42 | 'AN INSANE FAMILY'

Iwaizumi pesta devant son miroir alors qu'il essayait de faire le nœud de sa cravate sans grand succès.

- Et bien dis donc ! finit par lâcher Oikawa, assis en tailleur sur son lit, jouant avec sa peluche Godzilla alors qu'il regardait son petit ami essayer de se dépatouiller, C'est vraiment officiel les repas de famille chez vous !

Dans moins d'une heure, Hajime et sa famille étaient sensés être au fameux repas de famille où tous les vieux fripés qui lui servaient d'oncles, de tantes, de cousins et de grands parents se retrouvaient. Il n'avait vraiment pas hâte. Enfin bon, il amenait Tooru avec lui, donc malgré l'angoisse qui prenait le châtain à l'idée de rencontrer tout une plâtrée de vieux homophobes conservateurs, s'ils étaient ensemble, ça finirait par bien se passer. Ou pas, mais ça, ils n'en savaient encore rien.

- T'avais pas encore remarqué, s'esclaffa le brun en le regardant du coin de l'œil, À force de rester assis comme ça ton costume va être tout froissé c'est ma tante qui va pas être contente.

- Eh au pire j'ai déjà fait l'effort de venir en costume, j'aurais très bien pu venir en robe rien que pour les traumatiser tous. Tu as de la chance que je te respecte.

- Tafiole, se moqua son copain.

Tooru ne put s'empêcher de sortir un éclat de rire bien moche à cette insulte ridicule - et Iwaizumi le pensait bien, n'allez pas croire qu'il voulait le blesser en disant ça - et il se mit sur ses pieds avant de se placer derrière son amoureux pour lui nouer sa cravate.

- J'ai l'impression d'être une femme au foyer à cause de toi, se plaint-il en déposant un baiser sur sa joue.

- C'est pas toi qui venait de dire que tu serais bien venu en robe ?

- Tais toi !

Iwaizumi se retourna en souriant pour l'embrasser, et au moment où il sentait son petit ami poser ses mains autour de sa nuque, la porte de sa chambre s'ouvrit en coup de vent sur Tomoaki.

- Vous vous entraînez pour faire ça au repas ? Génial ! s'exclama-t-il, Eh, j'attends un spectacle vous avez intérêt à bien les enculer ces vieux croûtons !

- Aki ! le gronda sa petite amie en lui tirant l'oreille pour le faire taire, Je pense que vous savez qu'il ne faut pas l'écouter hein.

- Je connais mon frère, marmonna Hajime en attrapant la main de son petit ami pour l'entraîner au rez-de-chaussée.

- Elle est belle la petite amie de Tomoaki, fit remarquer Tooru, assez impressionné, Surtout dans une robe comme ça.

- Ouais, c'est un peu une des fiertés du reste de la famille. Personne n'a réussi à croire quand il s'est ramené l'année dernière avec elle. En même temps, un type comme lui, avec une fille comme elle, c'est assez surprenant.

Ils s'installèrent dans la voiture où les parents de Hajime étaient déjà assis.

- Et pour nous, tu comptes dire quoi ? s'inquiéta le châtain en s'attachant.

- Je ne compte pas faire taper un scandale avant même qu'ils aient amené leurs huîtres immondes, on dira juste qu'on est amis.

- Il va y avoir des questions, fit remarquer sa mère en tournant la tête vers eux.

- Tooru, ne te sens pas trop gêné autour d'eux, ils peuvent être assez intimidants avec les nouveaux arrivés, le prévint son père.

- Oui, surtout que toi, tu es un garçon. Avant, c'était Yumi qui venait et mes parents ne l'aimaient pas.

- C'est gentil de me rassurer comme ça, bredouilla l'adolescent en souriant maladroitement.

Le brun posa sa main sur la sienne et commença à tracer des ronds doucement sur le dos de sa main du bout de son pouce. Ça le calma immédiatement et il resta apaisé jusqu'à ce que Tomoaki saute globalement dans la voiture et manque de s'écraser sur son petit frère.

- Ce gosse est une catastrophe, soupira sa mère alors que la petite amie du jeune homme le grondait à nouveau.

