Le frère, la belle et le méchant [Partie 2]
Bonjour tout le monde ! Je vous présente la deuxième partie de Le frère, la belle et le méchant.
Pour rappel :
John est en réalité Yugo Tamura, le frère d'Akemi Tamura, la défunte femme de Zoolan Rice, donc la mère de Shain. (La présentation claquée ahah)
Yugo s'est enfui du domicile familial à ses 18 ans, laissant à sa jeune sœur toutes les responsabilités auxquelles il aurait dû faire face lors d'un mariage arrangé qu'il refusait.
A ses 18 ans, Akemi est vouée à épouser Zoolan Rice, un homme déjà fortuné. Akemi accepte son destin mais Yugo n'est pas d'accord avec ce mariage.
A tel point qu'il ne se rendra pas au mariage de sa sœur, chose qu'elle ne lui pardonnera pas.
Deux ans plus tard, Yugo cherche à reprendre contact avec elle. Il se rend alors chez ses parents et sa mère profite de l'absence de son époux pour lui donner les informations nécessaires, bien qu'elle lui en veuille encore d'avoir coupé les ponts avec sa famille.
Yugo décide alors de partir pour Okinawa afin d'y retrouver sa sœur.
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- C'est ici ?
Yugo faisait face à un mastodonte. Pardon. Plutôt à une gigantesque maison qui lui donnait l'impression de se faire écraser.
Après sa visite surprise chez ses parents qu'il n'avait pas revus depuis des années, il s'était servi des informations données par sa mère pour retrouver Akemi.
La jeune femme qui, blessée de ne pas avoir vu son frère lors de son mariage, le regardait par ailleurs depuis la fenêtre du salon. Son très cher époux était encore une fois parti très tôt au travail, pour rentrer très tard à la maison. Étrangement, Akemi ne lui en voulait aucunement. Pas comme à son frère qui ne cessait d'appuyer sur la sonnette du portail et à qui elle ne voulait pas ouvrir. Elle ne souhaitait pas le voir.
Néanmoins, ses serviteurs ouvrirent tout de même au jeune homme qui s'empressa d'entrer dans le hall d'accueil. Akemi pesta contre la fenêtre, espérant qu'il n'aille pas dans le salon.
Yugo n'était pas idiot. Il se doutait bien de la réticence de sa sœur à le voir. Il allait certainement se faire rejeter ou remettre à sa place, mais qui ne tente rien n'a rien.
Il devança les employés de la maison, qui avaient précisé l'actuel emplacement de Mme Rice sans montrer le chemin, et courut dans les couloirs... pour finalement se perdre. Le salon était à l'étage supérieur et lui, restait au rez-de-chaussée. En agissant de cette manière, il ne risquait pas de découvrir la cachette de sa cadette. Yugo se traita d'abruti à plusieurs reprise puis pensa enfin à se renseigner auprès d'une dame qui passait l'aspirateur. Cette dernière lui indiqua le salon puis quand elle le vit cligner plusieurs fois des yeux d'incompréhension, elle se décida à l'y mener directement.
- Bon... Très bien, suivez-moi monsieur.
- Merci ahah... Vous travaillez ici ? l'interrogea Yugo en essayant de démarrer une conversation sans se rendre compte que sa question était assez saugrenue.
- Vous dites souvent ce genre d'absurdités ?
- Malheureusement oui.
Yugo n'osa même plus ouvrir la bouche de tout le chemin. En plus d'être le sujet de moquerie de la demoiselle dont il ne connaissait même pas le prénom, il s'auto-dénigrait au lieu de se défendre.
- Nous sommes arrivés au salon, Monsieur.
La jeune femme se mit sur la pointe des pieds et chuchota à l'oreille de l'homme :
- Si je puis me permettre, n'embêtez pas trop Madame Rice. Ces temps-ci, Madame semble assez fatiguée.
- Pourquoi tout le monde croit que je vais l'embêter ? soupira Yugo.
