jeune.

– On ferait mieux d'aller se coucher les gars. Intervint Claude.

Bryce hocha la tête et tendit la main à Xavier, l'invitant à les suivre.

L'ancien capitaine de Genesis hésita un instant avant de saisir la main de son grand-frère et de les suivre jusqu'à l'étage.

Ils s'arrêtèrent d'abord devant la porte de Xavier et Jordan. Le plus jeune enlaça les deux autres rapidement avant de rentrer dans sa chambre.

Claude et Bryce gagnèrent ensuite la leur et se couchèrent bien vite, eux aussi épuisés.


Le lendemain était le dernier jour où les anciens d'Inazuma Japon et associés étaient à Inazuma. Et pour ce dernier jours, ils comptaient bien en profiter... en jouant au foot !

– Sérieusement, ils ont que ça en tête. Marmonna Caleb quand Marc entraîna, une nouvelle fois, tous les autres sur le terrain.

– Tu râles juste parce que tu peux pas jouer mais sinon tu serais le premier à te précipiter sur le terrain. Lui fit remarquer Jude.

– Tss, n'importe quoi. Contra le brun en détournant le regard.

Jude ne répondit pas mais leva les yeux au ciel avant de poser son regard sur sa jambe droite, toujours pas guérie. Il soupira une nouvelle fois, se demandant quand est-ce qu'il pourrai rejoindre les terrains à nouveau.

Malgré le fait qu'il « boudait », Caleb remarqua vite les pensées de son ami.

– Ton tour viendra Judy, t'en fait pas.

– Sérieusement Caleb, t'y crois encore ? Souffla Jude.

– À quoi ?

– Au fait que je pourrais rejouer comme avant.

– Non seulement j'y crois encore mais j'y croirai toujours. T'y arriveras Jude, y'a pas de raisons pour que t'y arrives pas.

– Au contraire. Il y a toutes les raisons pour que je n'y arrive pas et aucune pour que j'y arrive. Ça fait presque un an, j'ai passé la moitié de ce temps à l'hôpital, j'ai passé plusieurs mois aux États-Unis pour ma jambe pour quel résultat ? J'arrive à peine à tenir debout sans béquille. Franchement, je suis minable.

– C'est bon ? T'as finit avec tes conneries ou t'en a encore en stock ?

– C'est pas des conneries Caleb, je-

– Mais bien sûr. Si toi tu rejouera jamais, alors moi non plus.

– Ça n'a rien à voir. Tes blessures sont graves mais pas impossibles à guérir comme la mienne.

– Alors tu crois vraiment que ta blessure est impossible à guérir ?

– Prouve-moi le contraire, je t'en prie. Soupira Jude.

– Si elle était impossible à guérir t'aurai pas déjà fait tous ces progrès.

– Quels progrès. Marmonna Jude.

– Peut-être que ça va pas aussi vite que ce que tu voudrais mais tu peux pas nier que ça va de mieux en mieux. Tu tient debout sans béquilles du moment que tu bouges pas et ta jambe se dérobe plus sous toi quand tu t'appuis dessus. T'as peut-être pas encore retrouvé toute la mobilité de ta jambe mais c'est sur la bonne voie, n'en doutes pas.

Jude ne répondit pas, toujours pas convaincu.

– Après c'est toi qui voit. Si jamais t'abandonnes tout maintenant alors c'est certain, t'évoluera plus et tu restera à ce stade toute ta vie. Mais si tu continues à te battre, t'arrivera à atteindre tes objectifs. Faut juste pas que t'abandonne. Si tu lâche tout maintenant, ça sera foutu. Et honnêtement, après tout le chemin que tu as déjà fait ça serait dommage de s'arrêter là parce que t'as plus la motivation, tu trouves pas ? Demanda Caleb en regardant le châtain, à côté de lui.

Le stratège à lunettes de Raimon ne répondit pas mais réfléchit à ce que lui disait Caleb.

– Et puis franchement, si tu laisses tomber avec qui je vais être en concurrence pour revenir sur les terrains ? Je sais pas si tu t'en souviens mais moi je m'en souviens très bien.

– De quoi ?

