Chapitre 70


Quelques heures plus tard, aux alentours de 3h du matin, alors qu'il était en insomnie, il faut dire que l'orage qu'il y avait dehors ne l'aidait pas à se rendormir, Sol sentit son téléphone vibrer sous son oreiller.

Il l'attrapa et l'alluma sous la couette, pour que la lumière ne réveille pas Vlade. Il vit que c'était un message de Caleb.

Caleb :

Tu dors ?

Sol :

Non.

Caleb :

Je t'ai réveillé ?

Sol :

Non, t'inquiète j'étais en insomnie. Qu'est ce qu'il y a ? Tu veux que je vienne ?

Caleb :

Si ça ne te dérange pas...

Sol :

Laisse moi le temps de me lever et j'arrive.

Caleb :

Merci.

Sol éteignit son téléphone et sortit de sous la couette. Il attrapa un pull et ses chaussons et il sortit de la chambre sans faire de bruit.

Oui, il arrivait à faire ça. Après tout, il était insomniaque et ça lui arrivait régulièrement de sortir la nuit, et comme il ne voulait pas réveiller Vlade à chaque fois, il avait appris à le faire silencieusement.

Une fois dans le couloir, il se mit à marcher en direction de la chambre de Caleb.

En arrivant devant la porte, il entendit de légers bruits dans la chambre, comme si son ami n'arrivait pas à se calmer.

Le roux ouvrit donc la porte et entra dans la chambre, plongée dans la pénombre.

– Caleb ? L'appela-t-il à voix basse.

– Sol, t'es venu ?

– Ben oui, je t'ai dit que j'arrivais, ce n'était pas une blague.

– Je pensais pas que t'allait le faire.

– Je peux repartir si tu veux. Fit Sol, en sachant très bien qu'il le retiendrait.

– Non ! S'il te plaît, reste.

– Qu'est ce qu'il se passe ? C'est la première fois que je t'entends parler comme ça. Fit Sol en s'approchant.

Caleb ouvrit la bouche pour répondre mais au même moment, un éclair illumina le ciel et un coup de tonnerre retentit.

A la lueur de l'éclair, Sol aperçut le visage de son ami. Et il fut surpris de ce qu'il vit : Caleb avait les yeux fermés et semblait littéralement terrifié.

– Caleb, ça va ? S'inquiéta Sol.

– Je déteste les nuits d'orage... Souffla Caleb.

– Pourquoi ? Enfin, s'il y a une raison.

– Oui, il y a une raison... Murmura Caleb.

– Quelle est-elle ? Enfin, si tu veux bien me le dire, je ne te forces pas.

– Je... je veux bien te le dire mais...

– Mais ?

– Ne te moque pas... s'il te plaît...

– Promis. Fit Sol. Je te le promet Caleb, je ne me moquerai pas.

Caleb hocha la tête et inspira longuement avant de répondre.

– Mon père... était un homme violent et alcoolique. Commença-t-il.

Sol s'étonna de cette entrée en matière mais ne dit rien, laissant son ami parler.

– Régulièrement, il rentrait complètement torché et il devenait extrêmement violent, envers ma mère... Elle me protégeait et se prenait tous les coups à ma place. Mais un soir... Un soir d'orage justement, il l'assomma d'un coup avant de se diriger à pas lents vers moi. Je... j'étais terrifié. Je n'arrivais pas à bouger...

Caleb fit une petite pause pendant que Sol retenait son souffle.

– Tu... tu peux allumer un peu la lumière s'il te plaît ? Demanda Caleb dans un souffle.

Il avait honte de demander ça mais en racontant ça, il avait l'impression de revoir son paternel s'approcher de lui, à pas lents, un sourire mauvais sur le visage. Et ça le terrifiait, comme à l'époque. Et en plus, l'orage qui grondait ne l'aidait pas à se concentrer ni à garder son calme.

Sol hocha la tête et alluma légèrement la lampe de chevet.