- Madame m'a souvent parlé de vous. Cela ne serait pas étonnant de votre part. Bien, bonne journée Monsieur.
- Merci ?
Yugo prit donc son courage à deux mains puis toqua fermement à la porte du salon. Il l'ouvrit et découvrit sa sœur, assise sur un fauteuil, les yeux rivés sur son tricot. Aucun bonjour, aucun regard. Yugo avait maintenant l'impression d'être invisible.
- Bonjour sœurette. Ça fait longtemps. Je n'existe plus pour toi ? Hé oh, Akemi je te parle.
Yugo s'approcha de la jeune femme encore une fois très bien apprêtée. Les cheveux roux relevés en un majestueux chignon, une longue et évasée robe écarlate qui atteignait presque le sol. La jeune femme n'avait rien à envier des autres. C'était même plutôt l'inverse.
- Akemi, écoute. Je suis désolé pour le mariage. Je ne pouvais pas cautionner qu'il soit arrangé par les parents et ce type, dit-il en pensant à Zoolan. Même l'autre nana dit que tu es fatiguée. Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il te fait ?
Akemi avait tiqué sur "l'autre nana". Elle n'avait parlé de son état qu'à Rosella, une des employés de maison à qui elle disait tout. Même si elle avait un sacré caractère, Rosella était très prévenante auprès d'Akemi.
- T'aurait-on coupé la langue Akemi ?
La jeune femme, se sentant tout à coup insolente, lui tira la langue pour lui montrer qu'elle n'était clairement pas devenue muette.
- Ça me rassure. En plus de ne pas être muette, tu n'es pas non plus sourde ahah !
Akemi le fusilla du regard.
- Ni aveugle, ricana-t-il. Bon, maintenant que j'ai vérifié ton état de santé tu pourrais peut-être me dire deux-trois mots, non ?
- Va-t-en.
- Alors, sachant que je suis venu à Okinawa rien que pour te voir, non. Je n'ai pas spécifiquement envie de partir aussi vite. Et puis je n'ai pas envie de croiser la nana dans le couloir. Pas très sociable celle-là hein ?
- La "nana" se prénomme Rosella et si elle n'était pas très sociable envers toi, c'est que tu l'as mérité.
- T'étais plus gentille dans mes souvenirs.
- Si tu étais venu à mon mariage, tu aurais sûrement eu des souvenirs de moi "gentille". Or, tu as préféré fuir.
Yugo inspira et expira un grand coup en se tenant le front. Il ne lui rendait pas visite pour se disputer après tout. Il devait calmer sa sœur.
- Pardon.
- Mettre deux ans pour me demander pardon est un exploit.
- Akemi, si je suis devant toi aujourd'hui, c'est pour avoir de tes nouvelles.
- Eh bien tu vois, je vais bien. Je file le parfait amour avec mon mari.
- D'ailleurs où est-il ?
- Un lieu où tu n'as jamais mis les pieds.
- C'est-à-dire ?
- Au travail.
Yugo roula des yeux, se demandant ce qu'il avait fait pour prendre autant de piques. En plus, elle se trompait.
- Et sinon, tu te sens bien ici ? Tu as des amis ?
De par son éducation à domicile, Akemi avait toujours eu des difficultés au niveau des relations sociales. Petite, elle n'avait pu obtenir que l'amitié de son frère qui avait quitté bien vite la maison, et l'avait laissée seule. En grandissant, elle avait pu rencontrer le "beau monde". Néanmoins, nous ne pouvions parler que de connaissance, mais jamais de véritables amis.
- J'ai rencontré une personne récemment avec qui je m'entends bien. Il est... ce qu'on peut qualifier de personne gentille je suppose.
- Oh, tu l'as rencontré où ?
- A une soirée organisée par Zoolan. Il s'appelle Léo Cutefem.
- Oooh le footballeur professionnel ? Il se fait de plus en plus connaître, c'est pas mal. Tu aurais un petit faible pour lui ?
