𝟎𝟏.

TW: ce chapitre comportera des scènes décrivant du harcèlement scolaire, si vous n'êtes pas à l'aise avec le sujet alors il est préférable de ne pas le lire. 







2023

Encore un autre jour, encore un autre cours et toujours pas le moindre intérêt dans les yeux de Chan. De toute façon, cela faisait bien longtemps qu'il s'était fait une raison, l'enseignement n'aura rien à lui apporter tant qu'il sera donné dans de telles conditions.

C'est donc le pas trainant qu'il quitta sa classe mathématique pour se rendre sans enthousiasme vers le gymnase en compagnie de ses camarades de classes. Le cours de sport est peut-être un des seuls moments où Chan se décide à mettre un peu du sien pour participer, cela lui permet au moins de se dépenser et d'évacuer certaines tensions.

Mais il semblerait qu'aujourd'hui le monde soit contre sa personne, car une forte pression dans le dos manque de le faire tomber vers l'avant, le nez directement contre le sol. En remerciant ses quelques bons réflexes il se retourna afin de voir l'abruti qui ne sais pas regarder devant lui et finis par tomber sur un visage qu'il aurait préféré éviter.

- Oh excuse-moi Bang j't'avais pas vu. Raille Hae Hyeonjun, la coqueluche. Un des plus grands rêve du jeune homme aux cheveux brun crollés est d'un jour pouvoir mettre son poing dans la tronche de Hyeonjun. Mais les poules auront des dents avant que cette occasion ne se présente, alors il les regarde juste passé, lui et sa clique de demi-doux, et ne dit rien.

Il sait qu'il ne doit pas répliquer, qu'il doit se contenter de lever les yeux au ciel, que d'autres n'ont même pas ce privilège. Alors il continue son chemin vers les vestiaires en maudissant l'entièreté de cet établissement.

Cet établissement, pour tout vous dire, ce n'est pas n'importe quelle école. Cette établissement c'est la petit bijou de Chungju, une petit ville nichée entre les montagne Sud-Coréennes. Cette petite bourgade typiquement locale ne fait pas beaucoup parler d'elle, rien ne s'y passe vraiment à Chungju, et pourtant elle est bien connu pour une chose : son histoire.

Il y a bien longtemps, il y a de cela plusieurs siècles, la légende raconte qu'un très beau et très riche seigneur voyageait à travers les terres pour aller épouser une princesse. Cependant, sa route était longue et il dû faire halte dans la petite hameau qu'était seulement Chungju il y a plusieurs centaines d'années. Lors de son séjour, il y rencontra une demoiselle, on dit que sa beauté était plus époustouflante que toutes les pierres précieuses du monde, et que sa douceur jamais n'avait été égalée. Le seigneur en tomba directement amoureux et pris la décision de ne jamais continuer son voyage afin d'épouser cette jeune fille pour laquelle il était éprit.

Les livres les décrivent comme follement amoureux. Le seigneur aurait tout donné pour sa bien-aimée, au point de lui construire un château et ensuite un temple à sa splendeur. Cependant, cette amourette n'était pas bien passée aux yeux de la princesse que le seigneur était censé épousé à l'origine. Et folle de rage de s'être faite volée son riche époux par une simple fille de la campagne, la princesse jalouse leur envoya une sorcière afin de maudire la pure demoiselle et de faire souffrir pour l'éternité durant le seigneur amoureux.

On ne sut jamais ce qui arriva par la suite, autant l'amoureux éprit que la douce paysanne disparurent soudainement. Laissant l'immense château ainsi que le temple comme derniers vestige de ce que fut leur amour maudit.

Le temps a passé, les siècles avec et dans les années 50, deux ans après l'indépendance Coréenne, la ville de Chungju décida de réhabilité le château et de le transformer en école afin que tous les jeunes ne pouvant se rendre dans des grandes villes puisse avoir accès à l'éducation.

Très vite cet établissement attira l'œil, et de très bon professeurs vinrent y enseigner, lui donnant une excellente réputation. Et voilà comment, le château d'un homme amoureux s'était transformé en la prison de Bang Christopher Chan, jeune lycéen de 18 ans à l'esprit trop rempli pour qu'on ne puisse le comprendre.

Le lieu en soit aurait pu être beau, Chan lui devait bien cela, si seulement son sol n'était pas foulé par une centaine d'écervelé tous les jours. Car ce que le jeune Australo-coréen ne supportait pas, ce n'était pas cette ville mais bien ses habitants. Il n'avait d'ailleurs jamais compris que sa mère décide de venir s'y installer lors de leur déménagement dans le pays de leurs ancêtres il y a de cela une quinzaine d'années.