Sur le trajet, dans la voiture, c'était surtout Tomoaki qui parlait constamment, leur mère qui donnait des instructions à Tooru, leur père qui leur disait de ne pas créer un drame avant le dessert. Un trajet bien appréciable, en somme, Oikawa ne s'était pas vraiment préparé à ce genre de choses, et quand ils arrivèrent devant ce qui était soit disant le manoir familial, il crut qu'il allait s'effondrer tellement il était angoissé. Il allait se faire trucider parcequ'il aurait dit bonjour de la mauvaise manière, il en était persuadé. La pire chose étant que vu que des cousins éloignés étaient déjà là, la seule manière que son amoureux avait pour le rassurer était simplement sa voix, et ce n'était pas vraiment suffisant vu tout le stress qu'on lui avait mis sur les épaules. Il faisait tâche ici, et il le savait bien. Il préférait largement la famille de Bokuto qui globalement passaient leur journée à faire des trucs complètement barges, ou même celle de Kuroo qui était déjà un petit peu plus stricte mais toujours bienveillante. Là, il s'apprêtait à entrer dans l'antre de Satan.

Il n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il se faisait déjà questionner par un des cousins plus âgés de son petit ami.

- Et toi tu es qui ? Tu n'es pas Ukai.

Il resta complètement pétrifié devant son regard accusateur, se disant que ça y'est, il était découvert alors qu'il n'avait encore rien dit.

- Yumi et moi on a rompu. C'est mon ami.

- Ah donc maintenant on amène de simples amis aux repas de familles de tata ? se moqua une autre femme de leur famille en les toisant du regard.

Oh la tension qu'il y avait alors qu'ils étaient à peine dans l'entrée de la demeure. Oikawa allait faire un infarctus avant même qu'il ne goûte au fameux ragoût de bœuf de la tante en question, c'était forcé.

Enfin, après une série de bonjours assez éprouvants, tout le monde prit place autour de la table, et Tooru en profita pour scanner tout le monde du regard. Tous avec leur air hautain et leur manie de se croire supérieur au reste du monde. Difficile de croire que Hajime, son frère et ses parents faisaient partie de la même famille. Ils étaient plus modernes, pour dire gentiment. D'après ce qu'il avait entendu, des vingt-deux (oui oui, vingt-deux) personnes qu'il y avait autour de la table, il y avait l'arrière grand-mère, les deux grands-parents, deux tantes et deux oncles sans compter les parents de son amoureux, et trois cousins accompagnés de leur femme et un célibataire. Ça faisait un peu trop de monde.

Surtout que comme l'avait dit la mère de Hajime deux semaines plus tôt, le brun était le plus jeune de la famille, et le petit chouchou. Catastrophe en vue, donc. Il pouvait voir le drame arriver gros comme le Titanic avait vu l'iceberg. Sauf que là, même s'il savait exactement ce qui allait se passer, il était incapable de faire quoi que ce soit. Il allait se prendre son iceberg en plein visage et allait se noyer avec son petit ami.

- On va couler, murmura-t-il sur un ton anxieux.

Hajime se contenta de le regarder d'un air confus.

Et une des grands-mères amena l'entrée - les fameuses huîtres, au plus grand déplaisir de Tooru qui avait l'impression d'avoir des mollards en coquille devant lui. Seulement il ne se sentait pas vraiment en position de demander des nuggets de poulet comme il pouvait le faire avec sa propre tante quand il avait neuf ans et refusait de manger ses haricots. Il allait donc devoir faire avec.

Et alors qu'il plantait sa fourchette dans le fruit de mer et le portait à sa bouche en essayant de ne pas grimacer de dégoût, une des tantes de Hajime finit par tourner la tête vers eux.

- Et donc Hajime. Pourquoi tu nous a pas ramené ta petite copine aujourd'hui ?

- On a rompu il y a plusieurs mois, déclara-t-il simplement, pas l'air spécialement dérangé.

Comment il fait pour être si détendu avec ce genre d'atmosphère ? se questionna son amoureux.

- Et donc tu ramènes n'importe qui alors ?

Le châtain manqua de s'étouffer avec ce qu'il considérait comme un glaire.

- Non, marmonna le brun, Tooru est un ami proche et je tenais à ce qu'il vienne.