– Du pari qu'on s'est lancé tous les deux quand je me suis retrouvé à l'hôpital après avoir protégé ta sœur. Avant qu'elle vienne te voir, j'avais demandé à Célia de te faire passer le message comme quoi je pariai que je serai de retour sur les terrains avant toi. Et quand elle est revenu d'Amérique, elle m'avait dit que tu relevait largement mon défi. Alors je sais pas toi mais moi j'abandonnerai pas. Je lâcherai pas ce défi stupide. Et puis c'est plus marrant d'être convalescent à deux

Jude ne répondit toujours pas, réfléchissant encore. Pour tout dire, il était très étonné de la discussion qu'il avait avec le brun. En effet, ce n'était pas la première fois que l'ancien capitaine de la Royal Academy avait un manque de motivation en ce qui concerne sa jambe mais c'était la première fois que son interlocuteur démontait comme ça tout ce qu'il pensait. Contrairement à d'autres avant lui, Caleb ne s'était pas énervé et avait simplement prouvé à Jude que ce qu'il pensait était faux et il lui avait redonné l'envie de se battre pour rejoindre les terrains.

Alors il hocha la tête, et regarda résolument le ballon qui changeait de camps sur le terrain, décidé à y revenir un jour.

– Ah bah voilà, enfin je retrouve le vrai Jude Sharp. Railla Caleb à ses côtés.

Jude lui lança un simple regard accompagné d'un petit sourire en coin mais ne rajouta rien. Il savait que de toutes façons, Caleb n'attendait rien, pas même des remerciements. Et c'était vrai, le brun n'avait fait que dire la vérité alors il n'attendait absolument rien de son ami. Le simple fait de le voir remotivé suffisait à lui prouver qu'il avait eut raison.

Les deux amis continuèrent ensuite à discuter du 'match' qui se déroulait sous leurs yeux, rigolant de temps en temps avec les autres non-joueurs.


La suite de la journée se passa bien et le soir arriva trop rapidement pour les non-originaire de la région d'Inazuma.

Un peu à l'écart du groupe, se trouvait Sol avec ses quatre grands-frères.

– Allez, fait pas la tête Akuma, c'était bien ces trois jours non ? Tenta Xavier pour dérider son petit frère.

– Je veux pas que vous repartiez. Avoua Sol à mi-voix.

Les quatre plus vieux eurent un pincement au cœur et se regardèrent un instant. Puis Bryce s'approcha de Sol et posa sa main sur ses cheveux.

– On ne repart pas si loin Akuma. Et je te promet qu'on se reverra bientôt.

– Et même si le proverbe dit « loin des yeux, loin du cœur », je te promet qu'on va faire l'exception qui confirme la règle. Sourit à son tour Jordan.

Sol ne répondit pas mais regarda tour à tour ses quatre grand-frère, qui lui souriaient tous.

Puis sans prévenir, il leur sauta dessus, les entraînant dans un dernier câlin alors que les hauts-parleurs de la gare grésillaient, invitant les voyageurs pour Fukui à monter en voiture.

– M'oubliez pas s'il vous plaît les gars.

– Jamais Akuma. On t'a jamais oublié et je promet qu'on se reverra bientôt. Assura Claude en serrant son frère contre lui.

Sol hocha la tête et finit par se reculer, se séparant des 4 plus grands.

– Vous allez louper votre train. Fit-il, les yeux commençant à briller de quelques larmes contenues.

Jordan s'apprêta à lui faire une remarque dessus mais se ravisa, lui souriant simplement en sentant ses propres yeux s'humidifier.

Après un dernier câlin, Claude, Bryce, Xavier et Jordan montèrent dans le train et à peine une minute plus tard, ce dernier démarrait. Bryce jeta un dernier coup d'œil au quai et vit que Sol avait apparemment laissé coulé ses larmes par ce qu'il avait la tête posé sur l'épaule de Caleb, venu les accompagner à la gare. Le brun avait passé un bras autours du roux et le serrait contre lui un peu comme un frère le ferrait.

Bryce fut donc un peu soulagé, oui, ils laissaient leur frère derrière eux mais il n'était pas seul. L'argenté sortit son téléphone et envoya un rapide message.

Bryce :

Merci de prendre soin de lui quand nous ne sommes pas là.

Caleb :

C'est normal, t'en fait pas. Par contrez vous avez pas intérêt à re-disparaître pendant plusieurs années.

Bryce :

Rassure-toi, on en a aucunement l'intention.

Caleb :

Tant mieux. Je veille sur lui, vous en faîtes pas.

Bryce :

Merci.

L'attaquant de glace rangea ensuite son portable et reporta son attention sur les trois autres occupants de la cabine dans laquelle il était. Il remarqua à ce moment là que les yeux de Jordan brillaient toujours de larmes.

– Allons Jordan, faut pas pleurer pour ça. Sourit-il doucement. On le reverra bientôt.

– Les adieux ça me fait toujours mal au cœur. Avoua le plus jeune.

– Ce n'est pas un adieu, c'est juste un au revoir. Contra Xavier en souriant doucement.

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