35 | 'AFRAID'

Il était plus d'une heure quinze du matin quand Tooru sortit de chez lui dans le plus grand des silences, emmitouflé sous une écharpe oversize. Il leva le regard vers le ciel et huma l'air encore humide de l'averse qui était tombée quelques heures plus tôt. Le ciel était couvert de nuages, obscur, ne laissant aucune étoile ou bien même la Lune éclairer son chemin.

La seule fois où il était sorti seul en pleine nuit, c'était la pleine lune et le ciel était dégagé. Dire que c'était éclairé était un fait.

Aujourd'hui, il se retrouvait dans la pénombre absolue, dans le silence pesant, et bien qu'il préférait la nuit au jour, il n'était franchement pas à l'aise.

Il s'empressa de commencer à marcher en direction du parc, se demandant quand même pourquoi il avait accepté de parler avec Iwaizumi. Ça allait être vraiment embarrassant, il regrettait déjà sa décision.

Mais il l'aimait. Il ne pouvait pas lui dire non.

Alors, tête baissée, se sentant assez effrayé pour une raison qu'il n'arrivait pas à déterminer, il continua d'avancer dans son quartier en silence un peu plus vite.

Son cœur battait vite dans sa poitrine, peut être trop vite. Malgré le silence dans la nuit, il avait l'impression d'entendre quelque chose. C'était peut être ses propres bruits de pas qui résonnaient, mais il ne se sentait vraiment pas bien.

Des fragments de souvenirs lui revinrent à l'esprit.

"MON CŒUR ENFIN JE TE TROUVE, IL Y A UN HOMME ÉTRANGE QUI ME SUIT ! s'écria-t-elle, la voix tremblante.

Le châtain leva le regard pour apercevoir un homme de la quarantaine d'années, vêtu entièrement de noir, qui tourna les talons avant de s'enfuir à toute vitesse."

"— Le criminel rode toujours aux alentours de cette partie de Miyagi. Si vous êtes aux alentours, soyez prudents et ne vous promenez pas seuls !

La voix du présentateur télévisé atteint les oreilles de Tooru alors qu'il débarrassait la table. Il tourna la tête vers la télé, ahuri. C'était son quartier. C'était l'homme qui avait suivi Yumi dans la rue.

C'était lui qui avait violé une dizaine d'adolescents et qui était toujours en cavale.

Mon dieu ... souffla Ophélie en s'asseyant sur le canapé, C'est horrible ça. Tooru fais bien attention à toi.

Je serais prudent, bredouilla-t-il les sourcils froncés, mais il ressentit comme une boule au fond de sa gorge.

Il était terrifié."

Oikawa s'arrêta instantanément, laissant les gouttes de pluie tomber sur lui d'abord petit à petit.

Ce sentiment de terreur, voilà ce qu'il ressentait.

Le plus lentement possible, la pluie commençant à tomber de plus en plus fort, il tourna la tête dans le noir pour rester glacé de frayeur. Dans l'obscurité, une ombre se tenait là. Il n'avait même pas besoin de voir son visage pour savoir ce qui était en train de lui arriver.

Cette fois, ce n'était pas Yumi qui se faisait suivre par ce criminel.

C'était lui.

Rien qu'à cette pensée, il eut un renvoi. Il se trouvait complètement paralysé. Il avait envie de bouger, il avait tellement envie de prendre ses jambes à son cou, de hurler le nom du garçon qu'il aimait en espérant qu'il l'entende, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il n'arrivait même pas à bouger le moindre petit doigt. Il n'avait pas de déclic, il était tétanisé.

Ce n'est que quand l'homme de la quarantaine se dévoila réellement et commença à avancer d'un pas rapide vers lui qu'il trébucha, manqua de glisser sur le bitume trempé et tapa le sprint de sa vie.

Le souffle court, la terreur lui tenant le ventre, lui coupant presque la respiration, les vêtements trempés lui collant au corps, ses cheveux lui retombant sur le visage, manquant de tomber un bon nombre de fois à cause de la pluie, il continua de courir, les larmes se mêlant aux gouttes d'eau sur son visage.

Arrivant dans le parc, il regarda autour de lui frénétiquement, chaque inspiration lui brûlant les poumons, et il manqua de s'effondrer au sol. Quand il sentit soudainement une main se poser sur son épaule et l'autre sur ses fesses, il poussa un hurlement et repartit en courant.

IWA-CHAN !!! s'écria-t-il le plus fort qu'il puisse, sa voix se cassant plus qu'autre chose – son endurance était complètement épuisée.

Il osa tourner la tête pour voir du coin de l'œil son agresseur le poursuivre avec ferveur. Déglutissant, incapable de détourner le regard, il manqua de se prendre un arbre en plein visage.

C'était le pire jour de sa vie.

IWA-CHAN ! continua-t-il de crier, espérant qu'il soit déjà là où qu'il l'entende.

Il avait l'impression que ça faisait des heures qu'il courait, sa tête lui tournait, sa vue se troublait – il avait l'impression de voir des ombres – et, en pleurs, il finit par s'effondrer. Mais avant qu'il ne touche le sol, quelqu'un le rattrapa. Il leva les yeux pour tomber face à face avec Hajime, qui paraissait terrorisé de le voir dans cet état là.

I... Iwa-chan ...

Le brun leva les yeux pour voir l'agresseur le regarder une dizaine de mètres plus loin.

Tooru sentit l'étreinte de son ami se resserrer un peu contre lui.

!! Dégage d'ici avant que je te refasse le portrait !!

L'inconnu ne bougea pas, restant silencieux. Oikawa ferma les yeux, tremblant de tous ses membres et serra les poings contre le manteau du garçon dont il était amoureux.

Salopard ... jura Hajime en fronçant les sourcils.

