37 | 'HIS EXCEPTION'
Oikawa sortit en trombes de sa chambre et descendit les escaliers quatre à quatre.
— IWA-CHAN ! s'écria-t-il avant de sortir par la porte d'entrée en coup de vent, attrapant ses converses au passage.
Du salon, les sept adultes restèrent silencieux après le passage répétitif des deux adolescents.
— Aaaah les querelles d'amoureux, fit remarquer Hideomi au même moment où Ophélie fronçait les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé là haut ?
Quand Tooru arriva dans la rue après avoir enfilé ses chaussures rapidement, Iwaizumi était déjà parti, et il serra les dents, assez agacé.
— Il est vraiment jaloux alors.
Au fond, il ne pouvait pas vraiment le blâmer. Il avait fait exprès de l'ennuyer, et voir la fille de treize ans actuellement essayer de mettre sa langue dans sa bouche n'avait vraiment pas dû lui plaire.
Assez frustré, il enfonça les mains dans les poches de son sweatshirt et commença à marcher, n'ayant aucunement l'envie de retourner à l'intérieur de chez lui. N'ayant pas la moindre idée de vers où il se dirigeait, il laissa son estomac affamé le guider vers le café où il avait l'habitude d'aller.
Il soupira et entra, se faisant immédiatement accueillir par l'odeur du sucre, du chocolat et des grains de café et le bruit familier de la clochette. Ça attira d'ailleurs l'attention d'Atsumu, qui était derrière le comptoir à faire des comptes d'argent.
Effectivement, il était midi trente, ils étaient en pause, le café était fermé de midi à quatorze heures.
Il aperçut Sakusa du coin de l'œil qui finissait d'écrire quelque chose sur son ordinateur portable, et ses yeux vaquèrent jusqu'à Tendou qui lavait une table de l'autre côté de la pièce.
Il ne connaissait pas si bien Tendou. Le samedi, quand il venait habituellement vers neuf heures, il n'était pas encore là. Il commençait ses heures de travail aux environs de 10:30. Il l'avait tout de même déjà croisé plusieurs fois, et il pouvait clairement dire qu'il était quelqu'un de bien, malgré le fait qu'il soit un peu barge. Pas loin du jeune homme aux cheveux rouges, un garçon aux cheveux gris était assis là, emmitouflé dans une écharpe trop grande et regardait Satori avec attention.
De ce que Tooru pouvait voir, c'était plutôt intime comme atmosphère.
— TOORU ! s'écria Miya en levant la tête dès qu'il eût entendu le son de la clochette.
— Ah ... Salut Tsumu. Je peux repartir, j'avais oublié que c'était fermé.
— Reste, reste ! le rassura Tendou, C'est cool, t'es un ami de Tsum-Tsum et de Keiji !
— En parlant d'Akaashi ... Il est pas là ?
— Ah, il est parti manger il y a une vingtaine de minutes après que je l'ai trouvé avec Bokuto en pleine session un peu trop intense de galoche.
— Oh.
Le châtain partit s'asseoir au comptoir et le blond commença à lui préparer un Espresso, comme il avait l'habitude de les prendre.
— Et qu'est-ce qui t'amène ?
— Hier Iwa-chan et moi c'est quasiment devenu officiel.
— Oh ?
— On s'est embrassés plusieurs fois et on a dormi ensemble.
— Ah vous l'avez déjà fait ? s'informa Satori en rangeant le chiffon avec lequel il nettoyait pour s'asseoir sur le comptoir, assez intrigué.
— Hein ? Fait quoi ?
Sakusa pouffa de rire sous son masque devant tant de pureté et d'innocence. C'est dans ce genre de moments qu'il était quand même content que son propre petit ami n'avait aucune honte et était un actuel vrai pervers. Il préférait ça à un garçon aussi fragile que Tooru.
— Ta virginité. Tu l'as perdue ?
— QUOI ?! BIEN SÛR QUE NON !! s'écria l'adolescent, affreusement gêné.
— Il n'y a aucune honte voyons ! Ne faire qu'un avec celui que tu aimes, c'est quelque chose de spécial, n'en sois pas gêné ! rigola le serveur aux cheveux rouges, Si ça peut te rassurer quand je l'ai fait pour la première fois avec Eita, quand on a terminé il s'est mis à pleurer tellement il était émotionnel.