- C'est indécent d'apporter de simples amis à des repas comme ceux-ci, rajouta une des deux grands-mères en secouant la tête.

- Tu vas voir ce qui est indécent vieille peau.

En l'entendant grogner ça entre ses dents, Oikawa manqua de s'étouffer une deuxième fois, et il lui tapa dans le tibia avant de prendre une grande gorgée de son verre d'eau. Peut être qu'il n'était pas si détendu que ça au final.

- Et donc, tu es qui alors ? osa demander une des femmes d'un des grands cousins de l'adolescent.

- Oikawa Tooru madame ! s'exclama-t-il rapidement, complètement paniqué.

- Regardez-le tout anxieux, rigola l'arrière-grand-mère dans sa chaise roulante, Si c'est pas adorable !

Il sourit maladroitement, son cœur manquant de s'arrêter à chaque fois que quelqu'un prenait la parole.

- Tes parents ont dû bien t'éduquer. Ils font quoi dans la vie ?

- M-Ma mère est cadre dans une société d'ordinateurs et mon autre mère travaille comme assistante dans un cabinet de dentiste.

Il ne se rendit qu'une seconde trop tard de l'erreur qu'il venait de faire, en voyant tout le monde le regarder comme s'il venait d'annoncer qu'il venait de tuer quelqu'un. Tomoaki, lui, avait juste envie d'éclater de rire. Il trouvait ça génial. Il trouvait Tooru génial.

- Tu ... As deux mères ? balbutia la seule cousine de la famille en haussant les sourcils.

- Peut être ? répondit-il, mais ça sonnait plus comme une question.

- Donc tu ne connais pas ton père.

- Ah mais ça ne me dérange pas, c'est pas vraiment un père, ce n'est qu'un donneur, se reprit-il rapidement.

- Je ne vois pas comment on peut grandir normalement sans deux parents de sexe différent.

- Tooru est très normal merci ! rétorqua Hajime du tac au tac, Le fait qu'il ait deux mères n'y change rien, il est très bien éduqué !

- J'avais dit le drame pas avant le dessert, se plaint le père du brun silencieusement en se massant les tempes.

- Il paraissait trop parfait ce gosse. Trop beau, trop poli. Il y avait forcément une couille dans le pâté, cingla le grand-père.

- Il doit forcément en avoir une autre avec deux mères, il a forcément un autre problème.

Même Tomoaki avait fermé son claquet devant la sécheresse avec lesquelles ses aînés prononçaient ses mots.

Tooru se contenta de baisser la tête, ayant juste envie de pleurer. Ça lui rappelait beaucoup trop ce qu'il avait subi durant l'école primaire, où on le traitait de monstre et de truc pas humain vu qu'il n'avait pas de père. Une singulière larme roula le long de sa joue avant de s'écraser dans son assiette, et il ferma les yeux avant de relever la tête pour ne pas montrer qu'il avait été affecté par leur parole. À côté de lui, Hajime fulminait sur place, bouillonnait presque, et le châtain n'avait qu'une envie, c'était de lui prendre la main et essayer de le calmer. Seulement, il dû calmer cette pulsion et l'attraction que tenir la main de son amoureux présenterait durant ce moment. Il en avait déjà assez fait.

- Allons allons, laissez le garçon tranquille. Il n'est pas forcément monstrueux juste parceque celles qui l'ont éduqué ne sont pas normales. Il a l'air gentil, intervint l'arrière-grand-mère en souriant avec difficulté, Apporte le ragoût maintenant, j'ai faim.

Et donc le sujet coula, pour laisser place à de la politique, des plans de mariage et des futurs projets.

- Mais donc du coup, Hajime, quand est-ce que tu comptes retrouver une petite copine ? On a hâte que tu nous ramènes quelqu'un de bien, comme ton frère !

La petite amie de Tomoaki hocha la tête en souriant pour remercier l'oncle qui avait dit ça.

- Je ne cherche pas de petite amie pour l'instant.

- On peut toujours te proposer des filles si tu veux.

- Je viens de vous dire que les filles de m'intéressaient pas.

