Chapitre 62
Les deux stratèges d'Inazuma Japon discutèrent encore un bon moment jusqu'à ce que Jude se lève.
– Bon, il faut que j'y aille. Mon père doit m'attendre depuis un bon moment.
– D'accord. A la prochaine Judy.
– A la prochaine Caleb.
Jude sortit de la chambre de son ami et descendit dans le hall de l'hôpital avant de sortir et de rejoindre son père.
– Excusez-moi, j'ai été long. Dit-il en s'installant.
– Il n'y a aucuns problèmes Jude, je viens juste de finir ce que j'avais à faire.
Jude hocha la tête.
– Bien, à la maison Tom.
– Bien Monsieur.
– Que comptes-tu faire pour le reste de la journée Jude ?
– Et bien ce soir, j'aimerai bien aller à Raimon pour faire une surprise aux autres. Mais je peux très bien y aller à pied, ce n'est pas un problème.
– Il est hors de question que tu te rende jusqu'à Raimon en béquille Jude. Riposta Mr Sharp d'un ton sans appel. Tom t'y emmènera. N'est ce pas Tom ?
– Bien entendu Monsieur. Répondit le chauffeur.
– Merci beaucoup Père.
– Il n'y a pas de quoi, à quelle heure souhaiterais-tu y être ?
– Et bien dans la mesure du possible, j'aimerai faire une surprise aux autres, donc j'aimerai bien y être un peu avant la fin des cours, comme ça j'aurais le temps de les attendre dans la salle de réunion.
– Bien, comme tu veux.
Les deux ne dirent plus rien du trajet. Ils arrivèrent assez vite à la résidence Sharp et Jude regagna sa chambre, pour la première fois depuis très longtemps. Mais étonnement, celle-ci était toujours propre. En effet, Mr Sharp avait ordonné aux femmes de ménage de continuer à nettoyer cette chambre, pour qu'elle soit prêtre quand Jude y reviendrait.
Le jeune homme vida sa valise et rangea ses affaires, même si c'était un peu compliqué de se déplacer en béquille.
Vers 16h30, il descendit. Il avait revêtu son survêtement de Raimon.
– Je vois que tu te mets dans l'ambiance directement. Dit son père adoptif en le voyant descendre comme ça.
– C'est encore dans ces vêtements que je me sens le mieux pour aller au club.
– Je comprend tout à fait. Bon, Tom doit être à la voiture.
– Très bien, j'y vais. A tout à l'heure Père.
– A tout à l'heure Jude, amuse-toi bien.
Jude sourit à son père et rentra dans la voiture.
– Je vous emmène au collège Raimon Monsieur ? Demanda Tom en démarrant.
– Exactement. Vous passerez par l'entrée de derrière, j'aimerai ne pas trop attirer l'attention.
– Très bien Monsieur.
Ils roulèrent en silence jusqu'à Raimon. Comme demandé, Tom passa par l'entrée de derrière, ce qui permit à Jude de rejoindre le bâtiment du club de foot sans se faire voir.
Il gagna la salle de réunion et y trouva le coach Travis.
– Jude, je ne savais pas que tu devais rentrer aujourd'hui d'Amérique. Dit ce dernier quand il le vit entrer.
– A vrai dire coach, personne n'est au courant, je veux leur faire la surprise.
– Je vois. Fait quand même attention à ce qu'ils ne te saute pas dessus et te refasse mal.
– Ne vous inquiétez pas coach, j'ai l'habitude avec eux. Fit Jude avec un petit sourire.
La cloche sonna la fin des cours et les joueurs arrivèrent par petits groupes. Tous furent surpris mais super content de voir que Jude était rentré d'Amérique et qu'il allait mieux.
Presque tous les membres du club étaient déjà arrivé quand le groupe des managers lycée arriva non loin de la pièce.
– Tient, il y a de l'agitation ce soir. Remarqua Nelly.
– Oui, tu as raison, je me demande ce qu'il se passe. Fit Sylvia.
– Il n'y a qu'un moyen pour le savoir. Dit Célia en ouvrant la porte. Il suffit de...
Elle s'interrompit net en voyant son frère, debout au milieu de la pièce, lui souriant, comme si c'était tout à fait normal qu'il soit là.
– Salut p'tite sœur. Dit-il, toujours en souriant.
Célia se reprit et courut serrer son frère dans ses bras.
– Tu es enfin rentré. Souffla-t-elle.
– Oui, je suis là. Et je ne compte pas repartir, ne t'inquiète pas sœurette. Sourit Jude.
