7 | 'YUMI'

Tooru marchait seul, les mains enfouies dans ses poches pour les protéger du froid, créant des nuages de fumée dès qu'il expirait. Il avait beau aimer l'hiver, il avait quand même hâte de rentrer chez lui pour se caler sous un pled avec un bon chocolat chaud tout en regardant un documentaire sur les extraterrestres. C'était sa vision d'une fin de journée parfaite. Surtout que sa matinée n'avait vraiment pas été très joyeuse. Il avait vraiment hâte de pouvoir penser à autre chose qu'Iwaizumi.

Et alors qu'il avançait, commençant à humer l'air d'une chanson qu'il aimait bien, une adolescente d'à peu près son âge s'approcha de lui rapidement avant de s'accrocher à son bras. Tooru la regarda d'un air étrangement perdu, surtout en voyant la détresse dans ses yeux.

MON CŒUR ENFIN JE TE TROUVE, IL Y A UN HOMME ÉTRANGE QUI ME SUIT ! s'écria-t-elle, la voix tremblante.

Le châtain leva le regard pour apercevoir un homme de la quarantaine d'années, vêtu entièrement de noir, qui tourna les talons avant de s'enfuir à toute vitesse. Il resta quelques instants totalement perdu alors que la blonde relâchait son emprise sur lui en soupirant de soulagement.

Merci d'être passé. Sans toi je crois que je me serais déjà fait violée.

— Bien joué sur ce coup là, c'était plutôt malin. Je rentrais juste chez moi, pas besoin de me remercier.

— J'ai vraiment eu peur, bredouilla l'adolescente en souriant timidement, les lèvres tremblantes, Ça fait déjà plusieurs minutes qu'il me suit j'ai cru que j'allais y passer.

En voyant les larmes se former dans ses yeux, Oikawa lui tapota l'épaule amicalement, remarquant bien qu'elle luttait pour ne pas se laisser emporter par les sanglots.

Eh, ça va aller. Si tu veux je te raccompagne chez toi.

— C'est juste que ça fait longtemps qu'il me suit et je ne voulais pas rentrer chez moi alors je suis passée par des endroits que je ne connaissais pas et je ne sais pas du tout où on est maintenant ! En plus un professeur m'a confisqué mon téléphone alors je ne peux même pas appeler mon petit ami pour qu'il vienne m'aider !

Sur ces mots, elle éclata en larmes contre le torse de Tooru, agrippant son écharpe vivement.

J'ai oublié mon portable chez moi, mais si tu veux tu peux passer chez moi et appeler qui tu veux, d'accord ? Au moins tu seras au chaud, et si ton petit ami ne sait pas du tout où est ma maison, je peux toujours demander à une de mes mères de te ramener dès qu'elle rentreront du travail.

— Tu ferais ça ?

— Je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. Après tout, tu es vraiment en piteux état, chérie.

Elle rit un peu essuyant ses larmes et sourit timidement.

Alors si ça ne te dérange pas je veux bien ...

— C'est moi qui te propose alors je ne vois pas en quoi ce serait censé me déranger ! s'esclaffa le châtain avant de recommencer à marcher, Et j'ai comme une impression de t'avoir déjà vue.

— Ah moi aussi. On doit être dans le même lycée, peut être qu'on s'est croisés dans les couloirs.

— Sûrement ...

Pourtant, il était persuadé qu'il y avait autre chose. Il n'arrivait juste pas à mettre le doigt sur ce que c'était.

Après une dizaine de minutes de marche, discutant normalement de tout et de rien, les deux adolescents arrivèrent chez Tooru. Le châtain avait appris qu'elle s'appelait Yumi, qu'elle était bien dans le même lycée que lui, elle aussi en terminale. Ça expliquait effectivement sûrement son impression de déjà-vu. Elle avait donc un petit ami, avec qui elle sortait depuis déjà deux ans.

Bienvenue à la casa Oikawa ! s'exclama-t-il en ouvrant la porte de chez lui.

À peine entré, il jeta ses chaussures dans l'allée ainsi que son sac de cours. Yumi le suivit à l'intérieur, timidement, et elle en profita pour regarder tout autour d'elle.

C'est beau chez toi.