En le voyant qui recommençait à s'énerver devant leur insistance, sa mère lui donna un coup de pied dans le tibia à son tour et le brun manqua de jurer à voix haute. Il se frotta la jambe, se disant qu'il allait finir avec des arcs-en-ciel sur les jambes si les deux personnes à côté de lui continuaient de le frapper dès qu'il commençait à en avoir marre.

- Et toi Tooru ? Une petite amie ?

- Hm ? Oh non, pas vraiment. J'en ai jamais eu, ça ne m'intéresse pas.

- Vous voyez ! Il est pur ! s'exclama l'arrière-grand-mère, À son âge, moi non plus je ne restais pas autour des personnes du sexe opposé. Je me suis préservée.

- Jamais ? Mais il faudra bien t'y mettre un jour tu sais.

- Non, vraiment, les filles, c'est pas pour moi.

Il détestait qu'on dise qu'il était hétéro. Il n'avait rien d'hétérosexuel, il ne ressemblait même pas à un hétéro. Il avait juste envie d'embrasser son petit ami sous leurs yeux pour voir leur réaction. Seulement il repoussa une nouvelle fois cette idée et sourit amèrement.

- Vraiment ? Mais il faudra bien que tu te maries un jour, que tu aies des enfants !

- Les enfants ça peut s'adopter. Et puis je peux toujours me marier dans un pays étranger.

- Hm ?

Il pesta dans sa tête. Il avait encore parlé sans tourner sa langue dans sa bouche trois fois avant. Il en avait marre de sortir des choses qu'il n'était pas sensé dire comme ça.

- Je veux dire ...

Il n'avait rien qui pouvait le rattraper sur le coup.

Réfléchis réfléchis réfléchis. Tooru putain !

- Je ne compte jamais avoir de petite amie pour des raisons qui me regardent.

- Il dit ça parcequ'il est encore jeune, il n'a pas encore expérimenté l'amour, rigola le père de Hajime, lui sauvant bien la mise sur ce coup là.

Tomoaki, lui, fit la moue. Il avait quand même hâte de voir le scandale éclater. Un scandale, il attendait ça depuis ses treize ans dans cette famille trop parfaite qui lui collait à la peau comme une sorte de chewing-gum. Il n'avait jamais été à sa place, et Tooru, qui n'avait jamais été dans la position de cacher son homosexualité - on l'avait même encouragé à s'assumer - était l'opportunité pour tout faire péter. Il n'avait jamais réussi à tenir sa langue quand on parlait de son orientation sexuelle, et là, ça faisait une heure à peine qu'il était à table et crier au monde qu'il était gay devenait une pulsion qu'il avait vraiment énormément de mal à contenir. Il avait envie de le leur crier en plein visage, à tous ses hauts placés dans la société qui se croyaient mieux que tout le monde. Il voulait leur dire que les filles, ce n'était pas la seule possibilité dans la vie quand on était un garçon.

Il mangea assez rageusement son ragoût et manqua de le régurgiter l'instant d'après tellement il trouvait ça immonde. Son amoureux, qui avait bien remarqué qu'il était sur le point de craquer, toussa bruyamment.

- Euhm, excusez-nous, j'ai quelque chose d'assez important à voir avec Tooru.

- Tu es excusé, fit remarquer sa grand-mère en souriant.

Il était le petit chouchou. Sortir de table avait toujours été un de ses privilèges, que certains dans cette famille n'avaient jamais eu. Forcé à rester à table et à écouter des débats politiques et économiques avait été le cauchemar de Tomoaki toute sa vie, et ça l'agaçait que son petit frère n'ai jamais eu à le vivre.

Enfin, l'adolescent eut du mal à ne pas aggriper la main de son copain pour le tirer dans un endroit où ils seraient sûrs d'être calme. Il monta au premier étage, dans une des chambres, et ferma la porte à clé.

- Tooru, à quoi tu joues exactement ?! cracha-t-il, lui aussi étant au bord de la crise de nerfs, il fallait bien l'avouer.

- Je peux pas me cacher comme ça ! Je l'ai jamais fait, j'ai toujours été encouragé à m'assumer ! Et devoir mentir sur le fait que les vagins ça me dégoûte plus qu'une huître ça m'est presque impossible !