Peu à peu, Caleb se calma un peu.

– Tu n'es pas obligé de me raconter ça Caleb. Fit le roux, d'une voix douce.

– Je sais mais... je veux te le dire... Je ne l'ai jamais dit à personne parce que je me sentait pas prêt, mais là, je le suis. Et je ne veux pas laisser passer ce moment où j'ai enfin le courage de raconter ça.

– Dans ce cas je t'écoute. Prend ton temps, ne t'inquiète pas j'ai toute la nuit.

Caleb hocha la tête et reprit son récit.

– Donc cette nuit là, mon père s'est approché de moi, doucement, comme un prédateur. Quand j'ai réussit à bouger, j'ai essayer de m'échapper mais il m'a retenu. Et comme je me débattais trop à son goût, il a... Il a prit sa bouteille de vodka et me l'a explosée sur la tête. Je me suis évanouit sur le coup et quand je me suis réveillé, j'étais toujours dans ma maison. Ma mère était... ma mère était morte et mon père... complètement ivre. Je... je me suis enfui de chez moi et je n'y suis jamais retourné... Peu de temps après, j'ai appris que mon père avait finit en taule à perpet'. Et depuis ce temps-là, je vis dans la rue.

– Tu... tu avais quel âge ? Demanda Sol, un peu hésitant.

– 7 ans. Répondit Caleb en baissant la voix.

– Depuis tout ce temps... depuis tout ce temps, tu es à la rue ? Souffla Sol, horrifié.

– A peu de choses près oui. Quand j'étais à la Nouvelle Royal, c'est l'autre connard qui me logeait et me nourrissait mais quand il n'a plus eut besoin de moi, il m'a rejeté à la rue, comme un vulgaire déchet.

– Et... maintenant ? Enfin je veux dire, je sais que tu es à l'internat de la Royal Academy mais c'est un lycée privé non ?

– Oui.

– Comment tu fais pour payer les frais de scolarité et d'internat ?

– Je... enfin c'est...

– Tu n'es pas obligé de répondre. Dit tout de suite Sol.

– Je sais. Si j'étais obligé, je ne t'aurais rien dit. Mais bon... C'est Jude qui paie ma scolarité.

Sol ne dit rien mais fut surpris.

– D'ailleurs, c'est aussi lui qui a payé mon opération et mon hospitalisation.

– Pourquoi ? Enfin je veux dire, pourquoi lui ?

– Je ne sais pas. Avoua Caleb. Quand on est rentré du FFI, il m'a demandé ce que je comptais faire maintenant et je lui ait répondu que j'allais simplement retourner dans la rue, comme avant.

Flash-back

– Je vais retourner à la rue, comme avant.

– Comment ça ?

– Je suis orphelin Judy. Et j'ai personne sur qui m'appuyer. Donc comme tu l'as entendu, je vis à la rue.

Jude ne dit rien. Il était surpris d'apprendre ça de son ami.

– Mais t'en fait pas pour moi Judy, j'ai l'habitude. Fit le brun en se retournant et en commençant à partir.

– C'est hors de question. Dit alors Jude.

Caleb se retourna.

– Pardon ?

– C'est hors de question que tu retournes à la rue Caleb.

– Et comment tu veux que je fasses ? Railla Caleb.

– Vas à la Royal Academy.

– T'as vu le tarif ? Ça coûte une blinde d'aller là bas. Et j'arriverai jamais à y rentrer, c'est hyper select'.

– Je vais faire ton dossier. Dit simplement Jude.

– Tu vois c'est imp.... Attends t'as dit quoi ?

– Je vais faire ton dossier d'inscription et payer ta scolarité là-bas, à l'internat.

– C'est ridicule.

– En quoi ?

– Pourquoi tu ferais ça pour un pauvre type comme moi ? Franchement, t'as pas autre chose à foutre de ton argent ?

