22 | 'THOSE GOLDEN EYES'

TW : désolé de pas l'avoir mis plus tôt, je sais que ça peut être assez rude comme chapitre, alors je vous préviens qu'il contient des mentions de harcèlement, de viol et de violences parentales – j'espère que vous allez tous bien d'ailleurs, prenez soin de vous

"Bouhou Akaashi Gayshi !"

"Pourquoi ça m'arrive à moi ? Je n'ai pas envie qu'il m'aime moi c'est dégoûtant !"

"Beeeeuh ça donne envie de vomir !"

Les voix de ses anciens camarades de classe lui emplirent les oreilles comme les vagues qui s'échouent sur les rochers. Bruyamment. Violemment. Sans cesse.

"OUVRE LA PORTE BÂTARD JE SAIS QUE TU ES LÀ !"

Parmis toutes ces moqueries, la voix de son père sortait du lot. Cette voix rauque, puant l'alcool.

"TU AS LE MÊME VISAGE QUE TA PUTE DE MÈRE !"

Sa mère. Il ne l'aimait pas non plus.

Akaashi Keiji avait eu une enfance pour le moins difficile. Quand il était petit, jusqu'à ses sept ans, c'était resté raisonnable. Son père criait moins. Certes, il criait des fois. Mais il restait calme la plupart du temps. Les gens de son âge ne se moquaient pas de lui. Ils ne mettaient pas son sac à la poubelle, ne lançaient pas des assiettes de purée dans ses cheveux, ne lui faisaient pas des croche pattes, ne taguaient pas son casier d'insultes homophobes et ne le frappaient pas jusqu'à ce qu'il soit incapable de marcher.

C'était encore la belle vie. Du moins, l'enfant qu'il était vivait toujours dans la peur. Mais s'il s'était douté de ce qu'il l'attendait quelques années plus tard, il aurait chéri chacun de ses moments précieusement.

Il avait aimé sa mère. Elle était bien la seule à prendre soin de lui, à lui donner de l'amour. Il l'avait aimé. Jusqu'à ce qu'un jour, elle craque et s'enfuie de leur maison en pleine nuit.

Depuis ce jour, Akaashi haïssait sa mère du plus profond de son être. Elle l'avait laissé seul, à la portée de son père qui avait sombré dans l'alcool.

Depuis qu'il avait huit ans, sa vie avait tourné au cauchemar.

"ARRÊTE DE CHIALER ! TE COMPORTES PAS EN LOPETTE !"

Il essayait de passer le plus de temps possible chez son meilleur ami, Iwaizumi, mais il savait bien qu'il y avait beaucoup de fois où il serait obligé de rentrer chez lui. Et quand ces fois arrivaient, il espérait – priait presque – que son père soit dans un bar ou dans une boîte de striptease.

La plupart du temps, c'était le cas. Alors, il partait s'enfermer dans sa chambre, se cacher dans son placard, et il arrêtait presque de respirer.

Quand son père rentrait alors, des fois accompagné, il venait tambouriner à la porte de sa chambre en hurlant.

"JE SAIS QUE T'ES LÀ PAUVRE TÂCHE !"

"OUVRE LA PUTAIN DE PORTE !"

"JE VAIS TE TUER SI TU N'OUVRES PAS !"

C'était dur. Dur de résister. Mais il avait appris à surmonter la peur. C'était devenu sa vie quotidienne.

Ce fut jusqu'à ce qu'un soir, quand il rentra de sa première année au collège, il trouva son père, nu, assis sur le canapé, fumant un cigare.

Il était resté pétrifié, incapable de faire le moindre mouvement alors que celui qui lui servait de géniteur exhalait sa fumée.

"Tu ressembles à ta mère. Tu le sais ça ?"

Il avait lentement tourné la tête vers lui et l'avait percé du regard.

"J'ai envie de ta mère."

Cette phrase le hantait. Il se souvenait de la suite de cette soirée comme s'il la revivait chaque nuit.