- J'ai remarqué ça, mais il faut t'y faire si tu veux pas que ça pète trop tôt. Il faut au moins essayer de survivre jusqu'au café, pour essayer au moins de leur donner peut être une petite chance de t'accepter, et après on verra.

- Je tiendrai jamais ! s'étrangla l'adolescent en réalisant qu'ils en étaient à peine au début du plat de résistance.

- T'arriveras pas à répresser ton homosexualité ? s'étonna Iwaizumi, haussant un sourcil.

- J'ai déjà eu du mal à retenir les pulsions qui allaient me faire crier que j'étais gay avec toi. J'ai vraiment dû me retenir pour pas t'embrasser ou pour pas te tenir la main.

- Ok, essaye de soulager un peu ça maintenant.

Oikawa ne se fit pas prier et il sauta presque sur les lèvres de son petit ami. Ça tourna rapidement à bien plus que ce que c'était sensé être, c'est à dire un simple baiser. Leur langues se mélangeaient, se cherchaient, tournaient dans la bouche de l'autre, leurs mains parcouraient le corps de l'autre en essayant désespérément de ne pas commencer à aller en dessous de la ceinture - sinon ils seraient juste impossible à stopper, et des bruits plutôt obscènes se faisaient étouffer dans leur baiser. On pouvait facilement décrire ça comme charnel. Et passionnel.

- Hajime, finit par gémir le châtain doucement.

Il commença à répéter son nom en boucle, et le concerné n'arriva plus à retenir devant lui, il ouvrit les deux premiers boutons de sa chemise et commença à déposer des suçons partout sur son cou, laissant Tooru gémir un peu plus fort. Il se fit d'ailleurs frapper assez violemment.

- Idiot tu veux te faire prendre ?!

Oikawa secoua la tête rapidement.

- Iwa-chan.

- Hm ?

- Arrête.

Là, il eut droit à un regard assez blessé de la part de son amoureux et surtout vachement perdu.

- Quoi ?

- Je vais finir par bander. Et si je bande, on est mort.

- Pas tort. Moi aussi en plus, admit le brun en se grattant la nuque.

L'adolescent sourit doucement, et il ne put s'en empêcher, il ouvrit quand même les boutons de la chemise du brun avant de lui lécher le torse et de lui laisser un suçon là. Il déposa ensuite un baiser assez baveux sur ses lèvres avant de rajuster ses cheveux rapidement et de reboutonner sa chemise.

- Faut qu'on y retourne sinon on va avoir droit à encore plus de questions, fit-il remarquer.

- La faute à qui ? rétorqua Iwaizumi en souriant alors qu'il se réhabillait proprement à son tour.

Ils finirent par retourner en bas comme si rien ne s'était passé, se faufilant au milieu de la conversation, mais quand Tomoaki les vit, il s'étouffa avec son verre d'eau et se mit à tousser beaucoup trop bruyamment pour recracher ce qu'il venait d'avaler de travers, attirant l'attention de tous les occupants de la pièce. Rapidement, il posa sa main sur son cou et dévisagea Oikawa, qui eut l'air de se rendre compte bien trop vite du problème. Ses joues tournant au rouge aubergine (a/n j'ai osé 😔✌🏻 en honneur à drawbambou), il plaqua sa main gauche contre son cou pour cacher les marques violacées que Hajime venait de lui faire.

- Pardon pardon, je viens de penser à quelque chose d'assez hallucinant, fit remarquer Tomoaki, mais les regards s'étaient déjà tournés vers Tooru, qui était sur le point de faire une attaque cardiaque.

- Ça va Tooru ? demanda un des cousins, confus.

- Ahah ... J'ai juste fait un faux mouvement au niveau du cou, ça va passer, mentit-il en souriant maladroitement.

- Laisse moi voir, je suis bientôt médecin, proposa la petite amie d'un des cousins.

- Je ... Je pense vraiment pas que ça en vaille la peine, bredouilla-t-il.

Il sentit le regard accusateur de la mère de Hajime se poser sur lui et son amoureux.

- Non, mais laisse moi voir.