– De un : t'es pas un pauvre type. De deux : non, j'ai rien d'autre à faire de mon argent. Et de trois : je fais ça parce qu'il est hors de question que tu retournes à la rue Caleb.

– Et je peux savoir pourquoi ?

– Tu es un des notre Caleb, ne l'oublie pas. Et entre nous, on se soutient.

– Mais là, c'est toi tout seul qui fait ça, pas les autres.

– Et alors ? En quoi ça te dérange ?

– Je pourrais jamais te rembourser. Et puis j'aime pas vivre au crochet des gens.

– Je ne te demande rien en échange. Enfin si, la seule chose que je te demande, c'est de continuer tes études, le foot et devenir quelqu'un de bien.

Caleb ricana.

– Tu crois pas que t'exagère Judy ? Comment tu veux qu'un salaud comme moi devienne quelqu'un de bien ?

– Justement, en continuant à vivre.

– Mais t'as vu ce que j'ai fait ! S'écria Caleb en évoquant la Nouvelle Royale. Comment tu veux que je continue normalement après ça ?

– C'est aussi pour ça que je tient à ce que tu continues ta scolarité.

– Explique-toi, je pige rien à ce que tu racontes.

– Si tu as fait tout ça, c'était parce que tu étais perdu et que tu ne savais pas quoi faire d'autre que suivre ce type. N'est ce pas ?

Caleb pensa un moment à mentir mais il se dit que le stratège le cramerai tout de suite alors il hocha simplement la tête.

– C'est pour ça que tu vas continuer ta scolarité. Pour avoir le choix. Et pour ne pas refaire d'erreurs comme celle-là.

Fin Flash-back

– Alors forcément, j'ai essayé de refuser, mais avant que j'ai réussit à le convaincre de ne pas le faire, j'étais déjà inscrit à la Royal Academy. Finit Caleb.

– Je vois... Donc depuis que vous êtes rentré, c'est Jude qui te prend en charge financièrement.

– Ouais. Même si j'aime pas ça, je dois avouer que je n'ai pas trop le choix.

– Pourquoi ?

– Déjà, je n'ai nul part d'autre où aller et ensuite, Jude ne me laisse rien dire. A tel point que j'ai finit par m'y habituer. Quand j'ai eut mon accident et que je me suis retrouvé dans cet état, c'est naturellement que Mr Sharp a payé ce qu'il fallait.

– Pourquoi c'est lui qui l'a fait ?

– Depuis qu'on est rentré, c'est lui mon responsable légal. Il a choisit de faire ça pour que ce soit plus simple pour tout le monde.

– Je vois... Jude est au courant ?

– Non. Il croit juste que son père adoptif paie tout ce qui me concerne sans rien dire. Moi non plus au départ je ne voulais pas, mais encore une fois, il n'a rien voulut entendre et a fait toute la procédure seul.

– Et lui ça ne le dérange pas ?

– De quoi ?

– De te couvrir financièrement.

Caleb ricana.

– Je crois que tu saisis pas bien l'ampleur du groupe Sharp.

– Je t'avoue que non. Je sais juste que c'est un des plus grand groupe financier du pays.

– C'est LE plus grand. Pour te donner un petit exemple, Mr Sharp peut me payer un trimestre de scolarisation à la Royal Academy avec internat avec ce qu'il gagne dans la journée.

– Ah oui ! Fit Sol, soufflé. Je ne pensait pas que c'était à ce point.

– Moi non plus au départ. Et peu de personne savent la réalité. Mais il m'a dit ça pour que j'arrête de lui demander si ça ne le dérangeait pas de me payer ma scolarité.

– Je vois...

– En réalité, j'ai eut beaucoup de chance de trouver les Sharp sur ma route. Je leur doit tout.

Sol sourit.

– C'est ça les amis. Ça aide peut importe la situation.

– Je crois... je crois qu'avant eux, jamais personne ne s'était occupé autant de moi. Fit Caleb, à voix basse.

