Chapitre 110


– Tu... tu oses me redire une fois que ta phobie sort de nulle part et je te promet que je t'en colle une. Balbutia presque Caleb. Sérieux avec l'histoire que y'a derrière t'as toutes les raisons du monde d'avoir peur des explosions et de pas vouloir toucher à un portail !

– Je... sans doute. Fit le roux.

– Y'a pas de « sans doute » qui tiennent là, c'est sûr à 100%. Wouah, à côté de ça j'ai l'impression d'avoir grandi au pays des bisounours. Bon ok peut être pas quand même mais putain Xavier, tu te rends compte que y'a une putain de bonne raison à ces crises de paniques ? Alors ne sous-estime plus jamais ça ok ? Je sais que c'est pas facile d'en parler et je te remercie de m'avoir fait confiance et de me l'avoir dit. Je n'en parlerai à personne si tu ne veux pas mais s'il te plait, ne reste pas seul. Entoure-toi pendant les moments où tu n'es pas bien et ne te forces pas à faire des choses qui te font peur, tu as le droit et c'est légitime que t'ais peur. Alors le minimise pas, ok ?

Xavier ne répondit pas clairement mais hocha la tête.

– Super. Reprit Caleb. Bon, je peux pas te forcer à en parler à tes frères mais sache qu'ils s'inquiètent pour toi, tous les 4.

– Tous les 4 ? S'étonna Xavier.

– Oublie pas Sol. Il est peut-être plus jeune et mais lui aussi est capable de savoir que y'a un truc qui va pas, même sans savoir quoi. Alors oui, c'est sûr que Claude, Bryce et Jordan sont ceux qui l'ont plus remarqué mais Sol aussi. Il est ton frère au même titre que les trois autres alors ne l'oublie pas et ne le met pas à l'écart.

Le rouge ne répondit pas mais hocha la tête, pensif.

– Bon, est ce que ça t'as fait du bien de parler au moins ?

– Beaucoup... Ce- c'était la première fois que je racontai mon histoire à quelque un.

– Qui est au courant de la vérité ?

– Certaines membres des autorités et de la police.

– Même Lina et son père ne sont pas au courant ? S'étonna Caleb.

Xavier secoua la tête de droite à gauche avant de répondre.

– Non, ils ne savent pas. C'est Père qui m'a donné ce prénom parce que je lui faisait pensé à son fils décédé mais il ne savait pas pourquoi je n'avait plus vraiment de prénom. Il m'a demandé si Xavier ça me plaisait parce que c'était le nom de son fils et moi ça m'a beaucoup plus donc j'ai prit ce prénom.

– Et Foster ?

– Aucune idée. Du jour au lendemain je m'appelait Xavier Foster sans savoir d'où ça sortait.

– Tu te souviens de ton nom et de ton prénom d'origine ?

– Absolument pas. Je serai incapable de te dire qui j'était avant ça, je ne me souviens pas non plus du nom de mes parents ni même de leur visage...

– Je vois. Bon, Qu'est ce que tu veux faire maintenant ?

– Comment ça ?

– Tu veux que ça reste entre nous ou tu veux en parler à quelqu'un d'autre ?

– Je... je pense que Bryce, Claude, Jordan et Sol ont droit à des réponses mais... je ne veux pas leur faire de peine. Peut-être pas pour Bryce et Claude mais Sol et Jordan me semblent trop jeune, trop vulnérable pour savoir... ça.

– Jordan n'a qu'un an de moins que nous. Contra Caleb.

– Peut-être, mais de par son passé il est beaucoup plus fragile. Alors je ne veux pas le briser plus. Et Sol est trop jeune. D'autant plus que je ne sais pas vraiment s'il se souvient que je ne passe jamais le portail et que j'ai peur des explosions.

– Si tu ne te sens pas près tu n'es pas obligé de leur dire. Mais tu devrais en parler à Bryce et Claude, ils pourraient te soutenir encore mieux que moi, ils te connaissent mieux.

– Pourtant c'est toi qui a réussit à me faire parler alors que ça fait depuis qu'on se connait qu'ils essaient.

– J'ai été celui qui t'a aidé à en parler parce que j'ai aussi une phobie comme la tienne. Et t'avais besoin de savoir que t'étais pas seul et de savoir que tu serai compris et pas jugé pour en parler. Mais maintenant tu vas pouvoir en parler aux personnes qui pourront t'aider.

Xavier hocha la tête.

– Bon, tu veux leur en parler à Claude et Bryce ? Reprit le brun.

– Oui mais... je sais pas si j'aurai le courage de redire tout ce que je t'ai dit.

– Qui a dit que t'avais besoin de le redire ?

Le roux leva la tête vers son ami, ne comprenant absolument pas. S'il voulait le dire à Claude et Bryce il devrait le redire non ?

