24 | 'MONSTER'

À peine la porte coulissante de la pièce ouverte, Bokuto sprinta en criant et sauta dans la piscine, éclaboussant partout autour de lui. Kuroo arriva moins d'une seconde plus tard, encore habillé, ayant glissé sur le sol mouillé par l'eau qui venait d'être projetée. Ce n'était pas pour être énervant que chaque maître nageur disait qu'il était interdit de courir au bord de la piscine.

Koutarou, calme toi, soupira Akaashi en entrant plus calmement aux côtés d'Oikawa qui était aussi étrangement calme.

Bon, je sais pas vous les losers mais moi aussi j'ai envie d'aller dans l'eau ! s'exclama Kiwako en retirant son haut rapidement, dévoilant son maillot de bain deux pièces, et elle prit son élan avant de plonger gracieusement dans la piscine chauffée.

Le groupe amis était arrivé dans la matinée dans la maison de la grand-mère de Kuroo, et après avoir déposé leurs affaires, ils étaient directement partis dans la piscine.

Bon, ils avaient eu quelques complications pour départager les chambres. Tout simplement parceque Kuroo avait oublié qu'une des chambres était fermée à clé, et il avait totalement oublié où était la clé. Tooru, à contre cœur, avait donc dû se dévouer pour dormir dans le grenier. Enfin, il n'avait pas vraiment eu le choix, étant donné qu'il était le seul à dormir tout seul. Ça lui avait un peu mis un coup de blues de savoir que tous ses amis étaient ici en couple, mais que lui, le garçon qu'il aimait, il lui avait juste cassé le nez.

Ce n'est qu'en arrivant d'ailleurs dans le grenier qu'il s'était rendu compte du cauchemar qu'il allait vivre. Déjà qu'il n'était pas particulièrement friand des greniers en général, celui-ci battait des records. Les toiles d'araignée dans les escaliers, dans les coins de la pièce et à côté du lit. Heureusement, il n'avait vu aucune des habitantes de ces toiles. Sinon il aurait pété un câble.

Il avait donc maintenant oublié les problèmes qu'il aurait durant la nuit et entra dans l'eau à son tour, faisant lui aussi une bombe qui éclaboussa Yumi.

Yumi qui était restée à l'écart, restant en short et s'asseyant au bord de la piscine pour seulement avoir ses pieds trempant dans l'eau. Kenma s'assit d'ailleurs à côté d'elle, assez ennuyé. Il aurait préféré être sur son ordinateur pour jouer à ses jeux vidéos ou faire des lives.

Chaton ! l'appela Kuroo en relevant la tête de l'eau.

Son t-shirt lui collait à la peau, dévoilant toute sa musculature, et son corps mouillé. Ses cheveux lui retombaient sur le visage, humides, et il rayonnait de bonheur. En le voyant, le plus jeune ne put s'empêcher de rougir et d'esquisser un timide sourire. Il était bien ici aussi au final.

T'apprécies la vue, pas vrai ? se moqua d'ailleurs l'adolescente aux cheveux châtains, un sourire narquois sur le visage.

Le blond tourna la tête, affreusement gêné, et avant qu'il puisse répondre, une main attrapa sa cheville et l'attira au fond de l'eau, le faisant pousser un petit cri suraiguë, bien vite étouffé sous l'eau chlorée.

Akaashi regarda d'un air assez ennuyé Kuroo rire alors que Kenma regagnait la surface en toussant. Contrairement aux autres trois idiots, il entra dans l'eau normalement et se cala assez vite contre son petit ami. Bokuto fut d'ailleurs assez surpris et le regarda, étonné.

Biceps, se contenta de murmurer l'adolescent en caressant ses bras, et il enfouit sa tête contre son torse.

Ils restèrent tout l'après-midi dans la piscine, entre des batailles d'eau, des jeux et un peu de tout. Il était maintenant seize heures, et Yumi revint de la cuisine avec Oikawa pour apporter à manger (il fallait avouer qu'ils avaient vraiment faim).

On a le goûter ! s'écria l'adolescente en posant le plateau plein de gâteaux, et assez vite, tous les adolescents furent réunis pour manger.

Après tout, ils s'amusaient tellement qu'ils en avaient oublié de manger le midi.

Tiens, Oikawa, fit remarquer Kiwako, assez étonnée, Tu te rases les jambes ?