– Tu ne m'avais pas dit que tu rentrais aujourd'hui. Dit-elle en se reculant d'un pas.
– Surprise. Sourit Jude.
Célia sourit à son frère en retour.
– Bon, tous à l'entraînement. Dit Sylvia.
– Ouais ! Répondirent-ils tous en même temps.
Les derniers arrivés se changèrent rapidement et tous se dirigèrent vers le terrain.
Comme tous les joueurs étaient super content que Jude soit rentré d'Amérique, ça se faisait sentir dans leur jeu et le stade était encore plus bruyant et joyeux que d'habitude.
Sur le banc de touche, il y avait les manager et les blessés. C'est à dire Rosie, Skie, Jade, Camélia, Nelly, Célia, Sylvia et Willy pour les manager et Sol, Vlade, Jude, Nathan et Axel pour les blessés.
– Vous ne pouvez pas encore rejouer les gars ? Demanda Jude à ses deux amis.
– Non, si je fais le moindre mouvement brusque, la peau de mon bras risque de se re-déchirer, donc j'attends un peu avant de reprendre.
– Et moi aussi il faut que j'attende un peu avant de reprendre. Ajouta Axel.
– Je vois. C'est normal après tout.
– Et toi ? Demanda Nelly en s'approchant d'eux. Tu sais quand est ce que ta jambe sera guérie ?
– Ça dépend, tu veux la version des médecins ou la mienne ?
– Les deux. Répondit Nelly.
– Alors selon les médecins, les muscles et les nerfs de ma jambe sont trop endommagés pour que je puisse remarcher correctement un jour. Mais personnellement, je sais que j'arriverai à guérir et à revenir sur le terrain. Je ne sais pas encore comment ça sera possible ni combien de temps ça va me prendre mais j'y arriverai.
– Je vois.
– Et puis de toute façon, on a fait un pari avec Caleb.
– Ah oui ? Dit Nathan, curieux.
– Ouais, j'ai parié que je serai de retour sur le terrain avant lui. Donc on verra bien. Et forcément, lui a parié l'inverse.
– Et bien, on verra bien ce que ça donnera. Sourit Axel.
L'entraînement se déroula très bien et tous furent content d'eux.
Ensuite, chacun rentra chez lui.
Jude, lui, rejoignit Tom, qui l'attendait toujours sur le parking de derrière.
– Nous pouvons y aller Tom. Dit-il en s'installant.
– A la résidence Monsieur ?
– Exactement.
Ils roulèrent un petit moment avant d'atteindre l'immense domaine Sharp.
Le lendemain, Jude retourna en cours et la plupart des personnes du lycée, que ce soient les élèves ou les enseignants, étaient contents de le revoir.
Notamment la professeur de mathématique qui fut surprise de voir son élève absent depuis plusieurs mois assis à sa place, comme si tout était normal.
– Tient, Jude, tu es rentré d'Amérique, cela fait plaisir de te revoir.
– Merci beaucoup madame.
– Est ce que tu as pu te maintenir à jour dans les cours ou non pendant ton absence ?
– Oui, il me manque simplement les cours de cette semaine.
– Très bien, cela sera plus facile pour toi.
Jude ne répondit mais mais hocha la tête.
Malheureusement, tous n'étaient pas si enthousiaste qu'elle. En réalité, seul un n'était pas content : le prof d'éco.
« Ça ne change pas, il n'est jamais content. » Marmonna Nathan quand Axel lui chuchota que le prof ne semblait pas content de voir Jude.
Axel étouffa un rire et sourit à son ami, avant de se concentrer sur le prof le plus détestable de l'établissement.
– Tient, on dirait que le dernier élève fantôme de cette classe est revenu. Fit le prof d'une voix grinçante.
Marc allait répondre quelque chose mais Jude, à côté de lui, posa une main sur son bras pour l'empêcher de riposter.
Marc ne dit donc rient du tout mais ça se voyait qu'il n'était pas content.
– Mr Sharp, durant votre absence, avez-vous suivit les cours ?
– Oui Monsieur. Répondit simplement Jude.
– Dans ce cas, cela ne vous pose aucuns problème de me préparer un exposé pour la semaine prochaine sur la dernière leçon ?
– Aucun Monsieur.
– Très bien, nous verrons cela.
– Comme vous voulez Monsieur.
