Chapitre 1 : Wise men say only fools rush in...

"Le coeur a ses raisons que la raison que ne connaît point"

Blaise Pascal

Cedar Park, comté d'Hill Country, Texas. Été 2015.

Assis sur un ballot de paille, Alexander Combs fixait le ciel de son regard noir, pensif. L'été venait de commencer et le jeune homme se demandait comment allait-il pouvoir occuper son temps libre.

Pourtant, ce n'était pas le travail qui manquait sur le domaine agricole de son père. Oh, ce n'était pas non plus comme dans les films, avec des hectares de blé qui s'étendaient vers l'horizon. Non, la propriété de Mr Combs était de taille raisonnable, avec tout ce qu'il fallait pour entretenir son élevage de chevaux.

Mais Alex avait besoin de voir ailleurs, de dépenser son énergie autre part que dans les écuries... 

"Je savais bien que tu étais dans le coin !"

Le jeune homme tourna vers son petit frère, Dylan, qui s'installa à côté de lui.

"Que me vaut ta visite ?"

"Tu ne te souviens pas m'avoir promis que tu m'emmènerais me balader toute à l'heure ?"

"Ne t'en fais pas, je n'ai pas oublié ! Mais on attendra un peu : Gary fait l'inventaire de tous les chevaux !"

"OK... Mais pourquoi tu t'es planqué là ?"

"Disons que j'avais besoin de réfléchir... Je n'ai pas vraiment envie de bosser dans l'élevage, cet été."

"Pourtant, je croyais que ça te plaisait d'être au milieu des chevaux !"

"Oui, ça me plaît. Mais j'ai envie d'aller voir ailleurs !"

Son jeune frère n'en dit pas plus : il savait que ça n'était pas facile pour Alex de trouver du travail. Il y a six ans de cela, leur père lui avait fait arrêter l'école après le lycée et donc, il n'a pas pu aller à l'université. Et cela n'aidait pas vraiment à trouver un emploi... A moins que...

"Dis donc, t'as pensé à regarder le journal ?"

"Pourquoi ?"

"Bah, pour les petites annonces : tu sais, il y a pas mal de personnes riches qui ont de résidences secondaires dans le coin. Si ça se trouve, tu vas pouvoir choper un boulot pour cet été !"

"Mouais, ça se vaut... Faudra que j'en parle au paternel d'abord... Et je vais peut-être jeter un coup d'oeil au journal !"

Un sourire triomphant sur le visage, Dylan fouilla dans sa poche et en sortit les pages de journal liées aux petites annonces.

"J'en étais sûr ! Aussi, je l'ai amené !"

"Pourquoi je me doutais que ta question n'était pas innocente ? Allez, file-moi ça !"

S'emparant des feuillets, Alexander parcourut du regard les petites annonces qui allait du caissier de supermarché à balayeur. Rien de bien réjouissant en perspective... Soudain, une annonce attira son attention :

Recherche personne volontaire pour être embauché en tant qu'agent d'entretien mécanique dans une résidence d'été près de Cedar Park. Possibilité de loger sur place. L'embauche se fera sur entretien. Contactez le 426-358-1200.

"De la mécanique ? Mais ça pourrait le faire ! Tu adores bricoler la caisse de papa."

"Pourquoi pas... Après, ça dépend combien je suis payé !"

"Tu devrais appeler pour te faire une idée. Au moins, tu seras fixé !"

Alex esquissa un sourire :

"Tu vas me donner des ordres encore combien de temps ?"

"Jusqu'à ce que tu te bouges le derrière !"

Amusé par le comportement de son frère, le jeune homme se leva et se dirigea vers la maison où il croisa son père qui faisait les comptes. Levant la tête, Jonathan Combs croisa le regard de son fils aîné :

"Que fais-tu de beau, Alex ?"

"Rien pour l'instant... A part essayer de trouver du boulot pour cet été !"

Cette réponse intrigua son père :

"Dois-je comprendre que je ne pourrais pas compter sur toi pour travailler au ranch, cet été ?"

"Non, pas vraiment... Ce n'est pas que je m'enuie, mais j'aimerais voir un peu ailleurs... et me faire un peu d'argent à mettre de côté !"

"Ce n'est pas moi qui t'en empêcherait... As-tu une idée de ce que tu veux faire ?"

"Oh, je peux faire pas mal de choses... Et j'ai entendu dire qu'il y avait pas mal de résidences secondaires dans le coin qui cherchent du personnel. Je peux tenter..."