Les larmes qui avaient roulé sur ses joues, les cris qui s'étaient échappés de ses lèvres, la douleur le prenant tout entier alors que les mains de son père le maintenaient au sol, impuissant. Sans défense.

Sa vie prit un autre tournant ce soir là. Un tournant encore pire qu'avant. Pire que seulement les coups de cravaches et les lynchages. En plus de ça, il avait commencé à se faire violer.

Iwaizumi l'avait supplié de le laisser appeler la police.

Akaashi, à l'époque, avait refusé. Il voulait tout sauf ça. Il savait que si son père apprenait qu'il en avait parlé à qui que ce soit, il serait un garçon mort. Que ce soit tué par son père, ou par les amis proches de son père – qui avaient déjà participé à ces horreurs.

Lui qui avait cru que sa vie n'aurait pas pû être pire. Il s'était tellement trompé.

C'était en milieu de cinquième.

Il était tombé amoureux d'un garçon. Un garçon plutôt beau, paraissant assez gentil. Il n'arrivait pas à se sortir son visage de son esprit. Il n'arrivait pas à oublier son prénom.

Maintenant, Keiji n'arrivait même plus à se souvenir de quelle couleur étaient ses cheveux. De quelle couleur étaient ses yeux. S'il était petit ou grand. Il ne se souvenait même plus de son prénom. Quelque chose comme Haruma ... Hituma ...

Il avait fini par lui admettre son amour. Il ne s'attendait pas à grand chose, mais il ne s'était vraiment pas attendu à ça.

"Beurk ! Il est pédé !"

"Les garçons qui aiment les bites c'est dégueulasse !"

"T'aimes sucer Agayshi ?!"

"Je te parie qu'il supplie même son père de la lui sucer"

Il ne savait pas que les gens de son collège étaient homophobes. Il ne s'en était jamais douté. Il aurait aimé le savoir. Parcequ'en plus des violences qu'il subissait chez lui, il commençait aussi à en subir au collège. La plupart venant du même Hatumi. Hatuma. Hutama. Qu'importe.

"Ça me dégoûte ! J'ai vraiment rien demandé !"

Violences physiques. Être poussé dans le couloir. Se prendre des tapes derrière la tête. Les croche-pattes.

Il s'était même fait noyer dans l'eau des toilettes une fois.

Il avait pensé au suicide un nombre incalculable de fois. Après tout, qu'est ce qui le retenait ?

Il n'était ni en sécurité chez lui, et maintenant, même le collège le terrifiait. Il n'était à sa place nulle part.

Seulement il n'avait pas osé. Même s'ôter la vie, il n'avait pas osé le faire.

Pathétique.

Il se sentait pathétique. C'était le seul mot qu'il trouvait pour se définir.

Peut être faible aussi. Dégoûtant en faisait aussi partie.

Un jour, il s'était fait poursuivre à sa sortie du collège, en fin de quatrième. Sa seule option, c'était chez lui. Alors, il s'était barricadé chez lui après avoir couru le sprint de sa vie, seulement pour être accueilli par son père et une fille inconnue qui baisaient sur le canapé. De toute façon, son géniteur ramenait une pute différente chaque soir.

Il était resté silencieux trente secondes, terrorisé, puis son père avait croisé son regard. Ce regard pervers. Ce regard qui lui disait qu'il était mort ce soir.

Alors, il était ressorti. Au bout de la rue, il avait vu le groupe de garçons qui le courraient après.

"Il est ressorti !"

Il s'était donc retrouvé pourchassé à nouveau. Et après cinq minutes de course intensive, il s'était caché dans un buisson au parc, s'était mis en position fœtale et avait réduit sa respiration à un simple sifflement. Comme il le faisait quand il se cachait dans son placard.

Il avait vu leurs pieds arriver, tourner un peu.

"Pédé ! T'es où ?!"

"Montre toi !"

