Chapitre 3 : Come closer...
"L'amour est un je-ne-sais-quoi qui vient de je-ne-sais-où et qui finit je-ne-sais-comment"
Madeleine de Scudéry
Assis dans le canapé du salon de jardin, William lisait tranquillement tout en profitant de l'air frais qui venait tempérer l'été ardent du Texas. Certes, il était habitué au climat américain depuis le temps qu'il venait ici avec sa famille, mais il devait bien admettre qu'un peu de fraîcheur ne lui faisait pas de mal : après tout, il était plus habitué à la météo britannique.
Cependant, plus il grandissait, plus ces voyages familiaux au Texas ressemblaient davantage à des contraintes qu'à des vacances et cette impression s'était aggravée après le divorce de ses parents. De plus, lorsque son père lui avait fait clairement comprendre qu'il lui avait tracé un avenir en politique et qu'il ne souffrirait pas d'objection de sa part. Mais William n'était pas du tout à l'aise dans ces milieux mondains artificiels où la mesquinerie et la bêtise étaient présentes.
Lui, ce qu'il aimait, c'était lire et assouvir sa curiosité : selon sa mère, il avait sans doute une âme d'artiste engagé, chose qui n'était pas vraiment du goût de son père qui voulait en faire un homme politique à son image. Les choses auraient été différentes si ses parents n'avaient pas divorcé... Mais le passé appartenait au passé, il était inutile de revenir dessus...
"Bonjour, Will !"
Levant les yeux de son livre, le Britannique sentit son cœur faire un bond en voyant arriver Alex, habillé d'une chemise à carreaux et d'un jeans bleu foncé. Décidément, quoiqu'il portait, le Texan ne manquait pas de charme... Mais qu'est-ce qu'il lui prenait de penser un truc pareil ?
"Oh, bonjour Alex ! Comment vas-tu ?"
"Je vais bien, merci."
Il remarqua que le mécanicien semblait vouloir dire quelque chose, mais se retenait de prononcer la moindre phrase.
"Tu voulais me dire quelque chose, Alex ?"
"Hein ? Non, je..."
Le Britannique esquissa un sourire amusé en voyant des rougeurs apparaître sur le visage du mécanicien.
"Méfie-toi, Alex : je suis plutôt bon observateur et j'arrive à déterminer quand on essaie de me cacher un truc ! Bon, ne tourne pas autour du pot et dis moi ce qui te brûle la langue !"
Déglutissant, le Texan finit par expliquer :
"C'est juste que... Je voulais te demander si après mon boulot... Tu acceptais de venir de faire un tour de cheval avec moi ?"
A ces mots, l'Anglais arqua un sourcil, surpris.
"Un tour ? Où ça ?"
"Dans un endroit que j'aime beaucoup... Comme ça, tu pourras voir un autre visage de la campagne texane !"
Cette proposition intrigua grandement William qui sentit malgré tout son coeur commencer à accélérer : qu'est-ce que pouvait bien cacher une telle proposition ? Mais en y réfléchissant bien, ça valait peut-être le coup d'essayer. Et qui sait ? Il en saurait plus sur Alex grâce à cela...
"D'accord, ça marche !"
"Super ! Euh, je veux dire : merci, c'est sympa !"
"A quelle heure tu finis ?"
"Normalement, je termine à 17 heures !"
"Très bien : rendez-vous à 17h10 devant le portillon ! A toute à l'heure !"
"A toute l'heure..."
Et tandis que William s'éloignait de son côté, Alex partit en direction du hangar afin de bichonner les bijoux mécaniques de la collection de Sir Arrington. Vu la liste que lui avait donné son employeur, il allait avoir de quoi s'occuper...
En attendant qu'Alex finisse de travailler, Will décida de reprendre sa lecture et replongea dans les élucubrations de Sherlock Holmes, à la recherche du mystérieux ruban moucheté. Cependant, il réalisa que son esprit se focalisait de moins en moins sur sa lecture mais de plus en plus sur le Texan et sa proposition de promenade.
A vrai dire, il ne s'attendait pas à ce qu'ils sympathisent aussi rapidement, étant qu'ils venaient de mondes complètement différents. Mais pour une fois que quelqu'un semblait l'apprécier sans arrière pensée, il n'allait pas se plaindre !
Le jeune Anglais était bien curieux de voir à quoi ressemblait cet endroit particulier... du moment qu'ils ne tombaient pas sur une famille de fous cannibales armés de tronçonneuses, ça lui convenait !
