Chapitre 79


La matinée se déroula bien, de même que le début d'après-midi.

A la récrée de 15h, tous les membres du club de foot étaient réunis sous le grand chêne quand :

– Jude Sharp est attendu au bureau du directeur, merci. Raisonna le haut-parleur du lycée.

Ses amis regardèrent l'appelé, qui souriait.

– Tu sais pourquoi tu es appelé ? Demanda Marc.

– Oui. Répondit simplement Jude.

– Pourquoi alors ? Demanda Nathan.

– Va savoir. Répondit Jude avec un sourire énigmatique avant de partir vers le bureau du directeur.

Et il partit sous le regard interrogatif de ses amis.

Il se rendit au bureau du directeur et frappa à la porte puis entra quand il y fut autorisé.

– Vous m'avez fait appeler Monsieur ? Demanda-t-il en refermant la porte derrière lui.

– Oui. Ton père nous a appelé et les derniers détails sont réglé. Je te donne l'uniforme de Mr Stonewall et c'est bon. Dit-il en tendant ledit uniforme.

– Je vous remercie Monsieur le directeur. Dit Jude en prenant l'uniforme. Quand Caleb pourra-t-il intégrer le lycée Raimon ?

– Dès qu'il le souhaite. Il faudra juste me prévenir avant.

Jude réfléchit un petit peu.

– Il sera là mercredi matin, à 8h. Dit-il finalement. Dans quelle classe allez-vous le mettre ?

– En 2nde A. Répondit le directeur. Vous pouvez y aller Mr Sharp.

Jude s'inclina et sortit du bureau. Il passa à son casier, pour déposer l'uniforme de son ami avant de rejoindre les autres.

– Alors, il te voulait quoi le directeur ? Demanda Axel quand il revint.

– Un nouvel élève arrive mercredi matin et il sera en 2nde A. Il m'a chargé de le prendre en charge en quelques sortes. Il m'a aussi donné son uniforme pour que je lui donne avant.

– Tu le connais ? S'étonna Marc.

– Oh oui. Répondit Jude.

– Et nous, on le connaît ? Demanda Axel.

– Peut-être. Répondit le châtain avec un sourire énigmatique.

– Tu ne vas pas nous faire attendre quand même ! S'exclama Sol.

– Apparemment si. Soupira Nathan.

Nelly sourit en voyant que Jude avait visiblement envie de faire la surprise de l'identité de ce nouvel élève.

– Nelly, tu sais quelque chose ? Demanda Riccardo, qui avait vu son sourire.

– Bien sûr que oui. Mais je ne dirai rien. Dit-elle en souriant.

Tous firent la moue mais finirent par soupirer, se résignant à attendre mercredi matin.

La fin de la journée se passa bien et le soir, en rentrant chez lui après l'entraînement, Jude envoya un message à Caleb.

Jude :

Fais tes bagages, mercredi matin tu débarques à Raimon.

Caleb :

Déjà ?

Jude :

Oui. Je t'ai dit que je m'en occupait dès que possible. Je tient mes promesses moi.

Caleb :

D'accord. Quand est ce que je pourrait m'installer à l'internat ?

Jude :

A ce propos, il y a un léger changement de programme. L'internat est complet donc tu va emménager à la maison.

Caleb :

Hors de question ! Je ne vais pas vous déranger.

Jude :

De un, tu ne nous dérange pas puisque c'est Père lui-même qui l'a dit. Et de deux : si tu viens pas à la maison, où iras-tu ?

Caleb :

Je ne sais pas mais je me débrouillerai.

Jude :

Ecoute moi bien Caleb. Il est hors de question que tu te démerdes ou encore pire, que tu dormes dehors, c'est bien compris ?

Caleb :
Mais enfin Jude, je vais pas m'incruster chez vous comme ça.

Jude :

Si. Et c'est un ordre de mon père. De toute façon, la maison est tellement grande qu'il n'y a aucuns problèmes.

Caleb :

C'est pas que un problème de place...

Jude :

Alors c'est quoi le problème ?

Caleb :

Vous avez tellement fait pour moi déjà toi et ton père, je ne veux pas vous causer encore plus de travail.

Jude :

Mais tu ne nous causeras aucun travail supplémentaire. De toute façon tu n'as pas le choix. Demain soir, à 17h30, je viens te chercher à la Royal et je t'emmène chez moi, de gré ou de force.

Caleb :

Et c'est toi qui va m'emmener de force ? Je te rappelle que tu ne tiens pas debout tout seul ?

Jude :

Toi non plus. Et puis je sais m'entourer, ne t'inquiète pas pour ça. Alors tu vas venir à la maison un point c'est tout. Et puis comme ça je me sentirai moins seul quand Père ne sera pas là.

