8. « Un putain de Guet-Apens »



Je lui lance un sourire niais, agitant ma tête en guise d'acquiescement.

— Parfait alors. Dit-il, m'indiquant d'un signe de quel côté étaient les toilettes et rapidement, je m'y dirigeais.

Une fois entrer dans les toilettes, je verrouille la porte et me retrouve face à une vasque et un miroir.
Je passe ma main dans mes cheveux et commence à faire les cents pas.La blancheur de la pièce me donne le tournis. Tout fuse dans mon esprit. Étrangement, une fois arrivé à l'étage le réseau ne fonctionne plus, l'activation de la localisation est impossible. Et manifestement son comportement à changer.
Peut-être juste qu'il veut me baisé ??
J'en doute. J'attrape mon téléphone pour envoyer un message à Lara.

"— Tout se passe bien ?

— Pratiquement sûr qu'il est à quelques secondes de s'effondrer au sol, bébé.

— Il n'y a rien de suspicieux de ton côté ?

— Il devrait y'avoir quelque chose de suspicieux ? Me répond-elle."

"Bébé"
Sa réponse me vaut une contraction des sourcils. Elle ne m'aurait sûrement pas répondu comme ça. Lara ne m'appelle pas bébé. Elle hais ce surnom. Elle trouve ça à vomir.

J'inspire et expire de la manière la calme possible alors que mon regard bascule partout autour de moi. Pourquoi cette pièce m'étouffe autant, je jurerais qu'elle est pourtant très spacieuse. Je dois être en train de psychoter. Tout ça à cause des conneries que Lara m'a dit plus tôt.

" Il fait qu'on soit vigilante, je ne sens pas trop cette mission"

— Tu m'as parlé, beauté ? S'exclame Carlos derrière la porte.

Prise de surprise j'apporte ma main d'un coup net sur ma bouche.Merde, moi qui pensait avoir parler dans ma tête. La petite voix enfantine qui imitait Lara a parlé un peu trop fort.

— Non, non, je- J'ai eu un chat dans la gorge.

Bravo Gemma, ton excuse est géniale... Franchement, PARFAIT !

Mes paupières se ferment tandis que mon visage se froisse faute de ma stupidité actuelle. Mes mains s'agitent dans tous les sens.
Bon, je me prends peut-être la tête pour rien. Mais ça ne me coûte rien de vérifier. Voyons voir si tout roule vraiment de son côté. Et si ce n'est pas le cas, j'ai carte blanche ce soir alors je vais me le farcir telle une côte de bœuf.

" — T'es là ? Me renvoie-t-elle un message alors que je m'apprêtais à le faire.

— Lara je vais te poser une question et tu vas me répondre. Dis-je. C'est quand la dernière fois que j'ai baisé ? "

En toute logique, elle ne devrait pas me poser de question ou me répondre autre chose que cet émoji. Vous savez, celui qui hausse un sourcil.

"- Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? Me dit-elle avec un émoji amusé"

OH BORD-

— Tout va bien là-dedans ? Demande Carlos en toquant à plusieurs reprises sur la porte.

Cet homme ne sait donc pas se comporter ? Je plain la femme qui a un réel date avec lui et par malheur une envie présente. Il lui mettra la pression d'une manière similaire ?

Bref, moi ça roule. J'ouvre la porte de la pièce, tombant nez à nez face à l'homme alors que la seconde plus tôt j'avais grandement inspirer. Je me retrouver à expirer sur lui.

— Mmmh. Grogne t'il. Menthe verte. T'es-tu perdu en route ? Ajoute t'il en riant.

Bien trop proche, il est bien trop près de mon espace vital.

— Menthe verte ? Je le questionne dans l'incompréhension.

— Oui. Tu as dû mettre un spray à l'intérieur de tes jolies lèvres. Ça sent la menthe.

On dit une bouche. Dans ma bouche. J'ai mis un spray dans ma bouche. Il est inutile de sexualiser cette phrase. Il aurait pu dire "BOUCHE" simplement.

Je déglutis.
Pour le dissiper, j'agrippe son col, l'entraînement près moi. Je fais au mieux pour ne pas qu'il constate que je ne suis pas à l'aise avec ce genre de chose.

— Aurais-tu voulu t'y perdre avec moi ? Murmuré-je en reprenant sur sa phrase dite plus tôt, son souffle désormais espacé à quelques centimètres du mien.

Je me dégoûte moi-même. Il s'approche de moi, feignant de vouloir sceller nos lèvres, j'approche de même mes lèvres. Et dans un rire offusqué, il se mord la lèvre me tendant deux verres de champagne alors que sans même avoir atteint ses lèvres, je m'en suis éloigné.