Pft ! Non t'es folle ! s'exclama l'adolescent en fronçant les sourcils, Se raser c'est nul, je m'épile !

Yumi haussa les sourcils, amusée.

Toi tu t'épiles ? T'es bien le premier mec que je rencontre qui me dit ça.

— Les poils c'est immonde, trancha le châtain en secouant la tête.

Bokuto et Kuroo haussèrent les épaules. Eux s'en fichaient royalement.

C'est naturel, se défendit simplement le noiraud.

Akaashi, tu t'épiles aussi ? continua la brune en lorgnant sur les jambes de chacun de ses amis.

Hmm ? Non, je n'ai jamais eu de poils, c'est tout.

— La chance !! se plaint Yumi en faisant la moue, Je suis un yéti moi ! Je dois m'épiler toutes les deux semaines !

— Ouch.

— Kenma, toi c'est pareil ?

En entendant son prénom, l'adolescent rangea rapidement son téléphone.

Non, je suis juste blond.

L'adolescente aux cheveux châtains continua de se plaindre, disant que ce n'était pas juste, que le monde s'acharnait sur elle de toute façon et qu'elle méritait mieux.

Dites, finit par demander Kiwako, assez curieuse, la bouche pleine de cookies (elle souhaitait surtout couper net les gérémiades de sa petite amie), C'est quoi votre expérience la plus proche de la mort ?

Elle reçut pas mal de regards étranges.

Ne me regardez pas comme ça ! se plaint-elle en fronçant les sourcils, assez agacée, J'ai envie de mieux vous connaître, et je ne vais pas vous demander c'est quoi votre couleur préférée ! C'est plus amusant les anecdotes !

— Pas tort, fit remarquer Kenma, Mais je ne vois pas vraiment ce que tu veux dire par là ? La fois où on a été le plus proche de la mort nous-mêmes ou quand on a vécu à côté ?

— Soi-même.

— Moi, c'était quand Iwa m'a pété le nez, commença le châtain, J'ai cru que j'allais faire une attaque cardiaque tellement j'ai eu peur. Et puis après je suis tombé dans les vapes.

— Comment tu peux en parler aussi calmement ? s'informa Yumi, toujours aussi scandalisée que le jour où elle l'avait apprit.

C'est comme ça, c'est tout.

— Ah. Bah moi j'ai jamais vraiment été proche de la mort, fit remarquer Ukai en faisant la moue, et elle lança un regarda à sa petite amie pour qu'elle donne son point de vue.

Moi, commença Kiwako, Un jour je roulais en skate sur la route j'ai failli me faire shooter par une voiture. Enfin, ça arrive à tout le monde au moins une fois au cours d'une vie donc bon.

— Ça ne m'est jamais arrivé à moi ce genre de trucs ! s'étrangla Oikawa, choqué.

À moi ! s'exclama Kuroo en tapant dans ses mains, Moi c'était y'a environ un mois ! Deux fois de suite en plus j'ai failli mourir !

— Explique-toi.

— Alors, je criais à Kenma à minuit, et ma mère est arrivée dans ma chambre. Elle était terrifiante, on se serait cru dans un film d'horreur– bref, elle a pris mon ancienne chaise de bureau, et elle m'a dit 'ça, j'ai envie que ce soit ta tête' et elle l'a éclatée contre le mur ! J'ai cru qu'elle allait le faire à moi aussi !

— Quoi ?! s'étrangla Yumi, Mais quel genre de parents fait ça ?! Pour de vrai ?!

— J'étais là, je peux confirmer, rajouta Kenma, Mais je ne vois pas la deuxième fois où tu as failli mourir ... ?

— Si, quand j'ai sauté de ma fenêtre pour me rejoindre et que je me suis tordu la cheville !

— T'appelles ça être proche de la mort ?! s'esclaffa bruyamment Bokuto.

T'as rien vécu de palpitant dans ta vie, bro. Tu ne peux pas juger !

— Détrompe toi bigorneau ! Quand j'étais en début de seconde, je suis rentré en courant dans ma cuisine. Dehors il faisait encore chaud, alors je suais des pieds. À cause de ça, j'ai glissé sur le carrelage, tête la première sur la poubelle.

— Je suis arrivé en courant quand je l'ai entendu tomber, continua Akaashi en soupirant, Je l'ai trouvé inconscient, la tête en sang sur le sol. J'ai manqué la crise cardiaque ce jour-là.