- Si tu crois que je suis infidèle à mon mari, tu te trompes. En plus, il est lui aussi déjà marié.
- Ne prends pas tout ce que je dis pour des accusations, s'il te plaît.
Akemi allait rétorquer quand un homme habillé très élégamment entra dans la pièce.
- Madame Rice... Monsieur Rice a téléphoné pour vous inviter dîner au restaurant avec le dirigeant d'une entreprise partenaire. Il vous demande de vous préparer. Il rentre dans une heure.
A ce moment-là, Yugo pensa s'être trompé sur le compte de son beau-frère. Peut-être qu'il aimait tout de même un peu Akemi... enfin, suffisamment pour ne pas la laisser dîner seule. Pourtant, quand il se tourna vers sa sœur, il la vit trembler et pâlir.
- Akemi ? Tu ne te sens pas bien ?
La rousse se reprit rapidement et fronça les sourcils. Elle répondit avec dureté à son frère avant de lui tourner le dos pour aller dans sa chambre :
- Je vais très bien Yugo. Maintenant, pars. Je n'ai pas le temps de discuter.
*****
Quelques mois plus tard, après lui avoir rendu plusieurs fois visite, Akemi avait fini par lui pardonner. Yugo n'avait jamais eu d'explication sur les tremblements observés après l'appel de Zoolan, mais elle semblait bien se porter donc c'était le principal. D'ailleurs, elle se portait tellement bien qu'elle était maintenant capable de porter une autre personne. Bien plus petite, encore en formation et qui deviendrait sûrement quelqu'un de très grand.
Oui, Akemi Rice attendait un enfant. Une petite fille plus exactement, qu'elle voulait appeler Shain. Un dérivé du mot anglais Shine qui signifiait "éclat".
Heureux de devenir oncle et d'avoir entendu cette nouvelle de vive voix, Yugo s'imaginait déjà porter l'enfant dans ses bras. Il espérait seulement que la petite fille ressemblerait davantage à sa mère qu'à son père. Aussi bien en apparence que mentalement.
Les jours heureux s'écoulèrent. Ils s'écoulèrent tellement vite que le pressentiment d'Akemi devint fatal. Un pressentiment qui la rongeait tant bien que mal et dont elle avait eu la preuve qu'il se réaliserait.
Au bout de son huitième mois de grossesse, Akemi avait profité une nouvelle fois de l'absence de son mari pour inviter son frère.
Yugo se rendit alors pour la quinzième fois dans la maison de sa sœur, le sourire aux lèvres, content que leur relation s'améliore. Toutefois, il ne s'était jamais attendu à ce que sa sœur parle ainsi de son mari. Elle, qui l'avait toujours défendu.
- Il a l'intention de m'assassiner.
- Hein ?
Akemi déglutit avant de s'asseoir auprès de lui sur le sofa. Elle se fit plus discrète.
- Il veut me tuer. Je ne sais pas comment mais il veut me tuer.
- Mais je croyais que...
- Tu croyais que tout allait bien parce que je voulais simplement que tu me crois hors de danger.
- C'est une blague ?
- Je l'ai entendu en parler avec les médecins qui se chargeront de mon accouchement.
- Et les médecins n'ont pas réagi ?
- Avec l'argent, on peut tout faire Yugo.
- C'est pour ça qu'il ne veut pas que tu accouches à l'hôpital ? Il disait que c'était pour éviter les paparazzis... Le c*nnard, je vais lui faire la peau !
- Arrête, tu ne l'atteindras jamais. Certainement pas toi.
- Et t'as prévenu les parents ?
- Père ne me croira jamais, tu sais comment il est... puis mère serait capable de faire une crise cardiaque et de partir avant moi. Je suppose qu'il attend la naissance de notre enfant pour en finir avec moi.
- Mais enfin...