Je le dévore de mes pupilles. Lui. Puis ses lèvres. Je les observes, avant de relever mon regard près du sien.
J'en attrape le second verre près de lui, lui tendant en retour celui qu'il m'a étrangement donné.

Il a cramé quelque chose, pourtant j'aurais juré qu'on a joué à la perfection. Aucune erreur.
Je ne fais jamais aucune erreur.

Par spécificité supposément, je suis pratiquement sûr qu'il a tenté de me droguer. D'un autre côté je m'interroge sur ce qu'il peut bien arriver à Lara, ce n'est clairement pas elle qui m'a parlé. Ou alors elle a bu ?!
Elle n'aurait pas osé.

— Non, tu sais quoi mon cher Carlos... tu vas-Tu sais quoi. Dis-je en me rattrapant. Bois les deux verres. J'ajoute en m'asseyant sous son regard en lui tendant les deux coupes.

Il commence à s'agacer et je le vois à sa posture.

— J'ai trop bu ce soir, de l'eau ça fera l'affaire. J'ajoute

J'ai littéralement bu un verre de kir, va falloir m'expliquer comment c'est censé m'achever. Pardonner mon manque de rigueur, j'improvise comme je peux.
Brutalement, il bondit sur moi alors que nous somme assis sur le matelas.

- Myślę, że za bardzo się ze mnie nabijasz, ty mała dziwko! (Je trouve que tu te fous un peu trop de ma gueule petite salope)

Il m'agrippe la mâchoire, la contractant chaque seconde un peu plus. Alors que je tente de décrypter ce qu'il vient de dire, supposant qu'avec l'agressivité dont il se prononce; il n'a rien dit de bien bon.

— Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une ? Je commence à chantonner.

Je me fais rire moi même et je n'arrive même pas à me retenir. Lui n'a absolument pas l'air amusé.  C'est la seule connerie qui m'est venue à l'esprit. Me permettant de regarder autour de moi s'il n'y pas une issue rapide à ce calvaire.
Sa prise est de plus en plus agressive.

.... Une tapette.

— Que voulez-vous, toi et ton amie ?

Ok, on ne joue plus, il a compris.

— Si tu ne te décides pas de toi-même à me lâcher, je vais perdre patience. Dis-je calmement, désormais à mon tour revenu au sérieux. Ce qui lui vaut un rire.

Mais visiblement le corps féminin que je possède lui laisse croire qu'étant homme supposément il me domine. Alors il ne bouge pas.  S'il ne bouge pas, je le ferais bouger. Ce qu'il ne sait pas c'est que j'ai probablement des plus grosses couilles que lui. De mes deux mains libres, j'attire son corps vers le mien puis de mon pied, je l'expulse loin de mon moi. Le laissant s'écrouler au sol.
Je vais lui montrer combien il ne faut pas me sous-estimer.

— Dommage je ne connaisse pas le polonais. Je devrais apprendre pour les fils de pute dans ton genre.

Il gémit de douleur, se relevant difficilement. J'observe le moindre millimètre de la pièce. Et très rapidement, je remarque un câble pas loin. Rien que ça, ça pourrait me servir.

— Qui vous a envoyé ? Dit-il.

Je le regarde se relever, passant l'une de mes jambes sur l'autre et amenant mes bras sur ma poitrine j'annonce:

Ta propre mère !

Son visage se décompose instantanément puis rapidement, il dégaine son arme.
Je fais craquer mon cou, mes poings se resserrant. Je regarde la pendule et la tranche horaire à laquelle nous devions nous rejoindre est passée.

Bordel.
Il y'a définitivement un problème.

À vrai dire, j'ai tout sauf envie de devoir m'y prendre seule ce soir, mais je n'ai pas le choix. D'un pas déterminé alors que son arme est encore braquée sur moi, je lui assène un coup dans les couilles. Il se plie en deux et la tête face au sol, il rigole.
Encore... il ne fait à vrai dire que ça. Rire

Ni une ni deux, je bondis jusqu'au câble que j'avais remarqué et je lui mis autour du cou. Accentuant ma poigne, il finit par perdre connaissance. Tu aurais pu te servir de ton arme depuis tout ce temps. Pauvre imbécile. Soudainement, la vitre de la chambre explose en un millier de petits morceaux. J'ai à peine le temps de tilter ce qu'il vient de se passer et de réfléchir à la manière dont j'allais définitivement l'achever que des rafales de tire parsèment la pièce. Je me fais rouler au sol, tombant face à l'arme qu'avait l'homme ayant perdu connaissance. Je l'attrape et suis prise un énorme soupir lorsque je comprends pourquoi il ne s'en était pas servi. Elle est vide. Son putain de revolver de merde est vide.
Quoi il s'est dit que même une arme serait inutile avec moi ?