Ouais ! J'ai une petite cicatrice à l'arrière de la tête ! termina fièrement Koutarou en souriant.

Et ça lui est arrivé plusieurs fois. Une fois il a ouvert la porte du frigo trop violemment, il s'est ouvert l'arcade sourcilière. Une autre fois il s'est poignardé avec une fourchette – ne me demandez pas comment il a fait, j'en ai aucune idée. Y'a même une fois où il a essayé de faire un salto sur du carrelage. Pas besoin d'une photo pour comprendre le carnage. Le nombre de fois où ses parents ont dû l'emmener à l'hôpital en pleine panique est immense. Il ne survivra pas deux jours tout seul dans un appartement.

— Oui, mais tu seras là, le contredit le concerné en tirant la langue, le faisant rougir vivement – même si au fond il n'avait pas tort.

Ça explique donc le manque de cellules cérébrales, se moqua Kuroo.

Mais quel idiot, pouffa Kozume.

Akaashi, tu vis avec Bokuto ? s'étonna Kiwako.

J'ai vécu chez lui de ma fin de troisième jusqu'à mes dix-sept ans. Là j'ai un appartement.

— Et ... Tu n'as pas de parents ?

— Ma mère m'a abandonné quand j'avais huit ans. Sept ans, peut être même. Mon père est probablement toujours en prison. Il va rester en prison toute sa vie d'ailleurs.

Oikawa cligna des yeux, choqué. Effectivement, il était au courant que Akaashi avait eu des problèmes, mais plus il en apprenait, plus il se disait qu'il n'avait actuellement pas envie de savoir.

Et euh ... Si c'est pas indiscret, toi, Akaashi, c'est quoi ton expérience la plus proche de la mort ?

— Oh je sais pas. Plusieurs fois. Beaucoup de fois, soupira-t-il en battant de la main.

Son petit ami le regarda assez inquiètement.

'Kaashi, tu es sûr que tu veux en parler ?

— C'est bon, faut bien que j'arrive à oublier ça au final, et quoi de mieux que d'en parler ? murmura-t-il en souriant gentiment, Mon père m'a battu plusieurs fois presque à mort.

Et le silence qui tomba sur le groupe d'amis, c'était clair que c'était un silence de mort. Tooru et Kuroo étaient horrifiés d'apprendre ça. Kenma était lui aussi assez effrayé. Yumi était complètement dévastée d'apprendre ça alors qu'elle ne connaissait même pas vraiment Keiji. Kiwako avait l'impression que c'était sa faute si tout était en train de se passer comme ça, et elle se blâmait vraiment pour avoir ruiné l'ambiance.

Enfin, je dois admettre que je n'ai quand même vraiment pas envie d'en dire plus ! Le passé, c'est passé, maintenant je suis heureux !

— Ouais ... bredouilla la brunette en hochant la tête, Euh ... Quoi d'autre ?

— Moi j'ai jamais vraiment frôlé la mort ou quoi que ce soit. Quand j'avais treize ans, j'ai trouvé mon père pendu dans le salon, mais c'est le seul contact que j'ai eu avec la mort.

— Ah, si on parle de ce genre de contacts avec la mort, moi j'ai touché la mort dans ce cas là. Mon petit frère est mort du cancer dans mes bras.

— Nom de dieu vous avez un chic pour plomber l'ambiance, se plaint Kiwako en attrapant un spéculoos.

Quelqu'un veut faire un Uno ? renchérit Bokuto en attrapant à son tour à manger.

Il tendit un cookie à Akaashi qui croqua dedans en souriant.

Uno ça ruine des amitiés, se plaint Tetsurou en secouant la tête, Un Jungle Speed !

— Ah, non. Ça, ça tue des gens ! s'exclama Oikawa, Quand j'avais douze ans, j'y ai joué avec mes mères et mon frère chez mon arrière grand-mère –paix en son âme à elle et à mon frère, qu'ils reposent en paix– et à un moment, j'ai fait voler le totem au moment où la vioque descendait les escaliers pour savoir ce qui faisait autant de bruit ! Le truc en bois s'est cogné à la vitesse de la lumière contre le mur à moins de deux centimètres de sa tête, ça aurait pu la tuer.

— Je propose un Monopoly.