Voyant son incompréhension, Caleb sortit son portable, trifouilla deux trois trucs dessus avant d'appuyer sur un bouton

– « Je... mes parents vivaient dans une sorte de ... camps. » Commença la voix qui sortait du téléphone avant que le brun fasse pause.

– Tu... tu m'as enregistré ? S'étonna le roux.

– Oui. Je sais que c'est pas facile de parler de son passé, surtout quand il est douloureux comme le tient, et que c'est encore plus dur d'en reparler. Alors je t'ai enregistré. Si tu veux, tu n'auras qu'à faire écouter cet enregistrement aux personnes qui doivent savoir la vérité.

Xavier ne répondit pas. Cette solution lui permettrait de ne pas avoir à répéter son histoire mais il faudrait quand même qu'il soit face à ses frères, et ça lui faisait presque aussi peur que parler. En fait, il avait peur de leur réaction. Ils avaient beau être ses frères et Xavier avait beau leur faire confiance plus qu'à n'importe qui, il avait toujours peur.

– Si tu as vraiment peur de leur réaction, tu peux même ne pas être là. Je peux aller les voir et leur faire écouter l'enregistrement et répondre aux premières question qu'ils auront avant que tu vienne leur parler. Parce que tu pourras pas les éviter éternellement une fois qu'ils sauront.

– C'est lâche de même pas être là... Souffla le roux.

– Non, c'est logique. Je peux comprendre que tu ais peur de leur réaction et il n'y a aucun problème à ça.

Xavier ne répondit pas tout de suite mais finit par soupirer.

– Tu ferais vraiment ça ?

– Bien sûr.

– Pourquoi ? Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? On est pas spécialement ami.

– On est peut être pas copain comme cochons mais ça nous empêche pas de faire partie de la même équipe, du même groupe. Et je suis pas... enfin je plus un connard égoïste et sans sentiments. C'est extrêmement niais ce que je vais dire mais te voir aller mal fait aller mal tout le monde.

– Comment ça ? Je comprend rien. Si les autres sont pas au courant que y'a un truc qui va pas ils peuvent pas être affectés par mon état.

– Bien sûr que si. Si tu es mal, les autres le sentiront, sans même savoir pourquoi ni quoi, ils sentiront que y'a un truc qui va pas.

– Donc je poses des soucis sans même le vouloir. Fit le roux en baissant un peu la tête.

– C'est de famille de sortir des absurdités comme ça ou quoi ?

– Comment ça ?

– Sol m'avait sortit les mêmes trucs bidon quand on a eut une conversation de ce genre, y'a un bon moment maintenant. Alors je vais te dire la même chose qu'à lui : non, tu pose pas de problèmes. Tu es toi. C'est en restant avec tes problèmes et refusant que ça aille mieux que les autres en seront affectés.

– Ça non plus je ne comprends pas : comment les autres pourraient être affecté ? Si je vais mal c'est mon problème, pas le leur.

– Raimon c'est comme une équipe composé de tous ceux qui font partie du groupe. Et cette grande équipe est comme une pyramide : tous les éléments en sont essentiels : sans la base, ça ne tient pas et sans la pièce la plus haute ce n'est pas finit. Et il suffit qu'une pièce de la pyramide soit absente ou mal mise pour que ça impacte l'ensemble de la pyramide. Et dans la pyramide des Raimon, on a tous la même taille : que ce soit les joueurs ou les non-joueurs, on a tous la même importance. Tu n'es pas bien donc les pièces qui sont le plus proches de toi son touchées, elles-mêmes touchent celles auxquelles elles sont reliées et ainsi de suite. Mais le problème sera réglé quand tu iras mieux. Et ne t'en fait pas, notre pyramide est solide et elle ne va pas s'effondrer à la moindre perturbations, donc ne crois pas que l'équipe va éclater parce que tu es un peu mal en ce moment. Mais fait tout ce qu'il faut pour aller mieux. Et si pour ça il faut que j'aille parler à tes frères, je le ferai sans aucunes hésitation.

– Merci Caleb. Fit sincèrement Xavier.

Le brun ne répondit pas mais haussa les épaules.

Au même moment, la sonnerie de 14h30 retentit, annonçant la reprise des cours pour leur classe.

– Timing parfait on dirait. Fit le brun en se levant. Tu veux aller en sport ?

– On a finis de parler non ? On a aucune raison de pas y aller.

– Ouais. Pff, j'voulais sécher moi. Mais si j'ai pas une bonne raison je vais me faire pourrir par Judy. Soupira le brun en sortant de la salle de repos du club avec le roux.

– Allez, c'est pas si pire sport.

– Non ça va. Marmonna le brun.

– Au fait, ça va mieux ton genoux maintenant ?

– Ouais, c'est presque de l'histoire ancienne. Tant mieux, je commençait à en avoir marre de rien foutre.

Caleb arrêta ensuite de râler et ils rejoignirent le gymnase en même temps que ceux de leur classe.