Oikawa haussa les sourcils et tourna le regard vers le garçon aux cheveux gris qui avait tourné au rouge pivoine.
— EN QUOI C'EST SENSÉ LE RASSURER IDIOT ?!
Oikawa sourit doucement, et finit par faire la moue, assez dérangé.
— Mais moi je n'ai aucune idée de comment on fait. Enfin, je sais comment faire mais comment ça se passe, ce genre de choses, les préparations et ce genre de trucs, je ne connais pas. Et Iwa-chan connaît ce genre de choses encore moins.
— Ça s'apprend, lui expliqua simplement Sakusa, assez amusé, Ne t'inquiètes pas pour ça, ça finira par venir tout seul. Un moment où tu auras envie de te connecter avec lui d'une manière différente. Tu ne seras plus gêné ce moment là. Tu voudras simplement communiquer avec lui de manière différente, créer un lien avec lui. Et là, ça se fera tout seul. La première fois avec celui que t'aimes sera toujours spéciale, il n'y a pas d'embarras ou de vraie inquiétude. Ça viendra quand ce sera temps.
Tooru hocha la tête, les sourcils légèrement froncés. Se connecter, ne faire qu'un, créer un lien.
Ici, ils avaient des mots bien différents que les gens dans son lycée. Après tout, ils avaient déjà un ou deux ans de plus que lui, étaient plus matures et savaient de quoi ils parlaient. Étrangement, ça lui donnait un peu envie. Juste le fait de « baiser » ne l'intéressait pas spécialement, mais la façon dont Tendou et Sakusa venait de décrire la chose rendait ça déjà beaucoup plus attirant, comme si simplement pouvoir être avec celui qu'ils aimaient était quelque chose de merveilleux. Maintenant, il comprenait déjà mieux le terme de « faire l'amour » et pourquoi la plupart des gens de son lycée ne l'utilisait pas. Ils n'étaient pas simplement intéressés par des vraies relations, ils ne cherchaient pas de sentiments particuliers ou de sensations vraiment fortes.
À ses yeux, « baiser » et « faire l'amour » venaient de prendre un sens bien différent qu'il n'avait jamais vu auparavant.
— Tu as l'air de beaucoup y réfléchir, huma Semi, assez amusé.
— C'est important d'y réfléchir, rétorqua-t-il.
— Je sais bien. C'est d'ailleurs bien que tu voies ça comme ça, c'est plus romantique.
— Ici c'est bien vous êtes matures, s'émerveilla le plus jeune en souriant.
Sakusa éclata de rire.
— Pitié ! Mature ?! Tendou est loin d'être vraiment mature, et des fois Tsumu me sort des trucs, tu veux même pas savoir !
Miya hocha la tête assez amusé, assez amusé, vers Oikawa.
— Et donc quoi ? Pourquoi t'es plus avec Hajime maintenant ?
— Aujourd'hui y'a des potes à mes mères qui sont venus. Ils ont des enfants aussi et l'une d'elle à treize ans. On a fait un action ou vérité, ils le voulaient, et elle m'a dit que je devais l'embrasser. Alors juste pour énerver Iwa-chan, je l'ai fait. Mais ça me dégoûtait, et je pensais que ce serait qu'un smack ! Mais elle a essayé de mettre sa langue dans ma bouche.
— Eh bah, pour une gamine de treize ans elle porte bien ses couilles !
— Langage, se plaint Kiyoomi en fermant son ordinateur portable.
— Ça a pas plu à Iwa-chan, il est parti. Alors j'ai voulu le suivre mais je l'ai perdu et maintenant je suis là, soupira-t-il en redressant ses lunettes sur son nez du bout de l'index.
Atsumu resta silencieux et huma un peu l'air en hochant la tête.
— Ça a pas dû lui plaire, effectivement. Si la veille, tu l'embrasses et lui montre de l'affection, le lendemain si tu fais exprès d'embrasser une fille de treize ans pour l'énerver, c'est clair que ça va déclencher quelque chose, murmura Eita en prenant une gorgée de son chocolat chaud.
— Surtout chez Hajime, on dirait peut être pas, mais il peut être vachement possessif.
Oikawa tourna la tête pour voir Akaashi qui entrait dans la boutique en tapant ses chaussures contre le mur pour faire tomber la neige.