— Ah non, c'est bien trop long ! se plaint Kenma.

On a qu'à jouer à chat !

— T'as quel âge sale chouette ?

— Mais !

— Pourquoi on ferait pas un blind test ?

— Ah non, c'est chiant je suis nul à trouver des musiques !

Au final, après dix minutes à se disputer, ils finirent par rester dans la pièce et vaquer à leurs occupations. Kenma était allongé sur un transat, sur son téléphone. Enfin, son téléphone n'était qu'une excuse pour que personne ne le voie actuellement zieuter son petit ami avec envie. Yumi était à côté de lui, sirotant un smoothie alors qu'elle observait sa petite amie s'amuser dans l'eau avec Kuroo et Oikawa. Bokuto et Akaashi étaient assis au bord de la piscine, flirtant ouvertement, et ils finirent par quitter la pièce vingt minutes plus tard main dans la main. Kuroo avait arrêté de jouer trente secondes pour leur gueuler que s'ils comptaient le faire, alors il fallait qu'ils ne le fassent pas n'importe où et nettoient derrière eux. Ça avait terriblement embarrassé Akaashi, mais Bokuto avait ri et s'était écrié « T'inquiètes bro ! », prouvant bien ce qu'ils allaient faire.

C'était maintenant la nuit, et Oikawa était en position fœtale sur son lit, les yeux rivés sur le coin du grenier. Malheureusement pour lui, quand il était parti dormir, les habitantes de la pièce étaient réapparues. Ce n'était que des faucheux, qui ne bougeaient pas spécialement, mais ça suffisait pour laisser Tooru complètement paralysé.

Il savait qu'il ne pouvait pas réveiller ses amis juste pour ça. Ils en avaient déjà sûrement marre de ses crises d'arachnophobie constantes.

"Si jamais tu n'arrives pas à dormir la nuit, appelle-moi. Je t'assure que ça ne me dérangera jamais. Alors n'hésite pas."

Par réflexe, il attrapa son téléphone et débloqua le contact de Iwaizumi. Il ne regarda même pas tous les messages d'excuses qu'il avait envoyé – il les avait déjà tous lu. Le garçon lui avait pété le nez. Et pourtant, une fois encore, il retournait vers lui.

"Ça a beau être ce que tu dis, au fond, tu l'aimes. Et ça, ça t'empêchera d'essayer quoi que ce soit contre lui. Tu finiras toujours par vouloir être à ses côtés. Au final, tu l'auras pardonné plus vite que ce que tu aurais pu penser."

Akaashi avait sûrement raison quand il avait dit ça. Après tout, il ne contrôlait pas ses sentiments. Et bien qu'au plus profond de lui-même, il ne voulait pas pardonner à Hajime, il le savait déjà, il avait déjà à nouveau besoin de lui dans sa vie. Il n'arrivait pas à vivre sans lui.

Alors, il appuya finalement sur le bouton qui appellerait le brun.

La sonnerie retentit quelques instants. Il ne s'attendait pas à une réponse. Ils n'étaient plus sensés être en contact. Et il était deux heures du matin. Pourtant, finalement, il entendit la voix étrangement bien réveillée du garçon qu'il aimait.

Oikawa ? Ça va ? Pourquoi tu m'appelles ? Je croyais que tu me détestais ! Il y a une araignée ? C'est ton frère ? Tu vas bien ?

Rien qu'entendre le son de sa voix lui donnait des frissons. Enfin, toutes ces questions le prirent un peu au dépourvu. Il ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi inquiet.

Ça va. Mon nez va bien. Et tu sais que je pourrais jamais te détester Iwa-chan. Je te pardonne. Enfin je pense. Je suppose. Je suis chez la grand-mère de chez Kuroo, comme y'avait pas assez de chambres, c'est moi qui dort dans le grenier. Et j'arrive pas à dormir y'a au moins quatre faucheux. Tu veux bien me tenir compagnie ?

— Bien sûr.

Tooru sourit, soulagé. Il l'aimait beaucoup trop.

C'était clair qu'il venait instantanément de le pardonner. Ils parlèrent pendant une vingtaine de minutes, Iwaizumi s'expliquant sur la raison de son comportement de la dernière fois et à quel point il était vraiment désolé. Le châtain le crut. Ils parlèrent d'autres choses plus futiles, aussi. Tout pour que Oikawa se sente un peu mieux.