Le cours de sport se passa bien et rapidement, la fin des cours arriva.


A 16h30, la fin des cours, Caleb s'arrangea pour parler à Claude alors qu'ils rejoignaient le club de foot pour l'entraînement.

– Alors ? Demanda le rouge.

– Il m'a parlé. Et j'avais raison, y'a une putain de bonne raison à ses crises de panique. Mais bon, je vais pas t'en parler là tout de suite mais faut que je vous en parle à toi et Bryce. Quand est-ce que vous êtes dispo ?

– Je dirai bien maintenant mais si je vais pas à l'entraînement, je vais me faire engueuler par Bryce. Mais en même temps faudrait pas qu'on y aille trop tard. Ça te gènes de sauter l'entraînement ?

– Pas spécialement. Je t'avoue que je sors de sport et j'ai le genou qui commence à tirer. Et puis il faut vraiment que je vous parler au plus vite.

– Ok. Bon, j'appelle Bryce pour savoir s'il est dispo. Tu peux aller prévenir le coach et les autres qu'on viendra pas ?

Caleb hocha la tête et partit en direction du terrain où le coach Travis était déjà.

– Coach, avec Claude on sera pas à l'entraînement ce soir. Fit-il en arrivant.

– Pourquoi ça ? S'enquit l'adulte.

– Faut qu'on aille à l'hôpital, j'ai un truc à leur dire à lui et à Bryce.

– Important je devine.

– Très.

Travis ne répondit pas tout de suite et fixa Caleb.

– Bon très bien. Mais que ça ne devienne pas une habitude.

Le brun ne répondit pas mais s'inclina rapidement avant de partir vers le portail où Claude l'attendait.

– Alors ? Demanda le brun.

– Il nous attends sur le toit. Et de ton côté ?

– Il nous autorise à sauter l'entraînement pour aujourd'hui mais faut pas que ça devienne une habitude.

Claude hocha la tête et tous les deux sortirent du campus de Raimon.

– Claude ? Caleb ? Fit Jude en arrivant derrière eux.

– Ah tient, salut mon cœur. Fit le brun en souriant.

– Où est-ce que vous allez comme ça ? L'entraînement ne vas pas tarder à commencer. Contra le châtain.

– T'avais pas rééducation à l'hôpital aujourd'hui aussi toi ? Demanda Caleb.

– N'essaie pas de détourner la conversation Caleb et répond moi.

– Bon d'accord. Soupira le brun. On va à l'hôpital rejoindre Bryce parce que j'ai un truc important à leur dire.

– Plus important que l'entraînement ? Fit Jude, sceptique.

– Oui. Sans hésitation, oui.

Devant l'assurance du brun, Claude se demanda bien ce qui pouvait être si terrible à propos de Xavier pour que Caleb n'hésite absolument pas.

– Et puis de toute façon on sort de sport et j'ai le genou qui commence à tirer donc j'aurai pas fait grand-chose à l'entraînement. Alors autant que je me serve correctement de ce temps.

– T'as mal au genou ? Reprit Jude, les sourcils froncés.

– C'est pas ce que j'ai dit mon cœur, déforme pas mes propos. J'ai pas mal, ça commence à tirer. Donc je préfère m'arrêter avant de me faire mal justement.

– Hm. Et non Caleb je n'ai pas rééducation aujourd'hui, le doc m'a dit hier que ça avançait bien et qu'il me laissait tranquille pour aujourd'hui.

– Tant mieux si ça avance bien. Bon, nous on y va. Retourne à l'entraînement Judy, tu vas être en retard. Je sais pas pour combien de temps j'en aurai donc ne m'attends pas pour rentrer.

– Tu m'appelle quand tu as finit pour que j'envoie Tom te chercher. Rajouta simplement le châtain en venant rapidement embrasser le brun avant de repartir vers le terrain extérieur de Raimon.

– Tom ? Demanda Claude quand ils se remirent en marche.

– Notre chauffeur personnel.

– Ah ouais, vous vous refusez rien. Moi je rentre à pied chez moi et vous vous avez une limousine. Railla le rouge.

– J'aime pas ça plus que toi. Judy aime pas trop non plus mais il a grandi comme ça alors il a du mal à faire sans quand même.

– Gosse de riche. Souffla Claude, d'un ton amusé.

– J'te le fait pas dire. Mais au moins il se sert bien de son argent.

– Comment ça ?

– Depuis la fin du FFI, c'est lui qui me couvre financièrement et y'a pas longtemps, il a pris David sous son aile.

– Ah oui c'est vrai. Il va bien au fait lui ?

– Ouais ouais tranquille. Il sort enfin avec son mec donc il est encore plus niais qu'avant.

– Tu veux que je te sorte certains de tes dialogues avec Jude ? J'peux te jurer que t'es niais aussi.

– On en parle de toi avec Bryce ?

– Moi je l'assume c'est pas pareil. Contra Claude. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top