— Merci. Ma mamou est assez à cheval sur tout ce qui est propreté et décoration. Mais c'est tant mieux, au moins je vis pas dans un trou à rat.

— T'appelles ta mère 'mamou' ? C'est adorable, fit remarquer la blonde en riant doucement.

Tu sais, comme j'ai deux mamans, quand je dit ma mère, les gens ne savent pas de laquelle je parle. Alors je les appelle mamou et maman, c'est plus simple.

Aaah d'accord. Oui, en plus moi c'est pareil, je ne vois pas pourquoi je n'avais pas fait le lien plus tôt.

Alors qu'Oikawa s'apprêtait à aller dans sa chambre pour aller chercher son téléphone, il se retourna, étonné.

Toi aussi tu a deux mères ?

— Deux pères, la rectifia l'adolescente, L'un je l'appelle papou, l'autre je l'appelle papa. Et des fois j'ai vraiment l'impression d'être leur fille a tous les deux. J'ai exactement le même physique que mon père génétique, mais j'ai le caractère de mon autre papa.

— Hmm t'as de la chance. Moi je tiens de mon père, alors que je n'ai aucune idée de son prénom où d'à quoi il ressemble. En plus, mon caractère est totalement différent de celui de ma mère génétique.

— Je suppose que oui alors, marmonna-t-elle, son sourire tombant un peu alors que ses yeux bruns traînaient sur les photographies accrochées au mur.

Tooru la regarda inquiètement quelques instants avant de monter en  courant les escaliers pour aller chercher son téléphone.

Quand il revint, il trouva la blonde assise sur le canapé, attendant patiemment.

Tiens tu peux l'appeler, déclara Oikawa en lui tendant son portable.

Elle le remercia timidement, et en voyant la coque de son téléphone, son visage s'illumina :

Toi aussi tu es fan d'extraterrestres ?! Depuis quelques semaines mon petit ami déteste ça je ne comprends pas pourquoi, je ne peux plus lui en parler !

— Sérieusement ?!

Elle hocha la tête frénétiquement, un sourire rayonnant prenant place sur son visage.

C'est génial ! Tu veux un chocolat chaud ? Le temps que tu l'appelles je peux préparer ça et on pourra regarder un documentaire avant qu'il n'arrive !

— C'est la meilleure idée !

Elle composa le numéro de son copain et Tooru resta à côté d'elle juste pour être sûre qu'il décroche.

Allô Hajime ? lâcha-t-elle après quelques secondes, Oui c'est Yumi.

Alors qu'elle expliquait sa situation, l'adolescent partait dans sa cuisine. Hajime. C'était joli comme prénom. Il aimait bien. Ce qui l'énervait plus, c'était de ne pas pouvoir coller de visage sur ce prénom.

Alors qu'il préparait deux chocolats chauds, il souffla un peu. Ce n'était pas exactement ce qu'il avait imaginé comme fin de journée parfaite, mais il était quand même satisfait. Yumi était vraiment géniale. C'était bien la seule fille avec qui il se sentait à l'aise. La plupart du temps, toutes les autres étaient attirées par lui ou avaient envie d'un meilleur ami gay. En gros, elles ne l'aimaient pas pour qui il était. Mais Yumi, bien qu'il ne la connaisse pas encore bien, il pouvait dire qu'elle était différente. Et c'était agréable.

Quand il revint, elle avait déjà terminé son coup de fil, et elle lui sourit.

Il devrait arriver bientôt, d'après lui il n'est pas loin, déclara-t-elle, Merci pour tout, vraiment. Tu es vraiment un mec génial Oikawa.

— Pas de problème, c'est normal. Ça fait longtemps que je n'ai pas pu discuter avec une fille amicalement.

Roh, eh, tes allures de narcissique tu peux les garder pour toi !

Ils se mirent à rire, et au lieu de mettre un documentaire extraterrestre comme ils l'avaient prévu, ils continuèrent de discuter.

Alors dis moi 'Kawa–

— Je crois que c'est le meilleur surnom que j'ai jamais eu.

Eeeeh ?

— Sinon la seule autre personne qui me donne un surnom, il m'appelle 'Trashykawa' ou 'Shittykawa', grimaça le châtain.