Caleb :

...

Jude :

Caleb, arrête de vouloir résister, tu ne pourras pas nous faire changer d'avis.

Caleb :

Mais je t'ai déjà dit que je n'aimait pas vivre au crochet des gens. Déjà que vous me payez ma scolarité, vous n'allez pas m'héberger en plus de ça.

Jude :

Pourquoi pas ? Et puis de toutes façon, une personne de plus ou de moins à loger à la maison, ce n'est pas ça qui va changer. Alors arrête de vouloir t'y opposer, tu ne pourra pas.

(un petit moment plus tard)

Caleb :

Bon d'accord.

Jude :
A la bonne heure. Je viendrait demain soir, soit prêt à 17h30.

Caleb :

Tu peux aussi venir après l'entraînement, ça ne me dérange pas d'attendre un peu.

Jude :

Non, je serai là à 17h30.

Caleb :

Comme tu veux Judy. A demain soir.

Jude :

A demain soir.

– Ça c'est fait. Fit Jude en lâchant son téléphone. Maïa ! Ines ! Luisa ! Appela-t-il ensuite.

Peu de temps après, les trois jeunes femmes étaient là, et attendaient de savoir pourquoi on les avait appelé.

– Caleb arrive demain soir et il emménage à la maison. Préparez-lui la chambre à côté de la mienne. Vous devrez vous comportez avec lui comme avec moi où Père. Faîtes passez le mot aux autres. Le premier qui sera prit en train de lui manquer de respect sera congédié, est-ce bien clair ?

Les trois femmes hochèrent la tête et partirent s'acquitter de leur tâche quand Jude leur demanda.

Ensuite, Jude appela son père adoptif pour lui dire que Caleb arrivait à la résidence Sharp le lendemain soir et qu'il rentrait à Raimon le mercredi matin.


Le lendemain, Jude attendit la fin de la journée en dissimulant parfaitement son impatience.

A 15h, il prit Nelly à part.

– Je ne serai pas à l'entraînement ce soir. Tu pourras le dire au coach s'il te plaît ?

– Pourquoi tu ne seras pas là ?

– Je dois aller chercher Caleb à la Royal et l'emmener chez moi. Répondit Jude à voix basse.

– Je vois. Je dirait au coach que tu as dut partir.

– Merci. S'il te demande pourquoi je ne suis pas là, dit que mon père m'avait demandé de rentrer plus tôt.

– Ton père n'est pas en voyage d'affaire ?

– Si. Mais le coach ne le sait pas. Sourit Jude, malicieux.

– D'accord je dirai ça. Même si ça m'étonnerait qu'il me demande.

– Merci Nelly.

Nelly ne répondit pas mais sourit à son ami, qui lui rendit son sourire.

A la fin des cours, Jude rejoignit donc directement Tom.

– A la Royal Academy. Dit-il en s'installant.

– Bien Monsieur. Allons-nous chercher votre ami ?

– Oui, tout à fait.

Tom hocha la tête et mit le contact. Ils roulèrent en silence et à 17h30, ils arrivèrent à la Royal.

Devant le bâtiment principal, Caleb les attendait avec Joe et David.

– Pile à l'heure Judy. Fit Caleb en regardant sa montre quand Jude sortit de la voiture.

– Qu'est ce que tu crois ? Répliqua Jude. Salut les gars, je vous débarrasse enfin de l'autre gars. Fit-il en montrant Caleb de la tête.

– Tu sais, on avait finit pas s'y habituer. Répondit Joe en haussant les épaules.

– Ouais, sa mauvaise humeur et ses répliques acerbes vont presque nous manquer. Renchérit David. J'ai dit presque.

– Hé oh, je suis là vous savez ! S'exclama Caleb.

– Merci, on sait. Fit David. On est pas aveugle quand même.

– Mouaif. Fit Caleb.

Les trois amis discutèrent encore un peu pendant que Tom chargeait la valise de Caleb dans le coffre de la voiture.

– Bon, on va y aller nous Caleb. Fit Jude au bout d'un moment.

– C'est toi le chef Judy. Répondit Caleb. Bon, à plus les gars.

– Ouais, nous oublie pas quand même.

– T'inquiète, je vais pas oublié ta tête de fanatique des manchots David. Et je risque pas non plus d'oublier tes cheveux de hérisson Joe.

– Toujours aussi aimable. Soupira Joe, amusé.

– Si je me mettait à être aimable, vous ne me reconnaîtriez pas. Fit Caleb.

– C'est vrai que l'autre jour avec Julia, c'était bizarre.

– Nan mais avec Kinko c'est différent. Se défendit Caleb.