Je suis content que Yumi soit heureuse, souffla Hajime dans l'appareil.

Je suis content que tu l'acceptes, renchérit l'adolescent en souriant.

AH KURO !

Tooru sursauta et lâcha son téléphone, un peu effrayé au début.

C'était qui ça ? bredouilla son ami dans le téléphone.

Oikawa rattrapa son portable et sourit, amusé.

Je crois que c'est Kenma. Je me doutais pas qu'il serait aussi bruyant alors que c'est sa première fois.

— Sérieusement ? Ils font ça là ?

— Connaissant Kuroo, il a sûrement dû lui dire qu'il ne le laisserait pas venir tant qu'il ne crierait pas son nom.

— Tu as l'air de vraiment bien le connaître, alors, ça en devient bizarre. Et puis Kenma n'est pas quelqu'un de super introverti et silencieux de base ? Il crie vraiment comme ça ?

— Si si. Je pense qu'il a pas voulu crier. Mais je pense qu'il a surtout pas su se retenir. Après tout, on parle aussi de Kuroo. Et puis bien sûr que je le connais, après tout c'est mon meilleur ami et il est aussi assez pervers, expliqua le châtain toujours en regardant en bas des escaliers, assez amusé, Aussi, concernant le 'ils font ça là', je te ferais remarquer qu'au moins ils sont dans un lit et que c'est au beau milieu de la nuit. Cet après-midi, Bokuto et Akaashi nous ont lâché trente minutes pour aller le faire dans la salle de bain à côté de leur chambre.

— Vous êtes ... Pas croyable ...

— Eh ! Ce n'est pas moi ! s'offusqua Tooru en retournant la tête vers le mur en face de lui.

Il eut un mouvement de recul et poussa le hurlement le plus fort qu'il puisse, suraiguë, lui brisant totalement les cordes vocales. Il garda son téléphone proche de son oreille, la panique le prenant tout entier. Il ne pensait pas avoir un jour hurlé aussi fort que ça.

Tooru ? s'inquiéta Iwaizumi, Qu'est-ce qu'il se passe ?

Y'a- Y'a- bredouilla le châtain à travers le combiné, déjà totalement en pleurs, La taille de ma main !

Effectivement, sur le mur d'en face de son lit, un monstre était en train de marcher, ses grandes huit pattes noires et velues avançant lentement sur le mur. Alors que Hajime essayait de le rassurer en vain, Akaashi débarqua en courant dans le grenier, complètement affolé.

Qu'est-ce qu'il se– commença-t-il avant de se couper pour hurler à son tour.

Lui non plus n'était pas un grand fan d'araignées, mais ça ne l'avait jamais dérangé plus que ça. Seulement là, c'était un géant qui se baladait sur le mur.

Tooru tourna le regard, en larmes, pour regarder son ami qui paraissait tout aussi terrorisé que lui. L'adolescent ne fit même pas attention aux multitudes de suçons et de traces de morsures qu'il avait sur le corps, il était trop perturbé pour ça.

Bokuto arriva à son tour en courant dans le grenier, assez inquiet d'avoir entendu en plus de ça son propre petit ami crier, et Yumi arriva juste après lui, définitivement bien réveillée, suivie aussi de Kiwako qui avait l'air au bout de sa vie.

En voyant l'araignée de quinze centimètres de diamètre continuer d'avancer sur le mur, ils restèrent figés, et quand Kenma arriva, ne tenant à moitié pas sur ses jambes – pauvre gosse venait de se faire complètement détruire –, il demanda assez confus :

C'est quoi le problème ?

— T'as pas trop mal au cul ? T'as réussi à monter les escaliers ? Chapeau, s'exclama Koutarou, Après t'avoir entendu je pensais pas que tu aurais été capable de te lever.

— C'est vraiment pas le moment, se plaint Akaashi alors que Kozume insultait ouvertement l'adolescent aux cheveux gris.

Kuroo arriva l'instant d'après, et lui et Bokuto ne s'arrêtèrent pas de se faire des clins d'œil amusés.

NOM DE DIEU MAIS QUELQU'UN FAITES QUELQUE CHOSE !!! s'écria Tooru, toujours en pleurs.

Quand Kuroo vit l'arachnide, il eut un mouvement de recul et redescendit les escaliers à la vitesse de la lumière.