"Mais je t'en prie, fais donc ! Arrange-toi pour qu'ils t'embauchent !"

"Ne t'en fais pas pour moi, ça va aller !"

En quelques enjambées, il gravit les escaliers qui menaient à l'étage et se dirigea vers sa chambre. Il prit son portable et composa le numéro de l'annonce. Il attendit quelques secondes avant qu'il entendit une voix masculine de l'autre côté de la ligne :

"**Secrétariat de Sir Edward Arrington, j'écoute ?**"

Sir Edward Arrington ? En voilà une drôle de surprise...

"Bonjour, j'appelais au sujet de votre annonce pour un poste d'homme d'entretien dans une résidence secondaire... Celle de votre patron, visiblement !"

"**Effectivement, nous avions passé une annonce. Vous voulez postuler ?**"

Alex était à deux doigts de lui balancer que non, il appelait pour voir si Sir Arrington voulait venir manger des spaghettis à la maison... Pourquoi les gens posaient des questions stupides alors que la réponse était sous leurs yeux ?

"Oui, je postule."

"**Très bien, avez-vous des compétences particulières qui pourraient rendre votre profil attractif ?**"

Le jeune homme trouvait cette phrase un peu bizarre...

"Pardon, je n'ai pas compris votre question : vous pourriez répéter ?"

Il entendit son interlocuteur émettre un petit son moqueur de l'autre côté du fil : si jamais il le croisait, il allait se manger une mandale à la Texane, foi d'Alexander Combs !

"**Je demandais si vous aviez des atouts qui vous rendraient plus intéressant que les autres candidats ?**"

"Ah, ça ? Oh, et bien... Je fais beaucoup de travaux d'extérieur, je suis plutôt bon en mécanique..."

"**Un instant : vous dites que vous avez des compétences en mécanique ?**"

"Ouais ?"

"**Intéressant... Ecoutez, je vais prendre vos coordonnées et je vais vous notifier auprès de Sir Arrington. Si votre profil l'intéresse, je vous rencontacterais pour un entretien !**"

Aussitôt, Alex lui donna les informations nécessaires.

"**Très bien, merci de votre appel, Mr Combs. Vous recevrez une réponse rapidement pour savoir si vous devez vous rendre à un entretien. Bonne journée !**"

"Au revoir !" répondit le jeune homme.

Une fois la conversation terminée, il prit son ordinateur portable et chercha le nom d'Edward Arrington sur Internet... et ne fut pas déçu du résultat : cet homme n'était ni plus ni moins qu'un homme politique de premier plan en Angleterre qui avait mené une carrière plus que brillante.

De plus, étant un spécialiste des Etats-Unis, il était amené à voyager régulièrement dans le pays et avait tissé des liens forts avec des personnalités politiques de premier plan. Résultat : il avait une résidence secondaire au Texas.

Des éléments qui intriguaient de plus en plus Alex qui se demandait quel genre d'homme était vraiment Sir Arrington... si sa candidature était retenue !

"Alex ?! Amène ta fraise, on part en balade !"

La voix de son frère fit sortir le jeune homme de sa torpeur et il descendit les marches afin de rejoindre son frère qui avait déjà préparé leurs montures pour la balade. Et durant leur chevauchée à travers la campagne texane, l'aîné des enfants Combs se demandait bien ce qui l'attendait chez Sir Arrington


Deux jours plus tard.

Debout devant l'immense portail, Alex attendait qu'on lui ouvre. Regardant sa montre, il vérifia qu'il était bien à l'heure... Visiblement, il était en avance de dix minutes, ce qui était largement raisonnable. Il jeta un coup d'oeil à son habit, espérant qu'il était assez présentable, même si il avait mis une chemise bleue foncée et une paire de jeans. 

Il lança un regard de biais à l'autre candidat qui attendait aussi : il avait la tête du parfait petit fonctionnaire avec son costume bien taillé, ses cheveux bien coiffés et ses lunettes parfaitement ajustées. En plus, il se permettait de lui jeter un petit regard suffisant, comme si il se retenait de commenter sa tenue. Agaçé, Alex lâcha d'un ton sec :

"Non mais tu veux pas me déshabiller, non plus ? Qu'est-ce que tu as à me regarder de travers ?"

"Rien... Je me demandais comment vous comptiez faire valoir votre candidature auprès de Sir Arrington avec un tel accoutrement ?"

Rien qu'à se façon de parler, le jeune homme devina que son interlocuteur venait sans doute de la ville, probablement d'Austin. Et en plus, il se permettait de le juger !