– Relax, c'est pas une attaque.

– De toute façon, on se voit au rassemblement ? Fit Jude. Tu pourras venir aussi Joe si tu veux.

– C'est quoi ?

– On regroupe les anciens d'Inazuma qui sont éparpillés un peu partout dans le Japon ou le monde. On fait ça le mois prochain, je sais pas encore trop où. Indiqua Jude.

– Ça a l'air sympa. Je viendrai si je peux alors. Sourit Joe.

Ils discutèrent encore un peu de ça avant que Jude et Caleb ne s'installent dans la voiture.

– A la maison Tom. Dit Jude.

L'homme hocha la tête et mit la voiture en marche.

– Enfin, je verrai plus la sale gueule de Waldon. Fit Caleb.

– Parle pas de cet idiot, ça me démange.

– De ?

– D'aller lui dire mes 4 vérités.

– Ça ne changera rien. Fit Caleb.

Ils discutèrent de tout et de rien sur le trajet entre la Royal et la résidence Sharp.

– Bienvenue chez toi. Fit Jude avec un sourire quand ils entrèrent dans le domaine.

Caleb siffla d'admiration.

– J'avais oublié que ta baraque était plus grande qu'un château.

– N'exagère pas quand même. Vient, je vais te montrer ta chambre. Dit-il en entrant dans la maison. Tom, montez la valise de Caleb dans sa chambre.

– Bien Monsieur.

Les deux amis montèrent l'escalier.

– Par contre, y'a pas d'ascenseur et les chambres sont à l'étage, désolé.

– C'est pas grave, j'ai l'habitude maintenant. Du moment que tu me demandes pas de faire la course dans les escaliers ça me pose pas de problèmes.

– Parce que tu crois que moi je peux la faire la course dans les escaliers ?

– Plus facilement que moi en tout cas.

– Pas sûr.

Ils finirent de monter l'escalier et Jude passa devant la porte de sa chambre.

– Là c'est ma chambre, si t'as un problème n'hésite pas.

Caleb leva les yeux au ciel.

Puis Jude s'arrêta devant la porte d'à côté et entra, Caleb derrière lui.

– Et ça c'est ta chambre.

Caleb écarquilla les yeux : la chambre était immense.

– Putain mais c'est immense !

– Bof, ce n'est pas la plus grande. Fit Jude en haussant les épaules. T'as la salle de bain attenante. Fit-il en montrant une porte au fond de la pièce. Par contre, y'a pas de baignoire dans celle-ci.

– Parce que tu crois sérieusement que je suis en état de rentrer dans une baignoire avec la jambe droite dans cet état ?

– C'est ce que je me suis dit aussi. Sourit Jude. Enfin bref, si t'as besoin d'un truc, demandes-moi ou appelles un des domestiques.

– Je suis pas en sucre et j'aime pas me faire servir.

– Ouais, moi aussi je disait ça au départ. Sauf que quand t'es en béquille, t'es bien content des fois d'avoir quelqu'un pour aller te chercher un truc dans le salon.

Caleb haussa les épaules.

– Pour ce qui est des repas, le petit déjeuner est servi entre 6h et 10h. Le déjeuner entre 12h et 14h et le dîner entre 19h et 21h.

– Pourquoi si tard ?

– En semaine je rentre pas avant 20h en général puisque j'assiste aux entraînements de l'équipe. Enfin bref, ça c'est les heures de services dans la salle à manger mais si t'as faim entre temps, demande à Ines ou Maïa, elles te l'apporteront.

– Ines et Maïa ?

– Deux domestiques. Elles sont sympa mais elles ne parlent pas beaucoup. Et au fait, t'étonne pas si ils t'appellent Monsieur, c'est comme ça ici.

– J'aime pas ça. Grommela Caleb.

– Moi non plus. Avoua Jude. Mais mon père y tient donc... Par contre, t'es pas obligé de les vouvoyer. C'est mieux mais si ça te fait chier, c'est pas le plus grave.

Caleb grommela de nouveau un truc incompréhensible.

– Pour ce qui est des trajets, on part le matin à 7h45 et le soir, Tom nous ramène après l'entraînement. Mais si tu veux pas rester, il te ramènera après les cours, c'est pas un problème.

– Tu penses que je pourrai intégrer l'équipe en temps que manager ?

– Bien sûr. Et puis de toute façon, tu croyais sérieusement qu'avec tous les autres, tu allais pouvoir être scolarisé à Raimon sans faire partie du club de foot ?

– Franchement, même dans mes rêves les plus beaux, j'ose même pas imaginer ça.

– Comme si c'était un calvaire de faire partie de l'équipe.