Ah le lâche ! se plaint Kiwako, essayant vainement de ne pas montrer que Yumi qui plantait ses ongles le plus fort possible dans sa peau ne lui faisait pas mal.

Le noiraud revint une minute plus tard accompagné d'une bombe insecticide spécial anti-araignées.

Il avança prudemment vers le mur et appuya sur la bombe pour essayer de tuer l'animal.

'Essayer' était le mot juste.

Parceque l'araignée tomba par terre et partit en courant, grimpant sur les pieds du lit de Tooru. Le groupe d'amis se mit à crier encore plus fort, et Oikawa finit par craquer :

JE M'EN FICHE JE M'EN FICHE JE M'EN FICHE J'ENVOIE L'ADRESSE À IWAIZUMI !!!

— T'étais au téléphone avec lui ?! s'indigna Bokuto.

La voix du garçon en question résonna dans la pièce après que le châtain ait mit le haut parleur.

Yo.

— JE M'EN FOUS C'EST LE SEUL QUI PEUT TUER CETTE ABOMINATION !

— T'en es vraiment sûr ? À ta place je ne lui ferais pas confiance, renchérit Kuroo, Au pire on vit avec l'araignée. On peut essayer de l'apprivoiser et d'en faire notre animal de compagnie. On a qu'à l'appeler Monsieur ActivitéDeClub.

— Rêve ! Je vis pas avec ce monstre ! s'étrangla Akaashi en se cachant un peu plus derrière son amoureux, Iwaizumi est digne de confiance !

— De toute façon je lui ai déjà envoyé l'adresse. Comme ta grand-mère habite dans le quartier ça devrait pas être long, soupira l'adolescent en secouant la tête et en appuyant sur le bouton 'raccrocher'.

Bon, moi, en attendant je retourne dans ma chambre, se plaint Kenma, complètement exténué.

Il dormait presque debout, et ce n'est que là que Keiji remarqua que ses jambes tremblaient et qu'il se tenait avec force à la rampe d'escalier.

Hein ? Reste ! se plaint Yumi, Tu peux pas partir ! On reste en groupe !

— Non, je pense que ce soit mieux qu'il aille se reposer, la contredit Akaashi en soupirant un peu, Pauvre gosse est sur le point de tomber par terre.

— Arrêtez de m'appeler un gosse j'ai que deux ans de moins, se plaint le blond, ayant du mal à garder les yeux ouverts et il grimaça de douleur en faisant demi-tour.

Tetsurou le remarqua bien lui aussi et le souleva du sol.

Je vais juste le ramener, je reviens.

— Bro t'aurais dû y aller plus gentiment avec lui, se moqua Koutarou.

En toute réponse, il se fit frapper par son petit ami.

Tu peux pas comprendre toi espèce d'idiot ! T'as jamais eu ce problème !

Alors qu'il écoutait ses amis se disputer – et Tooru toujours pleurer –, Kuroo déposa son petit ami sur son lit qui enfonça immédiatement sa tête dans l'oreiller, tanné.

Je t'aime Kenma, murmura-t-il en souriant tendrement, Tu es parfait, ne l'oublie pas.

Il eut un grognement en toute réponse qui ressemblait à soit un 'moi aussi' soit à un 'merci'. Tetsurou sourit et il entendit quelqu'un toquer à la porte. Il fut assez étonné par la vitesse avec laquelle Iwaizumi était arrivé – ça ne pouvait être que lui – et descendit les escaliers quatre à quatre.

Il ouvrit la porte pour tomber effectivement sur Hajime, qui avait l'air complètement épuisé.

Hm, fut tout ce que le noiraud lâcha alors qu'il le toisait du regard.

C'est bon, je sais que tu ne m'aimes pas, marmonna le brun en reprenant son souffle, De toute façon, je ne comptais pas rester, je ne veux juste pas entendre Oikawa continuer de pleurer.

Kuroo se tut, sachant bien qu'il n'était pas au courant des réels sentiments du châtain et que c'était à cause de lui qu'il pleurait le plus souvent. Lui qui avait l'intention de lui coller la droite de sa vie pour se venger, en voyant son air actuellement inquiet, décida de laisser passer. Il montèrent jusque dans le grenier.

Salut Hajime ! s'exclama Yumi.

Salut Yumi.

— Salut, renchérit Akaashi en souriant nerveusement.

