1.
9h27, Séoul.
Mari sortit du pressing, un sourire aux lèvres tandis que le sac en tissus qui contenait sa tenue prête à porter se balançait au grès du vent. Elle jeta un coup d'œil à son téléphone et constata qu'elle avait encore du temps devant elle avant son entretient d'embauche.
En ce mardi matin de fin d'été, le vent soufflait légèrement annonçant la venue de l'automne. Ses jolies cheveux bouclés bruns virevoltant dans l'air se mariaient parfaitement aux couleurs des feuilles se détachant une à une des arbres.
Elle chantonna à tue-tête un son populaire tout en se dirigeant vers la bouche de métro la plus proche. Elle n'était qu'à un arrêt de son lieu d'embauche. Elle continua de fredonner parmi les gens malgré que la rame était bondée en cette matinée. Chantonner lui enlevait tout stresse et l'empêchait de dramatiser face à son proche entretient.
L'entreprise où elle avait postulé n'avait rien de commun avec les autres.
La J's Company était une entreprise de mode. L'une des plus grande de Séoul voir de Corée.
Connue pour leurs créations quelques peu loufoques mais appréciées du public, elle s'était créée une place au sein des plus grands créateurs de mode du 21e siècle.
Pour avoir la chance de postuler il fallait avoir taper dans l'œil des embaucheurs. Et pour être reçu, il fallait réellement ne pas être ordinaire.
C'était là l'unique information sortie des murs de l'entreprise. Quiconque y avait été embauché ou non reçu n'avait aucunement le droit de révéler les secrets qui s'y trouvaient.
Autrement dit, il fallait s'attendre à tout et à rien.
Non ordinaire pouvait à la fois désigner le style vestimentaire comme la personnalité. À choisir des deux, beaucoups venaient vêtu de manière peu discrète, voulant paraître le moins normal. Mais ils oubliaient le but ultime: se faire embaucher au sein d'une entreprise de mode.
Il ne s'agissait pas de venir habillé dépareillé ou à la mode des Tuch. Ce que cherchaient les embaucheurs était de loin une âme créative.
Après la tenue, il fallait jouer sur la personnalité et répondre aux questions.
Mari était certaine de pouvoir tomber sur n'importe quoi. À savoir si l'omelette faisait parti de son petit déjeuner ou bien si elle était capable de créer une tenue en une nuit.
Car elle postulait en tant que styliste.
Rien que cela lui donnait l'envie de stresser et de faire demi tour.
Mais une telle chance ne se reproduirait pas deux fois.
Il était exactement 9 heures 40 lorsqu'elle arriva aux pieds de la J's Company.
On ne pouvait clairement pas louper le bâtiment, même un aveugle le verrait.
Parmi tout les buildings de verre de la capitale, il sortait du lot avec sa face orangée et ses marguerite immenses peintes dessus. Certaines portaient des sourire. On y trouvait également un soleil et des arc en ciel ou autre fleurs ajoutant de la gaieté aux alentours bien strict et maussade. On aurait pu croire qu'il faisait tâche au milieu de tout ces buildings aux teintes professionnelles.
<<Et beh...>> murmura la jeune femme sans quitter la façade de ses yeux bleus.
La sonnerie de son téléphone la sortit de ses contemplations et lorsqu'elle jeta un rapide coup d'œil, ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire.
Sunhee 🌸🦐:
"Bon courage , tu vas tout déchirer ! Remets les points les i, les barres sur les t et compte toi parmi leurs futurs employés ! 💪🏽♥️" 9h48.
Elle rangea son téléphone et d'un pas décidé se dirigea vers l'entrée du building orangé. Après avoir montré sa convocation, elle put entrer.
La première impression qu'elle eut en voyant l'intérieur des lieux fut qu'elle s'était trompée d'entrée. Plus aucun ton orangé ou coloré ne tapissait les murs, tout était si sombre.
Teintes grisâtres et turquoises parsemées de noir, de quoi vous donner le cafard si vous étiez du genre à rapidement déprimer.
Ce qui l'étonna davantage fut l'accoutrement des employés: tout de jaune vêtus.
Certainement la couleur du jour se murmura-t-elle pour elle-même.
Une jeune femme vint vers elle, l'arrachant à ses observations. Elle souriait à grandes dents et la salua poliment.
<<Veuillez me suivre je vous prie.>>
Elle lui désigna l'ascenseur tandis que d'autres personnes s'y dirigeant - tous souriant autant les uns que les autres.
Mari les salua d'un signe de tête, mal à l'aise de les voir tous sourire ainsi.
Les boutons de l'ascenseur étaient similaires aux grandes fleurs peintes sur la façade, souriant un peu plus au fur et à mesure des étages à monter. Mari observa les nombres augmenter, attendant son étage, impatiente.
Lorsque le tintement sonore retentit à l'étage numéro 16, les portes s'ouvrirent et la femme l'invita à sortir. Toutes deux faisaient taches au milieu du couloir peint entièrement de rose.
Murs, moquette, carrelage, chaise d'attentes, portes et poignées, fleurs et cadres. Différentes teintes de roses, trop de rose.
Elle se murmura qu'il fallait en mettre plus et ce serait parfait.
Mais le pire fut à venir, le sol était parsemé de pétale de roses formant une allée pour ceux qui passaient l'entretient. Elle trouva cela bien plus abusif que tout ces murs vomissant du rose.