Bien entendu, plusieurs élèves de la classe, en dehors de Marc, Nathan, Camélia et Axel, étaient scandalisés. En effet, cela ne se faisait pas de lui demander de faire un exposé complet alors qu'il n'était pas au cours. Néanmoins, personne ne dit rien, se contentant de maugréer dans leur tête.
Cependant, à la récrée de 10h, sous le grand chêne de la cour, comme d'habitude, Camélia revint sur le sujet.
– Il n'a pas le droit de te demander ça.
– Il a tous les droits Camélia, il est prof. Répondit simplement Jude.
– Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda Riccardo.
– Le prof d'éco est de retour. Grommela Marc.
– Et qu'est ce qu'il a fait ?
– Il m'a simplement demandé de faire un exposé sur la dernière leçon pour la semaine prochaine.
– Il te demande ça alors que tu n'étais pas là ? Mais c'est quoi son problème à ce prof ? Fit Gaby.
– Ça ne sert à rien de râler. Théoriquement, il n'a rien fait de mal. Alors je vais lui faire son exposé et il sera content, c'est tout, y'a rien de plus à dire.
De toute façon, la cloche sonna encore une fois et clôtura la conversation.
Ils retournèrent tous en cours.
Le midi, Jude reçut un message de Caleb.
Caleb :
Si tu veux parler à notre attaquant tête de mule inconscient et fanatique des manchots, il vient me voir ce soir avec le gardien hérisson.
Jude sourit en voyant les surnoms que Caleb donnait à leurs amis.
Jude :
Vers quelle heure ?
Caleb :
18h, le temps de faire le trajet depuis la Royal.
Jude :
D'accord, je serai là un peu avant sans doutes.
Caleb :
T'as pas entraînement ?
Jude :
Je te rappelle que je ne peux pas jouer ?
Caleb :
Merci, je suis pas aussi con. Mais tu dois être aux entraînements non ?
Jude :
Si je dit gentiment que je serai pas là, ça ne posera pas de problèmes.
Caleb :
A ce soir alors.
Jude :
A ce soir.
Ensuite, Jude partit prévenir le coach qu'il ne serai pas à l'entraînement du soir. Travis accepta sans lui demander de justification.
L'après midi de cours se passa bien et le soir, comme prévu le midi, Jude se rendit à l'hôpital. Le temps qu'il arrive, il était environ 17h45.
– Hey. Fit-il en entrant dans la chambre de son ami.
– Tient, salut Judy. Comment ça va ?
– Plutôt bien. Et toi ?
– Idem. Tu peux me passer mon tel s'teuplai ? L'idiote d'infirmière l'a posé sur la table sur le côté mais apparemment, elle est pas assez intelligente pour se souvenir que je peux pas bouger suffisamment mon épaule pour l'attraper.
– Ça te tuerai d'être gentil un peu ? Demanda Jude en lui passant son téléphone.
– Je suis gentil ! Protesta Caleb. J'ai encore gueulé sur personne depuis que je suis là, et ça fait bientôt 2 mois.
– C'est un exploit. Fit sarcastiquement Jude.
Caleb ne répondit pas et à ce moment, il reçut un message de David.
David :
On arrive, on est à 5 minutes de l'hôpital.
Caleb :
D'ac, y'a une surprise pour vous les gars.
David :
On doit avoir peur ?
Caleb :
Mais non ! Pourquoi vous pensez toujours que je vais vous faire un sale coup ?
David :
L'habitude...
– Non mais c'est abusé ! S'exclama Caleb.
– Quoi ?
– David me dit qu'ils arrivent et je lui ai dit qu'il y avait une surprise pour eux. Il m'a demandé s'ils devaient avoir peur et je lui ai demandé pourquoi ils avaient toujours l'impression que j'allais faire un mauvais coup. Il m'a répondu « L'habitude... » C'est abusé quand même !
Jude se retint très fort de sourire et de lever les yeux aux ciel et se contenta de répondre simplement à son ami.
– Mais oui, il exagère quand même.
– Ça sert à rien de te foutre de moi Judy, je t'ai cramé.
– Moi ? Me moquer de toi ? Je crois que t'es tombé sur la tête Caleb. Se moqua Jude.
– C'est ça, et moi je suis gardien professionnel. Grommela le milieu de terrain.
– Des talents cachés mon cher ?
Caleb soupira en levant les yeux au ciel.
Au même moment, David et Joe entrèrent dans la chambre.
– Jude ! S'exclama David, surpris de voir son ami ici.
– Bien, t'as pas oublié mon prénom David, je t'en félicite.
– Quand est ce que t'es rentré ? Demanda Joe.
– Hier.