IWA-CHAN VIENT TUER LE MONSTRE IL EST SUR LE PIED DE MON LIT !!

Le dénommé Iwa-chan tourna le regard vers Tooru et se dirigea ensuite vers l'endroit qu'il avait indiqué. En voyant l'araignée, il ne put s'empêcher d'avoir un mouvement de recul. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi grosse que ça. Mais ça ne lui faisait pas peur pour autant.

Il regarda autour de lui, juste pour se rendre compte qu'il n'avait ni mouchoirs ou sopalin, et qu'il avait laissé ses chaussures dans l'entrée.

Les situations dramatiques requièrent des mesures drastiques, se dit-il en grimaçant.

Il s'agenouilla et après quelques secondes, écrasa l'araignée avec la paume de sa main. Il vit du coin de l'œil les deux adolescentes et Bokuto grimacer de dégoût alors que Keiji sursautait et que Kuroo restait neutre.

Il se releva, tenant le cadavre éclaté de l'araignée dans ses mains, et il sortit de la pièce.

Je vais juste aller me laver les mains si ça dérange pas.

Il n'eut aucune réponse et partit donc se débarrasser de l'immondice dans les toilettes, quand même franchement dégoûté.

Quand il retourna dans le grenier – quitte à être là, autant qu'il en profite pour tuer toutes les autres araignées – Kuroo était parti, Yumi et Kiwako retournaient dans leur chambre et Akaashi attendait simplement Bokuto qui voulait avoir une discussion avec Iwaizumi.

Pourquoi t'es revenu ? demanda d'ailleurs l'adolescent aux cheveux gris assez sèchement.

Pour tuer les autres araignées ?

Koutarou, tu l'attendais pour lui parler. Arrête de lui poser des questions inutiles, il est presque trois heures du matin j'ai envie de retourner dans la chambre, se plaint Keiji en se frottant les yeux.

Alors, sous le regard des trois autres garçons, Bokuto planta son regard dans celui d'Iwaizumi et trancha :

Je veux que tu dégages de la vie de Tooru et que tu ne reviennes jamais.

Le châtain concerné hoqueta de surprise, indigné.

Tu ne peux pas décider pour moi Bo' !

— Il t'a pété le nez ! le contredit Koutarou, énervé, et il retourna ensuite les yeux vers Hajime, Depuis le début, tout ce que tu fais c'est le briser. Tu te comportes mal avec lui, tu lui parles mal. T'es toxique. Je veux que tu dégages. À cause de toi il n'est pas heureux.

— Je veux bien dégager–

Iwa-chan !!

— Mais je ne le ferais pas.

— Allons bon, soupira Akaashi en s'adossant au mur, comprenant bien qu'ils en avaient encore pour longtemps.

Il n'était déjà pas heureux avant.

— Tu l'as rendu encore plus malheureux !

— Je ne suis pas si malheureux, marmonna l'intéressé en faisant la moue.

Alors ça dépend des moments. Si moi je dois dégager, toi aussi. Toutes les fois où tu n'étais pas là pour lui, moi j'étais là, même en plein milieu de la nuit.

— Et toutes les fois où tu l'as engueulé, traité de poubelle et de bouse, elles existent aussi.

— C'est pas le plus important. Et puis c'est pas sérieux.

— Pas sérieux de mes deux ! Dégage de sa vie !

— Non, toi dégage de sa vie !

— Anh j'hallucine, finit par lâcher Keiji, scandalisé, et il s'interposa, Ce n'est à aucun de vous deux de décider qui doit rester ou non avec Oikawa ! C'est lui qui fait ses propres choix, il est assez grand pour décider lui-même de ses proches !

Tous les regards se tournèrent alors vers le principal concerné, qui regarda le noiraud avec gratitude.

J'ai pas envie d'en perdre un de vous, vous comptez tous les deux pour moi. Et puis si moi j'ai réussi à pardonner Iwa-chan, toi aussi tu peux le pardonner Bo.

— Tu sais très bien que c'est différent !

— Et bah fais un effort ! se plaint Akaashi en lui attrapant le poignet, Maintenant tu viens on retourne dans notre chambre, qu'est-ce que tu peux être chiant des fois !

Koutarou parut particulièrement blessé par ces mots, et il s'excusa silencieusement à son petit ami avant de quitter le grenier.

