Chapitre 28


Tout en faisant ce qu'elle devait faire, Célia observait discrètement Axel. Celui-ci avait souvent le regard dans le vide et ne semblait pas très concentré sur l'entraînement. A un moment, Célia profita du fait qu'il était tout seul, sur le côté, pour aller lui parler.

– Quelque chose ne va pas Axel ? Demanda-t-elle.

– Hein ? Euh non rien. Répondit ce dernier, sortit de ses pensées.

– Tu es sûr de ça ? Insista Célia.

– Oui oui, ça va. Dit encore Axel en détournant cependant le regard.

– Je suis sûre que tu me mens Axel. Ça fait assez longtemps que je m'occupe de cette équipe pour savoir que quelque chose ne va pas.

Axel ne répondit pas et continua à éviter son regard.

– C'est à propos de Julia ? Suggéra Célia, sentant que si elle ne disait rien, lui non plus ne dirai rien.

– Comment tu le sais ? S'exclama Axel en se retournant aussi vite que sa jambe et ses béquilles le lui permettaient.

– Oh, comme ça. Je te rappelle que j'ai aussi un grand-frère. Je sais parfaitement quelle tête vous faîtes quand vous avez un problème avec votre petite sœur.

Axel ne répondit toujours pas mais ne chercha plus à détourner le regard.

– Qu'est ce qu'il s'est passé ? Redemanda Célia en douceur.

– En ce moment, je ne peux pas rentrer aussi tôt que je le voudrai chez moi et donc du coup, je ne passe pas beaucoup de temps avec Julia. Bien entendu, elle n'aime pas ça du tout. Hier je suis rentré aux alentours de 22h. Elle n'était pas contente mais j'ai réussi à me faire pardonner en lui expliquant ce que je faisait. Après ça, je lui ait promit que je rentrait tôt ce soir. Mais ce matin, mon père m'a dit que je devais faire d'autres radios ce soir. Donc je ne vais pas pouvoir rentrer chez moi à l'heure que j'ai dit hier à Julia.

– C'est si grave ?

– Pas forcément, mais vu que ça fait presque une semaine que je rentre pas avant 22h, Elle en a un peu marre. A chaque fois c'est important mais à chaque fois c'est la même chose. Là, je l'ai appelée avant le début de l'entraînement et je lui ait expliqué que je ne pourrais pas rentrer à la maison tôt aujourd'hui. Comme je le sentait, elle était très en colère. Je lui ai donné ma parole que demain je rentrait tôt. Et là elle m'a crié que ma parole ne valait rien.

– Et tu regrettes ? Je veux dire, de ne pas rentrer chez toi plus tôt.

– Bien sûr, qu'est ce que tu crois ? Bien entendu que j'aimerai passer plus de temps avec ma sœur, c'est certain. Mais je ne peux pas. En ce moment, il s'est passé tellement de chose que je n'ai pas put faire autrement.

– Je vois. Et là tu penses qu'elle te fait vraiment la gueule ?

– Oui. Elle ne m'avais jamais crié dessus comme ça. Surtout dans ces circonstances.

– C'était au téléphone ?

– Oui. Avant que j'ai eut le temps de m'expliquer, elle m'a crié que ma parole ne valait rien et je n'ai pas eut le temps de réagir avant qu'elle me raccroche au nez.

– D'accord. Alors, la première chose à faire quand tu rentreras chez toi ce soir, c'est de t'excuser.

– Ça va pas suffire. J'ai déjà fait ça hier. Elle va penser que je vais refaire comme hier, je vais m'excuser, je vais lui dire que je rentrerai tôt le lendemain et si ça se trouve, je vais pas pouvoir tenir ma promesse.

– Première chose Axel, arrête de partir pessimiste. Ça va bien se passer. Dit lui bien que tu es désolé et que ça ne se reproduira plus.

– Et qu'est ce que je peux lui proposer pour tenir ma parole ? Je ne sais jamais à quelle heure je vais rentrer la veille.

– Et bien propose lui quelque chose sur l'instantané.

– Quoi ? Demanda Axel.

Célia le regarda et elle vit dans ses yeux quelque chose qu'elle n'avait jamais vu dans les yeux du blond : de la détresse.

– Et bien, si tu ne rentre pas trop tard, tu pourrais lui proposer de jouer avec elle, ou alors l'aider à faire quelque chose qu'elle ne peut pas faire toute seule.

– Ouais. Je vais essayer de trouver quelque chose. Merci Célia.

– Avec plaisir. C'est mon boulot de manager de m'assurer que tout les membres de l'équipe puisse se concentrer entièrement sur leur entraînement.

– Mais je ne suis pas sur le terrain. S'étonna Axel.

– Et alors ? Même sur le côté, tu es très utile. Comme nous tous, les manager et les blessés.

– Ouais. Si tu veux.

