44 | 'TO MOVE ON'
Pour la énième fois depuis les précédents mois, Oikawa se réveilla en sursaut dans son lit, en sueur et haletant, sa cage thoracique s'abaissant et se soulevant rapidement sous la panique qui lui tenait aux tripes. C'était la combiemptième fois qu'il se réveillait en pleine nuit suite à un cauchemar dû à la mort de son petit frère ?
Il commençait à en avoir plus que marre de ressasser sans cesse et sans cesse les mêmes souvenirs affreux qui lui donnaient un coup amer de nostalgie et de vide intérieur sur le bout de la langue.
Les larmes continuant de rouler sur ses joues, il se redressa sur son lit et passa une main dans ses cheveux un peu mouillés par la sueur pour les replacer en dehors de son front.
Il lui fallut bien quelques minutes pour réussir à se calmer, bien que les images de son cauchemar, claires comme de l'eau de roche, étaient encore bien imprimées dans son esprit à son plus grand déplaisir.
Pour essayer un peu de se changer les idées, et surtout parceque sur le mur au dessus de sa porte, une tâche étrange n'étant pas là avant qu'il ne se couche était apparue, plus sombre que le reste du mur, il alluma sa lampe de chevet. Ce n'était probablement pas la meilleure idée, vu que cette tâche se révéla entièrement être une araignée d'environ trois centimètres de diamètre, aux pattes noires et bien grasses, et malgré sa taille ridicule, c'était suffisant pour que Tooru ne se mette à paniquer et son souffle se réduire à un sifflement.
Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas retrouvé face à une simple araignée, et pour être totalement honnête, ça ne lui avait absolument pas manqué, bien au contraire.
Lentement, doucement, sans la quitter des yeux, il laissa sa main sortir de sous sa couette pour tâtonner sur sa table de chevet et finir par aggriper son téléphone et le ramener au plus vite contre lui. D'un œil distrait, il tapa son code et partit directement appeler son petit ami, avant de relever le regard rapidement vers l'arachnide, rien que pour remarquer qu'elle avait commencé à bouger, le paralysant entièrement.
— C'est quoi cette fois ? finit par demander la voix de son petit ami encore endormi dans l'appareil, Araignée, cauchemar ou juste insomnie ? Ça fait combien de temps que tu attends ? T'es où ?
— D'abord cauchemar, murmura le châtain comme si la bébête pouvait actuellement l'entendre, Pis là j'ai vu une araignée sur mon mur et elle commence à marcher alors je t'ai appelé directement.
— J'arrive. La quitte pas des yeux, ce serait con qu'elle se soit planquée quand je débarque.
— Tu crois vraiment que je vais pouvoir détourner le regard de ce monstre ?! cracha l'adolescent avant d'entendre un soupir.
— C'est ça. Essaye de te calmer Shittykawa j'arrive.
— Je t'aime ? hésita-t-il d'une petite voix.
— Oui, je t'aime aussi.
Et sur ces mots, il raccrocha, laissant Oikawa seul avec lui-même et l'araignée qui eut l'air de s'arrêter avant de commencer à bouger ses deux petites pattes avant dans le vide, comme si elle commençait à tisser sa toile, ce que Tooru apprécia encore moins.
Il attendit dans le plus grand des silences, son regard restant figé vers la nouvelle occupante des lieux, l'angoisse et la terreur le tenant aux tripes.
Après ce qui lui parut comme une éternité, il entendit comme une clé tourner dans la serrure et la porte s'entrouvrir. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres, sachant plus que bien que c'était son petit ami qui avait utilisé la clé cachée dans le pot de fleur pour entrer.
Cependant, il ne bougea pas, ne prenant pas le risque de venir l'accueillir. De toute façon, il était complètement paralysé, du visage jusqu'aux doigts de pieds.
Finalement, son amoureux entra dans la chambre le plus silencieusement possible, et lui jeta un regard curieux, voulant immédiatement savoir où se trouvait le dénommé monstre.
— Sur le mur, s'étrangla le châtain en pointant du doigt l'endroit en question avec difficulté.
Quand Iwaizumi finit par la voir, il eut l'air assez agacé, et il attrapa un mouchoir avant de l'écraser et de la jeter dans la poubelle.
— C'est tout ?
— Merci, répondit simplement le garçon en se recroquevillant dans son lit, et il tendit les bras en avant pour que Hajime vienne vers lui.