"Et bien, qu'est-ce qu'il a mon accoutrement ?"

"Disons que ça ne fait pas très... professionnel !"

Déjà qu'Alexander avait un tempérament sanguin, il n'avait pas beaucoup de patience non plus et ce type commençait sérieusement à l'énerver !

"Pas professionnel, hein ? Excuse-moi, tête de noeud, mais contrairement à toi, il y en a qui bossent !"

"J'avais remarqué... Mais dommage de paraître si bouseux !"

"Explique-toi mieux que ça !"

Au même instant, le portillon s'ouvrit et une jeune fille brune fit son apparition.

"Bonjour, messieurs. Je peux affirmer sans me tromper que vous êtes là pour l'annonce ? Dans ce cas, suivez-moi..."

Elle les invita à entrer et referma le portillon derrière eux. Puis elle se mit devant eux et les guida en ajoutant :

"Au fait, je ne me suis pas présentée : je suis Louise Arrington, la fille du parlementaire Sir Edward Arrington."

"Enchanté, moi c'est Alex !" répondit le Texan avec aplomb.

Cette spontanéité amusa Louise qui lui sourit :

"Enchantée de vous rencontrer, Alex !"

Ce dernier était si content de cette réponse qu'il n'entendit pas l'autre candidat lui dire froidement :

"De mieux en mieux... Vous ne savez pas vous adresser à une lady !"

Après quelques instants, ils arrivèrent dans un magnifique salon de jardin aménagé sur la terrasse qui donnait sur la piscine et un immense parterre de fleurs. Assis dans un des fauteuils, un homme sirotait tranquillement un verre de whisky. A première vue, il devait approcher la soixantaine, et pourtant, il respirait la santé et le dynamisme : rien à voir avec les politicians bedonnants qu'on voyait souvent à la télé !

Il se tourna vers les nouveaux venus et se leva pour les saluer :

"Bien le bonjour, messieurs. Je suis Edward Arrington et je vous souhaite la bienvenue dans ma résidence. Prenez place, je vous prie !"

Alexander et l'autre jeune homme prirent place dans les autres fauteuils, puis Sir Arrington reprit son fauteuil et commença :

"Bien, messieurs : parlons peu, parlons bien. Si je vous ai convoqué aujourd'hui, c'est parce que vos candidatures sont les seules à avoir retenu mon attention. Je cherche une personne capable de s'adapter à différents travaux dans cette maison, et surtout des travaux extérieurs !"

Le jeune homme en costume prit la parole en premier :

"Cela ne devrait pas poser de problèmes : je suis capable de m'adapter à n'importe quelle situation !"

"°°Mais quel vantard !°°" fulminait intérieurement Alex.

Sir Arrington ne répondit rien et se contenta de prendre une gorgée de whisky avant de répondre :

"Je n'en doute pas, Mister..."

"Errol Keller, Sir. Je suis étudiant en médecine à Harvard !"

"°°T'as qu'à lui réciter ton joli petit CV, comme ça il sera content !°°"

"Intéressant..."

Le politicien se tourna vers Alexander :

"Dans ce cas, vous devez être Alexander Combs."

"Exact, m'sieur."

"Et quelles études faites-vous ?"

Sentant le rouge monter aux joues, Alex répondit en essayant de ne pas prêter attention au sourire mesquin qui se dessinait sur le visage de Keller :

"J'ai arrêté après le lycée. Je travaille dans l'élevage de chevaux de mon père !"

"Un manuel, voilà qui est intéressant. Mais pourquoi vous ne voulez pas travailler avec votre père, cet été ?"

La réponse ne se fit pas attendre :

"J'avais envie de voir ailleurs, et je veux être indépendant !"

"Voilà ce que j'appelle une réponse spontanée ! Mais ne restons pas là : j'aimerais vous montrer quelques chose !"

Le petit groupe suivit Sir Arrington vers un endroit de la maison lorsqu'un jeune homme plutôt grand, aux cheveux bruns foncés et aux yeux noirs les rejoignit :

"Bonjour tout le monde ! Je vois que tu fais visiter, Père !"

"Exactement, mon garçon. Messieurs, permettez-moi de vous présenter mon fils Samuel.... Ah, nous y voilà !"

Le petit groupe se trouva devant un immense hangar en bois. Edward Arrington ouvrit les portes, révélant une superbe collection de voitures anciennes.

"Oh, quelle impressionnante collection !" s'exclama Errol.