Tous les deux se rapprochèrent un peu des autres et se remirent au travail. Axel paraissait un peu plus concentré mais pas autant que d'habitude quand même.

Quand ils revinrent vers eux, Jude lança un regard discret à sa sœur pour connaître le résultat de la discussion. Célia haussa les épaules mais sourit tout de même.

L'entraînement se termina bien. Alors que Vlade, Sol et Axel se dirigeait vers le portail, Jude resta un peu en retrait pour pouvoir parler avec sa sœur.

– Alors ? Demanda-t-il quand elle arriva.

– Ce n'est pas gagné. Mais je vais y arriver.

– Et tu va faire quoi ?

– Pendant qu'il sera à l'hôpital, en train de faire ses radios, je vais aller chez lui pour parler à sa sœur.

– Julia peut être très caractérielle quand elle veut. Prévint Jude.

– Ne t'inquiète pas pour ça. Je sais y faire.

– C'est toi qui vois.

– A ton avis, Axel peut avoir finit à quelle heure ?

– Si il passe dès qu'il arrive, il en a pour 30 minutes minimum.

– D'accord. 30 minutes de soin, 10 minutes aller, 10 minutes retour, ça fait 50 minutes en tout. Ok, ça devrait aller.

– Si tu veux, je peux t'envoyer un message quand Axel partira de l'hôpital.

– A ouais. Ça serait super.

– Jude ! On t'attend ! Cria Sol, devant le portail.

– J'arrive ! Répondit-il en avançant vers eux. A demain, dit-il à sa sœur assez fort pour que tous l'entende.

– A demain grand-frère. A demain les garçon ! Dit Célia en passant devant eux.

Comme tout les soirs, Lina raccompagna les garçons à l'hôpital. Axel se dirigea directement vers le service de la radiologie pour en finir le plus vite possible.

De son côté, Célia prit la direction de la maison d'Axel et Julia. Elle sonna à la porte et Tidie vint lui ouvrir.

– Bonjour Madame. Dit Célia en s'inclinant. Je m'appelle Célia Hills et je suis une amie d'Axel. Je voudrait parler à Julia, elle est là ?

– Bonjour Mademoiselle. Oui, Julia est dans sa chambre. Mais pourquoi tenez-vous à la voir ?

– Il se trouve que j'ai quelque chose d'important à lui dire pour qu'elle ne se méprenne pas sur certaines choses au sujet de son frère notamment. Répondit Célia, tout sourire.

– Très bien. Si vous voulez bien me suivre.

Célia ôta ses chaussures et suivi la femme.

Tidie se dirigea vers la chambre de la petite fille et frappa à la porte.

– Oui ? Répondit la petite voix de Julia

– Julia, il y a une jeune fille qui voudrait te parler. Répondit Tidie, avant de retourner en cuisine.

Julia se leva et alla ouvrir la porte.

– Bonjour Julia. Dit Célia quand la petite fille lui ouvrit. Je m'appelle Célia Hills et je suis une amie de ton grand-frère.

Julia la regarda avec un mélange de colère et de tristesse et les larmes aux yeux.

– Ne te retint pas de pleurer parce que je suis là. Dit Célia en voyant la petite avec les larmes aux yeux.

Julia éclata en sanglot et vint se blottir dans les bras de Célia. Cette dernière la recueilli et se tourna légèrement pour fermer la porte. Ensuite, tout en gardant Julia contre elle, elle se dirigea vers le lit de la petite fille. Elle l'assit sur le rebord du lit et se mit par terre, devant elle.

– Qu'est ce qu'il ne va pas ? Demanda-t-elle doucement.

– Axel il est méchant ! Dit Julia entre deux sanglots.

– Axel ? Méchant ? Reprit Célia. En voila une drôle d'idée, pourquoi tu dis ça ?

– Il ne m'aime pas ! Chaque soir, il fait tout ce qu'il peut pour rentrer le plus tard possible. Il ne veut pas me voir !

– Allons Julia. Au contraire, je t'assure que ton grand-frère t'aime beaucoup.

– Je n'en suis pas si sûre.

– Mais si. Et d'ailleurs je peux te jurer qu'il est au moins aussi malheureux que toi de ne pas rentrer plus tôt ici.

– Ce n'est pas ce qu'il me dit. Il dit toujours qu'il a des choses importantes à faire. Je passe après tout le reste. Je ne suis qu'un élément secondaire de sa vie.

– Voyons Julia, ne dit pas ça. Moi je peux te garantir que ton frère t'aime beaucoup. Et tu sais que tu passes avant plein de chose pour lui.

– Ah bon ?

– Oui. Regarde. Tu sais pourquoi Axel n'est pas là ce soir ?

– Non, il me l'a dit mais je ne voulais pas l'écouter.

– Actuellement, il est à l'hôpital pour faire de nouvelles radios de sa jambe. Et je suis sûre que si ce n'était pas ton père le médecin, il ne serait pas allé à l'hôpital pour rentrer ici.