Sol eut très envie de demander si sa mère ne s'occupait pas de lui mais se retint à temps.

– Quoi qu'il en soit, maintenant, je suis heureux dans ma vie de lycéen normal. Je joue au foot pour le plaisir, je suis bon en classe et j'ai des amis qui comptent énormément pour moi. Et je sais que si j'ai un problème, je peux compter sur eux, sans réserves.

– Oui, tu as de la chance d'avoir des amis comme eux. Fit Sol.

En disant ça, il était un peu triste mais, habitué, il parvint à dissimuler sa tristesse derrière un sourire de façade.

Manque de chance pour lui, Caleb était un expert des sourires de façades. Par conséquent, il savait pertinemment que Sol mentait, à cet instant précis.

– Qu'est ce que tu veux dire par là ?

– Je suis heureux que tu ais des amis comme eux. Répéta Sol.

– Pourquoi tu ne t'inclues pas ?

– Je... je ne fais pas réellement partie du groupe. Fit le roux en détournant le regard.

– Je peux savoir ce qu'il te prend de sortir des âneries pareilles ? S'exclama Caleb.

– C'est pas des conneries. Se défendit Sol.

– Et pourquoi tu ne ferai pas partie du groupe ?

– Je ne les connais pas bien. Et puis tout est différent...

– Qu'est ce qui est différent ?

– Je... je suis orphelin.

– Tu n'es pas le seul. Tu veux qu'on compte le nombre d'orphelin dans l'équipe ?

Sol lança un regard interrogateur à Caleb.

Ce dernier soupira avant de répondre.

– Je ne parlerai pas trop des équipes collégiennes parce que je ne les connais pas bien mais il y a au moins Scotty, Archer, Shawn, Jordan, Xavier, Jude, Célia et Camélia d'orphelins dans l'équipe nationale. Et la mère d'Axel et le père d'Austin sont morts.

Sol était impressionné. Jamais il n'aurait pensé qu'autant de ses amis soient orphelin.

– Ah si, il y en a un au collège aussi mais je sais plus comment il s'appelle.

– Aitor. Fit Sol.

– Voilà, c'est un truc comme ça. Comment tu le sais ?

– On vient tous les deux de l'école du Soleil. Alors je le connais un peu.

– L'école du Soleil ? Mais c'est pas de là que viennent...

– Xavier, Jordan et tous les anciens membre de l'Académie Alius ? Si. Confirma Sol.

– Tu vois, tu n'es pas le seul dans ce cas là. Et puis je sais que les parents de Vlade et Victor ne sont jamais là et que ceux de David se contrefichent de lui, ils lui paient sa scolarité et basta.

– Oui, je savais pour les parents Blade. Ils travaillent beaucoup à l'étranger.

– Bref, pour en revenir au fait que tu sois orphelin, ça ne change rien pour nous. Et je vais même te montrer un truc. Fit-il en sortant son téléphone.

Il alla dans ses conversations et en ouvrit une intitulée « L'Entraide » qu'il montra à Sol.

– C'est quoi ce groupe ?

– Un groupe avec tous les orphelins de la sélection. On l'a crée à notre retour du championnat. Je sais plus trop comment ça s'est fait mais on l'a fait.

– Et vous parlez de quoi sur ce groupe ?

– D'un peu tout. Et puis ici, on sait qu'on peut parler de notre expérience sans être jugé. Et parfois, ça aide de parler avec des gens qui sont dans la même situation que nous.

Sol était touché par ce geste de solidarité entre eux.

– Tu veux l'intégrer ? Proposa Caleb.

– Quoi ? Non, je ne vais pas me taper l'incruste comme ça dans votre groupe ! Refusa Sol.

– Dis-pas de conneries plus grosse que toi s'il te plaît. Si je te le propose, c'est que tu peux.

– Tu... tu es sûr ?

– Mais oui, bien sûr.

Caleb regarda ensuite sa montre : 4h.

– Il doit être réveillé à cette heure là.