Jamais il ne sortirait. Mais il était bien conscient qu'il finirait par se faire attraper tôt ou tard. Ce n'était qu'une question de temps.

Puis, une voix qui lui était inconnue était parvenue à ses oreilles.

"Vous cherchez quelqu'un ? Je peux vous aider les lâches ?"

Il n'entendit aucune réponse. Ses attaquants étaient restés silencieux, probablement trop surpris pour se décider à dire quoi que ce soit.

"Ben quoi. Vous êtes six contre un. C'est quand même vachement dégueulasse. Juste parcequ'il est gay ? C'est ridicule, vous ne pensez pas ?"

Les pieds de ses harceleurs finirent par partirent lentement. Il ne savait pas qui était le garçon qui avait parlé. Qui était le garçon qui l'avait défendu. Il devait être terrifiant.

Et puis, les branches du buisson s'écartèrent, et il vit finalement la lumière du soleil, ainsi que deux grands yeux dorés. Ces deux grands yeux concernés. C'était un soleil qui l'observait.

Il n'était pas terrifiant. Il paraissait vraiment gentil. Pour la première fois, il n'avait même pas pensé qu'il avait un air de chouette (c'était venu plus tard). Il le voyait juste comme son sauveur.

Bokuto Koutarou.

C'était la première fois qu'il l'avait rencontré.

Il lui avait sauvé la vie.

Et il continua d'ailleurs de lui sauver la vie. Il était celui chez qui il passait dorénavant toutes ses soirées. Bokuto n'avait jamais l'air d'être dérangé par sa présence. Il avait même l'air de l'apprécier. Il rayonnait toujours quand il le voyait. Cette manière qu'il avait de prononcer son nom était si enthousiaste, si singulière. Ça le faisait sourire.

"AGKKAAAAAEAAEAHGSHEIIII !"

La plupart du temps, ça ressemblait à quelque chose comme ça. Et bien que l'adolescent soit épuisant, Keiji devait bien l'admettre, il l'aimait. Il était tombé amoureux de lui si rapidement, si durement.

Avec lui, il se sentait à sa place.

Pendant cette époque, la vie ne lui paraissait pas si difficile. Il réussissait à la surmonter. Difficilement, lentement, mais il réussissait à survivre. Grâce à lui. Il était un peu son soleil. Il avait réussi à éclairer entièrement toute la noirceur de sa vie.

Leur premier baiser arriva environ dix gros mois plus tard. Ils commencèrent à sortir ensemble.

Et malgré tout ce que Akaashi vivait, il arrivait à peu près à être heureux. Grâce à lui.

Ce fut jusqu'à un jour. Un jour gravé dans sa mémoire pour toujours. Son père l'avait vu avec son petit ami, et à peine était il rentré qu'il s'était fait agresser.

"T'ES PÉDÉ ALORS ?! T'ES VRAIMENT QU'UNE LOPETTE DEPUIS LE DÉBUT !"

"OH JE SAVAIS QUE T'AIMAIS ÇA QUAND TU AVAIS MA BITE PROFOND EN TOI SALE PUTE !"

Il avait lancé une bouteille vide de whisky sur lui. Heureusement pour Akaashi, son père avait aussi justement vidé la bouteille. Il était donc bien ivre et le manqua de peu.

L'adolescent avait réussi à s'enfermer dans sa chambre après avoir s'être coupé les pieds sur les morceaux de verre, après avoir déjà reçu une raclée dont il se souviendrait toute sa vie. Mais son père n'avait pas l'air d'en avoir terminé. Et alors qu'il s'était une nouvelle fois recroquevillé dans son placard, il entendit son père tambouriner à la porte et lui hurler toutes les insultes possibles et inimaginables. 

Il s'était bouché les oreilles, avait fermé les yeux et avait essayé d'ignorer tous les bruits qui l'entouraient. Il se concentrait seulement sur les battements vifs et répétitifs de son cœur.