Il se mit à sourire distraitement : il ne savait pas comment l'expliquer, mais une partie de lui voulait faire confiance à Alex. Ce Texan avait beau se montrer maladroit ou brut de décoffrage par moments, Will avait deviné que c'était quelqu'un de loyal et de droit dans ses principes... et aussi bien proportionné physiquement !
Will s'infligea une claque mentale : allons donc ! Il n'allait tout de même pas craquer sur le mécanicien de son père ?
Il fallait croire que si, selon Louise et Samuel qui n'arrêtaient pas de le taquiner sur le sujet depuis la soirée au bar. Mais lui, qu'est-ce qu'il en pensait ? Très bonne question... A vrai dire, le fait qu'il n'ait pas connu d'amitié sincère depuis le collège l'handicapait sérieusement sur l'éventualité d'une relation amoureuse : il était terrorisé à l'idée que son attirance pour les hommes ne soit étalée sur la place publique, et encore plus que son père ne l'apprenne. Rien que d'imaginer sa réaction fit frissonner le jeune aristocrate...
Mais il se rassura en se disant qu'après tout, il avait toutes ses vacances d'été pour mettre les choses au clair...
"Will ?"
Quoique, pas vraiment...
"Déjà fini ? Tu deviens de plus en plus rapide..."
"Disons que les problèmes étaient simples à régler et ça n'est pas pour me déplaire..." répondit le mécanicien avec amusement avant de demander
"Alors, prêt pour la balade ?"
"On peut y aller !" répondit le jeune Britannique en posant son livre.
Les deux jeunes hommes se dirigèrent vers la sortie et montèrent dans la Jeep d'Alex avant de prendre la route vers leur destination, soigneusement choisie par le cow-boy. Le long de la petite route de campagne, William admirait les paysages sauvages du Texas qui avaient fait rêver tant de voyageurs. Lui qui aimait les campagnes françaises et anglaises pour leur calme et leur douceur, il sentait monter en lui une sensation de liberté.
Du coin de l'oeil, Alex observait le Britannique s'émerveiller devant les paysages du Texas avec un certain amusement : on aurait dit un enfant allant voir un spectacle pour la première fois. Au moins, ce n'était pas quelqu'un de blasé, ce qui était de bonne augure pour la suite de la journée....
Après quelques minutes de route, le Texan arrêta la voiture dans la cour du ranch familial Combs.
"Et voilà : bienvenue chez moi !"
Jetant un coup d'oeil admiratif, le Britannique découvrit l'endroit où habitait son nouvel ami : la propriété n'était pas immense, mais avait tout de même une belle surface et bénéficiait d'un cadre agréable.
"C'est sympa ! On se croirait presque dans un haras anglais !"
"Ouais, mais ici les employés ne bossent pas en chemises bien repassées ! Allez, viens : on va choisir ta monture !"
Les deux jeunes hommes s'avancèrent vers les boxes où se trouvaient les nombreux chevaux que possédaient les Combs. Sur le chemin, Alex salua les quelques employés qui croisaient leur route. Puis ils arrivèrent devant les boxes.
"Bon, avant toute chose : sais-tu monter à cheval ?"
"Oui, j'ai eu quelques cours..."
"Bon, c'est déjà ça... Le mieux pour toi, sans doute, serait de prendre... Dakota ! C'est l'Appaloosa qui est juste là ! Il est obéissant, ne t'en fais pas !" dit il en pointant du doigt l'animal qui passa sa tête par-dessus la porte basse.
"Oh, mais je te fais confiance : tu connais bien tes animaux !"
"Très bien. Dans ce cas, je peux te laisser le seller ?"
"Pas de soucis : je sais faire ça ?"
"Parfait : on se retrouve dans cinq minutes !"
"Entendu !"
Tandis que Will préparait sa monture, Alex se dirigeait vers un box dont la porte était décorée de premiers prix. Un superbe mustang passa sa tête et hennit en voyant son propriétaire.
"Et oui, mon Tornado : me voilà, mon grand ! On part en balade !"
En entrant dans le box, il flatta l'encolure de son cheval avant de commencer à le brosser et à le seller. Si il tenait aux chevaux présents dans le ranch, il avait une affection toute particulière pour Tornado avec qui il a remporté plusieurs compétitions de rodéo. Et quand ils n'étaient pas en train d'impressionner le public avec leurs cascades, cavalier et monture partaient en balade régulièrement afin de profiter des grands espaces. Ces mêmes grands espaces qu'il comptait faire découvrir à son...