- Pour mieux la manipuler. Cela fait maintenant plusieurs fois que je remets en doute ses projets avec ses partenaires. Je pense... Non, je suis presque sûre qu'il prépare quelque chose... et qu'il a peur de ma réaction si je venais à l'apprendre.
- Tu as des idées de ce qu'il pourrait préparer ?
- ... je ne sais pas mais plus le temps passe... plus j'ai l'impression qu'il... voudrait contrôler le monde.
Yugo était tellement ahuri par cette divulgation qu'il ne savait comment réagir. Pourtant il était sûr d'une chose : il devait protéger sa sœur.
- Viens chez moi, tu seras en sécurité.
- Il connait ton adresse, répliqua la jeune femme trop calmement.
- S'il vient te chercher, je me battrais contre lui.
- Zoolan est un lâche. Il ne fera jamais les choses par lui-même. Il donnera juste l'ordre de me ramener auprès de lui mais ce seront ses larbins qui feront tout le travail.
- Eh bien je me battrais contre eux !
- Yugo, tu perdras.
- Mais bordel... COMMENT PEUX-TU RESTER AUSSI CALME DANS CETTE SITUATION !? TU VAS TE FAIRE-
- TAIS-TOI YUGO !
Le ton employé par Akemi arrêta tout de suite son frère sur sa lancée. Son visage se détendit quand elle reprit avec une voix basse :
- As-tu rencontré Rosella dans la maison ?
- C'est quoi le rapport ? pesta l'homme en se levant pour faire les cent pas.
- Réponds juste.
- Bien sûr que non, t'as vu la taille de ta baraque !?
- Rosella fait toujours en sorte de rester proche de moi si elle ne fait pas le ménage. Elle a démissionné il y a deux semaines. Tous nos employés ont démissionné au cas où tu n'aurais pas remarqué.
- Quoi ?
- Yugo. Il a remplacé tous les employés par ses propres collaborateurs. A partir de la semaine prochaine, des gardes pour soi-disant garantir ma sécurité, seront postés devant la maison. Tu ne pourras plus rentrer.
- Si tu sais tout ça, pourquoi n'as-tu pas prévenu la police ?
- ... parce que..
- Très bien, je m'en charge.
Sans la laisser terminer sa phrase, Yugo l'avait coupée et abandonnée dans le salon, le visage déconfit.
- Ils sont corrompus... marmonna-t-elle le teint livide.
Auparavant, Akemi avait tenté de prévenir la police mais une présence aussi forte que celle de son mari pouvait très vite changer le cours des choses. Normalement, sa plainte aurait été prise en considération. On l'aurait écouté. Néanmoins, sur Okinawa résonnait uniquement le nom de Zoolan Rice. Pour les autres, Akemi n'était que sa femme. Elle savait qu'elle ne devait pas abandonner, qu'elle devait essayer de se porter secours. C'était sûrement pour cette raison qu'elle en avait discuté avec son frère. Pour ne pas gérer cette situation seule. Pour avoir du soutien.
Pourtant, elle savait pertinemment qu'elle ne survivrait pas, peu importe les moyens employés. Elle espérait juste que Shain, sa fille qu'elle ne verrait jamais grandir, serait capable de ne pas se laisser manipuler.
De son côté, Yugo devait encore une fois admettre que sa sœur avait raison : Zoolan Rice était tellement adulé que les policiers lui avaient ri au nez.
- Vous êtes sûrs de vouloir vous lancer dans un tel combat ahah ? Contre Zoolan Rice ahah ? Vous ? Pfft.
Yugo se rendit alors compte, sûrement pour la première fois de sa vie, que la corruption existait bel et bien, en plus d'apprendre qu'amener son beau-frère devant la justice prendrait une éternité et que sa sœur serait déjà six pieds sous terre lorsque Zoolan gagnerait son procès.
Un mois plus tard.