Ce dernier tourna d'ailleurs les talons rien que pour se moquer de lui, et Tooru sortit une plainte orale assez longue.
— C'est bon je me fiche de toi, rétorqua alors Hajime en venant s'asseoir sur son lit à côté de lui, J'allais pas te laisser alors que tu m'as dit qu'en plus de ça, tu as fait un cauchemar.
L'adolescent hocha la tête vigoureusement. Malgré l'araignée, son cauchemar, il en avait bien réfléchi, et il était finalement venu à une conclusion.
— C'était encore à propos de Masaki ? s'informa le brun en lui caressant les cheveux doucement.
— Oui, marmonna Oikawa en faisant la moue, son cœur se pinçant au simple souvenir de son rêve agité, Je me demandais d'ailleurs pourquoi je n'arrive pas à m'en défaire mais je crois que j'ai compris ...
— Compris quoi ?
— En fait ... J'ai jamais essayé de passer à autre chose. J'ai jamais vraiment pris la décision finale de vider sa chambre. J'avais peur que ... J'avais peur que si j'essaye de passer à autre chose, je l'oublie.
Iwaizumi fronça les sourcils, arrêtant ses mouvements pour l'écouter avec plus d'attention.
— J'avais aussi peur que ce soit un manque de respect. Mais ce n'est pas parcequ'il est mort que je ne dois pas être heureux, pas vrai ? Ça n'est pas parceque je tourne la page sur sa mort sur je l'oublierai. Je garderai toujours les bons souvenirs, et c'est tout ce qu'il faut au fond, pas vrai ?
— ... Ouais, c'est ça, bredouilla simplement le brun, l'air pensif, Je suis content que tu essayes finalement d'ailleurs de passer à autre chose.
— Après le temps, fallait quand même bien que je débloque du truc.
Comme simple approuvement, Hajime déposa un baiser sur son front et sourit.
— Et moi qui voulais quand même te dire que si tu continues à être dépendant de moi à cause de ta phobie, tu ne pourras jamais vivre tout seul, et que ça fait quand même longtemps que tu ne m'as pas sorti le coup de l'araignée, tu m'as balancé quelque chose de super profond je sais pas comment prendre ça.
— Je sais bien que je pourrais jamais vivre tout seul, pouffa Oikawa sur un ton assez aigre tout de même, mais il finit par sourire doucement, Mais j'en ai pas l'intention non plus. Toi et moi, ça va durer de toute façon.
Hajime sourit à son tour, sentant son cœur battre plus fort, et il le serra dans ses bras.
— Je t'aime abruti.
— Arrête de m'insulter dès que je dis des trucs niais je vais finir par croire que t'aime pas ça !
— Je viens littéralement de te dire que je t'aimais baka !
— Et alors ?!
Alors que, les sourcils froncés, Hajime allait lui rétorquer quelque chose, la voix d'Ophélie résonna dans la maison.
— JE SAIS PAS QUAND ET POURQUOI IWAIZUMI EST ARRIVÉ MAIS BORDEL DE MERDE IL EST DEUX HEURES DEMAIN Y'EN A QUI TRAVAILLENT ALORS FERMEZ-LA !
Les deux tourtereaux restèrent silencieux avant de s'insulter mutuellement en disant que l'autre n'avait qu'à pas parler si fort. Au final, ils finirent par rire un peu et finirent pas se coucher ensemble, s'endormant dans les bras l'un de l'autre.
Ils ne vivaient même pas ensemble, mais ils avaient quand même pris l'habitude de dormir ensemble. C'était le comble du comble.
~bruh j'avais même pas remarqué que j'étais déjà à 4.6K sur cette histoire, merci beaucoup mdr.
Ça m'énerve que sur quasiment chacune de mes histoires, j'ai toujours du mal à écrire les derniers chapitres. Je n'ai pas vraiment l'inspiration avant l'épilogue, mais je dois quand même trouver quelque chose, et du coup j'ai l'impression qu'on peut sentir que c'est un peu forcé sur l'écriture, mais si ça se trouve c'est que dans ma tête mdr.
J'espère que vous l'avez aimé quand même, ce chapitre.
Après c'est l'épilogue, voilà c'est comme ça. Peut être que c'est soudain, en même temps pas tant que ça, mais je me devais quand même de vous l'annoncer maintenant.
Enfin voilà, du coup je vous dis à dans deux jours pour l'épilogue mes louloutes <3~
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