D'ailleurs, qu'était donc Will pour lui ? Une connaissance ? Non, plus vraiment, parce qu'ils avaient pas mal appris l'un sur l'autre ces derniers jours. Un ami ? Sans doute, même si son for intérieur lui répétait qu'il espérait devenir plus qu'un simple ami pour le Britannique... Et si jamais il était déjà pris ?
"Alex ? Tu es prêt ?"
Tiré de ses pensées par la voix de Will, le Texan finit de seller sa monture et sortit :
"Me voilà... Oh !"
Alex était surpris de voir Will déjà en selle, avec un maintien de cavalier chevronné. Cette vue fit sourire le cow-boy :
"Et tu oses me dire que tu n'as eu que quelques leçons ? T'as la posture parfaite du bon cavalier !"
"Quelques leçons depuis mes 8 ans ! Tradition familiale oblige : aucun Arrington ne peut échapper à l'équitation. Même Samuel et Louise en font !"
"Je vois, Monsieur fait son modeste ! Bon, tu es prêt à y aller ?"
"Je suis prêt à te suivre, John Wayne : montre-moi donc ce fameux endroit !"
"C'est parti !"
Et alors que les deux jeunes hommes s'apprêtaient à partir, John Combs arriva dans leur direction :
"Et bien, Alex, tu ne me présentes pas ton nouvel ami ?"
Aïe : son vieux ! Pourvu qu'il ne vienne pas lui demander de lui donner un coup de main...
"Euh, ouais : Will, je te présente mon père, John Combs. Papa, voici William Arrington, le fils du député britannique Sir Edward Arrington !"
"Ravi de vous rencontrer, jeune Mister Arrington !" répondit John en offrant un poignée de mains au Britannique.
"Tout le plaisir est pour moi, Mister Combs."
"Et vous comptiez aller où ?"
"Je l'emmène en balade, histoire de lui montrer les trésors de notre comté !"
"Très bonne idée... Au fait, Alex, dès que tu seras rentré, j'aimerais bien que tu fasses du tri dans les actes de vente : ça soulagerait ta mère."
"OK, ça marche ! A tout de suite !"
Alex éperonna son cheval et mena Will à travers les chemins de campagne, profitant du petit vent frais qui passait à travers les feuilles des arbres.
"Tu connais bien le coin, alors ?"
"Comme ma poche : j'adore venir ici quand j'ai besoin de changer d'air..."
Il se tourna vers Will :
"Tu es le premier étranger à ma famille qui m'accompagne, tu sais ?"
"Oh, me voilà flatté ! Et que me vaut cet honneur ?"
Pris au dépourvu par la question, le Texan réfléchit à toute vitesse afin que sa réponse ne le fasse pas gaffer.
"Disons que... Si je ne t'appréciais pas, je ne te partagerais pas mon jardin secret !"
"Monsieur serait-il poète à ses heures perdues ?"
"Moins que toi, c'est sûr !"
Ils chevauchèrent pendant plusieurs minutes avant d'arriver devant l'orée d'une clairière. Là, Alex fit signe à Will de mettre pied à terre et ils continuèrent leur chemin sur une dizaine de mètres avant que le Texan ne déclara :
"Nous y sommes !"
En voyant l'endroit enchanteur, Will en resta muet d'admiration avant de murmurer :
"C'est tout simplement... incroyable !"
"Alors, t'en penses quoi ? Je ne t'avais pas menti en disant que tu allais apprécier !"
"Je dois reconnaître que tu sais faire vibrer ma fibre artistique !" sourit le Britannique en découvrant les lieux avec émerveillement.
Le voir aussi heureux fit battre à toute allure le coeur du Texan : Will avait un de ces sourires qui illuminait l'endroit où il se trouvait. Impossible de ne pas le remarquer, à moins d'être aveugle... Mais à force de l'observer, Alex avait bien remarqué dans le sourire du Britannique qu'il y avait quelque chose de triste, presque mélancolique.
Sans doute appréhendait-il cette voie toute tracée par son père ? Au fond, il le comprenait : son propre père ne lui avait pas laissé le choix non plus quand il l'avait contraint à abandonner les études juste après le lycée. Tout ça parce que Mr Combs père avait jugé que d'aller à l'université n'était pas utile pour reprendre le ranch, alors qu'Alex aurait voulu essayer d'aller plus loin...
"Tout va bien ?"
La voix de William le tira de ses rêveries.
"Oui, ne t'en fais pas : j'étais perdu dans mes pensées !"
"C'est que j'ai cru voir... Pourtant, je ne pensais pas que tu serais du genre contemplatif !"
"Je suis un homme plein de surprises !" s'amusa le Texan.