Après ce qui lui paraissait comme une éternité, la porte de sa chambre finit par s'ouvrir. Il crut qu'il allait mourir. Il resta figé dans son placard, tétanisé, terrifié, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. La lumière vint lui brûler les yeux, et il tomba nez à nez avec ces deux mêmes grands yeux dorés.

"J'ai appelé la police."

C'était tout ce qu'il lui avait dit. C'était sa libération. Il était enfin libre.

Et aujourd'hui, enfermé dans le placard de l'arrière boutique, Keiji essayait d'arrêter toutes les vagues de souvenirs horribles qui lui revenaient en tête. Il essayait désespérément de calmer son attaque de panique, recroquevillé sur lui-même dans le noir.

KEIJI !!!

Il leva la tête alors que la lumière vint soudainement l'aveugler. Il cligna des yeux, sa respiration courte, les larmes brouillant sa vue. Une nouvelle fois encore, il se retrouva nez à nez avec ces deux grands yeux perçants, dorés, inquiets.

K-Koutarou, bredouilla-t-il avant de tendre les bras pour le serrer contre lui.

Oh mon dieu tu me rends tellement inquiet. J'ai tellement peur pour toi. Tu sais que je suis là, pas vrai ? Je serais toujours là pour toi.

Le noiraud ne répondit pas, sachant qu'il était incapable de dire quoi que ce soit sans éclater en sanglots. Il se contenta d'hocher la tête et d'enfouir son visage contre le torse de son petit ami.

Arrivant dans l'arrière boutique, Atsumu et Oikawa essayèrent de regarder ce qu'il se passait.

Je suppose qu'on ne saura jamais ce qui est actuellement arrivé à Akaashi, souffla Oikawa, les sourcils froncés.

Son ami se contenta d'acquiescer. La vie entière de l'adolescent était un mystère pour tous. Et il valait sûrement mieux que ça reste comme ça, vu l'obscure vérité qui était cachée derrière ces mystères.

~Avant de faire le 'récap' du chap, j'ai deux trucs à vous dire.

Déjà, j'ai oublié de vous remercier pour les 1K ;-; ??? Merci beaucoup ???

Et puis demain je vais commencer à poster une fanfic tsukiyama alors j'espère vous voir là >:)

Sinon, revenons à nos moutons.

How d'ya feel rn ?

J'y suis vraiment allée harsh là, je l'admets. Le pauvre Akaashi, je lui ai foutu tout le malheur du monde sur les épaules.

J'ai jamais compris ce que le mot 'angst' voulait dire en français, mais je crois que ça s'applique bien ici ebeizbfizbfirbdis

Il mérite mieux, on est d'accord.
D'ailleurs, juste pour information, c'est après son année de troisième que Akaashi a décidé de faire école à domicile (j'ai oublié comment on appelle ça), vu qu'il n'avait pas le choix de terminer son année de collège.
Voilà, je dis ça, ça me semblait important alors que ça l'est pas vraiment mdr.

Bokuaka rise, by the way, ils sont OTP, et canons– comment ça pas dans le manga ? Je vois pas ce que vous voulez dire, iLs SoNt MarIéS eNfIn.

Bref.

Je me dis que j'ai quand même un peu rush le chapitre, en même temps je viens de décrire toute son histoire en 2000 mots, donc effectivement, j'ai sûrement un peu bâclé, je m'en excuse. C'est pour ça que j'avais dit dans le chap d'avant qu'en fait side story bokuaka, ce serait passé au calme 😪

Je sais même pas quoi dire d'autre je n'ai pas les mots pour décrire ce chapitre, alors ben allez-y, balancez tout ce que vous avez à dire sur le chap mdr.

Par contre le 'Agayshi Gayji' j'y ai vraiment pensé sur le coup rvzifbzibfizbfoad je suis désolée pour ça ahahahahah 😭😂

Bon sinon, j'ai déjà beaucoup parlé -3-
À dans deux jours les louloutes~

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