Iwaizumi soupira et attrapa le mouchoir qu'il avait ramené des toilettes pour tuer les araignées qui traînaient là. Il pouvait sentir regard insistant de Tooru sur son dos, ce qui ne le mettait pas vraiment à l'aise, mais il décida de l'ignorer. Après une bonne dizaine de minutes, il décida qu'il avait tué tous les arachnides qui vivaient ici, et s'apprêta à partir.

Iwa-chan ! le rappela Oikawa en avançant à quatre pattes sur le bout de son lit.

Hm ? lâcha le brun en se retournant pour le regarder.

Tu-Tu veux bien rester dormir avec moi ? J'ai peur ...

— Euh ... hésita l'adolescent, Ça ne me dérangerait pas, mais je ne suis pas sûr que Kuroo soit d'accord pour que je reste dormir chez lui.

— Je vais lui expliquer, l'informa rapidement Tooru avant de sauter hors de son lit et de passer à côté de lui pour descendre les escaliers sur la pointe des pieds.

Le garçon avança jusqu'à la porte de chambre de son meilleur ami et ouvrit sans penser. Il trouva Kenma complètement endormi contre Tetsurou, et ce dernier le serrant contre lui.

Tetsu', est-ce que Iwa-chan peut rester dormir, j'ai peur de dormir tout seul.

Le noiraud releva la tête, l'air assez exaspéré de s'être fait réveiller pour ça, et il hocha la tête en silence.

Merci ! s'exclama-t-il, réveillant Kenma au passage qui lui jeta une peluche d'ourson en plein visage, le faisant lâcher un 'bwarf'.

Il repartit en courant avec le doudou dans ses mains et retourna s'affaler sur le lit.

Tu peux rester dormir ! expliqua-t-il joyeusement, Bon, dors pas par terre. C'est un lit une place mais on va se serrer, c'est pas si grave !

— T'as l'air un peu trop enthousiaste, fit remarquer Hajime en se mettant à bâiller.

Le châtain se mit à rougir et bredouilla une excuse inaudible au passage. Le brun l'ignora et éteignit la lumière avant de se caler contre lui. Oikawa se sentit rougir de plus belle, et il resta figé contre lui, surtout quand il sentit les bras de son ami passer autour de son torse et le serrer contre lui.

Il fut surpris de voir qu'il était déjà endormi. Tooru se dit qu'il avait beaucoup trop de chance de pouvoir de s'endormir comme ça, sur un claquement de doigts. Il laissa ses pensées divaguer et bailla à son tour avant de fermer les yeux pour s'endormir. Il se sentait en sécurité au moins.

~Ah nom de dieu ce chapitre est beaucoup trop long. Rien que scroller pour arriver jusqu'en bas, c'était long pour moi ;-; bon vous avez de quoi faire on va dire.
J'avoue que je n'imaginais pas qu'il serait aussi long que ça, mais bon, je n'avais vraiment pas envie de le couper en deux. Et puis 5000 mots, en vrai, ça passe encore.

J'espère qu'il vous aura plus, n'empêche.

Avec un peu de kuroken (rip Kenma btw il s'est vraiment fait destroy dans le chap et le pire c'est que j'ai aucun regret d'avoir écrit ça *wheeze*). Un peu de bokuaka aussi, parceque quand même, ils sont awesome.

Au fait, je ne pense pas écrire de lemon dans cette histoire. Y'aura peut être des mentions comme ça, sur des side ships, mais Oikawa je l'ai fait à peu près innocent alors je n'ai pas vraiment envie de le ruiner complètement ahah.

Sinon, euh, Bokuto est con – je dis pas ça à cause de sa dispute dÉbIlE avec Iwa mais surtout parceque j'ai raconté au début sur toutes les fois où il s'est rétamé et retrouvé à l'hôpital.

Le retour des araignées, au fait. Vous avez pas fini d'en entendre parler de son arachnophobie. Et c'est vraiment immonde que Iwa ait tué un mOnsTre comme ça à mains nues, mais bon, ça fait de lui un véritable héros (๑•̀ㅂ•́)و✧

Tremblez misérables arachnides Iwaizumi arrive mouhahahhahahahahahahahahahhahahahahahahaa (pardon pour ça)

Le prochain chapitre n'est pas franchement passionnant, mais il passe quand même. Enfin, on en reparle dans deux jours les filles~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top