– Je dit pas ça. Je dit juste qu'ils sont légèrement remuant et collant. Contra Caleb.

– Ça je ne te le fait pas dire. Soupira Jude.

La soirée se passa bien et le lendemain, Caleb s'habilla pour la première fois avec l'uniforme de Raimon.

– Ça fait bizarre de te voir avec cet uniforme. Dit Jude quand il le vit.

– Ouais, ben habitues-toi parce que tu vas me voir tous les jours avec. Répondit Caleb.

– Au fait, attends-toi à ce que les autres soient surpris. Dit Jude un peu plus tard.

– Tu ne leur a pas dit que j'étais transféré à Raimon ? S'étonna Caleb.

– Non. Ils savent juste qu'un nouvel élève arrive ce matin et que je le connaît, c'est tout. Seule Nelly est au courant.

– Nelly ? Pourquoi elle ?

– Elle était dans le bureau du directeur quand j'ai déposé ton dossier d'inscription, donc elle est au courant. Mais elle non plus n'as rien dit.

– Je vois, bon espérons qu'ils seront assez intelligent pour se souvenir que je suis blessé et qu'ils ne me sauteront pas dessus.

– Je pense qu'ils ne sont pas si bête que ça.

– Ça reste à prouver.

– Au contraire, je pense que c'est une des choses auxquels ils feront le plus attention.

Caleb afficha un air surpris.

– Mine de rien, ils sont tous plus ou moins inquiet pour toi et ils me demandaient régulièrement de tes nouvelles.

– Quand tu dis régulièrement, c'est quoi ?

– Tous les jours. Enfin, dès que j'allais te voir à l'hôpital. Alors oui, je pense qu'ils se souviendront que tu es blessé et ils ne te sauteront pas dessus. De toute façon, ceux qui sautent le plus sur les gens, c'est Arion et J-P, et comme ils ne te connaissent pas bien, ils vont éviter de le faire je pense.

– Dit que je fais peur aussi.

– Je n'ai pas dit ça.

– Mais tu le pense.

– Tu dois être au même niveau que Victor à peu de choses près.

– Victor ? Le petit frère de Vlade ?

– Ouais.

– Il est pas effrayant, je l'ai vu quelques fois à l'hôpital.

– Oui justement, tu l'as vu à l'hôpital, et avec son frère. Et crois-moi, il est pas pareil au collège qu'à l'hôpital. Après, quand il est avec nous il est pas particulièrement froid, il est juste pas très expressif, mais avec les autres élèves, c'est pas la même chose. Et si jamais quelqu'un essaie de s'en prendre à un d'entre nous ou encore plus à Vlade...

– Je vois, donc faut pas le foutre en rogne.

– En effet. Mais bon, je pense pas que tu auras d'ennuis avec lui, au contraire, vous devriez assez bien vous entendre je pense.

– On verra bien, bon on y va ?

Jude hocha la tête et tous les deux allèrent s'installer dans la voiture.

– Je te proposerait bien de porter ton sac parce que c'est pas très pratique en béquille mais là, je suis au même stade que toi.

– T'inquiète, j'ai l'habitude.

Jude hocha la tête et Tom démarra.

– Au fait, demanda Caleb sur le trajet, je suis dans quelle classe ?

– En 2nde A, avec nous.

– Nous ?

– Axel, Marc, Nathan et Camélia. Précisa Jude. Les autres sont dans d'autres classes.

– Ok, ben au moins je serai pas dépaysé.

– Attend toi à regarder Marc dormir pendant beaucoup de cours.

– Il dort en cours ?

– Oh oui.

– Ça explique pourquoi c'est pas une flèche en cour.

Les deux amis rigolèrent et ils arrivèrent rapidement à Raimon.

– Bon, ils vont pas te sauter dessus mais attends-toi à ce qu'ils te défoncent les oreilles. Prévint Jude.

– T'inquiète, j'ai l'habitude avec eux.

– Crois-moi, même avec de l'habitude, ils sont toujours autant bruyant. Soupira Jude.

Caleb haussa légèrement les épaules et ils s'avancèrent vers le groupe du club de foot.

– On dirait une secte comme ça. Souffla Caleb à Jude en les voyant tous sous l'arbre.

– Y'a un peu de ça. Rigola doucement Jude.

Ils avancèrent et Caleb décida d'en rajouter un peu à l'effet de surprise en parlant avant qu'ils ne l'aient vu.

– Salut les nullos. Fit-il de sa voix moqueuse habituelle.

Tous sursautèrent et se tournèrent vers lui, dans un mouvement plus ou moins semblable.

– Caleb ! S'exclamèrent-ils plus ou moins en cœur.

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