— Tu es déjà là ? s'étonna Tendou.
— Kou devait repartir, sa mère l'a appelé. Il était puni aujourd'hui, mais il est quand même venu pour passer du temps avec moi cet idiot. J'avais pas envie de rester tout seul dehors, expliqua-t-il en partant rapidement poser son manteau dans l'arrière-boutique, Mais tu sais Tooru, ne joue pas trop avec lui. C'est déjà vraiment difficile pour lui d'admettre qu'il est gay, alors si en plus le garçon qu'il aime va s'amuser à embrasser d'autres personnes ça va être encore plus dur. J'ai déjà l'impression qu'il est tout le temps sur le point de craquer ces temps-ci.
Oikawa resta encore plus silencieux, se sentant un peu coupable d'avoir voulu le rendre jaloux.
— Dis, t'as au moins pensé à aller le voir chez lui, pas vrai ? fit remarquer Kiyoomi, Si t'es venu ici directement, je pense que tu devrais peut être essayer de lui parler, pas trop tard, pour lui montrer que tu tiens à ses sentiments. Et s'il n'est pas chez lui, il est peut être là où vous étiez la veille, tu ne penses pas ?
— C'est ... Pas faux, actuellement, t'as sûrement raison, lâcha Semi en hochant la tête, assez surpris, Je ne m'attendais pas à ce que tu sois si conscient des sentiments des autres, Sakusa.
Alors que le brun s'apprêtait à répondre, son petit ami s'approcha à de lui et posa sa tête sur son épaule avant de passer ses bras autour de sa taille.
— Mon Omi-Omi est très intelligent ! se vanta-t-il en frottant sa joue contre la sienne en souriant.
Alors que le dénommé Omi-Omi soupirait et esquissait un léger sourire, Tendou se mit à rire, amusé par le comportement de Miya.
— Tsumu ... bredouilla l'adolescent, choqué, Tu n'as plus besoin de te laver pour le toucher ?
— Ça fait plusieurs mois qu'on est ensemble, on vit ensemble maintenant, il me fait confiance ! Encore heureux que j'ai le droit de le toucher.
— Il est une exception par contre, renchérit Keiji en revenant dans la pièce, J'ai vu une fois son cousin Komori lui toucher l'épaule sans faire exprès ? Il a quasiment fait un bond à un mètre de distance.
— Je suis son exception, murmura le blond en lui embrassant le front, un sourire éblouissant sur le visage.
Tooru hocha la tête en souriant. Il se dit qu'il aimerait bien avoir ça avec Iwaizumi aussi. Une confiance mutuelle et grandissante à chaque instant, une relation que personne d'autre n'aurait avec lui, comme un lien fort et incassable. Il aimerait bien ça. Il aimerait bien être le seul que Iwaizumi regarderait avec des cœurs dans les yeux, comme Atsumu regardait Sakusa. Il aimerait bien être celui pour qui il ferait tout, comme Bokuto ferait avec pour Akaashi. Il aimerait bien être celui qu'il ne saurait pas quitter du regard, quoi qu'il fasse, comme Semi avait le regard fixé sur Tendou sans même qu'il ne le remarque. Il voulait tout ce genre de choses.
Et pour ça, il fallait qu'il aille lui parler.
Il avala cul sec son Espresso, et jura en se rendant compte qu'il n'avait rien sur lui.
— C'est sur la maison, le rassura Satori en souriant, ayant bien compris qu'il était complètement ruiné, Allez, vole chercher ton homme.
Il souffla un merci et sortit du café en faisant au revoir de la main aux garçons à l'intérieur. Il ne leur serait sûrement jamais assez reconnaissant, pour tout ce qu'ils avaient toujours fait pour lui. Après tout, la plupart du temps, quand il venait au café, c'était qu'il avait un coup de blues. Et ils étaient toujours là pour lui remonter le moral.
~J'aime bien ce chapitre. Voilà, c'est dit, je l'aime bien.
Je vous ai calé du TenSemi ici, désolée pour ceux qui ship UshiTen
(De base je shippai vachement ce dernier mais j'ai rêvé de TenSemi un jour et ça a changé donc voilà)
Et toujours avec du sakuatsu parceque je suis un simp pour ce ship 😔✌🏻
Enfin sinon je vous dis à dans deux jours ?
À plus les louloutes~
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