Après avoir essayé plusieurs fois de convaincre sa sœur de partir dans un autre pays, ce qu'elle refusa car elle savait que c'était une cause perdue, après avoir tenté de pénétrer dans la maison et s'être battu avec la sécurité, Yugo reçut un appel éprouvant.
Les effets du lendemain de veille l'abattait encore. Il avait mal au cœur, la sensation qu'un marteau lui frappait le crâne à vive allure. Dans sa chambre d'hôtel, avachi sur son lit, on lui apprenait la mort de sa sœur après un accouchement trop difficile. Il se leva avec peine. Etant incapable d'ouvrir la bouche pour parler, à part vomir, il lança son téléphone contre le mur. Il se sentait tellement mal qu'il se moquait bien de ce qu'il pourrait subir une fois arrivé chez ce Rice. La vengeance était devenue sa seule motivation. Comme s'il allait croire que sa sœur était décédée suite à l'accouchement !
Pendant des jours et des jours, il n'avait cessé de se rendre chez sa sœur. Combien de fois s'est-il fait frapper par la sécurité qui ne cessait de le repousser ?
Cette pauvre sœur ne lui répondait même plus au téléphone, n'avait aucun droit sur la sécurité, devait rester seule, enfermée dans sa chambre ou dans son salon. Toujours sous la surveillance excessive d'un garde. Elle n'avait jamais vraiment tenu à sa vie. Le seul moment où elle avait souhaité s'en sortir, fut quand elle avait joint les forces de l'ordre un mois auparavant, en espérant trouver du secours. Elle n'avait finalement obtenu que des rires au nez. Son mari était trop fort, trop calculateur pour elle.
Yugo était devant la sécurité qui bloquait la porte d'entrée. Après avoir été encore une fois repoussé, il resta au sol un moment en retenant ses nausées. Il plaqua ses mains contre sa bouche, les yeux fortement fermés.
- Mais c'est qu'il est complètement beurré ! fit remarquer l'un des gardes.
- Nan, à mon avis là, il a juste du mal à s'en remettre, rétorqua l'autre avant de s'adresser directement à Yugo. Soit tu pars maintenant, soit on contacte les autorités qui viendront te chercher.
Yugo se força à se relever puis décida de prendre un autre chemin. Il fit mine de quitter la propriété puis au dernier moment, sans que la sécurité ne fasse attention, il se cacha derrière un arbuste assez large. En évitant de penser à son mal de crâne et à son envie irrépressible de dormir, il se dépêcha de rejoindre un autre arbuste, puis un autre et encore un autre. Sur le point de se faire remarquer, il arrêta de bouger en soufflant comme un bœuf, ayant quelques difficultés à reprendre le contrôle de sa respiration.
- T'as pas entendu quelque chose ?
- Non.
- Je crois que ça vient de là-bas, fit quand même l'un des gardes en pointant du doigt à l'opposé de la cachette de Yugo.
- Tu crois ?
- Ouais, confirma l'homme qui avait en réalité quelques difficultés à reconnaître de quel côté les différents sons pouvait provenir.
- Hum... Bah vas-y pour voir.
Le second homme suivit des yeux son collègue, ce qui donna une chance à Yugo de courir de l'arbuste jusqu'au mur de la maison sans se faire découvrir.
Alors qu'il cherchait une fenêtre ouverte dans le but de pénétrer en douce dans l'habitation, il entendit une voix qu'il reconnaîtrait entre mille : Akemi.
Pourtant, n'était-elle pas censée être... morte ?
Il s'approcha du volet fermé. Le fenêtre étant ouverte en oscillo-battant, il parvenait tout de même à écouter la conversation.
- Tu me répugnes Zoolan ! Tu ne te serviras jamais de ma fille pour parvenir à tes fins ! Laisse-la en dehors de tes affaires ! Je sais ce que tu comptes faire ! Je l'ai vu dans tes dossiers !
- Décidément, tu ne peux t'empêcher de fouiller dans ce qui ne te regarde pas. Bien. De toute façon, tu ne me sers plus à rien. Repose-toi bien, ma chère épouse.