Mais bon, comme aime le rappeler un peu trop de fois certains adultes « Dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut », alors pour l'instant présent Chan est plutôt concentré à éviter de se faire casser le nez dans un match de handball tout en maudissant l'inventeur du ballon rond.

- Han Jisung le but du handball c'est de voler la balle à l'adversaire, pas de s'enfuir à l'autre bout du terrain dés qu'elle s'approche de toi. S'écria le professeur de sport d'un ton cynique alors qu'il était lui-même assit sur le banc à longueur de journée dans son training avec son sifflet autour du cou.

Cependant sa remarque attira sur le jeune garçon aux joues rondes certains regards dont il se serait bien passé. La partie repris son cours mais l'objectif de l'équipe portant les dossards bleus semblait à présent être braquée sur un seul et même jeune homme. Oubliant presque que le but du jeu initial était de mettre la balle dans le fond du goal et non dans l'estomac de Han Jisung.

Tout le monde voyait ce qu'il se passait. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir les grimace que faisait Jisung quand la balle lui arrivait trop franchement dessus, ou sourd pour ne pas entendre le son des claques que certains joueurs lui tapait à l'arrière de la tête sans aucune discrétion.

Mais personne ne faisait rien, car ce genre de comportement ici est tout à fait normal. Car ce lycée c'est un peu la jungle, la loi du plus fort, et dans la jungle il n'y a que trois catégories : les prédateurs, qui règnent en maitres la tête haute sur le petit peuple. Les proies, ceux qui n'ont pas la force ou le courage de se redresser et d'affronter la tyrannie mise en place, ceux qui subisse et se laisse faire. Et enfin des spectateurs, ceux qui voient, qui entendent, mais qui ne disent rien. Pire, ils détournent les yeux et font comme s'il ne s'était rien passé, car ils préfèrent être spectateurs que proies.

Chan est l'un deux, un de ces spectateur. Non pas qu'il ne se sente pas concerné par ce qu'il se passe entre les murs de cet établissement, au contraire. Mais de son point de vue, ce ne sont pas ses affaires, il ne souhaite pas être le robin des bois qui sauve les plus faible ou défenseur des minorités. Chan est peut-être égoïste, comme tous les autres spectateurs, mais il considère qu'il a déjà assez de chose sur le dos que pour y rajouter un petit groupe d'adolescent en recherche de supériorité.

- Oui ben c'est bon pour aujourd'hui. S'exclama le professeur en levant les yeux alors que Han Jisung venait de se faire propulser par terre d'un coup d'épaule bien placé. Vous pouvez ranger et aller aux vestiaires. Et douche obligatoire pour tout le monde espèces de puants !

Et sur ce le groupe se divisa en deux. L'un se dirigeant vers les vestiaires sans même se retourner pendant que l'autre s'attelait à ramasser les balles éparpillées aux quatre coins de la salle. Et dans tout ça personne ne proposa sa main pour aider le jeune homme par terre.







°°°







Il aimait bien avoir sport le jeudi après-midi, Chan. Car ça lui permettait d'attendre que tout le monde partent des vestiaires pour prendre une chaude et longue douche tout seul. Il adorait ça, l'eau. Il aimait la sentir couler le long de son corps, sa chaleur détendre ses muscles presque constamment sous tension. Il aimait ces moments de silences dans l'immense vestiaire à juste écouter l'eau de la douche résonner contre les murs de carrelages blanc.

Cependant, cette semaine devait être maudite car un puissant claquement de porte interrompit sa végétation sous le jet d'eau et plusieurs voix résonnèrent dans l'espaces commun.

- Comme on se retrouve... On t'as vu essayer de filer en douce, tu croyais pas partir sans nous avoir donner ce qu'on t'as demandé la semaine dernière quand même ?

Instantanément après avoir entendu les premiers bruits, Chan avait coupé son arrivée d'eau, s'assurant que personne ne sache qu'une des cabines était encore occupée. Discrètement il attrapa sa serviette placée sur le pan de la porte et commença à s'essuyer sans un bruit, avec comme seul fond sonores les rires espiègles mélangés à de faibles reniflements.

- Et alors Jiji, on a perdu ses mots ? Tu n'as pas peur de nous quand même ?