Oh c'est méchant !

Meh, je commence à avoir l'habitude. Alors, qu'est ce que tu voulais me demander ?

— Est ce que toi tu as une petite amie ? Parceque moi je t'ai parlé du mien.

— Jamais eu, et j'en aurais jamais.

— Quoi ? Mais t'es plutôt beau gosse ! s'indigna Yumi, presque outrée qu'il ose lui dire ça.

Garde tes avances pour toi, se moqua le châtain, Je suis gay.

— Ohhhhhh ! Alors, petit copain ?

Nah. Toujours pas. J'ai jamais été vraiment attiré, et le seul mec qui me fait me sentir bizarrement me déteste.

— Les meilleurs amis de mon amoureux à moi sont gays ensemble. Ils pourraient peut être te présenter quelqu'un !

— Non ça va aller. Enfin, faut voir. J'ai déjà pleins d'amis homos mais ils m'aident en rien.

— Sérieux ?! Mais y'a combien de LGBT dans ce lycée ?!

— Pas tant que ça je pense. Je crois qu'on est juste rassemblés en un petit groupe commun, déclara l'adolescent en riant.

Parceque c'était vrai que maintenant qu'il y pensait, beaucoup de ses connaissances étaient LGBT. Bokuto, Kuroo, Akaashi, Suga, Daichi aussi du coup. Les autres amis de Suga étaient homos aussi, et Kenma ne paraissait pas très hétéro. Ça commençait à faire du monde.

Et alors qu'il commençait à divaguer, quelqu'un toqua à la porte, le faisant sursauter. Il bredouilla une excuse et partit ouvrir la porte, pour tomber nez à nez avec Iwaizumi.

Je peux savoir ce que tu fiches ici ?! s'indigna-t-il, les sourcils froncés.

Te fiches pas de ma gueule Trashykawa.

— Non mais sérieusement ! Dégage de chez moi !

— Hajime ? fit la voix de Yumi derrière lui.

Oikawa resta silencieux alors qu'il laissait le brun parler à sa copine. C'était lui, le petit ami de Yumi. Hajime, c'était lui. Cette impression de déjà-vu qu'il avait chez sa nouvelle amie, ce n'était pas qu'une impression. Il l'avait aperçue le matin même, accrochée au bras du garçon qu'il appréciait.

Il s'adossa au mur, essayant de se calmer, alors que l'adolescente le regardait d'un air concerné.

'Kawa ? Ça va ? Tu aurais pu me dire que tu connaissais Hajime !

— Désolé ... Prends soin de toi Yumi, murmura-t-il avant de partir en direction de sa chambre.

La châtain resta confuse quand elle entendit le bruit de la porte claquer, se demandant s'il allait bien.

Toujours aussi étrange, se plaint Iwaizumi en fronçant les sourcils.

T'as pas l'air gentil avec lui ! Il m'a sauvé tu pourrais être un minimum reconnaissant !

— Ce con ? Jamais je lui dirais merci, tu es folle ma vieille !

Yumi fit un bruit offensé avant de lui taper la tête.

Mais quel méchant ! Méchant Hajime méchant !

Il se mit à rire et sortit de chez Oikawa en fermant la porte derrière lui, aggripant fermement la main de sa petite amie. Il avait beau lui sourire, et il ne l'admettrait probablement jamais, mais il commençait sérieusement à s'inquiéter pour Tooru.

~fun fact : au début, je l'avais appelée Cassandre. Et puis je me suis dit que tant qu'à faire des OC autant qu'ils aient un prénom japonais alors j'ai choisi Yumi hihihi.

Alors, vous acharnez pas sur elle sous prétexte qu'elle est la petite amie de Iwaizumi. Elle est pas méchante mdr, vous inquiétez pas.

Et sinon bah coup dur pour Oikawa. Le pauvre.

Je ne sais pas trop quoi rajouter sur ce chapitre, après tout c'était vraiment pour introduire Yumi.

Donc bon, bah voilà.
Prochain chapitre, rien de bien différent. Centré sur Oikawa, vous commencez à avoir l'habitude (après tout, c'est uN pEu son histoire ahah).

Sinon, c'est tout :)
À dans deux jours les myrtilles~

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