"Je crois l'avoir compris... J'avais bien senti que tu avais du tempérament, mais jamais je n'aurais imaginé que tu serais capable de te battre !"
"Penses-tu ! Je ne me gênerais pas de coller un pain à quelqu'un quand c'est mérité ! Mais je ne suis pas du genre à me battre pour rien !"
"Je l'avais remarqué : tu étais déjà prêt à étrangler Clark quand il a insulté Tessa !"
Will esquissa un sourire.
"Je suis à peu près sûr que tes amis feraient pareil pour toi si tu étais en difficulté... Cela doit être plus simple quand on est bien entouré..."
"A t'entendre, on croirait que tu n'as jamais eu d'amis..." lui répondit Alex avec ironie, avant de comprendre.
"Minute : tu n'as vraiment aucun ami ?"
"Tu sais, être le fils d'un potentiel Premier ministre n'a pas que des avantages : dès que les autres enfants ont pris conscience de qui j'étais, j'ai vite compris qu'ils ne chercheraient jamais à m'apprécier pour ce que je suis, mais pour les avantages que je représentais. C'est pour cela que je n'ai plus cherché à lier des amitiés, parce que j'ai été déçu par ceux que je pensais dignes de confiance..."
C'est à cet instant qu'Alex comprit que le Britannique avait des fêlures plus profondes qu'il ne voulait laisser paraître : c'était à se demander comment il arrivait à garder ses blessures bien cachées derrière son sourire et ses bonnes manières...
La voix tremblante de Will le ramena à la réalité.
"Mais je divague : je ne suis pas là pour te faire part de mes problèmes et tu dois me trouver tellement barbant..."
"Non !"
Le Britannique sursauta devant l'exclamation spontanée du Texan qui poursuivit :
"Je voulais dire : Non, tu ne m'embêtes pas à me raconter ça. Au contraire, j'en apprends plus sur toi et je réalise à quel point ça n'a pas été facile de vivre pour toi depuis tout ce temps... Et ça m'explique aussi pourquoi tu ne fais confiance qu'à ton frère et ta sœur !"
Il se rapprocha du jeune homme et continua :
"Et puis... Si ça peut te rassurer, tu n'es plus seul : sans le savoir, tu as trouvé de nouvelles personnes en qui avoir confiance. Mes amis, qui t'apprécient déjà, mon frère... Même moi, si tu le veux bien..."
"Je... Vraiment ?"
"Autrement, je ne te le proposerais pas ! Et puis... Je t'apprécie aussi, mine de rien : tu n'es pas comme les autres fils de riches, tu as quelque chose en plus !"
"Ah oui ? Quoi donc ?"
"Euh... Très bonne question : repose-moi la question dans une semaine ! Mais ce qui est sûr, c'est ce que tu as beaucoup plus à offrir !"
"C'est un peu flou comme explication, non ?" s'amusa Will.
"Ouais, bah désolé de ne pas avoir ton vocabulaire !" ronchonna Alex, vexé.
Le Britannique leva les deux mains en signe de trêve :
"Excuse-moi, je ne voulais pas te froisser..."
"J'ose espérer, non mais !"
"Pas croyable : je n'ai jamais rencontré quelqu'un avec un tel caractère ! Dieu merci : tu es unique en ton genre !" plaisanta Will.
"Ouais, mais sans mon sacré caractère, tu aurais un bel oeil au beurre noir !"
"Loin de moi l'idée de minimiser ton héroïsme !"
Le Texan se calma un peu, puis il reprit la parole :
"Tu sais, on n'est pas complètement différents..."
"Comment ça ?"
"Moi aussi, on ne me laisse pas faire ce que j'ai envie..."
"Dans quel sens ?"
"Toi, tu es à l'université... Et bien moi, ça fait quatre ans que j'ai arrêté l'école : après le lycée, je voulais tenter d'aller plus loin, mais mon vieux n'a rien voulu entendre et il a m'a affirmé que ce qu'on nous apprenait à la fac n'était pas utile pour savoir gérer un ranch !"
"Parce que tu ne veux pas reprendre l'élevage ?"
"Si, mais... J'aurais aimé tenté l'aventure. Comme ça, même si je ne suis pas le meilleur étudiant, je pourrais dire que je l'ai fait et que je n'aurais pas de regrets..."
"C'est sûr : à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !"
Alex se tourna vers l'Anglais avec amusement.
"Stylé ! C'est de toi ?"
"Non, c'est du Cid !"
Le Texan fit une moue incrédule :
"Hein ? Sid de l'Âge de glace a dit ça ?"