<<Veuillez attendre votre tour ici je vous prie.>> lui indiqua la femme en désignant une chaise.
Il y avait encore trois personnes avant elle.
Et il restait environs 5 minutes ou moins avant son rendez-vous. Y avait-il du retard?
Elle jeta un coup d'œil - pourtant détaillé - aux autres, observant leur tenue: elle aimait trouver en chacun une touche de style personnel. Il lui arrivait parfois de contempler les gens dans la rue et de noter leurs goûts vestimentaires. Parfois, certains l'inspiraient.
Elle pu constater que chacun était vêtu de manière non professionnelle comme demandé.
Celui à sa droite portait la dernière collection de Chanel mélangé à celle de Bvligari. En tout point: décevant. Mal taillé, couleur mals assorties et tenue point appropriée en entretient.
La femme en face d'elle était vêtue de la panoplie complète d'Elisabeth dans Black Butler. De bons goûts mais pas à expérimenter en ces lieux.
Enfin, le dernier semblait répondre aux critères demandées, mais avant qu'elle ne s'attarde sur sa tenue, son attention était porté sur son visage. Il ne lui fallut pas plus de 3 secondes pour reconnaître son profile familier.
Que faisait Choi Yeonjun à postuler dans la société rivale de son frère ?
Comme s'il avait entendu ses pensées ou sentit son regard sur lui, il leva la tête dans sa direction et ses yeux brillèrent en la voyant.
Il n'hésita pas à la saluer vivement de la main mais au moment où elle voulu lui rendre son salut, deux coups de feu retentirent depuis la pièce d'entretien.
Les quatre postulant sursautèrent à l'unisson avant de se regarder, décontenancés et inquiets.
<<Qu'est ce qu'il se passe ?!>> Hurla la femme en se levant de sa chaise, reculant déjà vers l'ascenseur afin de se sauver.
<< On se casse ! Je veux pas crever moi !>> S'écria l'homme aux costumes mélangés en filant par les escaliers de secours.
Mari resta à sa place, ne bougeant pas, réfléchissant: le temps que son cerveau assimile l'entièreté des conséquences et mesure le pour et le contre en se sauvant ou en restant.
Cela pouvait être un test ou être vrai. Après tout n'importe qui aurait pu postuler. Et si c'était vrai, des gens se trouvaient en danger de mort derrière cette porte.
Elle se leva précipitamment, à vrai dire elle avait peur. Son regard croisa celui de Yeonjun tandis qu'un troisième coup de feu se faisait entendre.
<< Noona !>> Yeonjun lui prit la main sans pour autant quitter les lieux. Lui-même inquiet.
<< L'ascenseur est là !! Dépêchez-vous !>> Cria après eux la cosplayeuse déjà dans la boîte métallique.
<< Et les gens dans la piège !? >> Hurla Mari, serrant la main du plus jeune tandis que son sang fusait autant que la peur dans son corps. "On ne peut pas les laisser !"
<< On va mourir si on reste !! Il faut partir !>>
Yeonjun secoua la tête, les larmes lui montant déjà. Il était le plus jeune des trois. Si le tueur ou qu'importe venait à s'en prendre à eux, il devrait les protéger n'est-ce pas ? Après tout il était un homme. Mais un humain aussi, son cœur bondissait si fortement dans sa poitrine en même temps que le tic tac qui s'était mis en place dans son crâne, s'activant comme si ses secondes étaient comptés.
<< Fais chier ! Je pars pas !>>
Il lâcha la main de Mari et prit une des chaises pour courir vers la porte et la claquer contre cette dernière de toutes ses forces.
<<V-Viens te battre mais laisse ces gens tranquille !!>>
Mari fit de même, essuyant ses larmes du revers de sa main avant de venir aux côtés de Yeonjun. Donnant à son tour des coups sur la porte pour la briser, espérant qu'il n'y ait aucun décès de l'autre côté de la porte.
<< S-s'il vous plaît ! Laissez ces gens !! Vous n'avez pas le droit !! Si vous voulez la place de l'entretient on vous la laisse !!>>
Sa voix se brisant dans sa gorge, l'absence de bruit de l'autre côté de la porte laissait une tension amère et paisante dans l'atmosphère.
Pourtant, la porte s'ouvrit quelques secondes après, dans le plus grand des calmes.
Un homme remettait sa veste correctement sur ses larges épaules, tout vêtu de rose, les observant comme si de rien n'était, un sourire aux lèvres.
<< V-Vous .. vous..>> bégaya Yeonjun, tendant sa chaise face à lui.
Sur le sol jonchaient de nombreux confettis et pétales de roses. Deux autres individus sortirent de la pièce applaudissant et tout sourire sous le regard surpris des deux plus jeunes.
Mari tourna la tête en entendant des applaudissement provenant de derrière eux.
Élisabeth souriait elle aussi, les félicitant elle aussi.
<< Mes félicitations. Choi Yeonjun, Kang Mari.>> Parla l'homme en rose en s'avançant vers eux. <<Vous êtes reçu à la J's Company !>>
Sans plus attendre, lui et ses deux acolytes degainèrent leurs armes à l'unisson et tirèrent trois fois.
Des pétales de roses et des confettis pour les accueillir. Parce que rien ne se déroulait de manière ordinaire à la J's Company.
C'était bien connu.
À suivre.
X X X
Voilà pour ce chapitre ~ :)
Cam ♡
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