Je suis interpellé par les vibrations d'un téléphone que je localise de mon oreille dans sa poche. Je décline l'appel mais un autre élément m'interpelle. Des messages.
Le téléphone entre mes lèvres, je me faufile jusqu'à ma pochette dans laquelle j'y dépose le téléphone. Je m'en chargerais plus tard. Pour l'instant, Lara n'est toujours pas arrivée. Et on a a faire à un putain de Guet-Apens.
Mais quitte à crever, je le ferais en ayant respecté ma part de marché. Je le bute lui, il est hors de question qu'il s'en sorte telle un Warrior et je récupère ma meilleure amie.

Je me faufile au sol sous les rafales de balles qui semblent de plus en plus cesser, saisissant la jambe de l'homme que je fais traîner jusqu'à moi. J'use du couteau dissimulé dans mon vêtement et je lui tranche la gorge.
Le sang coulant successivement à flot, j'expulse son corps bien trop près du mien.
Les balles voltigent à rafale dans la pièce, je prends une grande respiration, croisant les doigts pour qu'il n'ait pas fermé la porte à clé. Et d'un bond je me lève prête à courir vers la sortie. Mais je m'arrête dans mon élan, réalisant que j'allais devoir fouiller ses poches alors que son sang rue déjà l'entièreté de l'espace qui l'entoure. Levant les mains au ciel de dégoût, je commence à le fouiller. Il faut que je les prenne au cas où il aurait effectivement fermé.
Lorsque je trouve la clé, je bondis sans prendre compte des conséquences, comme si, j'étais devenu intouchable, invincible. J'accourt à la porte.

Contrôle de la situation.

La porte s'ouvre par miracle. Je sors alors de la pièce lorsque mon corps est propulsé sur le côté par surprise.
Une main comprimant mes bras et l'autre ma bouche. J'écarquille les yeux quand je vois l'être qui se présente face à moi.

— Voy a quitar mis manos, gritas, te juro que se va a poner feo. Murmure l'homme face à moi. (Je vais retirer mes mains, cri et je peux t'assurer que ça va être moche)

Je le fusille du regard tandis qu'il enlève sa main.

— Est-ce que c'est une putain de blague. Dis-je d'une voix faussement basse.

— Dis-moi merci, ces gens t'attendent en troupes à l'entrée.

Je roule des yeux.

— Je peux très bien m'en sortir seule !

Lui dire merci ? Merci pour quoi au juste ? Je m'en suis sorti seule. Je m'en sors toujours seule. Jusqu'à preuve du contraire ce n'est pas lui qui m'a sorti de là.

— N'en sois pas si sûr. Tu amiga.. falleció ! (Ton amie... est décédé)

Mon amie ? Qui ça ? Lara ?
Je ris intérieurement à la connerie qu'il vient d'annoncer. Mais lorsque mon regard se pose dans ses pupilles d'un marron verdoyant, je réalise qu'il est bien trop sérieux. Je me sens faillir quand j'arrive enfin à assimiler son dernier mot, une fois l'adrénaline redescendu.

— Taisez-vous, vous ne dites que des conneries.

D'ailleurs cet homme est une connerie humaine. Une putain de connerie HUMAINE.

— Tu penses que j'ai vraiment le temps de te raconter des babioles ?

Il m'attrape, plaçant un bras derrière mon dos et l'autre en dessous de mes jambes.

D'ailleurs, comment est-ce qu'il a su où j'étais ?
C'est comme ci une cloche résonne soudainement d'une manière presque anodine dans mon cerveau quand je réalise que s'il est là c'est qu'il connaît la vérité sur moi. Il connaît mon secret. Il sait qui je suis. Et qui sait quel autre secret il sait de moi.

— On va monter sur le toit, un hélicoptère nous y attend.

Cet homme doit être un psychopathe. Sinon, je ne vois pas comment il saurait autant de chose de moi.

— Je n'irai nulle part et je peux marcher seule. Dis-je, tentant de me remettre sur pied.

GEMMA ON N'A PAS LE TEMPS. Gronde-t-il. Le Palace entier est encerclé, ils veulent tous te descendre. Soit tu me suis, soit j'te laisse crever là.

~

À très vite !
With love Ana. ✨

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