Le jeune homme, dont Chan n'avait pas eu à réfléchir longtemps avant de comprendre de qui il s'agissait, ne répondit pas oralement. Mais à entendre la petite bande d'adolescents s'esclaffer, Chan se doutait qu'il devait avoir répondu un faible "non".

- Bon alors t'as l'argent ou tu l'a pas ? Parce que tu sais ce qui t'attends si tu l'a pas.

L'australien d'origine en aurait bien rit. De l'argent ? Ces gamins faisaient surement partis des familles les plus riches de Chungju, c'est bien ce qui faisait d'eux les rois de ce lycée. Ils n'avaient donc aucun intérêt à en demander à Jisung à part pour avoir la satisfaction de pouvoir de le faire.

- Je... je l'ai pas mais...

- Hooo Jisung... mon petit Han Jisung.

- Je- je l'aurais vite... je te le jure... s-s'il te plait je...

- Déshabillez-le, voyons voir comment on évoluer nos œuvres de la dernière fois.

Chan serra les poings, le front collé contre l'un des murs de sa cabine. Personne ne savait qu'il était là, ils ne savaient pas qu'il était là. Et c'était mieux ainsi.

Ce n'étaient pas ses affaires, Jisung n'était pas son ami, il n'avait pas à intervenir. Alors il serrait les poings plus forts, pressait encore plus son front, fermait plus durement ses yeux, mais continuait d'entendre les supplique de Han Jisung, et les rires de ses bourreaux.

Ça ne te concerne pas, n'y va pas. Se répétait-il alors qu'un premier son sourd venait ne résonné dans la pièce. Ça ne t'apportera que des ennuis, tu ne lui doit rien, ce n'est pas à toi de régler ça.

- Laissez le tranquille.

Il ne savait même pas ce qui lui avait pis, il ne s'était même pas senti bouger ou même parler. Un moment il était dans la douche, et celui d'après devant eux. Mais les faits étaient là, il était intervenu. Et il savait d'avance qu'il allait le regretter.

- Tiens tiens... Bang Chan. Excuse-nous, est ce qu'on t'aurais dérangé dans ta petite branlette quotidienne ?

Aussitôt que son regard rencontra celui de Hyeonjun, il le détourna la seconde d'après. Il n'aimait pas le faire, il savait que ça ne faisait que renforcé l'égo et la confiance de ce dernier. Lui donné plus de pouvoir qu'il n'en avait déjà. Mais à présent c'était presque devenu instinctif pour tout ceux qui ne faisait pas partis du petit cercle privé du roi du lycée.

Toutefois, aujourd'hui, il aurait peut-être dû l'affronter ce regard. Car cela lui aurait évité de poser les yeux sur la scène qui se jouait juste devant lui. Han Jisung était recroquevillé par terre au centre de l'arc de cercle formé par les quelques garçons présents, en simple boxer et le corps parsemé de couleurs qui n'avaient rien à faire là.

- Laissez le partir.

- Tu te répète grand-mère. Mais si tu veux tellement l'aidé je t'en prie, montre-nous ton grand cœur et tend lui la main.

Il ne voulait pas, dieu qu'il aurait préféré être ailleurs. Même encore caché dans cette cabine de douche aurait-été une meilleur position que celle-ci.

Il avait deux choix, celui d'aider Jisung aujourd'hui et de finir les deux mois qu'il lui reste à tirer dans ce lycée avec sur le dos la bande d'adolescent tyrannisant tout le monde. Ou alors celui de tourner le dos, de laisser Jisung par terre, tout en sachant ce qu'il lui arrivera une fois que Chan aura quitté les vestiaires.

Et malheureusement pour le jeune homme à terre, Chan avait fait son choix il y a de cela plusieurs années. Ne parler à personne, ne se lier à personne, être invisible jusqu'au jour de délivrance. Il ne gâcherait pas toutes ces années à jouer le fantôme pour Han Jisung, désolé pour lui.

- T'as raison tapette, retourne te cacher comme ton père l'a fait.

Cependant... vous vous souvenez du passage ou Chan avait toujours rêver de mettre son poing en plein milieu du visage du roi ? Et bien il avait raison, ce jour n'était pas prêt d'arrivé.

Car c'est bien son coup de boulle qui rencontra le nez de Hyeonjun cette après-midi-là.



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Hola hola, nous voila relancé dans une nouvelle histoire. Bon je sais que jusque maintenant les thèmes sont pas encore très présents mais patience et vous verrez, ils vont arrivés tranquillou.

Allez prenez soin de vous, et bisouuuuuus 

- Thea

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