La jeune femme se leva et s'approcha du châtain. Elle avait peut être de bonnes intentions, mais Oikawa n'était pas prêt à se faire griller de cette manière. Elle fronça les sourcils, devant forcer pour réussir au moins à lui écarter les doigts, et quand elle réussit simplement à apercevoir ce qu'il cachait, elle eut un pas de recul. Elle le fixa lui, puis Hajime, puis lui, avant de sourire timidement.

- C'est rien de grave, par contre, je vais peut être avoir besoin de l'examiner un peu.

Elle l'entraîna avec elle avant d'avoir une réponse, attrapant son sac à mains au passage, et sans même qu'il ne comprenne ce qu'il se passe, Oikawa était de retour dans la chambre où il était le moment d'avant.

Il relâcha sa main et hésita, surpris :

- Pourquoi tu n'as rien dit ? Tu n'es pas homophobe ?

- Pas comme eux, non. Mais crois moi, moi et mon petit ami, on a vite compris que tu n'étais pas un simple ami. Après tout, Hajime n'a jamais amené d'amis avant, et puis je l'ai rarement vu aussi énervé à l'idée d'avoir une petite amie. Enfin, vous n'êtes pas très discrets, et vous allez vous faire griller si vous ressortez une nouvelle fois de table pour faire des choses pas nettes dans la chambre de tatie.

Il se contenta de la regarder, complètement atomisé par ses mots.

- Attendez ... Un des cousins de Iwa-chan n'est pas homophobe ?

- Sur les cinq cousins qu'il a, il n'y en a que deux qui sont comme les aînés. Et leur femmes aussi le sont, mais ça, c'est un autre détail.

Elle finit par sortir du fond de teint de son sac à main, et commença à lui en appliquer sur les marques violacées qu'il avait dans le cou.

- Merci quand même.

- Ne me remercie pas, c'est normal. Déjà que quand on est pas du sang familial on a du mal à se faire accepter dans la famille, si tu es homosexuel avec Hajime, c'est clair que vous aurez des problèmes. Surtout que c'est le-

- Le chouchou, oui, je suis au courant.

- Enfin estime toi heureux que ce soit moi qui ait vu et personne d'autre, sinon tu serais probablement en train d'être découpé pour servir de dessert.

Elle lui tapota l'épaule gentiment et le poussa hors de la chambre.

En revenant dans la salle à manger, le brun questionna son petit ami du regard à la vue de son cou dénudé de suçons.

- Fond de teint, murmura-t-il dans son oreille, Je t'expliquerai en détails plus tard.

L'adolescent se contenta d'hocher la tête, et alors qu'ils s'apprêtaient à attaquer le fromage - Tooru était déjà complètement tanné, pourtant non, ça continuait encore, l'oncle du plus jeune de la famille osa demander :

- Et donc Hajime, pourquoi toi et Yumi avez rompu ?

- Elle est lesbienne, rétorqua simplement le garçon après un moment de silence.

Il y eut des hoquetements d'horreur, et Oikawa fronça les sourcils.

- Je savais que quelque chose n'allait pas chez elle ! s'écria leur tante en partant fouiller dans ses affaires, Jésus avait dit quelque chose, il faut que je vous lise le passage de notre sauveur ...

Sous le regard ennuyé de la moitié de la famille, elle commença à feuilleter les pages de la Bible, alors que le reste des Iwaizumi commençaient à taper une sorte de scandale.

Tooru, qui venait à peine de se calmer de ses pulsions de leur rabattre le caquet ne put s'en empêcher quand il entendit une des grands-mères annoncer que de toute façon, les homosexuels devraient tous être mis en prison, qu'on ne pouvait pas côtoyer des enfants de Satan.

- Oh ça va ! finit-il par s'écrier en la toisant du regard, Vous vous croyez si doués avec votre statut social et votre Jésus à deux balles mais pourtant Iwa-chan et moi on est gay ensemble et pour l'instant vous êtes pas infectés par quoi que ce soit, je me trompe ?!

Il frotta assez fort sur le fond de teint qui avait été appliqué une dizaine de minutes plus tôt, et il déboutonna le haut de sa chemise pour qu'ils puissent tous voir les suçons qui ornaient sa peau usuellement blanche.

Le silence de mort qui suivit sa déclaration et les regards horrifiés de ses beaux-parents n'eurent pas l'air de l'arrêter.