"Comme vous pouvez le constater, j'ai une certaine faiblesse pour les modèles iconiques de l'automobile. Voyez-vous, dans cet entrepôt, sont installés 36 voitures différentes..."

Tandis que le parlementaire présentait fièrement ses acquisitions, Alex laissa son regard se poser sur ces bijoux de l'automobile : lui qui était un passionné de mécanique, il allait être servi si il parvenait à être embauché !

Tout à coup, un véhicule garé dans le fond attira son attention. S'approchant pour vérifier, il n'en crut pas ses yeux quand il reconnut la voiture. Il demanda :

"Dites-moi, Sir, c'est bien une Aston Martin DB5 que vous avez là ?"

Intrigué, l'intéressé se tourna vers le jeune homme et lui répondit :

"En effet, c'est un des modèles qui étaient présents sur le tournage du film Goldfinger."

"Je vois ça... Je reconnaîtrais son fuselage entre mille. En même temps, il faut bien une carrosserie aussi affûtée pour lui permettre à son moteur six-cylindres d'avoir plus de vitesse. Il doit y avoir au moins une cylindrée de 4 litres pour la propulser jusqu'à 230 kilomètres/heure..."

Ces explications amusent le député qui s'avança vers lui :

"Vous m'avez l'air d'être un connaisseur... Et d'après ce que m'a dit mon assistant, vous êtes mécanicien à vos heures perdues."

"Depuis l'âge où mon vieux me laisse toucher à ses outils !"

"Je vois... Dans ce cas, je voulais savoir quand est-ce que vous pourriez commencer ?"

"Je peux checker votre caisse tout de suite..."

"Non, je crois que vous ne m'avez pas compris, jeune homme : je parlais de votre embauche !"

A ces mots, Alexander en resta bouche bée.

"Pardon ?"

"Vous m'avez bien entendu, Mr Combs : je compte vous engager ici, et surtout pour vous occuper de mes voitures. Rien qu'à vous entendre, je peux affirmer sans me tromper que vous serez à la hauteur !"

Il se tourna vers l'autre candidat.

"Je vous remercie de vous être déplaçé, Mr Keller, mais je crains que vous services ne soient pas dans ce que je recherche..."

"Mais je..." protesta le jeune homme.

"Ce sera tout, merci." répondit le parlementaire d'un ton bref.

Vexé, Errol Keller prit congé, sous le regard amusé d'Alex qui était plus que ravi de voir ce prétentieux déconfit.

Une fois Keller parti, Sir Arrington reporta son attention vers Alexander :

"Très bien, jeune homme : dites-moi quand pourrez-vous commencer ?"

"Oh, et bien... Je peux commencer dès demain !"

"Formidable ! Vous travaillerez au moins 6 jours sur 7  dans la semaine, 10h par jour et vous serez payé 60 dollars de l'heure tout l'été ! Cela vous convient ?"

"Oui, c'est... convenable !" murmura Combs, surpris.

"Très bien. Dans ce cas, je vous attends demain matin à 10 heures. Mon secrétaire vous enverra votre contrat par mail dans l'après-midi : vous me le rapporterez signé !"

Après cet accord conclu, Alex prit le chemin du retour et rentra chez lui où il trouva sa mère, Martha, assise dans le salon, en train de vérifier les factures. Levant la tête, elle lui demanda avec le sourire :

"Alors, mon grand, comment s'est passé l'entretien d'embauche avec Sir Arrington ?"

"Très bien : je suis embauché comme mécanicien et je commence dès demain matin !"

"Mais c'est merveilleux ! Toi qui craignais de ne pas trouver un job, te voilà gâté !"

"Je lui avais bien dit que ça marcherait !" déclara Dylan qui arriva à son tour dans le salon.

"Ouais, ben ne te vante pas trop, toi : profite de ta liberté tant que tu le peux !"

"Ne t'emballe pas : tu peux être sûr que le paternel va me faire trimer cet été !" lui rétorqua le plus jeune.

"Calmez-vous, tous les deux ! De toute façon, Dylan, ton père et moi sommes d'accord pour ne te confier que des petits travaux : je n'ai pas envie que tu te blesses ! Et j'en profite pour vous dire qu'il m'a appelé pour nous prévenir qu'il rentrerait tard et que ce n'est pas la peine de l'attendre pour le dîner !"

"Pourquoi ?"

"Si j'ai bien compris, il est en train de conclure une vente de deux chevaux de course avec un riche promoteur immobilier qui est un amateur de courses !"