- ET QUE JE NE ME REVEILLE PAS, C'EST ÇA !? lui cria Akemi avec dégoût. VA EN ENFER !
- Calmez-vous madame, fit un médecin entrant dans la chambre et en tenant la porte à Zoolan Rice pour lui permettre de sortir. Vous devez être épuisée après cette rude épreuve. Tenez, je vous apporte un verre d'eau.
Là, Akemi comprit. Elle savait maintenant comment elle allait mourir. Le poison était pourtant considéré comme le moyen de prédilection d'une femme pour assassiner un ennemi, mais c'était aussi le plus discret. Surtout quand des médecins reconnus et corrompus pouvaient annoncer une mort, non pas par empoisonnement, mais par épuisement dû à l'accouchement.
Akemi esquissa un faible sourire en prenant le verre dans ses mains pâles. Les yeux tournés vers la fenêtre derrière laquelle se cachait son frère, elle prononça ses quelques mots :
- Adieu Yugo.
*****
De retour dans le présent...
- Ahah ça faisait longtemps ! Combien d'années dis-moi ? Ah si je sais... Depuis la naissance de Shain, n'est-ce pas ?
L'espion essayait de se dégager, en vain. Zoolan Rice était beaucoup trop fort et lourd :
- Tiens Shain, tu voulais que je te parle d'Akemi, ta mère ? Je te présente son frère ! Yugo Tamura !
Shain était désorientée. Elle avait un oncle ? Depuis quand ? On ne lui en avait jamais parlé !
Ilyana ne comprenait pas non plus la situation. John était l'oncle de Shain ? Pourtant, quand ils avaient parlé de la rousse, il ne semblait pas la connaître personnellement et se méfiait même d'elle !
John, ou plutôt Yugo Tamura, flanqua un coup de coude dans les côtes de son ennemi juré pour se libérer. Un coup suffisamment fort pour lui permettre de se relever et de s'éloigner.
Trois hommes en costard noir sortirent de nulle part et entourèrent Zoolan Rice. Ils avaient l'air forts et à ne surtout pas prendre à la légère.
- Qui êtes-vous ? grinça des dents le père de Shain.
- Nous sommes la police internationale !
Derrière eux, arrivait tout juste l'inspecteur Smith. Cette fois, il le tenait.
Shain, accroupie au sol, observait son père. Il semblait fou. Il se croyait être le seul capable de "sauver le monde". Ceci en déclenchant une guerre. Il avait tué sa mère pour en arriver là. C'était une image qu'elle voulait oublier, à laquelle elle ne voulait plus penser et pire encore : elle avait peur. Peur de devenir comme lui.
Zoolan Rice était fini.
Sa guerre n'aurait pas lieu. Akemi Tamura était vengée et l'unique objectif de John qui avait perduré toutes ces années, était enfin atteint.
Seulement, qu'allait devenir Shain ?
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Chapitre terminé en espérant qu'il vous ait plus !
J'étais triste en l'écrivant. Akemi n'était pas un personnage récurrent de l'histoire mais ça m'attristait quand même de devoir la tuer.
Enfin, pour info : lendemain de veille veut dire que Yugo a beaucoup (trop) bu la veille (complètement désespéré de ne rien pouvoir faire pour sa sœur et surtout, qu'elle-même s'abandonne à la mort) et que du coup, le lendemain matin il a des nausées, des maux de crâne, il vomit, etc.
Ensuite, dans ce chapitre je parle de police corrompue mais je préfère préciser que dans notre monde, oui il y a aussi des policiers corrompus mais il ne faut pas oublier ceux qui nous sauvent la vie, qui font toutes les démarches nécessaires pour nous aider et qui font vraiment leur travail.
Eeeeet sinon je crois que c'est tout.
N'hésitez pas à poser des questions et à laisser un petit mot.
Biz !
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