– Tu ne nous l'avait pas dit. Fit David.
– J'ai mes secrets. Et je ne suis pas le seul. Continua-t-il en regardant intensément son ami.
– De quoi tu veux parler ? S'étonna David.
– Ne joue pas au plus malin avec moi David. Fit Jude. Je sais que tu l'a utilisée.
David se tourna vers Caleb.
– C'est toi qui lui a dit ?
– Je n'ai besoin de personne pour savoir ça. Répondit Jude.
David soupira et se retourna vers son ami à lunette.
– Oui, je l'ai utilisée, et alors ?
– Et alors ? Tu sais pourtant ce que tu risques à l'utiliser ! Pourquoi tu as fait ça ?
– Pour protéger Célia.
– Je sais que c'était ce soir là. Mais tu n'avais pas besoin d'utiliser ta technique interdite pour ça !
– Peut être. Fit David en haussant les épaules. De toute façon, c'est passé, ça sert plus à rien d'en parler.
– Si ça sert à quelque chose ! Tu te rends compte que si tu l'utilises, tu peux perdre ta jambe ? C'est vraiment ça que tu veux ? Ne plus jamais pouvoir tenir debout et ne pas pouvoir continuer à jouer ?
David ne répondit pas. Il avait vraiment l'air de s'en foutre et ça énerva encore plus Jude, qui le gifla.
Sauf qu'il avait mal calculé la trajectoire et sous la puissance de son coup, le bandeau qui cachait l'œil droit de David sauta.
Par réflexe, ce dernier mit sa main devant son œil.
Jude ramassa tout de suite le bandeau de son ami et lui tendit.
– Tient, remet-le avant de te blesser.
– Se blesser ? Répéta Caleb, qui ne comprenait pas.
Jude, surpris se tourna vers David.
– Tu ne lui as pas dit ?
David secoua la tête en remettant son bandeau.
– Qui est au courant ? Demanda Jude.
– Toi et Joe. Et Dark aussi, c'est pour ça qu'il a put se servir de ça à l'époque de la NRA.
– De quoi vous parlez ? Fit Caleb, complètement paumé.
Les deux concernés se regardèrent avant d'hocher la tête.
– On va t'expliquer un truc. Fit Jude pendant que David remettait son bandeau.
– A propos de quoi ?
– A propos de mon bandeau et de ses lunettes. Répondit David. Ce n'est pas simplement un style, contrairement à ce que la majorité des gens croient.
– Et c'est pourquoi alors ? Sans être indiscret.
– Par nécessité et sécurité. Pour faire simple, mes yeux et son œil droit sont touchés par la même malformation, qui entraîne une modification de la vue assez importante.
– C'est à dire ?
– On voit beaucoup plus de lumière que vous. Et cette malformation grandit en même temps que nous.
– Quand tu dis que vous voyez plus de lumière, concrètement, ça fait quoi ?
– Tu prends la luminosité actuelle, tu la multiplie par un peu plus de 50 et tu verras à peu près ce que je vois. Fit Jude.
– Ah ouais carrément.
– Et pour moi c'est fois 100. Ajouta David.
– 100 ?! S'exclama Caleb.
– Oui. c'est pour ça que j'ai un bandeau intégrale et opaque. Parce que même à travers ma paupière, la lumière pourrait me brûler l'œil.
– Et moi si j'ouvre les yeux sans mes lunettes c'est pareil, ça me brûle la rétine.
– Ah ouais, c'est pas trop cool ça. Donc c'est pour ça que t'enlève jamais tes lunettes. Et ben heureusement que tu me le dis, ça m'éviteras de faire une grosse connerie.
– Pourquoi ?
– J'avais pour projet d'un jour, te sauter dessus pour t'enlever tes lunettes pour voir enfin tes yeux. Maintenant je sais que c'est une très mauvaise idée.
– En effet, je te déconseille de faire ça.
– Mais du coup t'as les yeux de quelle couleur ? Demanda Caleb, intrigué.
– Rouge.
– Ça doit flasher.
– J'ai une photo de quand j'étais petit si tu veux. Fit Jude en sortant une photo de sa poche. Je portais pas encore de lunette permanente.
Il tendit la photo à Caleb et ce dernier la regarda en souriant.
Sur la photo, on voyait Jude et Célia, quand ils étaient encore à l'orphelinat. Jude avait 6 ans et Célia 5.
–Vous étiez mignon. Fit Caleb en redonnant la photo à son ami.
Jude haussa les épaules et reprit sa photo.
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