D'abord surpris par la question, Will piqua une crise de fou rire incontrôlable :
"Quoi ? AH AH AH AH AH ! Alors ça, c'est la meilleure : l'Âge de glace !"
Si il avait été vexé au départ, Alex ne put s'empêcher de rire à son tour : l'hilarité du Britannique était assez contagieuse...
Après avoir ri pendant plusieurs minutes à s'en faire mal aux côtes, les deux jeunes hommes reprirent leur souffle et Will expliqua :
"Cette phrase que j'ai dit, ce n'est certainement pas ce fichu paresseux qui le dirait ! Non, elle vient d'une pièce de théâtre française qui s'appelle Le Cid !"
"D'accord, et ça parle de quoi ?"
"Et bien, ça parle de courage, d'honneur... et d'amour dans l'Espagne du XVIIe siècle !"
"Tout ça à la fois ?"
"Et oui... Tu ne connais pas ?"
"Je n'en ai pas souvenir d'avoir étudié cette pièce en cours... Tu peux me résumer l'histoire, s'il te plaît ?"
"Très bien... En gros, c'est l'histoire de Rodrigue, un jeune noble d'Espagne, qui s'apprête à demander sa belle Chimène en mariage. Mais pas de bol, un jour, leurs pères se disputent au sujet de leurs rangs et Don Gomès, le père de Chimène, gifle Don Diègue, celui de Rodrigue. C'est le scandale et l'honneur doit être lavé..."
"Tout ça pour une gifle ?"
"Oh, mais à l'époque, ils ne plaisantaient pas avec ça... Et donc, il faut régler ça au duel. Mais comme il est trop vieux pour soulever une épée, Don Diègue demanda à son fiston de se battre à sa place, ce qui va compromettre sérieusement le mariage des deux. Résultat : Rodrigue zigouille son futur beau-père, ce qui met Chimène dans tous ses états. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que l'ennemi menace le royaume, ce qui va donner au jeune chevalier l'occasion de réparer sa faute et prouvant sa bravoure..."
"OK... Et ça se finit comment ?"
Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres du Britannique :
"Cela, mon cher Alex, je te laisserais le loisir de le découvrir..."
"Ah non ! Tu ne vas pas me faire ça !"
"Mais je vas me gêner, tiens !" s'esclaffa Will.
"Ah, tu le prends comme ça ? Et bien, moi aussi, je vais me gêner : prends ça !"
Et Alex asperga Will en riant. Ce dernier, amusé par la provocation, était bien décidé à répliquer :
"Ne jamais sous-estimer un Arrington : A L'ATTAQUE !"
Le cow-boy n'eut pas le temps de comprendre que l'aristocrate se jeta sur lui et le fit tomber dans l'eau. S'ensuivit une bataille des plus comiques où chacun s'amusait allègrement à arroser son adversaire avant que les deux jeunes hommes ne finissent assis dans l'eau, reprenant leur souffle, mais avec un large sourire sur leurs visages.
"On peut dire que tu sais recevoir, Alex !"
"Rare privilège que je réserve aux gens bien !"
Lorsqu'il vit le sourire de Will, Alex resta muet.
"Je suis flatté d'être considéré comme une personne bien. Surtout par toi, Alex !"
"J'en suis ravi..." murmura l'intéressé, un peu gêné.
Ils restèrent silencieux, se regardant avec intensité et oubliant le monde autour d'eux. C'est à cet instant que la main de l'Américain frôla celle de l'Anglais : un toucher à peine palpable, mais qui suffit à faire passer un frisson aux deux jeunes hommes. Ne sachant comment exprimer le tumulte de leurs esprits, Alex proposa :
"Est-ce que... tu veux rentrer ?"
"Je pense que ça serait une bonne idée... Je ferais mieux de ne pas traîner !"
"Dans cas, en selle !"
Quelques minutes plus tard, ils reprirent la route du retour, profitant du silence. Et lorsqu'il rentra chez lui, Will réalisa qu'il était attiré par Alex. Non, c'était plus fort que ça : il était tombé amoureux.
"Alors, cette balade ?" demanda Louise.
"Qu'as-tu trouvé ?" s'enquit Samuel.
Avec un sourire malicieux, Will leur répondit sur le ton de la confidence:
"J'ai fait la meilleure promenade de ma vie. Et j'ai compris quelque chose..."
"QUOI DONC ?"
Et à leur plus grande joie, leur frère répondit :
"Que je suis amoureux d'Alex et que j'espère ne pas être déçu..."
Et voilà pour ce nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous aura plu et je vous encourage à me donner vos avis !
A la prochaine !
Bisous !😘🥰😍
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top