"Pour changer..." ironisa Alex.

La mère et ses fils passèrent le reste de la journée ensemble avant de dîner, célébrant la réussite du plus âgé des deux frères et lui souhaitant de réussir dans son emploi. A cet instant, Alexander était loin de se douter que les choses allaient prendre une autre tournure...


Le lendemain après-midi

Pour une première matinée passée au travail, Alex n'était pas mécontent : après tout, il avait la chance d'assouvir sa passion, tout en étant payé pour cela. Si ce n'était pas de la chance...

Cet après-midi, Sir Arrington lui avait demandé de faire une révision express de sa Bugatti 41 de 1929 car il comptait la faire rouler lors d'un dîner caritatif à Houston. Alors qu'il se dirigeait vers le hangar où était entreposée la collection de voitures, il salua Samuel et Louise qui étaient en train de lire au bord de la piscine.

Mais quand il entra dans l'entrepôt, il aperçut une silhouette masculine en train d'inspecter le moteur d'une Ferrarri. Qui était ce type et pourquoi était-il en train de foutre en l'air tout son boulot ?

Piqué au vif, Alex retroussa ses manches et se dirigea d'un pas rapide vers l'inconnu en le hélant :

"Hé, vous là-bas ! Bas les pattes de cette caisse !"

A cet instant, l'inconnu releva la tête et Alex constata qu'il s'agissait d'un jeune homme de son âge, au teint clair, aux cheveux châtains clairs et aux yeux sombres. Ce dernier, surpris, demanda d'un ton calme :

"Je vous demande pardon ?"

"Je vous ai demandé de ne pas toucher à cette bagnole : vous allez tout me foutre en l'air !"

Toujours sans se départir de son calme, l'inconnu arqua un sourcil et répondit :

"Contrairement à ce que vous pouvez croire, j'ai parfaitement le droit de manipuler ces voitures !"

"Ah ouais ? Je vous écoute..."

La réponse ne se fit pas attendre :

"Mon père me laisse le droit de conduire ses voitures de collection, à condition que je ne les abîme pas de trop !"

Il ne fallut pas plus de deux secondes pour que le Texan comprenne à qui il avait affaire : il venait de passer une soufflante au fils de son employeur ! Il sentit le rouge lui monter aux joues et ses jambes semblaient se ramollir.

"Oh, merde..." murmura t'il.

L'autre jeune homme s'approcha de lui et demanda :

"Tout va bien ?"

"A part que je viens d'houspiller le fils de mon patron et qu'il va certainement me foutre à la porte après ça ! Viré dès le premier jour : je bats le record !"

"Vous n'avez pas tort... Encore faudrait-il qu'il soit au courant !"

A ces mots, Alex tourna un regard surpris vers son interlocuteur qui leva la main droite, un sourire malicieux sur les lèvres :

"Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises... Non, plus sérieusement, je vous promets que ce qui s'est passé dans ce hangar restera dans ce hangar !"

Puis il tendit sa main vers lui :

"William Arrington, fils aîné de Sir Edward Arrington."

Encore sous l'effet de surprise, le mécanicien serra la min tendue et bredouilla :

"Alex Combs..."

"Ravi de vous rencontrer, Alex..."

"Moi de même."

"Maintenant que ce mal-entendu est levé, mon cher Alex, permettez-moi de vous donner un conseil : vérifiez avant d'agir, on sait jamais sur qui on va tomber !"

"J'y veillerais à l'avenir..."

"Parfait... Sur ce, je vais y aller : vous avez sûrement beaucoup de travail à faire !"

Après l'avoir salué, William quitta les lieux, laissant Alex seul dans le hangar. Ce dernier se remettait de cet ascenseur émotionnel en essayant de se concentrer sur son travail. Cependant, même si le moteur de la Bugatti était un vrai bijou mécanique, le jeune Texan ne pouvait s'empêcher de penser au Britannique : il n'avait pas l'attitude hautaine de son père, à première vue... et il devait admettre qu'il était plutôt pas mal !

A cette pensée, Alex secoua la tête : il fallait se reprendre, il avait du pain sur la planche ! Aussitôt, il se remit au travail, mais dans un coin de sa tête, il gardait en mémoire le sourire malicieux de William. Un souvenir qui l'invitait à en savoir plus sur le fils aîné de Sir Arrington...



Et voilà pour le premier chapitre !

J'espère qu'il vous aura plu !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

A la prochaine ! 

Bisous ! 😘


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