- Ouais, j'aurais jamais de petite amie, et votre cher petit Hajime non plus d'ailleurs ! Je suis gay, il est gay et ça pose aucun problème au monde !

Tomoaki était aux anges en voyant la façade polie de sa famille s'effondrer pour montrer les vrais démons qu'ils étaient.

Ses grands-parents étaient en train de pleurer, alors que les grands-parents de ses cousins s'étaient mis à crier. Sa tante si religieuse pointait dorénavant sa croix sur Oikawa qui fronçant les sourcils, le nez un peu retroussé, en la voyant lui réciter des vers de la Bible jusqu'à en perdre son souffle. Certains de ses cousins restaient dans leur coin, n'ayant pas envie de se mêler au drame, tandis que les deux autres commençaient à renchérir à certains mots que leurs parents disaient aux parents de Hajime et Tomoaki - comme quoi ils avaient fait du mauvais travail, qu'ils avaient tourné leur fils en démon et caetera et caetera.

Hajime regarda son petit ami être le centre de l'attention et se prendre toutes les insultes possibles et imaginables. Et il avait beau se dresser fièrement et leur faire face en leur crachant des insultes au visage, le brun savait qu'il avait mal. D'ailleurs, pour faire taire tout le monde et empêcher les larmes qui se formaient aux coins des yeux de Tooru de couler, il le prit par la taille et l'embrassa. Le silence de plomb qui tomba fut quand même plus agréable aux oreilles, et quand Hajime lâcha les lèvres de son amoureux, il foudroya le reste de sa famille du regard.

- Je l'aime, et pour une fois, votre argent ne pourra rien y faire.

Tomoaki n'avait qu'une envie, c'était applaudir, mais comme avant que l'homosexualité de son frère ne soit découverte, c'était lui qui faisait tâche dans la famille, il préféra rester heureux en silence.

Et alors que son petit frère attrapait la main de son petit ami en souriant gentiment, l'arrière-grand-mère, qui n'avait jusque lors encore rien dit face à la situation, donna un grand coup de fouet à Oikawa, le bruit sec du cuir contre son dos laissant toute la famille silencieuse. Le châtain resta sans respirer une dizaine de secondes, la bouche ouverte, suffoquant presque à sa respiration soudainement coupée de la sorte. À peine eut-il le temps de se remettre de ce coup de cravache plus que violent qu'il s'en prenait un autre et s'effondrait dans les bras de son amoureux, presque incapable de prendre une inspiration. Hajime le garda dans ses bras, absolument terrifié, et quand il leva les yeux, il vit simplement la doyenne de la famille avec son fouet dans les mains, toujours avec cette expression bienveillante sur le visage. Seulement maintenant, ce sourire mielleux lui glaça le sang. Et il n'eut pas le temps de réagir, complètement paralysé, qu'elle donna un coup de fouet encore plus violent à Tooru qui cette fois ci, trouva la force de hurler de douleur. Autour, même sa tante religieuse restait horrifiée devant les actions de la vieille - si elle finissait par tuer un adolescent, elle ne s'en remettrait pas.

Le brun aurait bien lâché son petit ami pour aller tuer l'arrière-grand-mère de ses propres mains, mais il ne trouvait pas le courage de laisser celui qu'il aimait s'effondrer par terre. Alors il resta là, les larmes roulant sur ses joues alors qu'il protégeait de ses bras le mieux qu'il puisse le châtain qui était en train de suffoquer sous les coups de cravache.

Après un moment qui paru durer une dizaine de minutes alors que ça ne dura qu'une minute, la jeune femme qui avait aidé Oikawa à cacher ses suçons finit par se couper de sa paralysie, et malgré la peur qui lui tenait aux tripes, elle fit deux grandes enjambées et attrapa le fauteuil de la vieille avant de le faire basculer en arrière.

Les grands-parents, qui eux, avaient regardé l'adolescent se faire fouetter comme si c'était la meilleure chose à faire paniquaient maintenant totalement. La tante religieuse se remettait à prier et à crier grâce à dieu que sa grand-mère ne meurt pas.