– Tu es sûre de ça ?

– Absolument certaine. Allez, sèche tes larmes ma grande. Pourquoi tu pleures ? Parce que ton frère te manque ?

Julia ne répondit pas mais hocha la tête de haut en bas.

– Il ne va pas tarder à rentrer. Il est 20h45, il doit bientôt avoir finit ses radios. Il va bientôt arriver.

A ce moment là, Célia reçut un message de Jude lui disant qu'Axel avait quitté l'hôpital 10 minutes plus tôt mais qu'il avait oublié de la prévenir.

– Allez. Sèche vite tes larmes ma grande, ton frère arrive.

– Comment tu le sais ?

– Mon frère m'a dit qu'il avait quitté l'hôpital il y a 10 minutes.

– C'est qui ton frère ? Demanda Julia.

– C'est Jude, l'ami de ton frère. Jude est mon grand-frère. Comme Axel pour toi.

– Et vous vous disputez des fois ?

– Tout le temps. Plaisanta Célia. C'est normal de se disputer entre frère et sœur. Mais rassure-toi, ça finit toujours par s'arranger.

– Je vois. Merci beaucoup Célia.

Célia se leva en souriant et jeta un œil à la fenêtre.

– Ah, ton frère est juste en bas de chez toi. Je vais y aller.

– D'accord. Merci encore.

Célia sortit de la chambre et de la maison. Elle commença à descendre les escaliers et tomba nez à nez avec Axel.

– Célia ? S'étonna-t-il. Qu'est ce que tu fais ici ?

– Je suis venu faire partager mon expérience des grand-frères absents qui inventent toujours des excuses à dormir debout.

– Eh ! Mes excuses ne sont pas à dormir debout. Protesta Axel.

– Ouais, ouais. C'est aussi ce que me disait Jude. Bref, ta sœur t'attends. Dépêche-toi.

– Tu peux attendre un peu ? J'aimerai te parler après.

– Je suis sûre que ça peut attendre demain au lycée. Va rejoindre ta sœur et passe le reste de la soirée avec elle.

– D'accord. Merci Célia.

– De rien. A demain Axel.

Célia tourna les talons et rentra chez elle. Une fois là-bas, elle appela son frère. Quand il eut décroché, elle lui raconta ce qu'elle venait de faire.

– Elle me fais penser à moi, quand tu rentrais toujours trop tard en me sortant des excuses bidon.

– Mes excuses n'étaient pas toutes bidon. Protesta Jude.

– Ah bon ? Parce que le « désolé, j'avais oublié de ranger mon ballon et le local était fermé donc j'ai dut attendre deux heures devant » il était crédible ?

– Bon, peut-être que ça c'était pas crédible. Mais toutes les autres si.

– C'est ça, et moi je suis attaquante professionnelle.

– Tentative de reconversion Célia ?

– Non, justification d'excuses bidons.

– Pas des excuses bidons.

– Ah non, pardon je corrige : des excuses de grand-frère.

– C'est déjà plus exacte.

– Bon, bonne nuit Jude. A demain.

– Bonne nuit Célia. A demain.

Célia raccrocha et s'étendit sur son lit, pensive.

Au bout de quelques minutes, on frappa à sa porte.

– Oui ? Fit-elle en s'asseyant en tailleur sur son lit.

– Veux-tu manger un peu ? Tu es rentrée très tard aujourd'hui Célia. Lui demanda sa mère adoptive en entrant dans sa chambre avec un plateau repas.

– Ah, merci maman. Répondit Célia. Oui, c'est vrai, et en plus, je ne t'avais pas prévenu, je suis désolée.

– Ce n'est pas grave ma grande. Quand j'ai vu que tu ne rentrais pas, j'ai essayé de t'appeler mais tu n'as pas répondu. J'ai donc appelée ton frère qui m'a dit que tu étais chez un ami.

– Ah. D'accord, je le remercierait demain. Je suis encore désolée de ne pas t'avoir prévenue.

– Ce n'est pas grave je te dis. Au fait, il va mieux ?

– Jude ?

– Oui.

– Non, pas vraiment. C'est bizarre, c'est comme si ça n'évoluait pas. Aux dernières nouvelles qu'il m'a donné. Il ne me fait pas un rapport complet sur l'état de sa jambe tout les jours.

– Je m'en doute bien. Mais j'imagine que s'il y avait des grands changements, il t'en parlerai.

– Oui, il me donnerai sans doute des nouvelles s'il en avait. Enfin j'espère.

– Mange bien vite ma grande. Je viendrai chercher le plateau tout à l'heure. Et dors vite après, il y a école demain.

– D'accord. Merci maman.

Célia mangea vite et se coucha en suivant. En raison de l'heure tardive, elle s'endormit rapidement.

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