L'homme finit par sourire et faire demi-tour, traînant des pieds et s'esclaffant de plus en plus fort, comme ce genre de méchant dans les films.

JE TE REVOIS JE TE JURE T'EN RESSORS PAS VIVANT, EH ENCULÉ !!

Déjà Yumi, maintenant Oikawa. Ce mec avait définitivement un problème contre les gens qu'il aimait. Seulement cette nuit, il n'allait pas le poursuivre. Pas alors qu'il avait le garçon dont il était amoureux tremblant de peur et sanglotant bruyamment dans ses bras.

Eh eh ... Oikawa calme toi je suis là ... Chut ça va aller, murmura-t-il en s'asseyant par terre, calant l'adolescent assez confortablement contre lui.

Il se fichait bien de la pluie et du sol complètement trempé. Tout ce qu'il voulait faire, c'était le rassurer du mieux qu'il pouvait.

Je t'aime, eh, eh, calme toi je t'aime.

— Dis pas ça abruti !

— Et pourquoi pas ?! s'offusqua-t-il.

Parceque c'est faux !

Hajime resta silencieux, sourcils froncés, son regard plongeant dans les yeux blessés de son ami. Puis, hors de nulle part, il plaqua sa main sur son visage et se mit à rire.

Iwa-chan ? balbutia le garçon, confus.

Pourquoi ça serait faux idiot ? C'est pour ça que tu m'évites depuis deux semaines ?

— T'as pitié de moi, non ? fit-il remarquer assez amèrement.

Moi ? Pitié de toi ? Tu me connais au moins ? rit-il encore plus fort.

Mais ... T'es hétéro ?

— Nan ça fait bien justement un peu plus de trois semaines que je me suis rendu compte que non. Mais il m'a quand même fallu une semaine pour l'accepter !

— C'est ... TU M'AS PAS DIT ?!

— JE T'AI DIT JE T'AIME TU M'AS ÉVITÉ COMME LA PESTE !! s'exclama-t-il.

Mais pourquoi ... Pourquoi tu me le dis aussi naturellement ?

— Parceque je sais que tu m'aimes aussi ?

Oikawa pouffa de rire, les larmes continuant de rouler sur son visage.

Moi je garde ça pour moi pendant plusieurs mois et toi tu m'avoues dès que tu le sais.

— J'suis comme ça, murmura-t-il en lui caressant les cheveux doucement, Tu te sens un peu mieux ?

— Par rapport à quoi ? Nous deux, le pédophile qui m'a coursé ou juste la vie en général ?

Les trois.

— Hm ouais. Je me sens un peu mieux, admit-il en hochant la tête, un petit sourire sur le visage.

Hajime repoussa les cheveux qui lui tombaient sur le visage et lui embrassa le front.

Tant mieux.

Tooru resta écarlate, la bouche entrouverte, ne sachant pas comment réagir face à ça. Ça eut l'air de faire rire Iwaizumi.

Te fiche pas de moi ! se plaint-il en faisant la moue, embarrassé.

Pardon pardon mais c'est adorable de te voir comme ça, gêné pour presque rien !

— Arrête ! s'exclama le châtain en lui tapant l'épaule.

L'adolescent calma ses rires et sourit, rougissant lui aussi en voyant les yeux pétillants et emplis d'émotions du garçon qu'il aimait.

Et ... Comment tu réagirais si ... lâcha-t-il presque en silence, caressant la mâchoire d'Oikawa du bout des doigts, Je ...

Il toucha ses lèvres doucement, et Tooru, malgré son cœur qui battait bien trop vite, eut l'impression de ne plus tenir sur ses jambes. Déjà qu'il n'était pas vraiment debout, il avait l'impression qu'il allait perdre tous ses appuis. Iwaizumi était juste trop pour lui. Et remarquer son état fit d'ailleurs sourire le brun un peu plus, qui se pencha avant de l'embrasser.

Au début, c'était juste franchement un placement de lèvres les unes sur les autres. Tooru était tétanisé et ne savait absolument pas quoi faire, surtout avec son estomac qui s'amusait à faire des flips arrière. Ce n'est que quand finalement, il se laissa complètement aller à Iwaizumi qu'il sentit la différence. Se laisser mener, se laisser faire et se laisser emporter. Il avait l'impression de fondre. Il ferma les yeux et laissa ses lèvres bouger en rythme avec celles d'Iwaizumi, son visage le brûlant de chaleur.

Iwaizumi aussi se sentait un peu étrange. Il avait comme une sorte de frisson de l'interdit, savoir qu'il embrassait un garçon – et pas n'importe lequel – alors que la plupart de son énorme famille était contre. Et puis, entendre Tooru lâcher des petits bruits par moments était quelque chose qui lui donnait vraiment l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Les lèvres du châtain étaient douces, vraiment très douces, un peu comme lui. Il n'avait pas envie de lui faire mal, de le brusquer. Leur baiser était vraiment juste innocent.

Et c'était parfait.

~Vous êtes autorisées à criser.

1

2

3

Stop !
BON CE CHAPITRE !
HEUREUSES ?

Ouais vous avez finalement eu droit au tant attendu baiser

APRÈS ÇA J'AI L'IMPRESSION QUE LES CHOSES VONT CONTINUER D'ALLER VITE ET J'AIME PAS VRAIMENT ÇA, MAIS BON C'EST COMME ÇA !

Enfin je vais pas vous cacher qu'on est plus si loin de la fin.

Mais pas d'inquiétudes vous en aurez encore des chapitres, je vous rassure.

FRANCHEMENT J'AI PAS GRAND CHOSE D'AUTRE À DIRE

IWAOI EST CANON

Je vous dis à dans deux jours les loupiotes~

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