– Qui ça ?

– Shawn. Il se lève tôt et avec le décalage horaire, il est déjà 6h chez lui.

– Où est-ce qu'il habite ?

– Hokkaido.

– Et pourquoi ça t'intéresse de savoir s'il est réveillé ?

– Attends 10 minutes et tu verras.

Caleb envoya donc un message à Shawn.

Caleb :

Salut Shawn, comment ça va ? Dit, j'ai une requête pour toi.

Shawn :

Salut, ça va et toi ? Tu ne dors pas à cette heure-ci ?

Caleb :

Disons que ça peut aller. Et non je dort pas, sinon je te parlerais pas.

Shawn :

Comment ça « ça peut aller » ? Qu'est ce qu'il ne va pas ?

Ça je le sais, je souligne simplement le fait qu'il est 4h chez toi et que c'est étonnant que tu ne dormes pas.

Caleb :

J'ai jamais dit que ça allait pas ! Et puis c'est un peu long à expliquer. Et je sais que tu me réponds pendant que tu cours, je voudrais pas que tu te casses la gueule à cause de moi.

Shawn :

J'en ai vu d'autre.

Caleb :

Bref, c'était pas pour ça que je t'ai envoyé un message au départ.

Shawn :

Ah oui c'est vrai. Quelle est ta requête ?

Caleb :

Est ce que je peux intégrer quelqu'un au groupe de l'Entraide ?

Shawn :

Orphelin ?

Caleb :

Yep, depuis ses 2 ans et il en a 12 je crois, où un truc comme ça en tout cas. Ses parents sont morts dans un accident d'avion.

Shawn :

Oh, comme Jude et Célia.

Pourquoi pas. C'est qui ? Je le connais ?

Caleb :

C'est possible que oui. Il fait partie de l'équipe collège de Raimon. Enfin, en manager, il peut pas jouer.

Shawn :

Pourquoi il joue pas ?

Caleb :

Maladie génétique cardiaque potentiellement dégénérative.

Shawn :

Ça serait pas le petit roux qui a fait un malaise pendant le match du début d'année ?

Caleb :

Si c'est lui. On vient de discuter un peu et il se considère pas vraiment comme un membre à part entière de Raimon alors je pense que le groupe peut l'aider.

Shawn :

Et bien pourquoi pas. Personnellement, je n'y voit aucun inconvénients. Mais il faut voir avec les autres, ce n'est pas une décision à prendre juste entre nous.

Caleb :

Je suis bien d'accord avec toi et je leur en parlerait demain car comme tu l'as dit, il est 4h chez nous. Mais dès demain je m'en occupe.

Shawn :

Je compte sur toi alors.

Caleb :

Je pense que du côté de Camélia, Jude et Célia il n'y aura aucuns problèmes étant donné qu'ils le connaissent déjà.

Shawn :

Il faut voir avec Scotty, Archer, Jordan et Xavier.

Caleb :

Ah oui, j'ai oublié de te dire qu'il venait de l'école du Soleil, donc je pense que Jordan et Xavier seront d'accord. Mais je vois ça demain.

Shawn :

Tu me diras le résultat ?

Caleb :

Je vais faire ça sur le groupe, tu seras au courant direct.

Shawn :

D'accord. Ben à toute à l'heure alors.

Caleb :

A toute à l'heure.

Caleb éteint son téléphone et regarda Sol, qui commençait à s'endormir.

– Tu feras mieux d'aller dormir Sol. Tu vas en cours demain.

– Non, je reste avec Axel.

– Axel ?

– Ouais, il a fait des examens mais ils ne savent pas ce qu'il a. Donc il reste en observation. Et je ne vais quand même pas le laisser seul alors qu'il ne voit rien.

– C'est pas faux. Mais va te coucher quand même.

– D'accord. Répondit Sol en baillant. Bonne nuit Caleb. Fit-il en se levant.

– Bonne nuit. Répondit le blessé.

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