Le brun en profita pour prendre le corps inconscient de Tooru dans ses bras et il fit signe à ses parents que c'était le moment pour filer maintenant, et il s'enfuit du manoir jusqu'à la voiture. Son frère arriva, silencieux comme jamais il ne l'avait été, avec sa petite amie en pleurs à ses côtés, sa mère tremblant de tous ses membres, le visage d'un pâle cadavérique, et son père se contenta de sauter dans la voiture avant de démarrer et de partir, n'attendant même pas que tout le monde soit attaché.

- Ta famille c'est une bande de fous, jura-t-il à l'intention de sa femme assez sèchement, qui ne répondit rien, sous le choc, Plus jamais je ne leur adresserai la parole, tu m'entends ?!

Tomoaki baissa la tête en entendant ses parents commencer à hurler à l'avant, et il se serra simplement avec sa petite amie en silence, essayant de penser à autre chose que Tooru qui avait la respiration sifflante et rouvrit à peine les yeux. Ses poumons le brûlaient, la douleur dans son dos lui donnait envie de se remettre à hurler tellement il avait mal, et rien que respirer était devenu quelque chose de compliqué. Il avait le corps en compote. La doyenne n'y allait pas de main morte, et il n'avait qu'une envie, c'était ressombrer dans l'inconscience. La famille de Hajime, il n'en voulait pas à son mariage, c'était définitif.

- Tooru, Tooru regarde moi, le supplia Iwaizumi en lui tenant le visage dans le creux de ses mains, Ne te rendors pas, je t'en supplie ne te rendors pas, tu restes éveillé.

Il se força à rouvrir les yeux en entendant son petit ami pleurer, et il vit trouble quelques instants avant de finalement réussir à planter son regard dans le sien.

- Je serais là pour toi, alors t'as pas intérêt à me lâcher maintenant à cause de quelques coups de cravache.

- Une quinzaine de coups de cravache, le rectifia Tomoaki d'une voix tremblante.

Son frère manqua de feuler comme un chat en plein dans son visage avant de reporter son attention vers Oikawa.

- Je suis désolé. Je suis désolé Tooru, t'avais pas à vivre ça, c'est des fous. C'est des fous je suis désolé, j'aurais pas dû t'amener.

- Ça pourra jamais être pire que le père d'Akaashi, siffla le châtain, toujours à moitié dans les vapes.

- Baka n'en rajoute pas ! se plaint l'adolescent, et ce fut la dernière chose que le garçon entendit avant de ressombrer dans le sommeil.

~5163 mots, vous êtes gâtées là.
Bon, j'avoue que au début C'ÉTAIT PAS VRAIMENT SENSÉ SE PASSER COMME ÇA AHAUAHRUAHRUAHZ
Mais je me suis laissée emporter dans mon écriture, et au lieu d'une famille un peu homophobe sur un chapitre qui était sensé faire maximum 3000 mots, vous avez ça.

Enfin, cette histoire de base, il n'y a pas énormément de dramas dessus, et j'ai une réputation à tenir donc il ne fallait pas vous attendre à ce qu'il ait une famille hibou (hibou, chouette vous avez le truc ? Nan ok je prends la porte adieu), loin de là.

Enfin, en parlant de drames, on touche à la fin de cette histoire, je vous le dis.

AVANT QUE VOUS VOUS METTIEZ À VOUS PLAINDRE,

Je tiens à préciser que y'a déjà 42 chaps, que ça fait beaucoup et que je sais que je vous balance le truc comme ça (il devrait rester deux, trois chapitres ;-; ?) Mais bon, c'est comme ça.

Et puis, après ça, je compte commencer une histoire Kuroken qui est une sorte de séquelle à celle là ? Enfin ça se passe sept ans plus tard, et ce sera vraiment centré sur Kenma, mais en gros y'aura quand même pas de gros rapport avec cette histoire pour que les gens qui ont pas lu cette ff puissent lire l'autre quoi. Donc les persos et cette histoire, au fond, vous aurez quand même la suite sur leur vie même si c'est simplement mentionné dans un DRAME de Kuroken (oui oui préparez vous à de l'angst quand même, la reine du drama est back).

Enfin voilà, ça c'était important de le mentionner, donc je vous dis à dans deux jours les biloutes~

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